mercredi 7 février 2018

Trail du caillou 32 kms



20h30 :
"Chérie ? "
"quoi ?"
"j'ai gagné !"
"c'est bien , t'es un champion"

20h45 :
"Chérie ? "
"quoi ?"
"j'ai gagné !"
" tu me l'as déjà dit , c'est bien , bravo"

21h :
 "Chérie ? "
"quoi ?"
"j'ai gagné !"
"c'est bon j'ai compris, je vais dormir sur le canapé !"

Voilà comment ma famille accueille un champion à la maison. Une ingratitude indigne de ma performance.

Pourtant, vous savez bien comment je suis : modeste, à faire profil bas . Tout au plus , ai je sonné chez tous mes voisins pour signer quelques autographes sous leurs yeux médusés.
La vieille du 35 a d'ailleurs apprécié ma signature accompagnée d'une petite dédicace : "A Jeanine, avec tout mon amour".

Mais dans ma propre maison , rien.  Ils ne me méritent pas. Rien à carrer, je vais partir emménager chez Jeanine. Elle comprend la notion de dépassement, de souffrance , elle. C'est con qu'elle soit vieille. Je fais pas dans les vieilles moi. Je les laisse à Charly, mon copain.

Et puis en plus, Charly mérite cette récompense. Si j'ai gagné aujourd'hui, c'est un peu grâce à lui : grâce à ses conseils avisés et ses offs hors du temps.

 

Durant sa dernière organisation, on a trouvé un poisson rouge dans la rivière,

 

un poney égaré dans la forêt et on a perdu , pendant quelques heures,  le chien d'un des participants.

 

 Faut avouer que le cleps s'appelait Merlin,  et avec ce blaze comment ne pas comprendre ses facultés à disparaître ...

Avec Charly, on sait quand on part, mais on ne sait jamais quand on va rentrer ... alors ça fait vachement bien travailler l'endurance et les jours de course , ça paye.



Alors moi, je voulais bien faire le trail du caillou. Mais le 19 kms, pas plus. C'est trop fatigant après .

 

Et puis, à force de passer 5 heures à chercher Merlin dans les terrils de Colfontaine, à force de galoper derrière le poney en pleine cambrousse et de tenter de pêcher à mains nues un poisson rouge dopé aux sédiments belges, j'avais acquis une caisse énorme. Bon, accessoirement, j'étais devenu aussi sauvage que Tom Hanks dans seul au monde mais ça empêche pas de courir.
 Du coup, j'ai finalement opté pour le 32 bornes.

Ayant participé à la reco de l'épreuve avant la première édition, je connaissais une bonne partie du parcours. Je n'ai donc pas été surpris par le tracé que je savais , en grande partie, roulant .  Pour autant, une longue zone offre au coureur un large panel de ce qui se fait de mieux en matière de trail dans le coin : des traversées de rivière, des côtes , du dévers, de la forêt, des arbres couchés à enjamber , de la boue a gogo et une longue portion d'ancienne voie ferrée à remonter (dans son jus : avec ses traverses et ses pierres !).

Côté forme, voilà 2 mois que j'ai enclenché la préparation pour les 210 kms de l'ultrathlétic Ardèche. Ne pouvant plus suivre un programme exclusivement de course à pied (Je suis vieux, j'ai de l'arthrose au pied ), je prépare dorénavant les épreuves avec une prépa triathlon type ironman. Plus facile à encaisser, moins traumatisante, elle me permet de m'entraîner tous les jours et de rendre les séances plus ludiques. Je ne fais toujours pas de fractionnés, je n'utilise toujours pas de cardio et je m'entraîne essentiellement aux sensations. Ce n'est pas académique mais cela me va bien .

En ce 4 février, le départ est donné sous le soleil levant. Les premiers kms hypers roulants sont avalés à grande vitesse et je me retrouve au milieu d'un groupe de 2 autres coureurs. Nous resterons ensemble un bon moment.

 

le premier, grand et mince, respire déjà de façon anormale et à tendance à faire le yoyo. je l'estime en sur régime et je ne pense pas qu'il pourra tenir toute la course à cette allure.

 

Le second, plus petit et trapu, me fait forte impression. Ses relances sont acérées, ses appuis solides et il n'hésite pas à prendre des relais en tête de course.

Nous continuons à avancer à belle allure. La traversée de la première rivière (peu profonde et étroite) nettoie la boue accumulée sur nos mollets. A chaque relance , je sens que les jambes répondent bien. j'en suis quelque peu surpris. Depuis mon déménagement à Jeumont (il y a 3 mois) , j'ai modifié mes lieux d'entraînements et je ne cours qu'en forêt hyper boueuse et vallonnée. Je n'ai pas l'occasion de parcourir des zones roulantes ou je pourrais bosser à haute vitesse ...



Arrivé au niveau du caillou qui bique, je n'entends plus les foulées de mes compagnons derrière moi. Le premier a lâché du lest, le second a du s'arrêter refaire ses lacets . Je continue donc à mon allure sans me retourner (c'est un de mes préceptes ).

A noter pour l'orga : placer un panneau au niveau du caillou qui bique pour que les coureurs puissent l'admirer.



Après ce passage vachement sympa et les encouragements des bénévoles (dont je connaissais une bonne partie des membres ), la seconde traversée de rivière se présente. Plus large et plus profonde (eau jusqu'au bassin ) elle anesthésie littéralement les jambes . La côte qui succède ce passage aquatique est , pendant quelques secondes, un véritable calvaire . Puis les sensations reviennent, l'impression d'avoir deux morceaux de bois en lieu et place des membres inférieurs diminue et nous échappons à cette parenthèse glacée pour voler vers la suite du tracé.



La suite s'avèrera plus simple, tout aussi roulante que le début du parcours. Seule une bise gelée me paralyse le visage. Les jambes, elles , tournent toujours.
Je profite d'un virage en épingle pour me rendre compte de mon avance : une centaine de mètre sur mon poursuivant .  La course n'est toujours pas gagnée.



Plus les kms défilent et plus je me rapproche de la portion que je déteste le plus : la voie ferrée. Un enfer. Impossible d'enchaîner de longues foulées. La question pour tout coureur est de savoir ou placer ses pieds : sur les traverses en bois (humides et glissantes) ou sur les pierres (inconfortables et fuyantes), au milieu de la voie ou sur un côté afin de partager l'espace avec les ronces ...
La moyenne s'effondre, je m'inquiète pour ma place et je brise mes habitudes en osant un regard vers l'arrière : personne. Course gagnée.

Cela me permet de profiter du dernier km, de frapper la main de Stéphane (l'organisateur) et de franchir la ligne d'arrivée en 2h19 : 13,8 km/h de moyenne. Je n'en reviens toujours pas . Le second arrivera un peu plus tard ayant du s'arrêter une seconde fois pour ses chaussures.

Mon visage est paralysé par le froid. J'ai du mal à articuler. la chaleur de la salle et de vêtements secs me permettront doucement d'arrêter de trembler.

Pour la suite , un beau podium avec une médaille dorée à l'effigie du caillou qui bique, un verre de Champagne, un panier garni de produits du coin (bière, vin de noix, fromage de chèvre, confiture, terrine ) et une paire de chaussures trail de chez décathlon. Parfait.

Côté organisation :
- Sur le 32 kms : un ravito
- Retrait de dossard : le mien avait disparu , j'ai donc hérité d'un nouveau : le 1177. A noter pour l'année prochaine de demander aux bénévoles d'expliquer la fonction de la pochette plastique fournie avec le dossard.
- Cadeau d'inscription : couvre bras running
- balisage : au poil, pas d’hésitations
- parcours : varié et ludique, très agréable. Pas de gros dénivelé mais des bosses bien sympas.
- tarif d'inscription : faible
- point très positif (pour moi) : pas de mélange entre les 22 et 32 kms !!! On sait ou on se trouve (classement) et on a pas besoin de zigzaguer avec d'autres concurrents.  
- amélioration à conseiller : placer un panneau de présentation lors du passage près du caillou qui bique. Beaucoup de coureurs ne se sont même pas aperçus qu'ils y passaient à côté.

Côté saison :
La forme est donc là . Je pourrais en profiter mais je ne suis plus adepte des courses chaque weekend.
Pour l'instant, je vais participer au ceventrail au vigan en mars pour découvrir une nouvelle épreuve et me faire plaisir sur un format à dénivelé que je n'apprécie d'habitude guère (62 kms 2500 D+). Pour le reste, on verra au jour le jour . Entre le travail et la famille, j'ai de quoi m'occuper !

Merci à tout le staff de l'épreuve pour cette orga aux petits oignons, pour les photos et les multiples encouragements . Content d'avoir brillé chez vous . Je reviendrai !

résultats ... ici
parcours :

vendredi 12 janvier 2018

Marathon de Bruxelles

Tout m'est venu un soir, lors d'un dîner familial , en regardant mon fils tremper sa tranche de leerdammer dans la compote à la fraise puis avaler le tout avec délectation.
A ma première pensée , mettant en cause sa santé mentale, se succéda une seconde analyse, plus fine, félicitant l'esprit d'entreprise et le courage d'expérimenter de nouvelles choses.

 Ce gamin est un génie .

Ouvrir, à coup de couteau,  un colis de la poste contenant un tableau en toile , c'était déjà lui. Courir avec un manche à balai devant lui à l'horizontale  et passer une porte trop étroite, c'était encore lui. Mais bouffer cette tranche de fromage avec de la compote a été une véritable révélation.

Si un enfant de 8 ans pouvait tenter l'improbable, pourquoi pas moi ?

Alors j'ai agi.



Une inscription actée 15 jours avant échéance. Un parcours considéré unanimement comme difficile. Aucune préparation spécifique. Une seule sortie longue en tant que serre file durant l'épreuve organisée par l'association.

J'aurais bien rajouté une gastro, un rhume voire une contracture pour amener un peu plus de piquant. Mais il faut savoir raison garder.

Alors je me suis placé en mode "gamin de 8 ans génialement débile ou débilement génial" et j'ai agi à l'instinct en me posant continuellement une seule et unique question : Qu'aurait fait ton fils ?

Je vous l'accorde, l'expérience aurait pu s'avérer dangereuse. Commencer ma carrière d'aventurier du bitume avec un tel challenge bouscule toutes les lois de ma conscience. Mais j'ai toujours aimé les défis.

Alors évidemment, vaut mieux avoir un enfant du type "plante verte"pour réaliser ce test. Le ravito arrive , qu'aurait fait ton fils ficus ? Simple : une petite pause, quelques étirements et massages pour favoriser le retour veineux, un verre d'eau plate (pas de bulles , c'est trop dangereux) à consommer à l'arrêt , un remerciement collectif aux bénévoles et un départ à allure progressive pour retrouver sa vitesse de croisière.

Moi, ma progéniture tient plus du chien fou ou de l'adepte à la tecktonik. Le genre de petit bonhomme qui est invité partout ... mais qu'une seule fois. Le genre d'enfant qui dispose d'une réserve énergétique infinie  sans consommer de tucs ou d'isostar ! Le genre a traversé un ravito comme une furie laissant derrière lui des tables renversées et des bénévoles sur le cul la tête décorée de peux de bananes ou d'oranges.

Autant le dire tout de suite, appliquer ces préceptes oblige à tenir une certaine forme afin de fuir la colère des membres de l'organisation.C'est ça le problème quand on est génial, c'est qu'on est souvent incompris. Mais s'enfuir sous une pluie de raisins secs permet aussi de prolonger le ravitaillement sans avoir besoin de s'arrêter . Encore une preuve du génie de mon fils.



Malheureusement, moi, je ne suis pas génial. je fais des erreurs . Je mets des vrais vêtements de course à pied alors qu'un aventurier pur et dur se serait déguisé en abeille ou en borat.
Je chausse des baskets (avec une double boucle pour assurer le nœud) alors qu'un baroudeur aurait relevé le défi en tongs.

Malgré tout, j'ai pris des risques. Et pour une fois ils ont payé.
2h53 , temps final, 16ème. Record baissé de plus de 6 minutes . un passage au semi en 1h28, les 5 derniers kms en 3'35 de moyenne. Avec un dénivelé total conséquent sur marathon (500m D+).

Je ne remercierai jamais assez cette tranche de Leerdamer et cette compote à la fraise.
Et comme mon fils aurait dit : "on fait quoi maintenant ?"


 


Bilan 2017

Début janvier rime toujours avec le traditionnel bilan dans un concours ou celui qui a la plus longue ne récolte aucun laurier mais quelques traumatismes supplémentaires ...
Comme d'habitude, j'ai accumulé mon lot de kms et forcement,  mon lot de pépins physiques. Mais pas que .
Voilà donc le bilan. Celui qui va me permettre de vérifier si mes souhaits de début d'année 2017 ont été remplis :

" D'abord , poser un diagnostic sur ma blessure et la traiter afin de pouvoir recourir correctement et sans douleurs.
 Je viens d'enchaîner scanner et échographie sans que cela fasse émerger une quelconque blessure franche. l'IRM aura lieu le 25 janvier.
Côté sportif, j'ai deux objectifs prioritaires :
 - le chtri'man
- la 180
 Pour le reste , je ne suis pas à court d'idées et mes souhaits sont les suivants :
- épingler un nouveau marathon à mon palmarès
- participer à un raid en équipe
- faire bonne figure à l'aquathlon M de Lille en compagnie de mon fils
- multiplier les cyclo-sportives et les brevets afin d'améliorer mon niveau en vélo

Sur le papier, c'est déjà sympa. Dans la réalité , j'espère que ça le deviendra. "

 Conclusion : 

Comme d'habitude, je n'ai pas réalisé la moitié de mes souhaits . Tant mieux, cela en laisse pour le futur. 
Autant l'année 2016 m'avait laissé déçu, blessé et psychologiquement atteint, autant celle ci a engendré beaucoup de plaisir. Pas de bonheur suprême, mais c'était quand même pas mal.

D'abord, il a fallu diagnostiquer et se débarrasser de ma blessure au pied . Après de multiples examens il s'est avéré que j'avais développé de l'arthrose . Une infiltration en avril et j'ai pu reprendre l'entraînement course à pied de façon adaptée. Entre temps, du vélo et de la natation ont compensé ce manque.

Dès ce moment, je me suis concentré sur la préparation de l'objectif prioritaire de l'année : le chtriman version XXL.
2 mois et demi avec une quinzaine d'heure d'entraînement hebdomadaire. Du biquotidien, parfois du triquotidien et une volonté farouche de préparer optimalement cette première incursion sur la distance ironman.
J'ai tout axé sur le cyclisme en enchaînant les sorties longues le samedi et le dimanche. côté natation et course à pied, j'ai entretenu ma forme sans chercher à m'améliorer.

Le résultat fut au delà des espérances avec un top 10 lors de l'épreuve . Le vélo fut mon point faible , mais j'ai réussi à limiter la casse avec un 41 ème temps général. Les deux autres disciplines rattrapant celui ci (3ème temps en cap et 4 ème en natation).

Le bonheur suscité par cette performance est demeuré bien loin de celui éprouvé lors de l'accomplissement d'une épreuve au long cours. L'aspect "exploit" physique ou dépassement des limites n'étant pas présent , dans mon ressenti en tout cas. Le format ironman ne représentant finalement qu'une dizaine d'heure d'effort loin des 40 heures de Riquet.

L'alternance des disciplines m'a facilité grandement l'entraînement. Il génère moins de traumatismes et beaucoup moins de fatigue tout en développant une caisse énorme et une perte de poids conséquente.

Je n'ai jamais été aussi mince et je n'ai jamais été aussi rapide.

La preuve est venue lors de mon second dossard au marathon de Bruxelles. 16 ème au général, 2h53 en toute facilité .Record battu de 7 minutes.
Sans sortie longue préalable ni préparation spécifique. Juste du croisé.

Deux épreuves et deux performances. C'est simple , net et précis. Et cela a validé ce format de préparation.

La fin de l'année fut anticipée par l'achat de ma nouvelle maison et des travaux qui en ont découlé. Qu'importe. Je reste fier de 2017 et j'aurai signé des 2 mains en janvier pour de tels résultats.

L'année 2017 en chiffre :

Les courses :

en course à pied :
Une seule de 42 kms : le marathon de Bruxelles

en triathlon :
un seul au format ironman : le chtriman

en deux roues :
principale évolution ! 25 randos VTT ou cyclosportives.

les blessures :

Une chose est sûre : je paye maintenant les excès de mon passé. A trop vouloir privilégier la course à pied, je me suis détruit les articulations des membres inférieurs.
Première victime : les os cunéiformes de mon pied droit maintenant sujet à de l'arthrose .
Rien à y faire . Gérer les efforts pour gérer la douleur. Accès l'entraînement sur le cyclisme et la natation pour limiter les impacts. Facile à dire, plus difficile à faire surtout dans l'obscurité précoce de l'hiver ...
lorsque la limite est dépassée , une seule solution, l'infiltration.

Cette année, je n'ai pu commencer à courir qu'en avril .

Le kilométrage :


en course à pieds :   

2010 : 2004 kms
2011 : 2223 kms
2012 : 3231 kms
2013 : 2417 kms
2014 : 2540 kms
2015 : 2807 kms
2016 : 2398 kms
2017 : voilà les 1712 kms de 2017. Peu, mais logique compte tenu des circonstances.


en vélo : 

2015 : 1318 kms de vélo route ou home trainer , 2504 kms de VTT soit un total de 3822 kms.
2016 : 1390 kms de vélo route ou home trainer , 3320 kms  de VTT soit un total de 4710 kms.
2017 : 5720 kms de vélo route ou home trainer , 1665 kms  de VTT soit un total de 7385 kms.
Une grosse différence. Pratiquement du simple au double .
Le temps clément cette année a beaucoup aidé à l'accumulation des kilomètres.

en natation :

2015 : 183,5 kms
2016 : 115,5 kms
2017 : 106,4 kms
Un chiffre en équilibre. Mon déménagement récent posera certaines difficultés dans l'accès aux piscines . Le kilométrage risque donc de baisser.


Soit un total tout de même sympa de 475 h de sport en 2017.
2015 : 505 h 
2016 : 482 h

Un chiffre stable, qui me convient et qui reflète mon année entre période de blessure et préparation intensive.

Et pour 2018 ?

Une priorité absolue : tenter à nouveau une longue épreuve . Je vais y ajouter une difficulté supplémentaire : le temps limite qui pourrait poser problème (36 h).   La cible est identifiée et elle ne sera pas simple :



J'irai affronter ce défi avec une préparation façon "ironman". Je ne peux plus me permettre d'enchaîner des sorties longues en course à pied. Je vais donc pouvoir apprécier les effets du vélo sur les épreuves au long cours .
Je suis prêt à assumer les répercussions physiques qui apparaîtront après la course. Les émotions éprouvées valent bien ce sacrifice.

Avec mon récent déménagement, j'ai accès à des parcours plus vallonnés. Je me suis trouvé une sortie d'une quinzaine de bornes avec 400 m D+. Ce n'est pas l’Everest mais je vais pouvoir ainsi travailler davantage le dénivelé.
Grace à cette possibilité, je vais tenter une épreuve emblématique de début de saison sudiste: le trail aux étoiles (ou ceven'trail) . 62 kms, 2500 m D+. Pas un cadeau pour un adepte comme moi du monotone plat des canaux.




Pour le reste, j'ai surligné quelques épreuves par ci par là comme le trail du caillou (février), celui des 3 vallées (mars) ou celui de Chimay (mars) . Tout dépendra finalement de mon pied.

Pour ne pas briser la tradition, je participerai à mon marathon annuel. Cette année, l'heureux élu sera celui de Paris en avril pour accompagner un copain.

 

Enfin , j'aimerais m'inscrire à une épreuve de natation en eau libre. Les 5 kms de Paris me tente énormément. Si j'arrive à trouver des créneaux pour me déplacer à la piscine, je m'y inscrirai.

Je ne fais aucune prévision pour la seconde moitié de saison . Je sais que l'ultrathlétic Ardéche laissera des traces . en fonction de celles ci , j’établirai de nouveaux objectifs ( le duathlon infernal de Kasterlee me fait de l’œil !)

Voilà pour cette année et c'est déjà pas mal !


dimanche 10 septembre 2017

cyclo de rousies



Et dire que nous ne sommes que début septembre ...
Tout laisse pourtant penser que l'automne s'est installé dans le nord. Du brouillard, moins de 10 degrès, des routes humides ...
Pas le choix, les gants sont de sortie et les oreilles sont couvertes pour éviter la congélation .

Sinon, 95 kms au programme sur un parcours bien balisé avec deux ravitos complets et des bénévoles sympas.
Le tracé en lui même fut roulant et quelque peu lassant. De longues lignes droites avec peu de dénivelé.



Forme actuelle validée avec une moyenne au delà des 30 km/h de moyenne.


dimanche 3 septembre 2017

Cyclo du furet merviens (100 kms , Bel)

Après ma première rando vtt post été, voilà ma première cyclo !
Comme souvent, c'est du côté de la Belgique que je me dirige . A Merbes le château exactement.
Au programme, 100 kms plutôt plat , essentiellement du côté français.



Un ravito bien fourni et bien tenu  (km 65) . Merci pour les galettes "maison" !

Et j'ai vécu une belle matinée de sport .

Merci à l'organisation !




Rando VTT à aulnoy-lez-valenciennes

Vacances dans le sud terminées !
Depuis la fin du chtriman, j'ai entretenu ma forme en m'entraînant tous les jours. Pour autant, sans objectif défini, j'ai jonglé entre du trail et du VTT, selon le temps disponible et mon humeur .

De retour dans le nord, j'ai pu recommencer à m'aligner sur des sorties VTT ou cyclos qui sont beaucoup plus rares dans le sud.

 Aujourd'hui, me voilà à Aulnoy-lez-Valenciennes pour 60 kms de VTT sur un terrain que je n'emprunte que rarement.




Au final, je n'ai  apprécié ni le parcours ni l'organisation en général.
Les bénévoles croisés furent sympas. Aucun problème de ce côté là.

Par contre , les parcours faisaient 20 ou 40 kms . On pouvait atteindre 60 (67 kms, en fait) en enchaînant les deux boucles. J'ai conclu l'ensemble à 24 km/h de moyenne sur un terrain très roulant, sans difficultés et monotone. Il est vrai que le même tracé avec de l'humidité aurait pu corser la donne.



Pas de ravitaillements sur le parcours. Mais possibilité de se faire remplir le bidon dans la salle du club à l'issue de la première boucle.
Pour la bouffe, une barre de céréale était fournie lors de l'inscription.

Enfin, le nettoyeur haute pression promis lors de l'inscription afin de nettoyer la bécane aura été oublié par l'organisation.

En conclusion , pas mal de choses à revoir pour que la matinée soit parfaite. (parcours, ravito et nettoyage vélo)

Prochaine sortie : la cyclo du furet merviens (100 kms )


 


mercredi 12 juillet 2017

le chtriman 226

Toi qui me lis régulièrement et me connais certainement, oublie tout de l'homme que j'étais avant.
Un proverbe très connu (si,si !) ne dit il pas :
Ne t'inquiètes pas pour autant, pour un Dieu , je reste accessible et je divulgue volontiers mon savoir et ma science à qui veut bien les entendre. Je ne te demanderai rien en contrepartie , quelques courbettes et un regard empli d'admiration me suffiront amplement. Alors , simple mortel, ouvre grand tes oreilles et écoute la parole de Dieu.



D'abord , tu devras effacer cette image de surhomme que tu as de toi car , comme tous tes congénères, tu t'effondreras tôt ou tard sous le souffle puissant d'une terrible épreuve .  Même moi (oui, oui je te l'assure) j'ai dû ployer le genou devant une marche trop haute. La transe gaule , difficile souvenir encré au plus profond de mon être. Cet échec te fera grandir. Il t'apprendra des choses que lui seul peut t'enseigner .Les plus grandes victoires viennent souvent des plus cuisantes défaites.

Tu devras te relever et te servir de cet épisode pour revenir encore plus fort. La haine de l'abandon comme bouclier et la soif de revanche pour épée, tu remonteras dans l'arène pour te prouver ce que tu vaux vraiment.



Ta préparation sera dure, elle demandera des efforts que tu n'as jamais eu à affronter par le passé. La rédemption est à ce prix. Mais ta motivation sera de fer.
Les heures devront s'accumuler, quelque soit le temps ou la couleur du ciel. Qu'il aille du noir le plus sombre au bleu le plus clair, tu sortiras. Qu'il pleuve, qu'il grêle ou qu'il vente , tu sortiras. Qu'il y ait un concert de M Pokora ou l'anniversaire de la belle mère, tu sortiras (je sais , c'est dur une préparation en triathlon) . De l'aube au crépuscule, toutes les heures seront un prétexte à l'effort.
Tu rentreras tous les soirs éreintés mais tu repartiras tous les matins regonflés. La fatigue deviendra ta meilleure ennemie. Tu devras apprendre à la dompter , à t'en faire une compagne de route.



Ton corps va s'endurcir, se transformer. Fallait bien, sinon tu ne serais jamais rentré dans ta trifonction. Tu ne regarderas plus les spartiates avec envie mais avec respect. Tu leur ressembleras, né de l'effort, sculpté dans la sueur. Les femmes de regarderont différemment, percevront les effluves animales qui s'échapperont de ton être. Tu seras devenu un mâle alpha.



Au début, tu seras dérouté, toi qui pensais que seul le déo "axe" avait cet effet là. Bien vite, tu y prendras goût. Mais tu n'oublieras pas pourquoi tu fais tout ça. Pour la vengeance, la gloire et ton entrée à mes côtés dans le panthéon des Dieux.



Sache cependant que pour devenir un des nôtres, il te faudra un atout, prolongement de ta force surnaturelle. Mon pote Hermès à ses pompes à ailettes, l'autre pouf d'Aphrodite son physique de rêve, toi, tu devras avoir une machine à deux roues. Je te laisse seul juge de ce qui te conviendra le mieux. Fie toi à ton instinct, fais lui confiance, lui qui t'as toujours conduit vers des contrées que tu as su conquérir.



Les murmures de tes amis chercheront à l'entraîner vers les profondeurs de la condition humaine. Tu n'es pas fait pour ça, tu le sais depuis toujours. Tu vises la transcendance.
Tel Ulysse ligoté au mât de son bateau pour lutter contre l'appel des sirènes, fais le vide en toi ( oui, Dieu a aussi de la culture ...). Oublie leurs conseils, quel qu'il soit .



Charly , je t'emmerde. Même pas remarque, un Dieu doit être tolérant et compréhensif. Tu n'es qu'un homme après tout.
Charly, je te pardonne.

Une fois ton fougueux étalon trouvé, tu devras consommer des féculents à profusion. De toute façon, vu que tu auras claqué toute ta tune dans cet achat, tu n'auras pas d'autre option que de bouffer des patates pendant tout le reste de ta préparation.
Tu t'affineras (comme le fromage), tu t'assècheras (comme le saucisson) et tu t'affuteras comme la lame vengeresse qui guide tes pas.

Ne t'inquiètes pas pour autant, une fois que tu seras rentré dans la légende, la corne d'abondance t'attendras : Miel, lait de chèvre, grappes de raisin. L'éclate totale .
Tu te méfieras tout de même. Un Dieu c'est comme un président de la République Française pendant son mandat, ça grossit. Moi même, sosie de Jason Statham, ai je succombé à une addiction à l'ambroisie et au nectar me transformant passagèrement en Patrick Bosso.

Revenons au présent. Diète, entraînement et muscles.
Ton corps fuselé sera prêt à affronter cette terrible épreuve qu'est l'ironman. Ta musculature, gourmande en énergie, aura assimilé les 55 kgs de pomme de terre offert durant la préparation. Tu te sentiras grand (même moi), tu te sentiras fort. Pourtant, tu pourrais tout perdre sur une stupide erreur : la vaseline.



Ne crois pas que nous les Dieux, nous nous amusons à nous enfiler à longueur de journée. Nous écoutons , certes, parfois,  un peu de Mylène Farmer, nous ne somme pas contre une toge rose de temps à autre et Dieu Damien fouette nos culs avant une course mais de là à se faire ramoner le séant !

Je disais donc, la vaseline.
De vaseline, tu badigeonneras ta nuque et tes aisselles, endroits stratégiques. Oublie ce conseil et tu monteras sur le Mont Olympe brûlé et irrité comme moi. Il est certain que d'autres ne risquent rien de ce côté là. Les dieux Damien et François se sont tellement recouverts de graisse qu'ils arrivaient à enlever leur combinaison sur un éternuement.



Recouvert de vaseline, enserré dans une combinaison néoprène, tu seras fin prêt à affronter les bars gays du cap d'Agde la partie natation du triathlon.



Contrairement à notre collègue chrétien, nous autres divinités grecques ne marchons pas sur l'eau. C'est con cela aurait pu nous servir. Alors nous nous efforçons de nager avec plus ou moins d'aisance.
Tu devras analyser le monde, déterminer quels sont les êtres les plus rapides en milieu aquatique et copier leur technique. Tu iras rencontrer Poséidon, Dieu des mers, pour quémander des conseils sur l'hydrodynamisme et la pénétration subaquatique. Soit attentif, vigilant et ne te trompe pas.



Dieu Damien et Dieu François se sont gourés d'appart et sont allés rencontrer Héphaïstos, dieu handicapé, maître du feu et de la forge qui leur a enseigné tous les secrets de l'enclume. Malheureusement pour eux, nous avons rarement vu une enclume excellée en milieu liquide ...



Si, comme moi, tu parviens à déchiffrer le secret de l'eau, tu deviendras un véritable hors-bord des mers, ricochant sur les vagues comme un galet, fendant l'écume comme un espadon et planant dans les airs comme un albatros.
Sinon, tu devras t'habituer à lécher le fond et à brouter les algues . C'est bon les algues, c'est un peu comme les légumes, ça file un joli teint,  hein les belges ?



Béni par les nymphes ou maudit par les satyres, tu finiras par sortir de l'eau. L'obstacle le plus difficile se présentera alors à toi : l'enlèvement de la combinaison. Soit humble, ne cherche pas à être gracieux, personne n'y est jamais arrivé. Tu chercheras seulement à être le moins ridicule possible.

 

Loupé Dieu Damien !

Prends ton temps, fais preuve de clarté d'esprit . Que tes gestes soient précis, étudiés. Sèche toi, restaure toi, hydrate toi et file comme Pégase porté par les vents.



Tu surferas sur l'asphalte grâce à ta machine à deux roues, boosté par les flatulences consécutives à une ingestion trop importante de pomme de terre. Nul n'aura jamais assisté à un tel feu d'artifice .
Mais toi,tu sais. Tu portes les marques des dieux. Celle de gomme laissée sur le bitume par la puissance de tes jambes et celle colorée , au centre de la peau de chamois de ta trifonction.
Un œil aguerri les remarquera certainement et comprendra , bien vite , la chance qu'il lui est accordé d'observer un étudiant Dieu en pleine action.



Dans chaque virage, tu déraperas. Au sommet de chaque côte, tu décolleras. Tu soumettras Éole à ta volonté. Le profil du parcours importera peu, toi qui est rôdé aux pistes en cendrée du Mont Olympe.



Mais n'oublie pas l'essentiel. La force d'un dieu est corrélée au nombre de ses adeptes. Alors, converti. Mais pas n'importe ou.
Entre dieux , on respecte les territoires. Cherche toi, un endroit sympa ou prêcher la bonne parole. Nice ? déjà pris
Embrun ? quelqu'un est passé avant.
Hawaï ? tu sais pas ou ça se trouve.

Alors ou ?
Dans ma grande mansuétude, je vais t'aiguiller. Je vais te proposer un lieu encore vierge de toute croyance. Un lieu à la mesure de ta grandeur, un lieu hyper sexy qui serait conscient de la chance qu'on lui offre d'accueillir tes pas. Et ce lieu , c'est Bourbourg et ses environs : Capelle Brouck, Saint Pierre Brouck, Watten , Wulverdinghe.

Je lis dans ton regard un léger doute. Oserais tu douter de moi ? Serais tu prêt à affronter la foudre de mon ire ?
Tu apprendras à connaître Bourbourg. C'est sympa , il y a la plage pas loin (mais tu peux pas t'y baigner sans combinaison) , il y a plein de gens avec un accent spécial (hein biloute !) et en plus ils cultivent des pommes de terre . Râle pas , il faut bien commencer quelque part !



Plus tu multiplieras les démonstrations de force (marathon en moins de 3 h, sortie vélo à plus de 30 km/h de moyenne) plus tu seras adulé par la populace. Et plus tu seras adulé, plus tu seras fort.

Lors de mon épreuve initiatique, je fus un dieu puissant , rivalisant même avec Zeus le plus grand d'entre nous .

Tu n'auras même pas à remercier tes adeptes puisque le seul fait de pouvoir t'admirer sera la plus grande récompense que tu puisses leur offrir.



Sur la route de l'immortalité, il te restera une dernière étape : la course à pied. Nul piège ne se cache dans ses pas. Si ta préparation a été sérieuse, ce ne sera qu'une formalité. A l'inverse, si ta forme est précaire, tu risqueras de vivre un enfer.



Alors tu courras, tu détaleras comme si Cerbère te poursuivais depuis les profondeurs infernales dont il est issu.

Dans ta bulle, tu ne sentiras ni la faim, ni la soif. L'intemporalité de l'instant te saisira au plus profond de tes tripes. Seule la vue de la ligne d'arrivée te fera frémir.

Encore 5 foulées. Abandonne tes doutes.

Encore 4. Débarrasse toi de tes douleurs.

Plus que 3.Savoure le moment.

2. Tu ne seras plus jamais comme avant.

1. Tu seras devenu ...





0 . un homme de fer, mon fils.

Ni plus, ni moins. Alors si tu as cru toutes les conneries que j'ai écrit jusqu'à là, c'est peut être que tu as  mangé trop de patates et que cela t'a bousillé le cerveau !

Croyez vous vraiment qu'on ait pu faire de ces deux là des Dieux ?






Et dans la réalité, ça donne quoi ? 

L'histoire de la vengeance ... existait bien .
Rester sur un échec depuis an .
Être blessé pendant 9 mois.
Reprendre , se remettre en forme, maigrir (11 kgs en autant de semaine) et arriver à ce résultat me comble de joie .

Seule frayeur, j'ai cassé mon vélo l'avant veille de l'épreuve. Une copine m'a prêté le sien.Sans elle , je n'aurais pas été au départ. Merci beaucoup Ann.

Pour le reste, Nous avons fini tous les 3. François en 11h20 (blessé au genou), Damien en 10h20 et Moi même en 9h57. Ce fut notre premier ironman.

Il y a encore 6 mois , je n'avais dû monter qu'une dizaine de fois sur un vélo route (au maximum). Je n'avais réalisé qu'un cross triathlon S il y a deux ans. Comme quoi, avec une bonne dose de motivation et un gros entraînement (une vingtaine d'heure par semaine) on arrive à tout.

Après analyse, je sors 5ème l'eau (57 min sur les 3,8kms), j'ai le 40ème temps en vélo (5h41 les 180 kms) et le 5ème en cap (3h11 les 42 kms). Un reflet de mes qualités comme de mes défauts.

Ayant maintenant les moyens de comparer une épreuve format "ironman" avec une épreuve longue distance de course à pied, je peux affirmer qu'il est beaucoup plus facile de boucler un ironman. La natation comme le vélo, deux sports portés, n'entraînent pas la même fatigue , ni les mêmes traumatismes qu'un entraînement pur de course à pied.
Faut juste avoir du temps à consacrer à l'entraînement qui lui, est plus long.

La suite de la saison est obscure. Je viens de vendre ma maison pour en acheter une autre à retaper. Il y a des priorités (selon ma femme). Nous verrons donc bien !

Un grand merci aux supportrices de choc : Cécile, Livia et Anne Sophie pour le soutien indéfectible.
Un grand merci à toutes les personnes qui m'ont encouragé.
Un grand merci à ma famille pour avoir supporté mes innombrables absences depuis 3 mois.
Un grand merci à mes deux collègues d'aventure : Damien et François.

Pour tout vous dire, nous sommes déjà à la recherche d'un nouveau défi.

Putain que ça fait du bien, de refaire un compte rendu de course !