La traditionnelle sortie longue de la semaine (32.2 kms) s'est déroulée au Val Joly. Jusqu'à là, rien de surprenant ! Sauf qu'une invitée , finalement assez peu fréquente dans le nord, a fait son apparition : la neige . J'ai donc eu droit à une séance de trail blanc , une semaine après avoir tâté le sable de la côte d'opale.
Bilan : les deux revêtements sont fatigants !
Une grosse pensée à tous les trailers qui participeront demain au trail du caillou saint waast et à l'organisation. Glissez bien, amusez vous bien et gare aux ponts en bois !
samedi 31 janvier 2015
dimanche 25 janvier 2015
Trail D2B : le marathon
Je pourrais trouver de nombreuses excuses pour expliquer l'échec du jour mais elles seraient totalement fallacieuses. J'en suis le premier désolé et faute de mieux, j'en tirerai les conclusions nécessaires.
Pour autant, tout n'est pas à oublier et vouloir adopter une nouvelle méthode d'entraînement nécessite un certain nombre d'ajustements que ce résultat va m'aider à cibler.
Avant l'épreuve, j'étais déjà conscient de mes limites. Je savais que j'allais souffrir sur la distance par manque de sorties longues (2 seulement de plus de 30 kms) mais je me suis voilé la face en pensant que m'entraîner tous les jours (sous différentes formes) me permettrait de pallier ce manque. Loupé, j'ai tiré la langue comme rarement.
D'ailleurs, la journée n'avait pas très bien commencé. Après un réveil matinal (4h) et 3 heures de route (!), je me dirige vers l'adresse (rue de Moscou) que j'avais repéré sur le site internet pour récupérer les dossards et ... rien, personne. Petit moment d'affolement et à force de tourner , je finis par repérer un fléchage "trail D2B" qui me mènera à l'obtention du fameux sésame.
Quelques minutes après, seconde séance d'interrogation : Ou est le départ ? Une des bénévoles m'annonce qu'il ne sera pas effectué près de l'aqualud mais un peu plus loin et qu'un plan est fourni dans l'enveloppe du départ. Plan totalement illisible et incompréhensible.Pas de fléchage pour indiquer le départ. Je repère un petit groupe en train de s'éloigner, et les suis pendant 1.5 kms pour atteindre le départ. Plusieurs coureurs n'ayant pas prévus cette liaison arriveront en retard.
Voilà donc deux erreurs à reprocher à l'organisation. Une troisième sera explicitée un peu plus tard.
La ligne fictive est placée sur la plage. En musique, Karine Baillet échauffe ses troupes afin de les faire patienter . L'ambiance est bonne, je retrouve des connaissances et ressent le stress d'avant course que je n'avais pas éprouvé depuis six mois.ça fait du bien .
Le départ est donné. Une autoroute s'ouvre à nous : 3 kms de plage avec du sable porteur. Les positions s'établissent progressivement. Je me trouve à la dixième place sans trop forcer.
Un peu lassante , cette portion a tout de même le mérite d'étirer les 200 coureurs avant les premiers rétrécissements.
Nous pénétrons ensuite dans Le Touquet pour quelques hectomètres de foret et de bitume. Je gagne 4 places , me retrouve 6 ème et en profite pour réaliser une roulade à cause d'une racine mal placée (je perds ,au passage, ma frontale )
A partir de là, nous allons accéder au royaume des dunes. De nombreux monticules de sable agréables à monter et descendre, pas très longs mais usant par accumulation.
Vu ma position, le terrain est parfait, pas encore marqué par des centaines de foulées qui rendront les lieux difficilement praticable. Je m'éclate totalement dans cette espace qui apparaît curieux aux yeux d'un méditerranéen habitué aux dunettes de quelques centimètres de haut. Je vis mon Paris Dakar à moi, mon marathon des sables en moins cher.
Un grand bravo à l'organisation pour le tracé "aller" que j'ai adoré et pour le modique prix d'inscription (24 euros avec buff offert). pratiquement 0.50 centimes / km, on peut difficilement faire mieux.
Avant d'atteindre la mi course, on récupère le bord de mer pour quelques kms à nouveau très roulant. J'ai en ligne de mire les 2,3,4 et 5ème. Tout va encore bien.
Au loin , j'aperçois les véhicules garés, équipés de gyrophare, synonyme de bifurcation vers le parcours "retour" .Malheureusement , j'observe aussi la cohue des 1200 coureurs du 23 kms qui entame le même parcours. Je vais me retrouver au milieu de la mêlée.
J'étais loin du compte. La mêlée laisse espérer un nombre restreint de participants. Ici, c'était plutôt l'entrée d'Auchan un premier jour de soldes. Du monde partout, sur toutes les dunes et sur tous les coins disponibles. Heureusement, les concurrents sympathique s'écartent lorsqu'on crie à la cantonale " marathon ". Mais , la masse est compacte et je vais vite me retrouver engluer au milieu de ces centaines de coureurs. Je prends mon mal en patience, complètement arrêté. Je me fais doubler par un de mes poursuivants qui n'hésitera pas à bousculer ou à piétiner la flore des abords des dunes. Sans défaillance, je perds des places et je peste contre l'organisation. A leur décharge, je me suis retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment : quelques minutes avant et après , le gros du flot n'était pas encore passé ou avait déjà franchi ce fameux cordon de dunes.
Empli de colère contenue, je récupère finalement la plage pour tenter de récupérer le retard accumulé, récupérer ma sixième place et expulser ma frustration. Je me trouve encore frais.
A force d'insister , je sens que je me rapproche de mon prédécesseur. Son crâne dégarni et son maillot bleu représentent mon obsession du moment. Je pousse pour le rejoindre et accélère encore et toujours jusqu'à m'en brûler les ailes.
Je suis carbo. Complètement et sans transition. je ne l'ai pas senti venir mais je ne n'avance dorénavant plus beaucoup.
La partie roulante se termine et j'ai pu y limiter la casse. Cependant, nous rentrons à nouveau dans les champs de dunes. Pas moyen de se cacher, l'environnement sablonneux reflète la forme de l'homme. Et visiblement, la mienne n'est pas au beau fixe.
D'autant que des centaines de personnes sont passées avant moi. Le sable dur et porteur à disparu laissant dans son sillage une semoule profonde, instable et éreintante. J'ai les tendons qui grincent, j'avance de trois pas, je recule de deux. Cul à cul, je n'ai de toute façon plus les moyens de doubler. Je me fais dépasser par tous les côtés. tout y passe : des concurrents enrobés, d'autres qui halètent comme mon chien un jour de canicule, personne ne prend pitié et c'est à mon tour de subir les "je passe à gauche". Oh putain la déchéance. Et ces kilomètres qui défilent lentement. Je me console en me disant que je ne ressens aucune crampe et que ma nouvelle méthode d'hydratation à l'air de fonctionner. Mais cela ne suffit pas à me remonter le moral. Au milieu de ce monde, impossible de savoir si je me suis fait doubler de nombreuses fois par des concurrents du marathon. Dans ma tête, c'est pourtant clair : vu mon allure, je dois me retrouver 30 ou 40 ème .
Officiellement, je visais un top 20. Officieusement, un top 10 me semblait envisageable. A l'allure de bernard l'hermite ou je me traîne, toutes ces préoccupations me semblent lointaines. Arriver, me conviendrait déjà beaucoup et soulagerait au plus haut point la lourdeur de mes jambes .
Cela fait bien longtemps que la tête a lâché le morceau. Dommage, car l'environnement reste magnifique. du sable et de grandes descentes à flanc de dunes me procurent encore une once de plaisir. Le fait de se retrouver aussi nombreux sur le parcours gâche quelque peu mon ressenti. Je suis un sauvage, un vrai. Chez qui ne rencontrer personne pendant des heures ne gêne absolument pas.
Après moult kms en toboggan, nous récupérons une ultime fois le bord de plage. Je tente de m'accrocher à quelques concurrents qui me permettent de maintenir une allure , tout au plus, passable. Mais au moins , j'avance. Je m'arrête ramasser un coquillage, ma foulée rasante tient plus de la marche rapide que de la course. J'entends la voix du speaker toute proche, mon calvaire physique va enfin s'arrêter.
Malheureusement, nous passons à quelques encablures de l'arche d'arrivée pour mieux la contourner et revenir enfin sur nos pas .
Un dernier effort et la course se termine avec une 12 ème place, 41.9 kms au compteur et 3h48min. 1h35 à l'aller et 2h12 au retour.
Sur l'instant, je suis déçu par l'écart de ressenti entre la première et la seconde moitié du parcours .La lecture des résultats me permettra d'observer que beaucoup de mes collègues d'aventure auront vécu le même type d'épreuve. La 6ème place n'est finalement "qu'à " 10 minutes. Cela me rassure quelque peu.
La suite des festivités se déroulera le 8 février à Couvin pour le trail des 3 vallées (35 kms). D'ici là, le peu de temps qu'il me reste ne m'offrira pas le loisir de grandement modifier mon entraînement. L'objectif de courir moins (seulement 3 fois par semaine) va être maintenu avec deux séances consécutives le weekend dont une de plus de 30 kms. Je continuerai aussi à aller nager 2 fois et faire du vélo 2 fois. J'observerai ainsi les effets dans deux semaines.
Côté organisation :
- d'abord, le parcours. Ultra exigeant, magnifique, sympa ... j'ai vraiment beaucoup apprécié celui ci autant à l'aller qu'au retour.
- Le balisage fut excellent, pas d’hésitations. Les bénévoles nombreux aux points stratégiques.
- le site internet mériterait une meilleure organisation, plus claire avec un règlement rassemblant toutes les données nécessaires .
- le lieu de départ demanderait à être balisé.
- il faudrait trouver une solution pour éviter que les marathoniens ne soient totalement à l'arrêt dès les premières dunes à cause du flot de coureurs des 21 kms. Peut être en nous faisant faire le parcours à l'envers ?
- je ne suis pas un adepte de toutes les distances sur le même circuit et en même temps. Rendant le classement impossible à établir.
- Ravitos au nombre de 3. je ne m'y suis pas arrêté , donc je ne peux juger.
- Karine Baillet à l'arrivée pour prendre le poul de sa course. Très bon point. A l'affut de la moindre observation. Nul doute que l'année prochaine, les erreurs seront effacées.
Côté course :
- victoire énorme de Leurs Rémy en 2h56 ... et seconde place de Carlier Stéphane collègue de Maubeuge Marathon, organisateur du trail du Caillou saint Waast.
Voilà une vidéo de la course (trouvée sur youtube):
http://youtu.be/kHhHRhZ13Yw
résultats .... ICI !
samedi 17 janvier 2015
Off de la forêt de Colfontaine
Cette fois ci, c'est Charly qui se frotte à l'organisation d'un off. A lui toutes les reconnaissances, à lui tous les essais de nouveaux sentiers, à lui de faire monter la pression d'ici le 15 février !
Ce matin, il m'a présenté son circuit et le moins que l'on puisse dire c'est que ça va plaire à certains.
Je ne vais pas trop détailler le parcours, Charly s'en chargera progressivement mais sachez qu'il y aura de la boue, des ronces et des terrils (le Sauwartan, le saint Charles, le sainte Catherine, le Mowgli (!)...). Les cuisses vont tirer !
Quelques photos pour mettre l'eau à la bouche (ou plutôt la boue aux chaussures !) :
Voici une tentative de descente version chamois ... loupée :
voici aussi la trace du jour :
et bien entendu, merci à Charly pour la découverte !
Ce matin, il m'a présenté son circuit et le moins que l'on puisse dire c'est que ça va plaire à certains.
Je ne vais pas trop détailler le parcours, Charly s'en chargera progressivement mais sachez qu'il y aura de la boue, des ronces et des terrils (le Sauwartan, le saint Charles, le sainte Catherine, le Mowgli (!)...). Les cuisses vont tirer !
Quelques photos pour mettre l'eau à la bouche (ou plutôt la boue aux chaussures !) :
Voici une tentative de descente version chamois ... loupée :
voici aussi la trace du jour :
et bien entendu, merci à Charly pour la découverte !
samedi 10 janvier 2015
Off du Val Joly
Après les multiples repérages, place à la présentation du parcours aux conviés du jour. Le peloton s'est restreint à cause de quelques rafales de vent nocturnes. Il ne reste que les plus valeureux, l'élite franco belge de la discipline, des guerriers , que le sang coulant à flot n'émeut guère.
La sortie n'a pas encore commencé mais je vois déjà dans leurs yeux de la rage et une motivation froide qui s'échappe par l'ensemble des pores de leur peau. Pour m'assurer de leur indéfectible loyauté, j'avais aussi invité Yves dit "le serre file". Le bougre culmine à pratiquement 2 m et son air menaçant inquiètera énormément mes camarades pourtant habitués à côtoyer des durs à cuire.Avec lui aux trousses, pas de risques que nous traînions.
Stan ,effrayé, s'oublie dans sa magnifique tenue du jour .
Faut avouer que le Stan représente un peu ce qu'est Looping à l'agence tous risques, un doux dingue, le seul gars qui a les cheveux qui lui poussent à l'intérieur de la tête. Avant, nous l'appelions le chamois mais ça ... c'était avant. Sans faire offense à l'homme, le chamois lui , il réfléchit. Stan, par contre, lorsqu'il voit une descente, il laisse son cerveau à la maison et laisse faire la gravité. Les pilotes prennent 4 G, Free est passé au 5 G, Stany , si les conditions sont optimales (1 m de ronces, 100 l de boue et un précipice latéral ) dépasse allègrement les 10 G.
Après cette succincte présentation des deux premiers athlètes du jour, j'ai bien senti qu'éliminer progressivement mes camarades allait être beaucoup plus difficile qu'escompter. J'ai pourtant tout essayé :
- des murs de ronces , Mais Michael dit "terminator" , 80 kgs de muscles, mois de juillet du calendrier des dieux du stade, a bravement lâché "i'll be back" avant de prendre les devants et de tracer une sente au milieu des fourrés. Les genoux en sang, les larmes ruisselantes sous ses lunettes noires, une patte de chevreuil arrachée au passage entre ses dents, il s'est sacrifié pour le bien de l'équipe.Tant de dévotion à la cause procure des émotions extraordinaires ...
- vu que la flore n'a pas donné les résultats espérés, je me suis rabattu sur l'eau. Des litres de liquide, des torrents de flottes à enjamber ou à traverser. Avec ce piège, les pertes allaient être terribles d'autant qu'avant chaque passage , j’appâtais secrètement les piranhas avec une poudre de mon invention ...
Mais rien n'y fit . Ces gars tenaient du divin. Yves courrait sur l'eau d'une légèreté majestueuse ...
- les chausses trappes s'enchaînaient et rien. Les "expandables" version trail, sauf Charly mais nous en avons l'habitude. Dans le milieu, on l'appelle le routard. une pointe de vitesse à faire pâlir les guépards ... sur route.
Moi, je le rebaptiserai "le précieux". Ah de la boue !, ah des ronces !, ah une côte ! ah il fait froid !, ah il y a du vent ! on va pas mettre ses pieds dans l'eau quand même ! j'abrège, car on pourrait y passer la nuit.
On a bien tenté de s'en débarrasser (croche pattes, distributeur de bières gratos , macdo éphémère construit sur le parcours pour l'occasion ) mais en vain . Même lui a résisté à toutes les tentations. Faut dire qu'avec le molosse qu'on avait aux trousses et son air que nous pourrions qualifier de ... peu engageant, fallait pas trop ralentir.
Dans tous ces groupes surentraînés, il y en a toujours un pseudo physicien, malade d'explosif, fana de la poudre à canon présentant autant de garantie mentale qu'un Charly après une bouteille de vodka maison dans la tronche. Ce cas n'a pas dérogé à la règle. Ils m'ont même filé un vrai prof de physique. Pas le péquenot de collège ou lycée facilement impressionnable, non, celui de prépa capable de te donner la composition exacte de la boue rien qu'en la goutant avec son auriculaire. Le gars déjouant le moindre piège rien qu'en humant l'air, le fin limier. Ces salops étaient bien préparés .
nous enchaînions les raides ascensions. nous sprintions dans les raidillons, nous slalomions entre les arbres, les feuilles traîtresses et les racines glissantes. En tête du groupe, je menais un rythme à la Vinokourov sous EPO , type fartlek pour tenter de fatiguer les organismes mais leurs visages maculés de crasse arboraient toujours fièrement des sourires démoniaques et supérieurs .
Pourtant a un moment, je pensais avoir commencé la sélection. Puisque je ne pouvais les épuiser , j'allais les affamer. Frédéric, ancien gros ( faut dire les choses comme elles sont ) avec un physique qui tenait plus du chasseur à la galinette cendrée que du trailer, voyait passer tous les matins de sa fenêtre ( en mangeant un pot de glace ben n nuts aux noix de macadamia ) , et quel que soit le temps ,Yves et son charmant sourire en plein entraînement . Voulant imiter une telle icône , Frédéric avait décidé de changer.
Il était donc passé au végétalisme. Le mec ne bouffait depuis que des feuilles. Sans le savoir, je l'avais amené au paradis. Il s’arrêtait à chaque taillis pour goûter des ronces. "C'est de la forestière, la meilleure" répétait il. Et c'est moi qui lui avait servi son pêcher mignon sur un plateau.
Du coup, l'individu au physique totalement métamorphosé nous a fait une sortie complète de 30/30 : 30 secondes de dégustation de feuilles, 30 secondes de sprint pour nous rattraper. Impossible à larguer.
Tant d'accompagnateurs et si peu de solutions ...J'ai donc fait marcher mon cerveau que tout le monde sait génial. J'ai regardé le groupe dans les yeux. Membre par membre pour tâcher d'identifier une faille. Il ne restait qu'une possibilité : Jimmy. Et puis j'ai lu ce qui se cachait au fin fond de son âme et ça m'a fait peur. Alain Souchon, grand poète ne disait il pas :
" Jimmy, t'es fort, mais tu pleures
Sur le cuir de ta Chrysler
Là-bas le soleil s'écroule dans la mer
Jimmy, les filles pour le cœur
Comme l'alcool et les revolvers
C'est sauter en l'air
Tomber par terre
Boum ! "
j'ai voulu éviter tout problème avec ma voiture. Le cuir est neuf , je voulais pas que ce con me pleure sur le tissu de mon insigna. Ni qu'il fasse "boum". Je l'ai laissé tranquille , faut jamais tirer sur une ambulance .
Vaincu. J'avais prédit l'enfer et ces mecs s'en sont extraits sans une égratignure. Le fleuron franco belge ...
Je les ai remercié par politesse . Je me suis bien dit que j'avais encore le temps de faire une dernière côte, mais cela n'aurait rien changé ... ils étaient trop forts.
Alors, dans le soleil couchant, je suis monté dans mon opel que Jimmy n'avait pas eu le temps de saloper, et je me suis éclipsé, fomentant déjà un autre guêpier dans lequel je pourrai les attirer.
Je les aurais un jour, je les aurais.
Tous ces faits ne sont évidemment que pure invention (quoi que ... Charly est bien une chochotte, Stan a bien une case en moins, Mickael est bien très musclé, Frédéric est bien devenu maigre, Yves est bien resté serre file, Jimmy n'a pas trop pleuré, Ben fait bien de la physique ).
Merci pour votre venue à tous les 7 !
La sortie n'a pas encore commencé mais je vois déjà dans leurs yeux de la rage et une motivation froide qui s'échappe par l'ensemble des pores de leur peau. Pour m'assurer de leur indéfectible loyauté, j'avais aussi invité Yves dit "le serre file". Le bougre culmine à pratiquement 2 m et son air menaçant inquiètera énormément mes camarades pourtant habitués à côtoyer des durs à cuire.Avec lui aux trousses, pas de risques que nous traînions.
Stan ,effrayé, s'oublie dans sa magnifique tenue du jour .
Faut avouer que le Stan représente un peu ce qu'est Looping à l'agence tous risques, un doux dingue, le seul gars qui a les cheveux qui lui poussent à l'intérieur de la tête. Avant, nous l'appelions le chamois mais ça ... c'était avant. Sans faire offense à l'homme, le chamois lui , il réfléchit. Stan, par contre, lorsqu'il voit une descente, il laisse son cerveau à la maison et laisse faire la gravité. Les pilotes prennent 4 G, Free est passé au 5 G, Stany , si les conditions sont optimales (1 m de ronces, 100 l de boue et un précipice latéral ) dépasse allègrement les 10 G.
Après cette succincte présentation des deux premiers athlètes du jour, j'ai bien senti qu'éliminer progressivement mes camarades allait être beaucoup plus difficile qu'escompter. J'ai pourtant tout essayé :
- des murs de ronces , Mais Michael dit "terminator" , 80 kgs de muscles, mois de juillet du calendrier des dieux du stade, a bravement lâché "i'll be back" avant de prendre les devants et de tracer une sente au milieu des fourrés. Les genoux en sang, les larmes ruisselantes sous ses lunettes noires, une patte de chevreuil arrachée au passage entre ses dents, il s'est sacrifié pour le bien de l'équipe.Tant de dévotion à la cause procure des émotions extraordinaires ...
- vu que la flore n'a pas donné les résultats espérés, je me suis rabattu sur l'eau. Des litres de liquide, des torrents de flottes à enjamber ou à traverser. Avec ce piège, les pertes allaient être terribles d'autant qu'avant chaque passage , j’appâtais secrètement les piranhas avec une poudre de mon invention ...
Mais rien n'y fit . Ces gars tenaient du divin. Yves courrait sur l'eau d'une légèreté majestueuse ...
- les chausses trappes s'enchaînaient et rien. Les "expandables" version trail, sauf Charly mais nous en avons l'habitude. Dans le milieu, on l'appelle le routard. une pointe de vitesse à faire pâlir les guépards ... sur route.
Moi, je le rebaptiserai "le précieux". Ah de la boue !, ah des ronces !, ah une côte ! ah il fait froid !, ah il y a du vent ! on va pas mettre ses pieds dans l'eau quand même ! j'abrège, car on pourrait y passer la nuit.
On a bien tenté de s'en débarrasser (croche pattes, distributeur de bières gratos , macdo éphémère construit sur le parcours pour l'occasion ) mais en vain . Même lui a résisté à toutes les tentations. Faut dire qu'avec le molosse qu'on avait aux trousses et son air que nous pourrions qualifier de ... peu engageant, fallait pas trop ralentir.
Dans tous ces groupes surentraînés, il y en a toujours un pseudo physicien, malade d'explosif, fana de la poudre à canon présentant autant de garantie mentale qu'un Charly après une bouteille de vodka maison dans la tronche. Ce cas n'a pas dérogé à la règle. Ils m'ont même filé un vrai prof de physique. Pas le péquenot de collège ou lycée facilement impressionnable, non, celui de prépa capable de te donner la composition exacte de la boue rien qu'en la goutant avec son auriculaire. Le gars déjouant le moindre piège rien qu'en humant l'air, le fin limier. Ces salops étaient bien préparés .
nous enchaînions les raides ascensions. nous sprintions dans les raidillons, nous slalomions entre les arbres, les feuilles traîtresses et les racines glissantes. En tête du groupe, je menais un rythme à la Vinokourov sous EPO , type fartlek pour tenter de fatiguer les organismes mais leurs visages maculés de crasse arboraient toujours fièrement des sourires démoniaques et supérieurs .
Pourtant a un moment, je pensais avoir commencé la sélection. Puisque je ne pouvais les épuiser , j'allais les affamer. Frédéric, ancien gros ( faut dire les choses comme elles sont ) avec un physique qui tenait plus du chasseur à la galinette cendrée que du trailer, voyait passer tous les matins de sa fenêtre ( en mangeant un pot de glace ben n nuts aux noix de macadamia ) , et quel que soit le temps ,Yves et son charmant sourire en plein entraînement . Voulant imiter une telle icône , Frédéric avait décidé de changer.
Il était donc passé au végétalisme. Le mec ne bouffait depuis que des feuilles. Sans le savoir, je l'avais amené au paradis. Il s’arrêtait à chaque taillis pour goûter des ronces. "C'est de la forestière, la meilleure" répétait il. Et c'est moi qui lui avait servi son pêcher mignon sur un plateau.
Du coup, l'individu au physique totalement métamorphosé nous a fait une sortie complète de 30/30 : 30 secondes de dégustation de feuilles, 30 secondes de sprint pour nous rattraper. Impossible à larguer.
Tant d'accompagnateurs et si peu de solutions ...J'ai donc fait marcher mon cerveau que tout le monde sait génial. J'ai regardé le groupe dans les yeux. Membre par membre pour tâcher d'identifier une faille. Il ne restait qu'une possibilité : Jimmy. Et puis j'ai lu ce qui se cachait au fin fond de son âme et ça m'a fait peur. Alain Souchon, grand poète ne disait il pas :
" Jimmy, t'es fort, mais tu pleures
Sur le cuir de ta Chrysler
Là-bas le soleil s'écroule dans la mer
Jimmy, les filles pour le cœur
Comme l'alcool et les revolvers
C'est sauter en l'air
Tomber par terre
Boum ! "
j'ai voulu éviter tout problème avec ma voiture. Le cuir est neuf , je voulais pas que ce con me pleure sur le tissu de mon insigna. Ni qu'il fasse "boum". Je l'ai laissé tranquille , faut jamais tirer sur une ambulance .
Vaincu. J'avais prédit l'enfer et ces mecs s'en sont extraits sans une égratignure. Le fleuron franco belge ...
Je les ai remercié par politesse . Je me suis bien dit que j'avais encore le temps de faire une dernière côte, mais cela n'aurait rien changé ... ils étaient trop forts.
Alors, dans le soleil couchant, je suis monté dans mon opel que Jimmy n'avait pas eu le temps de saloper, et je me suis éclipsé, fomentant déjà un autre guêpier dans lequel je pourrai les attirer.
Je les aurais un jour, je les aurais.
Tous ces faits ne sont évidemment que pure invention (quoi que ... Charly est bien une chochotte, Stan a bien une case en moins, Mickael est bien très musclé, Frédéric est bien devenu maigre, Yves est bien resté serre file, Jimmy n'a pas trop pleuré, Ben fait bien de la physique ).
Merci pour votre venue à tous les 7 !
dimanche 4 janvier 2015
off du val joly : ennemis et difficultés
On va faire simple. Les ennemis sont au nombre de 3 :
D'abord les ronces , omniprésentes . Pensez à prendre la traditionnelle machette et les non moins efficaces pares tibias. Le short est à proscrire ... sauf pour les vrais hommes .
Second adversaire, la boue. Si vous n'en voyez pas, c'est que vous êtes perdus. Si vous ne glissez pas, c'est que vous portez vos pointes. Évitez de baptiser vos chaussures neuves lors de cette sortie, car après ça, le logo sera invisible, la couleur sera verte diarrhée post premier de l'an et le tissu sera hérissé d'épines façon cactus.
Dernier ennemi, les traversées de cours d'eau. Au nombre de 6.
Tout le monde le sait, les ponts, c'est pour les chochottes. Du coup, j'ai anticipé vos réclamations et je les ai tous évité. Votre sac va donc s'alourdir de lunettes de nage et de palmes. Pensez cependant à faire un tour chez votre médecin traitant pour vérifier les vaccins nécessaires : paludismes, tétanos, rage ou choléra.
Conseil d'ami : visez juste car sous l'eau se cache une boue dont on ne soupçonne pas la profondeur !
Les difficultés principales (j'ai pas comptabilisé les légers faux plats inférieurs à 45 degrés ) :
La côte du héron. Courte , bien pentue avec quelques marches pour aider le traileur faignant .
La côte de la liaison perdue. Et dire qu'on a failli passer à côté ...
La côte bonus. Longue et dure , comme je les aime. Les côtes, hein !
La côte de la transylvestre. Raide comme il faut.
La côte de l'école. les plus fatigués risquent de brouter un peu .
La côte bitumée. Je sais, le bitume, c'est nul mais quand ça monte, ça passe encore donc on montera !
La côte qui sent l'écurie. pas de chevaux en vue, mais la voiture est proche !
La côte qu'on commence à en avoir plein le cul. Pas besoin d'explications ...
La côte qu'on va étriper l'autre con qui nous fait passer par là sous le prétexte fallacieux d'un magnifique panorama alors que moi j'ai les cuisses qui tirent, les mollets perclus de crampes , du sang partout et des envies de meurtres.
Bon, voilà le contexte. Je n'attends plus que vous !
D'abord les ronces , omniprésentes . Pensez à prendre la traditionnelle machette et les non moins efficaces pares tibias. Le short est à proscrire ... sauf pour les vrais hommes .
Second adversaire, la boue. Si vous n'en voyez pas, c'est que vous êtes perdus. Si vous ne glissez pas, c'est que vous portez vos pointes. Évitez de baptiser vos chaussures neuves lors de cette sortie, car après ça, le logo sera invisible, la couleur sera verte diarrhée post premier de l'an et le tissu sera hérissé d'épines façon cactus.
Dernier ennemi, les traversées de cours d'eau. Au nombre de 6.
Tout le monde le sait, les ponts, c'est pour les chochottes. Du coup, j'ai anticipé vos réclamations et je les ai tous évité. Votre sac va donc s'alourdir de lunettes de nage et de palmes. Pensez cependant à faire un tour chez votre médecin traitant pour vérifier les vaccins nécessaires : paludismes, tétanos, rage ou choléra.
Conseil d'ami : visez juste car sous l'eau se cache une boue dont on ne soupçonne pas la profondeur !
Les difficultés principales (j'ai pas comptabilisé les légers faux plats inférieurs à 45 degrés ) :
La côte du héron. Courte , bien pentue avec quelques marches pour aider le traileur faignant .
La côte de la liaison perdue. Et dire qu'on a failli passer à côté ...
La côte bonus. Longue et dure , comme je les aime. Les côtes, hein !
La côte de la transylvestre. Raide comme il faut.
La côte de l'école. les plus fatigués risquent de brouter un peu .
La côte bitumée. Je sais, le bitume, c'est nul mais quand ça monte, ça passe encore donc on montera !
La côte qui sent l'écurie. pas de chevaux en vue, mais la voiture est proche !
La côte qu'on commence à en avoir plein le cul. Pas besoin d'explications ...
La côte qu'on va étriper l'autre con qui nous fait passer par là sous le prétexte fallacieux d'un magnifique panorama alors que moi j'ai les cuisses qui tirent, les mollets perclus de crampes , du sang partout et des envies de meurtres.
Bon, voilà le contexte. Je n'attends plus que vous !
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