Affichage des articles dont le libellé est dodefondo. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est dodefondo. Afficher tous les articles

lundi 9 septembre 2019

VTT : grand raid godefroy 160 kms et dodefondo 10


L'objectif de l'année .
Un véritable défi physique . 160 kms . 4500 m D+.
Vous êtes invités à pénétrer en plein cœur du Grand Raid Godefroy.



Évacuons tout de suite les éventuels jeux de mots graveleux du type " t'as pas trop eu mal au cul ?"
Non. J'ai eu beau croiser le fer avec ce Grand raid Godefroy, mon intimité se porte encore très bien.



Ce cher ami Godefroy de Bouillon est le personnage le plus connu de cette commune Belge. Premier propriétaire de l'emblématique château qui surplombe la ville.
Bouillon est un écrin de verdure , cernée de forêts et traversée par un affluent de la Meuse : La Semois.



Le décor est posé. Mettons y les acteurs.
Au milieu de cette immensité verte , les personnages seront aussi nombreux que dans un huis clos. Une centaine de partants vont affronter leur défi personnel, leur croisade intérieure. Godefroy aurait certainement apprécié.



Personnellement, le challenge est de taille. Je n'ai jamais fait si long , ni si pentu.
Alors je me suis préparé. Beaucoup. Comme à chaque fois que la peur se mêle à la préparation.
De base, je ne suis pas un excellent VTTiste , j'ai des lacunes techniques et ma lecture des trajectoires laisse parfois à désirer mais j'ai du coffre, une endurance certaine et une grosse volonté.



J'ai donc roulé sous tous les temps, recherché le dénivelé, réalisé des entraînements spécifiques en côtes et parcouru des distances que je n'avais jamais abordé.
Les heures d'effort ont fait fondre la graisse et gonflées les cuisses. Elles m'ont affuté et préparé . Elles m'ont donné le droit de croire que je pouvais le faire.

Alors j'y ai cru et me voilà enfin au départ de ce Grand Raid.



Comme dans toutes les épreuves "ultra", tout est question de gestion. Gestion de sa forme, de son allure, de son hydratation, de son alimentation , de sa lucidité et de son mental.
La souffrance comme partenaire pleinement acceptée.



Dans ma tête, je n'ai qu'un objectif : atteindre l'unique barrière horaire dans les temps (16 h à Dohan, km 111). De longues minutes vont s'écouler à calculer une allure moyenne susceptible de me faire rallier ce point à temps. Je vais alterner entre de profondes craintes lorsqu'un kilomètre d’ascensions me faisait perdre du temps et des sommets de réjouissances lorsqu'une descente m'offrait l'opportunité de dépasser mes espérances.



Les kms défilent au grès de ces variations émotionnelles. Et avec eux se lève le voile posé sur mes interrogations.
Là est le plus difficile. Tenter d'anticiper un effort dont on ne connaît pas les difficultés.



Les chiffres peuvent être parlants mais ils ne veulent finalement pas dire grand chose. En VTT, la progression dépend tellement du terrain, de sa technicité qu'une côte peut parfois être plus aisée qu'une descente .



Certains passages furent délicats . En dévers, à flanc de collines, plusieurs secteurs m'ont laissé pantelant. J'ai mis plusieurs fois pied à terre , le vélo sur l'épaule,  pour dépasser des obstacles qui me semblaient infranchissables à deux roues.



L'appréhension influence la perception que nous avons de la praticabilité d'un terrain . Plus le raid avançait , plus je me rapprochais de l'arrivée et plus je me rapprochais de l'arrivée, plus j'avais gros à perdre et donc moins je prenais de risques. Cercle vicieux ...



La concentration à son paroxysme érige une muraille autour de mes perceptions. Héritage de la peur, cet instinct, encré au plus profond de notre humanité, nous centre sur l'essentiel : notre survie . Dans le cadre sportif, cela se traduit par une auto analyse constante de ses sensations. Vais je trop vite ?  ai je mal quelque part ? L'ensemble de ces informations assure un dialogue constant au sein de mon organisme. Cet échange interne et muet, se verbalise parfois. J'apprécie d'ailleurs ces moments ou je me surprends à m'encourager ouvertement même si cela signifie souvent que je me retrouve dans une situation compliquée ...
Parce que tel est l'essence même de ce type d'épreuve : le défi.
Et c'est finalement la seule chose qui me procure de réelles émotions.



Avec cette fermeture sur moi-même , je n'arrive pas à lever les yeux pour admirer le paysage. Je suis bien conscient de monter, descendre, franchir des points de vue ... mais je n'en profite absolument pas. C'est marrant, car ce ressenti me rappelle le grand raid du golfe du Morbihan , mon premier long en course à pied.  Les mêmes craintes initiales qui bloquent les perceptions extérieures.

 

Ce que j'ai pu sentir , par contre , c'est un court mais intense épisode pluvieux . Il faut avouer que nous avons eu beaucoup de chance lors de cette édition avec un terrain plutôt sec qui aurait pu être bien plus délicat. Ce léger passage humide m'a fait craindre une fin d'épreuve difficile mais celui ci s'est arrêté aussi vite qu'il a débuté. Tant mieux pour nous ...



Je ne croise plus personne. Je n'ai aucune idée de mon classement et , honnêtement , je m'en fiche complètement. Je sais juste que je suis dans les temps . Je passerai d'ailleurs la barrière horaire avec plusieurs heures d'avance.



Ce point stratégique dépassé, la nervosité et la tension disparaissent progressivement. Je bascule dans un état d'esprit différent ou je commence à profiter un peu plus de mon environnement.
Les ravitos deviennent des oasis dans lesquelles je refais le plein d'énergie mentale et physique pour affronter l'étape suivante. Je ne cherche plus à me brider et je délaisse mon gps pour avancer aux sensations.



Contrairement aux ultras en course à pied ou j'ai tendance à baisser pavillon lorsque je suis persuadé de finir, mon allure, lors de ce raid VTT,  ne s'est pas ralentie. J'ai même augmenté ma moyenne sur la fin du parcours.

Lorsque je rejoins les bords de la Semois , je prends conscience que mon périple touche à sa fin . Quelques mètres pour franchir la ligne, quelques mètres pour profiter une dernière fois de ce challenge que je ne me croyais pas capable de relever il y a un an de cela.



L'entraînement a payé.
Toutes ces heures de selle pour cet objectif .
Finisher



Côté organisation :
Des ravitos copieux et nombreux.
Des bénévoles sympas.
Un balisage nickel.
Le parcours est raide. Le dénivelé se passe franchement bien. C'est plutôt le dévers et les descentes qui mont posé soucis. Cela reflète un déficit technique dont je suis conscient.

 

Un t shirt offert à l'inscription.
Rien à la fin . Dommage

Côté perso :
Et voilà ! encore un défi dans la musette .
J'en suis fier tout en étant un peu frustré de ne pas avoir tellement souffert .
Je finis au milieu du classement (53 ème /101 en 10h19) et j'en suis agréablement surpris.
Je ne le sais pas encore en franchissant la ligne d'arrivée mais je vais devoir observer une longue période de repos à cause de douleurs dans le creux poplité .
Pas grave, l'objectif est rempli .
Place à 2020 !



dimanche 25 août 2019

Dodefondo 9 : le tour de l'avesnois



Voilà un projet hébergé depuis longtemps dans un coin de ma tête.
Sa réalisation aura mis des années. La faute a une distance jugée longtemps inaccessible par rapport à mes capacités.
Il est drôle de se dire que 200 bornes en courant ne me font pas peur mais qu'en vélo, si.

Ce challenge du dodefondo, outre l'aspect "exploit sportif" filé sur une année complète , offre l'opportunité d'accomplir des défis que l'on aurait peut être pas tenté sans ce léger coup de pouce .

Alors voilà, il n'aura pas fallu plus qu'une journée ensoleillée, sans vent, en pleine période de vacances. Qu'un mollet douloureux ne m'offrant aucune certitude pour accomplir ce dodefondo en courant .

Rien de plus . Ou presque , j'ai omis le plus important : un zeste d'imagination, un soupçon de créativité pour élaborer un tracé sympa , qui parle à l'homme que je suis.

A chacun de trouver ses parcours emblématiques, sa caisse de résonance émotionnelle. Pour ma part, je viens encore d'en découvrir un morceau et je vais vous le présenter ici !

Pour faire simple, j'ai opté pour un tour de l'avesnois en vélo. Je ne me suis pas calqué sur la frontière réelle du parc naturel car le tracé aurait été trop court . J'ai pu me ravitailler dans les cimetières pour l'eau et les épiceries / boulangeries pour la bouffe.

Voilà le tracé :


Pour septembre, le dodefondo 10 devrait être complété grâce au 4000 m D+ du grand raid Godefroy.
Mais ceci, ce sera une autre histoire !


samedi 3 août 2019

Dodefondo 8 : quand ça veut pas ...

L'été est enfin arrivé accompagné des vacances si longtemps attendues.

Autant, dans l'enfer du quotidien , il est parfois difficile de caser une longue sortie pour valider le dodefondo mensuel , autant là, avec du temps à profusion , je ne m'inquiète guère .
Et pourtant, valider ce huitième dodefondo fut un véritable parcours du combattant .

 

Tout d'abord, j'ai réalisé un joli parcours de 46 kms en montagne sur les sentiers de la course hivernale "la kilian's classik". Malheureusement, un bug de ma montre m'a empêché de retrouver la trace gps permettant de prouver mon périple. Ballot ...



Ensuite , j'ai voulu pédaler sur une partie du parcours de l'altriman , triathlon réputé pour sa difficulté. Col de Pailhères, col du Pradel ... et 100 kms pour 3150 m D+. Encore loupé pour 350 m D+. cela m'apprendra à ne pas disposer d'un compteur avec altimètre ...



Enfin, pour assurer le coup face à l'urgence de la situation ( le 29 juillet ) j'ai opté pour du classique, du simple et de l'efficace : Narbonne Barcarès en courant . 55kms, totalement plat ou presque .
Départ matinal, pauses régulières dans différentes boulangeries et une trace gps enfin exploitable !

Ce mois ci, il s'en est fallut de peu . Place au neuvième !







mardi 2 juillet 2019

Dodefondo 7

Un mois de plus dans ce challenge au long cours qu'est le dodefondo. Juin symbolise la bascule dans la seconde partie de ce défi aux 12 étapes.
J'en suis à 7 . Il ne m'en reste donc plus que 5.

Pour l'occasion, ma santé m'a permis de basculer à nouveau  sur de la course à pied. Après deux dodés à vélo, celui ci m'a semblé simple , court et beaucoup moins fatigant.
Comme je revenais de blessure, je n'ai pas souhaité prendre de risques en partant à l'aventure et j'ai privilégié la sécurité en réalisant trois boucles autour de ma maison.

Au final, 43 kms en 3h49 avec 700 D+ en accélérant à chaque boucle et sans fatigue excessive.

Place au huitième !
Partant une semaine à la montagne , j'aimerais valider un dodéfondo dénivelé (3500 D+ ) afin d'avoir réalisé sur une année l'ensemble des dodés proposés.

mercredi 15 mai 2019

Dodefondo 6 et cyclo de Maubeuge

Et un sixième dodefondo dans l'escarcelle !
Le second en vélo .

Le défi continue alors que j’atteins en ce mois de mai la moitié du challenge. J'imagine que le plus dur est passé avec la fin des conditions hivernales et que nous nous dirigeons vers les vacances et la chaleur .

Pour autant, cette étape m'aura causé quelques soucis. D'abord, il a fallu trouvé le créneau approprié : sans trop de vent , sans trop de pluie et avec une cyclo assez longue organisée pour m'éviter de penser à la logistique.

 En consultant les retours d'expérience de mes prédécesseurs dodefondars , de nombreuses personnes se sont toutes accordées sur un point :
Ne pas attendre le dernier moment pour valider son périple mensuel car nous ne sommes jamais à l'abri d'un couac quelconque.

J'ai donc ciblé le dimanche 12 mai. Assez tôt dans le mois pour retenter l'aventure en cas de problème.

La cyclo de Maubeuge offre un tracé de 100 kms sillonnant le sud de l'avesnois. J'y ai trouvé des côtes, des ravitos, de la solitude et beaucoup de plaisir.
Quelques points seront cependant à améliorer : un balisage peu visible et quelques portions de route bien abimées .

Afin d'atteindre les 200 kms obligatoires , j'ai ajouté à cette cyclo une boucle d'une cinquantaine de bornes partant de la maison et passant par Bavay pour rejoindre le départ et une ultime boucle après la cyclo que je n'ai pas encore défini. Je verrai en fonction de mon envie du moment.

Finalement, mon vélo émettant plus de bruit qu'une fanfare le 14 juillet, j'ai préféré rentrer directement après la cyclo pour changer de vélo et passer au VTT.

Evidemment , les kms défilent beaucoup moins vite avec ce moyen de transport mais l'objectif du jour est surtout d'atteindre la barre fatidique des 200 kms.

Chose faite,  malgré les traditionnelles douleurs à la nuque dont je n'arrive pas à me débarrasser lorsque les sorties dépassent quelques heures de selle.

Le mois de mai est validé. Place au mois de juin. A vélo, en courant ? Nous verrons bien . La reprise à pied est prévue à la fin du mois.



jeudi 25 avril 2019

Dodefondo 5 : l'ultra cycle

Le Dodefondo . Ou comment enchaîner 12 ultras en 12 mois .
J'ai déjà pu décrire ce challenge lors d'un post précédent et j'ai même réussi à programmer un magnifique calendrier sur lequel les épreuves se succèdent à un rythme régulier.
Oui mais voilà, la théorie s'éloigne souvent de la pratique ... surtout avec moi !

Après 4 échéances respectées , le freestyle est de retour .
Et pas un freestyle de chochotte ! Plutôt celui qui pique .

Faute de pouvoir courir, il me restait deux possibilités pour valider le dodefondo d'avril :
- soit monter en une fois 3500 m D+,
- soit réaliser une sortie de 200 kms (au moins ) à vélo.

J'ai opté pour la seconde possibilité .
Le problème, c'est qu'il faut arriver à caser une si longue sortie en terme :
- de temps (prêt de 8 h)
- de logistique (ravitaillement)
- de météo (éviter les jours de grand vent ou de pluie )

Du coup, j'ai utilisé mon lundi de Pâques caniculaire pour relever ce défi.  Cela constituera ma première sortie à vélo route de l'année 2019 et la première fois ou je dépasserai les 180 kms de la partie vélo d'un ironman.

Pour valider cet objectif , j'ai choisi d'effectuer 2 boucles de 110 kms puis 90 kms qui débutent et finissent à la maison (2000 m D+ quand même). Ainsi, je pourrai m'hydrater , me restaurer et j'aurai mentalement le plaisir d'avoir effectué plus de la moitié du kilométrage à la fin de la première boucle.

J'ai rajouté à cette organisation, un arrêt intermédiaire au milieu de chacun des tours dans un bar ou une boulangerie pour me ravitailler correctement.

Départ, 7 heure du mat. A la fraîche avant la montée en flèche des températures. Je croise sur ces routes de campagne de nombreux faisans. le temps passe relativement vite et je suis impressionné par le territoire que l'on peut couvrir en parcourant autant de bornes.

Les lacs de l'eau d'heure, Le Val Joly sont traversés au rythme sans chercher à forcer plus que ça. Les belles côtes dans ce beau coin de pays sont nombreuses et pentues. Cela brise la platitude du paysage.

A la fin de la première boucle, je suis encore en bonne forme . Assez , en tout cas, pour apprécier le chemin déjà parcouru et me restaurer sereinement.
Je sais que la seconde boucle est beaucoup plus plane, je sais aussi que la chaleur va être au rendez vous. Je ne m'attarde guère et enchaîne rapidement sur la seconde partie.

La vallée de la Thure, Solre le château, Aulnoyes Aymeries, Bavay sont traversés facilement. Je suis surpris par tant d'aisance. Jusqu'au km 160 ...

La chanson change radicalement. J'ai faim, soif et j'ai chaud. Je grignote une banane, m'arrête dans un bar boire un coca mais chaque km sonne comme une victoire arrachée au bitume.

Le plaisir ressenti pendant de longues heures , s'est vite barré. il ne me reste que cet objectif toujours plus proche de valider ce cinquième dodefondo.

Je décompte les côtes, je prie pour que personne n'en ait rajouté une et j'avance inlassablement.

Le but est finalement atteint en 7 h (hors arrêts ) . La moyenne est surprenante : 29,3 kms/h.
Je me jette sur la bouffe et la boisson comme un affamé et passe le reste de la journée à profiter de cet objectif rempli.

Place au mois de mai . J'espère que je pourrai courir à nouveau, parce que 7 h à vélo, ça peut être long !



dimanche 10 mars 2019

marathon de Spa Francorchamps et dodefondo 4


Au grès des aventure j'ai déjà pu courir sur de nombreux terrains. Sur bitume ou hors piste , j'ai escaladé la tour Eiffel comme certains massifs montagneux, j'ai longé des rivières, des canaux, des mers ou des océans . J'ai traversé des territoires, tourné en rond pendant des heures entières , sillonné des mégalopoles européennes mais jamais , au grand jamais , je n'avais réalisé une épreuve sur un 
circuit de F1.

 

Et franchement , c'était génial !

 

Loin de l'idée monotone qu'on l'on peut se faire d'un tel tracé , les 7 kms de Spa Francorchamps offrent un profil varié ne laissant que peu de répit et surtout pas l'ombre d'une portion plane.
Le départ, comme pour nos consœurs à 4 roues, se réalise face à la tribune officielle , vide pour l'occasion. Nous sommes donc loin de la ferveur populaire d'un week-end de grand prix …
Et c'est peut être là le principal point négatif de l'épreuve : une ambiance de veillée funèbre seulement réhaussée par les hauts parleurs diffusant la macarena (entre autre) sur l'ensemble du circuit. Fiesta !

Trois lignes départ sont tracées au sol à 100 m d'intervalle : la première pour le 7 (un tour) et le 14 kms (deux tours), la seconde pour le semi (trois tours) et la dernière pour le marathon (six tours). Les appels pour venir se placer sont faits en flamand. Très pratique pour quelqu'un comme moi qui n'a croisé dans sa vie, comme seuls flamands , que les roses , perchés sur leurs échasses au milieu de l'étang de Gruissan !


Nous récapitulons donc : les Français sont paumés, les Wallons aussi et c'est par chance que je me repère grâce à une trace repérée au sol.

A ma grande surprise , nous ne sommes pas nombreux, une vingtaine tout au plus. Nous serons finalement une quarantaine dont la moitié a du se tromper de ligne de départ.

Évidemment, au vu de la minceur du peloton, mon paradigme de départ change complètement . Fini, le marathon en roue libre, il y a un podium a gratté .

Tous les départs sont réalisés en même temps, c'est le bordel complet , sauf pour les marathoniens peu nombreux qui commencent avec aisance et une certaine liberté gestuelle avant de s'écraser sur la fin du peloton du 7 et du 14 kms coincée dans un goulot d'étranglement . Armés de patience , nous franchissons finalement cette zone pour profiter pleinement des réjouissances du parcours.


D'abord, l'épingle de la source (dans laquelle se situe le premier ravito ) prémisse à une belle descente qui nous mènera droit au pied du raidillon de l'eau rouge.
Si il est un endroit emblématique et légendaire de Spa Francorchamps, c'est bien celui ci . Selon certains pilotes de Formule 1, l’enchaînement de virages, appelé ‘Eau Rouge’, marque la différence entre les hommes et les jeunes garçons.

 

Une côte, pentue,  que l'on prolonge avec une longue ligne droite en faux plat montant (Kemmel ). Je pense déjà à la galère que représentera l'ultime ascension lors du sixième et dernier tour. Cette zone permettra de faire des différences et assurera un tri parmi les candidats à la victoire.
Pour l'instant, après quelques minutes de course, je pars en tête accompagné par deux jeunes qui m'ont l'air en forme. Taillés à la hollandaise, grands et fins, je reste dans leurs foulées pour m'assurer un abri dans les portions ou le vent souffle défavorablement.

 

Au bout de Kemmel (2,5 kms, second ravito) , nous pénétrons dans les combes ou le profil change complètement. Quelques virages et nous déboulons sur une belle descente qui invite à délier sa foulée (virage « Bruxelles », « Double gauche », « Fagnes », « Campus » et « courbe Paul frère »). Je tâche de maîtriser la mienne, conscient qu'un trop grand laisser aller pourrait n’exploser les cuisses précocement. 

 

Les deux jeunes s'échappent mais je les rattrape bien vite au profit d'une portion plus difficile (Blanchimont et chicane)

Cette seconde partie du parcours sera moins marquée. Pas de grosses côtes ni de vertigineuses descentes mais toujours une succession de virages offrant des faux plats piégeux qui vont peser sur les jambes avec l'accumulation des kms.

Je m'arrête à chaque ravitaillement ou je bois et mange régulièrement. Mes meilleures performances ont toujours été réalisées dans des circuits fermés ou le passage régulier devant un point de ravitaillement ritualise mon hydratation et ma nutrition. Alors je m'y attelle même si je perds à chaque fois quelques mètres sur mes compagnons de route .


Les tours s'enchaînent et le peloton s'éclaircit. Les coureurs du 7, du 14 et du semi disparaissent progressivement , laissant le bitume aux seuls marathoniens .
Au début du troisième tour, Twain, un des deux jeunes , explose littéralement transformant notre trinôme en binôme.
A la fin du troisième tour, c'est Carl qui lâche du lest me laissant seul sans qu'il n'y ait eu une véritable accélération.

Entre deux eaux, j'hésite sur la conduite à adopter. Dois je tenter de creuser le trou ou attendre mon compagnon ? Vigilance ou prise de risques ?
C'est finalement dans mon échauffement que j'irai chercher la réponse car en guise de préambule, j'avais déjà réalisé 10 kms (un tour complet de circuit et quelques accélérations).


Face à la crainte de m'effondrer, je vais maintenir une allure régulière. Pas d'accélération mais pas de décélération non plus. L'écart se creuse lentement mais progressivement et je commence à croire en ma victoire.

Au quatrième tour, lorsque j’atteins les combes suite à la longue ascension de l'eau rouge et de Kemmel, Carl me rattrape. Un second souffle ? Son chant du cygne ? La réponse ne tardera pas à tomber puisqu'il lâchera définitivement prise dans les ultimes portions venteuses du circuit.

La suite de l'histoire se déroulera sans heurts. Une progression fluide, régulière ou je double continuellement du monde. J'adore les circuits fermés. Cela incite à accélérer constamment son allure pour aller chercher les concurrents.


La dernière ascension du raidillon ne s’avérera pas si délicate que ça et je franchis la ligne encore frais à la première place en 3h06. 

tour 1 : 31'13
tour 2 : 31'27
tour 3 : 30'36
tour 4 : 30'50
tour 5 : 30'22
tour 6 : 30'57

L'organisation m'annonce que je suis finalement second. J'en suis surpris et c'est dans l'organisation du départ que je pense avoir trouvé l'explication de ce couac.
Pas grave, d'autant que le premier fini en 2h51. Loin devant et loin de mes capacités du jour. Pas de regrets donc.

Une rose et une petite coupe en guise de récompenses et c'est l'heure de rentrer à la maison. Tout va bien !

Côté organisation :
  • grand professionnalisme dans la gestion du parking.
  • Par contre, pour le départ , gros couacs. Avec la proximité des francophones, une annonce dans les deux langues est à envisager pour éviter les écueils du jour.
  • Il y a 2 ravitaillements sur le circuit, pas trois comme annoncé sur le site internet. Le troisième est à l'extérieur du circuit pour offrir de quoi se sustenter aux finishers.
  • Peu de spectateurs et donc pas d'ambiance.
  • Circuit génial, vraiment. Pas monotone du tout.
  • Peu de bénévoles apparents mais efficaces et sympathiques.
  • Chaque distance était notée sur le dossard des coureurs ce qui permettait de savoir qui fait quoi.
  • La médaille de finisher reste identique quelque soit la distance . Un petit effort est à réaliser de ce côté là.

Côté perso :
D'abord, ce marathon est mon 14 ème officiel sur route . Après Barcelone, La Rochelle, Les Yvelines, Le Mont Saint Michel, Rotterdam, Paris, Anvers, Bruxelles, La route du Louvres (5 fois).
La forme est excellente. Il me manque de la vitesse mais je ne la travaille pas en ce moment du fait de son inutilité dans les échéances à venir.
Comme après le trail de Gruissan, le constat reste identique : j'ai la caisse et il va falloir l'entretenir jusqu'au mois de mai . Je reste confiant !



Prochaine étape : les 6 heures de Loos le 24 mars 

 


mardi 19 février 2019

Gruissan Poli trail et dodefondo 3





Comme chaque année , février rime avec le Gruissan Poli trail. Que ce soit en course (lorsque les vacances le permettent)  ou en off  , j'ai pris l'habitude de parcourir ces sentiers que je connais par coeur.

Cette épreuve met en relief le joyau de nature que représente la clape. Ce nom, issu de l'occitan, signifie littéralement  "tas de cailloux" et offre un aperçu clair de ce que l'on va trouver durant ces 50 kms et 1550 m de D+.

La pierre , l'eau ( de la mer ou de l'étang) , le vent et les résineux demeurent les piliers de cette première manche du trail tour national.  Et pour un tel enjeu, il fallait son lot de stars : Cori, Gault ... émergent d'un peloton offrant un plateau de favoris digne des grands rendez vous du calendrier.

Pour ma part, je souhaite aujourd'hui valider une étape supplémentaire dans ma préparation pour l'ultr'ardèche en suivant un rythme régulier au dessus des 10 km/h de moyenne.
Mon regard sur l'épreuve se rapproche de celui que je portais sur le trail des gueules noires : un parcours éreintant ou il faut savoir s'épargner pour ne pas terminer à l'agonie.

 

Pourtant, les singles fréquents proposés par l'organisation n'étant pas propices au doublement, il faut aussi être capable de partir vite sur les 2 premiers kilomètres (larges et  roulants ) afin de se placer convenablement et éviter ainsi les bouchons inévitables en début de course.

Telle fut ma stratégie et même en démarrant à 4'30 au km, je me retrouve englué autour de la 120 ème place.
Qu'importe, la course est longue et l'écrémage se fera au grès des kms et de la succession des côtes.



La perception d'une distance peut varier en fonction de différents facteurs. La fatigue, évidemment, rend le cheminement beaucoup plus long et difficile. La connaissance du terrain par contre favorise une accumulation rapide des kms . Notre mental trouve toujours des stratégies pour fractionner un gros morceau en parties plus courtes afin d'établir des étapes intermédiaires .
Cette tactique assure une valorisation de la performance par la réussite de ces objectifs successifs et permet à l'athlète d'affronter une longue distance beaucoup plus sereinement.

Ainsi, dès le départ, se dessine clairement dans ma tête le cheminement virtuel auquel je vais être confronté. Celui ci m'a permis d'avoir la sensation d'une course rapide là où finalement j'ai passé pratiquement 5 h sur les chemins .



Outre ce départ qui n'a finalement pour seul but que celui d'étirer le peloton avant l'énorme côte du château d'eau, le premier secteur nous offre une multitude de singles joueurs . La proximité physique des branches offre au coureur le sentiment de se retrouver à zigzaguer dans un tunnel à ciel ouvert. Cette sensation de quasi confinement , très agréable,  donne un peu l'impression de slalomer, tel un skieur , entre les pins. Les virages plus ou moins serrés s'enroulent autour des résineux pour mieux présenter la côte , la descente ou la relance suivante du parcours.
C'est grisant et de nombreux coureurs vont s'y brûler les jambes.

 

Le second secteur de l'épreuve présente une belle côte  : la vigie. Longue ascension en deux parties, d'abord caillouteuse jusqu'à la station météo puis bien plus raide jusqu'au plateau , elle participe au travail de sape du parcours. C'est le type de montée ou on peut gagner peu mais ou l'on peut perdre beaucoup si on s'est mis un peu trop dans le rouge .

 

Il faut donc grimper au rythme ,  garder de l'énergie pour pouvoir envoyer une belle foulée dans la partie roulante qui mène à Moujan en passant par le domaine de Pech Redon . Ma remontée au classement continue et je me rapproche de la tête de course féminine.



Nous atteignons enfin le premier ravitaillement , au pied de la couleuvre, au pied de la portion la plus compliquée du jour. Les prochains kms vont nous offrir de belles difficultés :
- la montée jusqu'à l'antenne relais
- celle sur le plateau
- le single vers notre dame des Auzils
- et la goutine
4 zones rocailleuses, 4 zones arides qui brûlent la peau en plein été mais brûlent les jambes en pleine course.
Pour moi cette partie représente la zone de vérité de l'épreuve. C'est ici que tout se perd ou se gagne. Ma connaissance du parcours me permet de gérer ce passage avec une certaine aisance et de remonter encore et toujours au classement.



Nos circonvolutions dans la clape nous ramènent près de l'étang de Gruissan ou la tour Barberousse veille majestueuse sur le panorama marin.
Le second ravito (km 40) demeure la dernière oasis de repos avant les dernières délicatesses du circuit.

 

Outre les innombrables petits raidillons autour des capoulades, le tracé donne toujours l'impression de se diriger vers l'arrivée . Mais l'organisation s'est amusée à insérer de nombreux bonus rendant le retour vers la salle polyvalente beaucoup moins direct que ce que l'on pourrait s'imaginer !

 

Dernière côte, dernier regard vers le somptueux décor et le dernier km s'effectuera sur partie plane avec le fiston. Je suis bien, content de ma gestion et je termine en 4h42 à la 27 ème place.

 

Les jambes allant bien  , je décide donc de rentrer à la voiture en courant sur quelques kilomètres . Pas de blessure à signaler , c'est l'essentiel .
L'entraînement reprendra normalement le lendemain avec une semaine de VTT à la clef afin de digérer au mieux ces 50 kms.

 

Côté organisation :



- une trentaine d'euros pour des manchons, une bouteille de muscat, une boîte de sel de Gruissan et un t shirt finisher . Pas mal du tout.
- Comme d'habitude, une organisation énorme, rôdée avec un balisage parfait, clair.
- une proposition sur deux jours pour tous : course enfant , féminine, marche nordique, course courte, moyenne ou longue, relais ...
- un feu d'artifice le samedi soir
- un site magnifique
- et un temps cette année au rendez vous !
 - à faire , à refaire et à apprécier







 

Côté perso :
Une étape de plus. J'en suis content d'autant que j'ai ressenti début février de belles douleurs au tendon d’Achille. 15 jours de VTT et celles ci ont totalement disparu. Ma préparation rime de plus en plus avec gestion. Alors j'écoute mon corps et je tente d'alterner les disciplines.
En analysant les chiffres , je viens d'enchaîner un neuvième mois consécutif au delà des 45 heures d'activité . J'ai l'endurance , j'en suis persuadé. Il faut que j'apprenne à ne pas en faire trop , à ne pas faire un enchaînement suicidaire de sorties qui pourrait ruiner tous mes efforts.
La préparation continue !

Prochaines étapes : le marathon de Spa ( 9 mars ), les 6h de Loos ( 24 mars ) et le marathon de Profondeval ( 31 mars )
Contrairement aux années antérieures ou je m'amusais à enchaîner deux marathons en deux jours , je vais réaliser une longue sortie vélo route ou VTT pour fatiguer l'organisme sans faire souffrir les articulations.