vendredi 3 août 2018

marathon de Paris



Le marathon annuel est devenu une tradition à laquelle je tiens. En 2018, une opportunité s'est présentée pour participer au fameux marathon de Paris. Alors me voilà dans la capitale pour découvrir un nouveau parcours.
Mais attention. Cette fois ci, je ne suis pas là pour battre un record, ni pour faire une sortie longue. Cette année, je fais du social. J'accompagne un copain (Yohan) qui s'est mis dans la tête de terminer son premier marathon.

Avec l'expérience, je connais ce type d'épreuve sur le bout des doigts . J'en connais la préparation et les travers qu'il faut éviter. Je maîtrise les us et coutumes et je peux soulager un novice d'éventuelles perturbations. Mais je ne peux me préparer à sa place .

J-3 mois. Début de l'entraînement. Yohan est un gars élancé, sportif, sans surcharge pondérale ni alcoolisme latent. Il ne fume pas, fait attention à son alimentation et à déjà participé il y a quelques années à un semi marathon . Si on rajoute un boulot de branleur libérateur de temps (prof), ce type propose un profil idéal pour l'expérience que nous allons mener.

Sauf que, cet homme idéal affiche un détachement et une sérénité hors du commun (il doit être bouddhiste). Début 2018, je prends cet aspect de sa personnalité comme un avantage. Une heure avant le départ , la donne a changé et je prends ce trait de caractère comme un énorme défaut.
Nous en reparlerons ...




Yohan commence l'entraînement et me surprend régulièrement . Là ou je pensais trouver une chèvre asthmatique, je découvre un gars avec un potentiel intéressant (j'ai pas dit un guépard , hein).
Nos obligations familiales respectives font que nos retrouvailles ont lieu tous les  weekends pour participer à une sortie longue commune.

Parallèlement à cet objectif, Yohan doit gérer ses 3 enfants et sa femme bien plus âgée que lui (ce qu'on appelle vulgairement "une cougar"), il doit composer avec ses cours d'aérobic, stretching , zumba trampoline, fight ... qui lui procurent une souplesse inégalée ( paraît qu'il est capable de passer ses deux talons derrière sa tête ) et un cardio à toute épreuve ( Yohan est champion de sa maison de la montée d'escalier . A noter que c'est toujours plus facile lorsque son adversaire est une personne atteinte d'ostéoporose).

Du coup , la préparation s'organise sur ce principe : une autonomie relative en semaine et une séance dirigée le weekend. Nos sorties hivernales se passent sur terrain boueux en tâchant d'affronter toutes les côtes qui nous tombent sous la semelle. Nous sommes loin du tracé bitumé d'un marathon, mais les efforts fournis lors de ces séances lui permettront de survoler les kilomètres roulants de l'épreuve.
Le bougre tient le choc, il arrive à suivre des allures tout à fait correcte , sans se plaindre et en se gérant pas trop mal.



A quelques semaines de l'épreuve, ces ballades communes me rassurent sur sa capacité à terminer l'épreuve dans un temps pas trop mal (10 km/h de moyenne).

Puis arrive les vacances . C'est bien les vacances , ça libère du temps . Cela permet de s'entraîner davantage et de peaufiner sa forme tout en profitant de la famille. Pas pour Yohan chez qui ce temps semble rimer avec hibernation . Les sorties se font rares, les mauvaises excuses se multiplient et je commence à cerner avec plus de détails sa conception de la préparation.
 Et là , finalement, je commence à m'inquiéter.

D'autant que durant ces vacances, je trouve le moyen de me blesser . Fini les sorties communes , l'apprenti est livré à lui même . Les semaines s'écoulent, Yohan se motive pour faire des sorties plus longues le weekend mais assez loin des standards de ce type de préparation. Il décide même de s'aligner sur une épreuve intermédiaire pour jauger de son état de forme .

Au programme : le semi marathon de Saultain. Le plan de route est simple : une première moitié sur un rythme voisin de celui programmé pour Paris puis une seconde , plus rapide,  si son corps répond correctement.
La partie se jour parfaitement, dans les temps escomptés avec un negative split marqué et une forme finale parfaite. (1h53 166ème /300)

Après coup, je pense que le top de sa forme a été atteint ce jour là. Un mois trop tôt.
Paradoxalement, je pense aussi  que le fait de pouvoir nous suivre assez facilement lors de nos sorties hivernales couplé avec ce bon résultat l'ont trop rassuré , le laissant se reposer sur ses lauriers.

La suite ressemblera à une boucherie . Du sang, des râles et de la sueur. Beaucoup de râles, des litres de pleurs et une explosion physique d'autant plus importante que le bonhomme ne s'y attendait pas.

J'ai toujours tendance à l'exagération et les gens ont du mal à croire ce que je peux écrire. Ben aujourd'hui j'ai des preuves . Des vidéos retraçant le calvaire.  Plutôt que de longues phrases, voici le marathon de Paris de Yohan étape par étape comme vous y étiez !
Vous pourrez entendre les perceptions de l'athlète avant son départ (ou il ne s'attend pas à souffrir !!!)


 Vous pourrez voir son échauffement



 ses blagounettes au 10 ème km quand tout va bien et qu'il pense que cela restera ainsi jusqu'au bout


 
L'arrivée de la fatigue, de la douleur et de la marche (et la fin des blagues ! )



La déchéance complète



L'arrêt à la croix rouge (véridique)



Les fameux râles (dorénavant brevetés par Yohan )



Et enfin, le passage mythique de la ligne d'arrivée




Une belle aventure.
Celle dont on se souviendra.
Surtout lui en fait.
 Et encore , heureusement qu'il n'a pas souffert !!!





2 commentaires:

  1. J'ai pleuré de rire en lisant ton récit .tout est vrai dans ce qui est écrit, du bouddhiste a la cougar...ravi d'avoir partager ça avec toi, c'était un vrai plaisir de partager ces km en ta compagnie et de te decouvrir... ca ( et le Finisher) resteront des moments inoubliables. ��

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