vendredi 12 janvier 2018

Marathon de Bruxelles

Tout m'est venu un soir, lors d'un dîner familial , en regardant mon fils tremper sa tranche de leerdammer dans la compote à la fraise puis avaler le tout avec délectation.
A ma première pensée , mettant en cause sa santé mentale, se succéda une seconde analyse, plus fine, félicitant l'esprit d'entreprise et le courage d'expérimenter de nouvelles choses.

 Ce gamin est un génie .

Ouvrir, à coup de couteau,  un colis de la poste contenant un tableau en toile , c'était déjà lui. Courir avec un manche à balai devant lui à l'horizontale  et passer une porte trop étroite, c'était encore lui. Mais bouffer cette tranche de fromage avec de la compote a été une véritable révélation.

Si un enfant de 8 ans pouvait tenter l'improbable, pourquoi pas moi ?

Alors j'ai agi.



Une inscription actée 15 jours avant échéance. Un parcours considéré unanimement comme difficile. Aucune préparation spécifique. Une seule sortie longue en tant que serre file durant l'épreuve organisée par l'association.

J'aurais bien rajouté une gastro, un rhume voire une contracture pour amener un peu plus de piquant. Mais il faut savoir raison garder.

Alors je me suis placé en mode "gamin de 8 ans génialement débile ou débilement génial" et j'ai agi à l'instinct en me posant continuellement une seule et unique question : Qu'aurait fait ton fils ?

Je vous l'accorde, l'expérience aurait pu s'avérer dangereuse. Commencer ma carrière d'aventurier du bitume avec un tel challenge bouscule toutes les lois de ma conscience. Mais j'ai toujours aimé les défis.

Alors évidemment, vaut mieux avoir un enfant du type "plante verte"pour réaliser ce test. Le ravito arrive , qu'aurait fait ton fils ficus ? Simple : une petite pause, quelques étirements et massages pour favoriser le retour veineux, un verre d'eau plate (pas de bulles , c'est trop dangereux) à consommer à l'arrêt , un remerciement collectif aux bénévoles et un départ à allure progressive pour retrouver sa vitesse de croisière.

Moi, ma progéniture tient plus du chien fou ou de l'adepte à la tecktonik. Le genre de petit bonhomme qui est invité partout ... mais qu'une seule fois. Le genre d'enfant qui dispose d'une réserve énergétique infinie  sans consommer de tucs ou d'isostar ! Le genre a traversé un ravito comme une furie laissant derrière lui des tables renversées et des bénévoles sur le cul la tête décorée de peux de bananes ou d'oranges.

Autant le dire tout de suite, appliquer ces préceptes oblige à tenir une certaine forme afin de fuir la colère des membres de l'organisation.C'est ça le problème quand on est génial, c'est qu'on est souvent incompris. Mais s'enfuir sous une pluie de raisins secs permet aussi de prolonger le ravitaillement sans avoir besoin de s'arrêter . Encore une preuve du génie de mon fils.



Malheureusement, moi, je ne suis pas génial. je fais des erreurs . Je mets des vrais vêtements de course à pied alors qu'un aventurier pur et dur se serait déguisé en abeille ou en borat.
Je chausse des baskets (avec une double boucle pour assurer le nœud) alors qu'un baroudeur aurait relevé le défi en tongs.

Malgré tout, j'ai pris des risques. Et pour une fois ils ont payé.
2h53 , temps final, 16ème. Record baissé de plus de 6 minutes . un passage au semi en 1h28, les 5 derniers kms en 3'35 de moyenne. Avec un dénivelé total conséquent sur marathon (500m D+).

Je ne remercierai jamais assez cette tranche de Leerdamer et cette compote à la fraise.
Et comme mon fils aurait dit : "on fait quoi maintenant ?"


 


Bilan 2017

Début janvier rime toujours avec le traditionnel bilan dans un concours ou celui qui a la plus longue ne récolte aucun laurier mais quelques traumatismes supplémentaires ...
Comme d'habitude, j'ai accumulé mon lot de kms et forcement,  mon lot de pépins physiques. Mais pas que .
Voilà donc le bilan. Celui qui va me permettre de vérifier si mes souhaits de début d'année 2017 ont été remplis :

" D'abord , poser un diagnostic sur ma blessure et la traiter afin de pouvoir recourir correctement et sans douleurs.
 Je viens d'enchaîner scanner et échographie sans que cela fasse émerger une quelconque blessure franche. l'IRM aura lieu le 25 janvier.
Côté sportif, j'ai deux objectifs prioritaires :
 - le chtri'man
- la 180
 Pour le reste , je ne suis pas à court d'idées et mes souhaits sont les suivants :
- épingler un nouveau marathon à mon palmarès
- participer à un raid en équipe
- faire bonne figure à l'aquathlon M de Lille en compagnie de mon fils
- multiplier les cyclo-sportives et les brevets afin d'améliorer mon niveau en vélo

Sur le papier, c'est déjà sympa. Dans la réalité , j'espère que ça le deviendra. "

 Conclusion : 

Comme d'habitude, je n'ai pas réalisé la moitié de mes souhaits . Tant mieux, cela en laisse pour le futur. 
Autant l'année 2016 m'avait laissé déçu, blessé et psychologiquement atteint, autant celle ci a engendré beaucoup de plaisir. Pas de bonheur suprême, mais c'était quand même pas mal.

D'abord, il a fallu diagnostiquer et se débarrasser de ma blessure au pied . Après de multiples examens il s'est avéré que j'avais développé de l'arthrose . Une infiltration en avril et j'ai pu reprendre l'entraînement course à pied de façon adaptée. Entre temps, du vélo et de la natation ont compensé ce manque.

Dès ce moment, je me suis concentré sur la préparation de l'objectif prioritaire de l'année : le chtriman version XXL.
2 mois et demi avec une quinzaine d'heure d'entraînement hebdomadaire. Du biquotidien, parfois du triquotidien et une volonté farouche de préparer optimalement cette première incursion sur la distance ironman.
J'ai tout axé sur le cyclisme en enchaînant les sorties longues le samedi et le dimanche. côté natation et course à pied, j'ai entretenu ma forme sans chercher à m'améliorer.

Le résultat fut au delà des espérances avec un top 10 lors de l'épreuve . Le vélo fut mon point faible , mais j'ai réussi à limiter la casse avec un 41 ème temps général. Les deux autres disciplines rattrapant celui ci (3ème temps en cap et 4 ème en natation).

Le bonheur suscité par cette performance est demeuré bien loin de celui éprouvé lors de l'accomplissement d'une épreuve au long cours. L'aspect "exploit" physique ou dépassement des limites n'étant pas présent , dans mon ressenti en tout cas. Le format ironman ne représentant finalement qu'une dizaine d'heure d'effort loin des 40 heures de Riquet.

L'alternance des disciplines m'a facilité grandement l'entraînement. Il génère moins de traumatismes et beaucoup moins de fatigue tout en développant une caisse énorme et une perte de poids conséquente.

Je n'ai jamais été aussi mince et je n'ai jamais été aussi rapide.

La preuve est venue lors de mon second dossard au marathon de Bruxelles. 16 ème au général, 2h53 en toute facilité .Record battu de 7 minutes.
Sans sortie longue préalable ni préparation spécifique. Juste du croisé.

Deux épreuves et deux performances. C'est simple , net et précis. Et cela a validé ce format de préparation.

La fin de l'année fut anticipée par l'achat de ma nouvelle maison et des travaux qui en ont découlé. Qu'importe. Je reste fier de 2017 et j'aurai signé des 2 mains en janvier pour de tels résultats.

L'année 2017 en chiffre :

Les courses :

en course à pied :
Une seule de 42 kms : le marathon de Bruxelles

en triathlon :
un seul au format ironman : le chtriman

en deux roues :
principale évolution ! 25 randos VTT ou cyclosportives.

les blessures :

Une chose est sûre : je paye maintenant les excès de mon passé. A trop vouloir privilégier la course à pied, je me suis détruit les articulations des membres inférieurs.
Première victime : les os cunéiformes de mon pied droit maintenant sujet à de l'arthrose .
Rien à y faire . Gérer les efforts pour gérer la douleur. Accès l'entraînement sur le cyclisme et la natation pour limiter les impacts. Facile à dire, plus difficile à faire surtout dans l'obscurité précoce de l'hiver ...
lorsque la limite est dépassée , une seule solution, l'infiltration.

Cette année, je n'ai pu commencer à courir qu'en avril .

Le kilométrage :


en course à pieds :   

2010 : 2004 kms
2011 : 2223 kms
2012 : 3231 kms
2013 : 2417 kms
2014 : 2540 kms
2015 : 2807 kms
2016 : 2398 kms
2017 : voilà les 1712 kms de 2017. Peu, mais logique compte tenu des circonstances.


en vélo : 

2015 : 1318 kms de vélo route ou home trainer , 2504 kms de VTT soit un total de 3822 kms.
2016 : 1390 kms de vélo route ou home trainer , 3320 kms  de VTT soit un total de 4710 kms.
2017 : 5720 kms de vélo route ou home trainer , 1665 kms  de VTT soit un total de 7385 kms.
Une grosse différence. Pratiquement du simple au double .
Le temps clément cette année a beaucoup aidé à l'accumulation des kilomètres.

en natation :

2015 : 183,5 kms
2016 : 115,5 kms
2017 : 106,4 kms
Un chiffre en équilibre. Mon déménagement récent posera certaines difficultés dans l'accès aux piscines . Le kilométrage risque donc de baisser.


Soit un total tout de même sympa de 475 h de sport en 2017.
2015 : 505 h 
2016 : 482 h

Un chiffre stable, qui me convient et qui reflète mon année entre période de blessure et préparation intensive.

Et pour 2018 ?

Une priorité absolue : tenter à nouveau une longue épreuve . Je vais y ajouter une difficulté supplémentaire : le temps limite qui pourrait poser problème (36 h).   La cible est identifiée et elle ne sera pas simple :



J'irai affronter ce défi avec une préparation façon "ironman". Je ne peux plus me permettre d'enchaîner des sorties longues en course à pied. Je vais donc pouvoir apprécier les effets du vélo sur les épreuves au long cours .
Je suis prêt à assumer les répercussions physiques qui apparaîtront après la course. Les émotions éprouvées valent bien ce sacrifice.

Avec mon récent déménagement, j'ai accès à des parcours plus vallonnés. Je me suis trouvé une sortie d'une quinzaine de bornes avec 400 m D+. Ce n'est pas l’Everest mais je vais pouvoir ainsi travailler davantage le dénivelé.
Grace à cette possibilité, je vais tenter une épreuve emblématique de début de saison sudiste: le trail aux étoiles (ou ceven'trail) . 62 kms, 2500 m D+. Pas un cadeau pour un adepte comme moi du monotone plat des canaux.




Pour le reste, j'ai surligné quelques épreuves par ci par là comme le trail du caillou (février), celui des 3 vallées (mars) ou celui de Chimay (mars) . Tout dépendra finalement de mon pied.

Pour ne pas briser la tradition, je participerai à mon marathon annuel. Cette année, l'heureux élu sera celui de Paris en avril pour accompagner un copain.

 

Enfin , j'aimerais m'inscrire à une épreuve de natation en eau libre. Les 5 kms de Paris me tente énormément. Si j'arrive à trouver des créneaux pour me déplacer à la piscine, je m'y inscrirai.

Je ne fais aucune prévision pour la seconde moitié de saison . Je sais que l'ultrathlétic Ardéche laissera des traces . en fonction de celles ci , j’établirai de nouveaux objectifs ( le duathlon infernal de Kasterlee me fait de l’œil !)

Voilà pour cette année et c'est déjà pas mal !