En cette fin de saison et pas trop loin de la maison quelques trails ont réussi à faire leur place dans le calendrier. Difficile donc de faire un choix mais je suis bien décidé à tous les tester un jour ou l'autre. Ainsi, en 2009 j'avais opté pour le sparnatrail en région champenoise, en 2010 pour l'uewersauer au Luxembourg , en 2011 , blessé j'avais du passer mon tour mais comme la forme est actuellement plutôt bonne et surtout comme le physique tient le choc, je me suis permis de réaliser cette année le doublé 50 kms du spiridon catalan et donc la course du jour : le trail extrême lillois.
Petit aparté , l'année prochaine, je me verrais bien sur l'Olne-Spa-Olne ... fin de l’aparté.
Au programme de la journée : 45 kms à parcourir en enchaînant 3 fois la même boucle de 15 kms.
Cette fameuse boucle nous fait découvrir le parc de la citadelle hors des sentiers battus en jouant avec le relief créé par les remparts. Tout commence plutôt facilement avec quelques kms sur chemin de hallage avant de s'enfoncer dans le parc à proprement parler ou se succèdent des raidillons très courts mais très raides, des descentes vertigineuses mais brèves et quelques parties planes, au milieu, pour relancer le rythme.
Nous reprenons ensuite la berge avant de s'amuser dans les toboggans d'une espèce de pyramide herbeuse qui symbolisera la dernière difficulté du jour. Enfin, retour une troisième fois le long du canal en direction du gymnase d'arrivée ou un ultime jeu d’essuie-glace sur gazon nous mènera au seul ravitaillement de la course.
Voilà la mission du jour , mais l'ennemi n'est pas tapi dans le dénivelé du parcours.
L'ennemi est vicieux, collant , omniprésent. Il n'est payé par aucune marque puisqu'il cherche sans arrêt à cacher celle de nos chaussures. Il attrape nos pieds , s'entête à ne pas les lâcher et lorsque c'est le cas, il nous offre une partie de lui même pour qu'on se rappelle toujours qu'il est là, quelque part mais surtout partout ! En bref, y'a de la boue et pas qu'un peu.
Place à la course.
Après un sympathique briefing,
le peloton d'une cinquantaine de coureurs s'élance.
Comme il fallait s'y attendre, les relais (oui en plus du 45 , il y a les relais , le 75, le 30 , le 15, le 8 , le 3, le 1 avec départs séparés) partent vite et je me retrouve très vite second de l'individuel. Au bout de 3 kms , je double rapidement le premier qui souffle déjà excessivement fort et me retrouve seul en tête pour pénétrer dans les premières difficultés du parcours.
Les raidillons sont très glissants mais encore praticables tout le contraire des descentes qui sont déjà marquées par le passage des coureurs du 75 partis quelques heures avant nous.
Cependant, la boucle reste assez roulante, sympathique car je croise régulièrement mes poursuivants mais parfois difficile à cerner car les repères ne sont pas toujours clairs. J'entends déjà les puristes clamer haut et fort que c'est du trail monsieur, il faut lever les yeux ! c'est vrai ... mais certains endroits auraient mérité un ou deux morceaux de rubalise en plus.
Après un passage au premier tour en 70 minutes à peu près , je me rends compte qu'un individuel se trouve devant moi et je ne sais absolument pas d’où il sort ! Je le rattrape assez vite dans la seconde boucle et il me demande si je sais ou est le ravito ?! Le collègue a 16 kms au compteur GPS , j'en ai 23 . Comme je suis un génie et que tout le monde le sait , je comprends vite qu'il s'est perdu.
Je cours quand cela est possible c'est à dire partout sauf dans les raidillons qui commencent à être vraiment impraticables. Les foulées se font moins aériennes mais il faut sans cesse relancer pour ne pas perdre l'avance si chèrement acquise . Je boucle ce second tour dans le même temps que le premier.
Le plus dur reste à réaliser. Ces 15 derniers kms deviennent horribles , toutes les parties terreuses ne sont plus qu'un mélange de mélasse .Le passage du millier de coureurs a fait son œuvre sur le parcours. Tous les appuis sont fuyants,mêlé à la fatigue, l'accélération est impossible. les ischios grincent un peu et je me méfie à chaque fois que j'enjambe des branches pour ne pas attraper une crampe qui m'handicaperait (cf la barjo).
Le temps passant, les kms s'empilent et je continue à croiser des centaines de joggeurs non inscrits mais bien présents en ce dimanche matin pour s'aérer la tête en ce weekend nuageux et pluvieux. Je me fais aussi doubler sur la fin par les trois premiers du 15 kms dont l'allure véloce contraste avec la mienne plus rasante.
J'arrive finalement sous l'arche d'arrivée pratiquement en même temps que mon camarade Charly (dont voici le blog et qui termine à la quatrième position du 15) en 3h35min37s avec 26 minutes d'avance sur le second .
Je suis content et fier de ma quatrième victoire de l'année (après le trail du petit train de la haute somme, le trail du passe montagne, les 50 kms du spiridon catalan ) même si je suis tout à fait conscient que c'est le faible nombre de participants qui me permet de réaliser cette belle perf. Fallait il encore la faire.
De même , félicitations à tous les finishers du 75 que j'ai pu doubler et encourager , bravo à tous.
La remise des prix me permettra de repartir avec un 3/4 craft, un débardeur asics et un grand panier de fruits. Je rencontrerai aussi furtivement Olivier Harduin, vainqueur du 75 et qui sera là sur l'ultra thonnérieux en mars. Je quitte donc Lille sous le soleil levant pour rejoindre mon avesnois et le bon macdo qui m'attend ce soir !
Côté orga :
Quiconque connaît le parc de la citadelle sait que les sentiers sont très très nombreux et offrent de multiples options. Ne connaissant pas le circuit, j'ai parfois eu des difficultés à me repérer même si souvent cela a été du à mon inattention. Cela permet aussi de souligner le sacré boulot de l'orga pas parfait mais pas mal du tout quand même (notamment dans la gestion des départs échelonnés).
Les bénévoles ont bien répondu présents, sympathiques et courageux sous la pluie. Merci à eux !
Enfin, longue vie au trail extrême lillois, dont le tracé reste surprenant, exigeant et ........ boueux mais ça , vous l'aurez compris !
Suite et fin du programme 2012 : les 75 kms de l'origole dans les Yvelines , quand on parle de boue ...
mais je ferai un article particulier un peu plus tard.
résultats généraux .... ICI
résultats du 45 kms ... ICI
Et surtout, merci aux photographes de l'épreuve, omniprésents sous la pluie qui ont réalisé une multitude de photos. Toujours agréable comme souvenir quand on sera gros et vieux !
trace du parcours :
dimanche 18 novembre 2012
samedi 3 novembre 2012
50 kms du spiridon catalan
Après avoir achevé un été placé
sous le signe des courtes distances, me voilà lancé dans la longue
préparation pour les 100 miles breton qui pointeront le bout de leur
nez en fin d'hiver.
Première échéance : les 50 kms
du spiridon catalan.
Pour être honnête , ma volonté
première était de m'aligner sur la distance phare du jour :
les 100 kms. Malheureusement, mon temps de préparation étant
limité (1 mois ) , cet objectif n'aurait pas été raisonnable et
c'est donc sur 50 kms que je vais entamer ma préparation.
Depuis un mois, j'ai réintégré les
sorties longues à ma semaine d'entraînement . Si les débuts furent
difficiles, de par la distance que je n'avais plus parcouru depuis
juin (34.5 kms), les progrès s'avérèrent rapides et j'ai même pu
intégrer un marathon nature à bonne allure.
Voilà les conditions préalable à
l'épreuve, place au contexte.
En cette journée nuageuse mais au
combien douce, nous avions pour mission de réaliser 50 kms en 5
allers retours entre Saint Esteve et Baho. Concept sympathique, un
peu inspiré des courses horaires, ce schéma de course entretient
une certaine convivialité entre les participants et permet aussi de
vivre la course en croisant de nombreuses fois tous les concurrents.
Le circuit est composé essentiellement
de bitume. D'abord en ville (1.5 kms dans Saint Estève), il serpente
ensuite entre les champs pendant 2.5 kms vallonnés
pour aboutir à un ultime km à nouveau en ville (dans Baho) Nous faisons ensuite demi tour et réempruntons le même circuit à l'envers.
pour aboutir à un ultime km à nouveau en ville (dans Baho) Nous faisons ensuite demi tour et réempruntons le même circuit à l'envers.
Pour ce jour, j'ai fait le déplacement
avec mon équipe qui comporte un seul membre mais au combien
efficace : mon père. Son rôle aujourd'hui sera simple :
installé sur sa machine, il devra assurer mon ravitaillement en
liquide (que de l'eau) comme en solide (que des gels) tout au long du
circuit.
Le départ , commun aux deux distances
, est donné à 8 heures. Les numéros de dossard permettent de
repérer assez rapidement qui fait quelle épreuve et de remarquer
que les affluences ne sont pas extraordinaires .
Après 30 mètres seul en tête et très
lent, les premiers bolides accélèrent et prennent inexorablement de
l'avance. Un petit voyage informatif du padre et le bilan est
simple : sur les trois coureurs devant moi , 2 sont alignés sur
le 50 et le premier tentera les 100.
En théorie , je souhaitais finir en
moins de 4 heures et donc maintenir une allure de 4'48/km mais les
circonstances du circuit ont un peu chamboulé ma stratégie de
course. En effet, les kms indiqués étaient faux , pas réguliers,
les parties en côtes faisaient perdre du temps celles en descente me
permettaient d'en gagner …
Et les sensations du jour sont bonnes !
Je maintiens tranquillement une allure de 14km/h mais je perds
constamment du temps sur mes prédécesseurs. L'avantage de l'aller
retour est qu'il permet de juger à chaque extrémité si on grignote
ou pas du temps sur la tête de course. Et lors des 2 premiers 10 kms
les distances s'accentuent : l'espagnol en tête mène la danse
sur un tempo de folie à plus de 15 km/h ! , le second faisait
finalement partie d'un relais et le troisième continue à accroître
son avance.
Les choses continuent donc ainsi
pendant 20 kms et vont finir par s'inverser progressivement.
D'abord, c'est au tour d'un des
relayeurs de craquer. Je le rattrape dès le 23 ème. Puis petit à
petit je me rapproche du premier du 50 et le dépose au 28 ème en
accélérant légèrement pour éviter qu'il ne s'accroche. A partir
de ce moment, mon avance ne cessera d'augmenter d'autant que mon
rythme ne faiblira pas avec un passage au marathon en 2H58.
L'espagnol, leader de la course, craquera finalement emporté par son
tempo suicidaire et je le dépasserai au 37 ème.
La suite se déroula ensuite comme dans
un rêve. Une légère baisse d'allure, mais pas de douleurs, une
hydratation et une alimentation au top fortement facilitées par mon
père qui m'a évité de m'occuper de cet aspect là de la course…
A signaler aussi qu'en marathon, je
suis fragile du ventre et attrape très vite froid (causant quelques
désagréments...) à cause de l'eau qui coule des verres et trempe
le teeshirt. Ici le problème ne s'est pas posé grâce aux bidons
fermés du vélo.
Que du positif vous dis-je !
Je boucle ainsi l'épreuve en
3H30min41s à la première place avec 15 minutes d'avance sur le
second pour une moyenne dont je me souviendrai longtemps !
Après deux contres performances consécutives à Marcq et à
Raismes, je regoûte aux saveurs agréables d'une course réussie .Je
repars ainsi de mon périple catalan avec un tee shirt floqué au nom
de la course , un diplôme et une belle coupe .
Côté organisation plusieurs choses
sont à signaler :
Point négatif : la mesure plus
qu'approximative du parcours .
Par contre, les bénévoles se sont
avérés tops, jamais avares d'encouragements, toujours avec le
sourire ! Merci encore à eux et félicitations pour
l'organisation.
De même , le parcours ne laisse jamais
la place à une quelconque hésitation et le balisage est parfait.
Comme les ravitos.
Le format en aller retour , comme
j'ai pu l'indiquer précédemment est tout simplement génial. Génial
au niveau ambiance, génial au niveau de la lecture de course et j'ai
réellement passé un moment très agréable.
Et enfin, bravo à tous les
participants du premier jusqu'au dernier qui ont du serrer les dents
pour franchir cette ligne tant désirée.
merci au mari de la gagnante du 100 kms pour quelques photos (voici son récit ... en allemand !
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