dimanche 10 mai 2015

marathon de Anvers



Je n'ai finalement pas abandonné. Il s'en est fallu de peu mais j'ai tenu jusqu'au bout . A tort ou à raison, j'ai serré les dents et continué Anvers et contre tout (facile celle là …)

Si , au moment du départ, on me l'avait annoncé, je ne l'aurais jamais cru . Approcher l'abandon sur un ultra, je peux le comprendre, titiller ses limites lorsque la chaleur accable l'organisme, lorsque son corps ne peut plus rien ingérer, cela arrivera certainement un jour. Mais sur marathon …

Tout avait pourtant bien commencé, j'avais opté pour une course tranquille derrière le ballon des 3h15 avec pour objectif de faire une sortie longue tout en découvrant la ville d'Anvers. J'ai ainsi pu apprécier l'organisation huilée et claire, l'exotisme d'un départ ou on ne comprend rien au discours d'encouragement (en flamand) et la récupération du t-shirt de finisher alors que la course n'avait pas encore démarrée (véridique !). 

 

Qu'attendre d'autre de cette commune belge que de faire les choses à l'Anvers ? ( ouais, j'ai mangé un paquet de carambars )

Anvers … ité, (et ça continue, ou va t il s'arrêter ?), tout c'est parfaitement déroulé jusqu'au 15 ème km. J'avais pu profiter du début du parcours avec la traversée souterraine de l'Escaut par le tunnel Kennedy.

 

 Un bon km dédicacé aux claustrophobes descendant dans sa première moitié puis montant dans sa seconde mais bien usant pour celui qui cherchera à faire un temps.
Le GPS a évidemment perdu le signal incapable de retrouver un quelconque satellites au travers des mètres de béton et de flotte qui s'accumulent au dessus de nos si fragiles têtes . Vu comme ça , cela fait un peu flipper !


Mais il y a pire, en la présence de braveheart, un écossais sec aux cheveux hirsutes, torse nu, en kilt et rangers qui gueule des « left, right » en fonction de ses possibilités de dépassement. Contrairement à ce que penseront certains, je n'aborderai pas le sujet sur la présence ou pas de sous vêtements sous la fameuse jupe écossaise !


La ballade était belle, l'ambiance silencieuse, la concentration tournée vers la réalisation des objectifs de chacun … jusqu'au 15 ème .
Et là, ce fut le drame !


J'ai ressenti une sorte de décharge électrique qui partait du tendon d'achille jusqu'au bas des fesses, puis une crispation derrière la cuisse. Je serre les dents pendant deux kms, tente de soulager la jambe douloureuse en basculant tout le poids du corps sur la jambe encore valide. J'adopte une foulée de canard boiteux ou de danseur de mia (au choix) .
Malheureusement, je suis un piètre rappeur et un palmipède encore plus ridicule.


Je décide donc de stopper quelques instants sur le bord de la route afin de tenter des étirements et des massages qui pourraient me permettre de repartir soulagé.
Le miracle , évidemment, n'a pas eu lieu … le ballon des 3h15 s'échappe inexorablement pour disparaître définitivement de mon champ visuel .

Je reste perplexe face au choix qui s'offre à moi . S'arrêter ou continuer et finir coûte que coûte ?
La réponse s'est imposée d'elle même. Je ne connais ni la ville, ni la langue. Je n'ai pas d'argent sur moi et aucun plan à disposition . Abandonner pour aller où et comment ?


J'essaie d'oublier la douleur et j'enchaîne les foulées. L'allure a fortement baissée, je tourne entre 5'05 et 5'30 au km et la distance avance lentement. Vu ma cadence, je me fais doubler de tous les côtés et je tente de positiver en me disant que cela forge le mental et que ça ne peut pas faire de mal à l'aube des 240 kms de l'intégrale de Riquet ou j'aurais obligatoirement à courir avec les jambes douloureuses …


Cependant, entre la sensation d'épuisement et celle d'une cuisse fragile qu'on sent capable de péter à tout moment, il y a un monde. J'essaie bien de la soulager au maximum mais les résultats ne sont pas fameux.

Finalement, au bout d'une dizaine de km, la douleur redevient supportable, l'impression de crampe s'atténue sensiblement et cela se ressent au niveau chronométrique. Je passe de 5'22 (km26) à 4'45 (km27) et je sens que le muscle ne risque pour l'instant plus de lâcher.


Je reprends donc mon rythme initial et accélère pour tenter de récupérer le ballon des 3h15. Je redouble énormément de monde, grisé par ma forme retrouvée. Les kms défilent plus vite et je me rends rapidement compte que le temps perdu ne pourra être rattrapé.

Je profite du paysage,


le museum Ann de Stroom


la grande place

 

et boucle ce périple Belge en 3h 16 min 51 s directement sur la grande place d'Anvers.


Le point d'arrivée étant différent de celui de départ (de part et d'autre de l'Escaut) il a fallu trouver comment passer d'un côté à l'autre … toute une histoire pour trouver quelqu'un qui parle français et qui puisse m'indiquer (et gentiment m'accompagner) le tunnel piéton (Saint Anne) qui me mènera, boitillant, directement à la voiture.


Côté orga :
Retrait dossard simple, clair et efficace.
Ravito en solide trop léger
Une meilleure indication du trajet de retour serait bénéfique
Pour une cinquantaine d'euros vous aurez droit à un t shirt, un bidon pour le vélo et une médaille finisher
Ce marathon n'est pas foncièrement compliqué mais la présence de pavés, de trottoirs, de relances ne facilitent pas la réalisation d'un temps record.


Et voilà donc un marathon de plus au palmarès . Après Barcelone, la Rochelle, la route du Louvres (4 fois), les Yvelines, Rotterdam , voici Anvers !

Côté blessure, je n'ai pas couru pendant 5 jours et j'ai favorisé la pratique du VTT qui m'était indolore . Le sixième, j'ai pu enfin tester la cuisse et aucune douleur n'est venue assombrir l'avenir sportif immédiat. A mon grand bonheur puisque le 3 mai , je suis inscrit au trail du cap de Creus en Espagne , beau morceau de 43 kms et 2200 m D+ !

Affaire à suivre !

Résultats ... ICI


lundi 20 avril 2015

Cyclo des moulins à eau

Voilà un weekend comme je les aime ! Un magnifique soleil, du temps et mon anniversaire ...
Pour celui ci, j'ai eu la chance de recevoir deux tenues de vélo que j'ai pu baptiser lors de la première cyclo de ma vie.



Au programme, 90 kms de vélo route afin de  parcourir un paquet de petites routes au cœur même de l'avesnois. Un agréable moment frais et solitaire aux aurores.



Les jambes ont bien répondu même si il me tardait d'arriver ... d'autant que la veille, je m'étais coltiné 38 kms de course à pied au Val Joly !
 
Étape suivante : le marathon d'Anvers (26/04/15)

dimanche 12 avril 2015

Off de Maroilles

Charly nous a concocté aujourd'hui une reconnaissance des 20 kms de Maroilles qui ont lieu chaque année le 1 mai.



Nous voici donc, nombreux , dans la capitale du fromage qui pue ... pour apprécier ce parcours au milieu du bocage de l'avesnois avec une fin assez difficile ou la course se jouera certainement.

Merci à Charly pour cette orga !

samedi 11 avril 2015

Aquathlon de Lille M

Je l'avais annoncé lors de ma séance de vœux annuelle et j'ai pu le réaliser ce week end : je suis devenu un aquathlète ! Un homme mi torpille mi bip bip , le genre de gars au physique divin à participer à toutes les pubs pour parfum.

Dans l'optique d'éviter absolument de charger la machine, je me suis remis à nager . J'y prends du plaisir et mes séances n'ont aucun objectif autre que d'accumuler de l'endurance. Je me mets à l'eau et j'enquille 3 kms sans m'arrêter , ni accélérer. Du coup,  je suis devenu un vrai diésel avec des temps de passage millimétrés qui ne diffèrent jamais quelque soit la distance ...
Il n'empêche , je suis un des cadors de la piscine d'Hautmont. Donc, je suis un cador tout court. C'est connu, l'avesnois est riche en nageur de haut niveau ...

Me voilà donc à la piscine Max Dormoy à Lille sur les terres du trail extrême lillois pour mon premier aquathlon depuis une vingtaine d'année (!). A l'époque, j'avais participé deux fois au biathlon ( ancien nom de l'aquathlon) du rotary de Perpignan. J'avais gagné et fini second. J'étais un bon nageur et mes "performances" actuelles me confirment ce statut. Je double à des vitesses vertigineuses des vieilles qui nagent à l'indienne, je laisse sur place des brasseurs ( brassistes ?) avec une belle bedaine, je fracasse l'octogénaire coqueluche de la piscine. Je les nique tous et je suis le plus fort !

Sauf que là, je suis tombé sur du lourd. Le panthéon grec n'a rien a envié aux mecs alignés au bord du bassin pour écouter le briefing. Je me suis longtemps demandé comment faisait ces gars pour être taillés de la sorte. Des abdominaux en veux tu en voilà, des pectoraux supra développés, des mâchoires carrées, pas un poil ... rien ! (description pour les filles identiques). Et puis il y avait moi. Si on garde l'image du panthéon grec , on pourrait me comparer à Dyonisos, dieu des fêtes et du vin ... le bon vivant qui va à macdo de temps à autre .

J'ai senti un léger frisson parcourir mon dos. Pas de vieilles, pas de gros, pas de manchots ... pas sûr finalement que je sois le nouveau Manaudou.
Malheureusement, j'étais inscrit.
J'avais récupéré mon dossard (le 1 pour ajouter de la pression ...), ma bouteille de bière que tous ces gars bodybuildés devaient refiler à leur femme et mon tapis de sol aux couleurs du club de triathlon de Lille.
Je m'étais fait inscrire au feutre noir indélébile mon numéro sur mon pauvre mollet de coq et mon pauvre bras de crevette.
J'avais installé comme il faut mon matériel nécessaire à une bonne transition entre les deux épreuves .
Tout était en place !

Avant le départ, je fais une paire d'allers retours peinards dans le bassin olympique pour m'échauffer et je tâche de m'insérer comme je le peux entre deux tanks, une main sur le mur, attendant la délivrance . Dans ma ligne d'eau , nous sommes 8 et je possède le bonnet bleu foncé qui va permettre aux juges de m'identifier et de comptabiliser le nombre de longueurs que je vais réaliser.

La course est lancée. Souffrance. Coups de pieds, de poings, noyade, étouffement, agonie, planche sur le dos façon poisson mort, réanimation au bord du bassin et je trouve enfin  ma place. La torpille Hautmontoise se retrouve sixième ...
Vous ai je parlé du temps ou j'étais bon en natation ? Ben il est loin .
Mon orgueil est touché. je vois des fusées dans ma propre ligne d'eau et celles voisines me dépasser à des vitesses affolantes. ça doit être leur tri fonction qui doit disposer d'un moteur. Cela m'étonnait aussi d'avoir des corps comme les leurs et de les cacher sous une combinaison intégrale. Le jour ou je ressemblerai à ça (faut d'abord que j'arrête les pizzas) je me baladerai toujours torse poil (sans poil) même pour aller au boulot !

Bref, bon grès , mal grès je double encore deux concurrents pour me retrouver 4 ème (de ma ligne) et je me retrouve avec 150 m de retard sur le meilleur (de ma ligne). Les juges au 1900 m placent une planche dans l'eau pour m'annoncer qu'il reste 100 m à réaliser. Chose faite et je sors de ces deux kms en 31:51. Déçu par mon temps mais en bonne forme générale pour attaquer les 10 bornes de course à pieds.

Je marche (obligatoire) vers mon emplacement en même temps que la troisième féminine . J'essaie de faire vite pour perdre le moins de temps possible tout en conservant un certain confort (chaussettes, short, t shirt, baskets ) et repars en marchant descendre un escalier et m'élancer sur la partie running. Entre la sortie de l'eau et le bas de l'escalier, 1min 20s s'est écoulée.

Je largue la troisième féminine et attaque ces 10 bornes ( 2 tours de 5 kms en aller retour, aller vent de face, retour vent dans le dos ) avec les jambes cotonneuses. Dure transition entre les deux disciplines !
Ne pas croire que le temps qu'on va réaliser correspond à l'addition de son meilleur temps natation et course à pied. Le passage d'une discipline à l'autre s'avère délicat.


Heureusement, il y a du monde devant et je suis maintenant dans mon élément. j'accélère et tente de maintenir une allure correcte. Le parcours en aller retour permet de connaître son classement et les écarts avec ses prédécesseurs. Je grapille du temps, double une dizaine d'élément dont les deux premières féminines, rentre dans les 10 premiers.

Malheureusement, 10 kms , c'est un peu court et assez violent (encore 190 kms et je suis sûr que je finissais sur le podium.). Je me contenterai donc de ma neuvième place du jour (01:11:22) avec un temps course à pied correct par rapport aux sensations (38 minutes) qui me fait dire que les 10 kms ne devaient pas réellement s'y trouver.

Peu importe, j'ai passé de très bons moments et je suis content de m'être déplacé. Je regrette seulement qu'il n'y ai pas d'épreuves plus longues dans le coin (type aquathlon XL).

Côté organisation : 
tout est bien rôdé, retrait des dossards, fléchage, présence de bénévoles aux endroits stratégiques ... rien à dire.
Le lieu (piscine Max Dormoy) est sympa, le parcours course à pied est le début du trail extrême lillois.
Bref, une belle journée, une belle épreuve et j'y reviendrai certainement !


Le lendemain , je suis allé faire un off sur le parcours des 20 kms de Maroilles à bonne allure , sans aucune fatigue. Que cela dure !

Prochain défi : rando cyclo 90 kms à Hautmont dimanche prochain .

résultats... ICI 
photos à venir

lundi 6 avril 2015

Trail du Val Joly

Une semaine après les 80 kms de l'écotrail, je ne voulais absolument pas forcer. Je m'attendais donc à faire une course au coeur du peloton, tranquille mais chiante.
Heureusement, j'ai eu la chance de tomber sur plusieurs kikoureurs : Yves dit "Kali blaireau" et Pierre dit "Thija_59".

Alors que Yves , membre des dunes d'espoir , s'acharnait à faire avancer sa joëlette avec l'aide de ses compagnons au t shirt jaune,



Pierre et moi discutions pendant 3h13 pour faire passer le temps plus vite. Le bougre venait de terminer le night trail de Frameries la veille au soir (30 kms 1000 D+) et finissait son weekend choc par ces 31 kms du trail du Val Joly.



Nous avons passé d'agréables moments, j'ai pu tester les recettes du site diet-sport préparées par mon acolyte ( délicieuses !), croiser d'autres têtes connues et surtout, profiter de ce crachin nordiste, de ces marécages boueux ...

 

Nous sommes sortis du parcours bien sales avec un ticket direct pour la douche ...



Je ne m'étends pas plus mais je tiens à souligner la qualité de la seconde partie du circuit que j'ai beaucoup apprécié. Content que les remarques passées soient prises en compte.
Bravo aussi pour avoir fait 2 départs séparés pour les deux distances.

Point négatif : le bracelet vert au ravito qui fait perdre pas mal de temps (pour le mettre) aux premiers de l'épreuve et coupe l'effort. Autre solution  à envisager ?



Merci à mon compère du jour et bonne bouillonnante à lui !
Merci à running59 pour les photos.


Résultats ... ICI !

dimanche 5 avril 2015

L'enfer vert (VTT)

Un nom très attrayant derrière lequel se cache la plus grosse rando VTT de l'avesnois. Près de 4200 cyclistes se répartissent sur les 4 distances proposées : 12/28/40/53 kms.


En ce dimanche de Pâques frais mais ensoleillé , j'ai opté pour la plus longue des distances afin de boucler cette semaine qui fut sportivement légère.

D'abord, j'aurais plutôt nommé cette épreuve "l'enfer marron". Certes moins sexy mais plus révélateur des caractéristiques du parcours. Nous avons pu profiter du fruit de 15 jours de pluie : de la boue, des flaques, des glissades ...



 L'ambiance fut excellente, les ravitos énormes, brassant des centaines de vttistes aux sons des musiciens. Je ne m'y suis guère attardé mais la traversée de ceux ci demandaient obligatoirement de poser pied à terre.



Le parcours en lui même est finalement très simple. Pas de vraies ascensions, beaucoup de chemins roulants (entre les champs, en bord de canal ...) et la fameuse boue  (surtout en forêt de Mormal ) sans laquelle les difficultés auraient été nulles.



Au final, j'ai passé un agréable moment. J'ai beaucoup doublé, continué à apprendre les us et coutumes du vtt (annoncer les dépassements, prendre les bonnes trajectoires ...) mais je suis quelque peu resté sur ma faim face à la facilité du tracé. Si ça  c'est l'enfer , il n'y a pas grand chose à y craindre ...



Un coup de chapeau à l'organisation pour la logistique nécessaire afin d'encadrer autant de monde, pour le balisage parfait, pour les ravitos et pour le lieu de départ et d'arrivée parfaitement clair.



je repars de Maroilles avec un mug aux couleurs de la rando et évidemment LE fromage de la ville qui va empuantir mon frigo quelques jours , le temps que j'arrive à le refiler à quelqu'un ...



Prochaine étape , l'aquathlon de Lille, une nouveauté pour moi !

dimanche 22 mars 2015

écotrail de Paris 80 kms

La France , Paris, la Tour Eiffel. Transition facile qui fait rêver plus d'un touriste planétaire.
A force de regarder vers l'extérieur, on en oublie parfois ce qui peut être extraordinaire à côté de chez nous. A bientôt 33 ans , je suis déjà passé sous la dame de fer mais je ne m'y suis jamais attardé. J'ai pu traverser Paris des dizaines de fois, le regard braqué sur ce monument qui attire l’œil comme un phare en pleine tempête mais je ne l'ai jamais escaladé.
Au final, une montagne, un terril ou la Tour Eiffel, le plaisir est dans l'effort et dans la réjouissance du panorama qui va s'offrir à nous.
Voilà l'unique raison pour laquelle j'ai fait ce déplacement dans la capitale : 295 marches illuminées. Moment furtif noyé au milieu d'un parcours de 80 kms. Bref mais intense.



Outre cette ascension il faut cependant reconnaître à cet écotrail d'autres qualités. Ce n'est certes pas la montagne ni un trail urbain, mais le parcours offre plusieurs moments sympas lors de la traversée des différentes forêts. Par moment,perdus au milieu des bois, nous oublions notre localisation . Dans d'autres, le klaxon des véhicules roulant tambour battant sous les passerelles que nous empruntons ne peut nous faire nier l'évidence : nous sommes en région parisienne.



Le coureur à la recherche de monotraces fuira l'épreuve étant donné que celle ci ne se déroule pratiquement  que sur chemins larges et roulants. L'orga annonce 90 % de chemins et 10 % de bitume. Dans les faits, c'est peut être exact mais c'est fameux chemins n'ont rien à envier au bitume tant il permettent de conserver une foulée aérienne. Il est vrai aussi que cette édition particulièrement sèche favorisera ce constat.



j'ai décidé de m'inscrire il y a seulement 15 jours. La raison en est simple : je considère le tarif d'inscription comme prohibitif. Dès qu'on dépasse l'euro au km, je fais demi tour et je me promets de ne jamais y mettre les pieds. Or comme dans de nombreuses courses, les blessés revendent leur dossard et d'autres profitent de l'aubaine pour participer à moindre frais. C'est pas bien, mais c'est comme ça et je suis prêt pendant 80 kms à m'appeler Bruno, V1, taille de t shirt XL (je mesure 1m65 pour 58 kgs ...). Mine de rien, c'est dur de se faire appeler autrement que par son prénom pendant 7h30.  Au début de l'épreuve, chaque fois qu'on me disait "Allez Bruno !", je me retournais pour chercher à qui on parlait ...



Depuis le début de l'année, mon entraînement associe 3 séances de course, 2 (2*1h) de home trainer et 2 (2*3kms) de natation par semaine. Je m'efforce de maintenir une sortie de plus de 30 bornes le weekend, j'évite d'aligner les kms comme j'ai pu le faire par le passé et je n'hésite pas à varier les sports à la moindre petite alerte physique. Le fait de peu courir, m'éloigne de la blessure et ne change pas grand chose au niveau des performances.  les courses réalisées depuis la mise en place de cet entraînement montrent que si j'ai bien perdu en intensité, j'ai beaucoup gagné en endurance. Je finis les épreuves en trombe, rattrapant de nombreux concurrents et jouissant d'une impression de maîtrise complète des différents paramètres de course.



Ainsi, sur la route des 240 kms de l'intégrale de Riquet en juillet, j'ai pu établir un calendrier dans lequel cet écotrail sera la première étape qui me permettra de tester ma forme. La seconde arrivera plus tard , en mai avec les 100 kms de Steenwerck.
J'ai de sérieux doutes quant à ma faculté du moment à tenir un rythme sympa sur 80 kms avec si peu de séance de course dans les jambes, mais à un moment, il faut bien regarder les choses en face et se planter , si tel doit être le cas, aujourd'hui, plutôt que le jour J.



A Saint Quentin en Yvelines, sur la ligne de départ, je n'ai qu'un objectif : profiter et finir tranquillement sans souffrir . Les 2000 concurrents sont lâchés sur un champ de patates, gare aux chevilles, mais vu le nombre de participants, ça bouchonne déjà un peu.
Les grands solitaires comme moi regretteront la tranquillité et la quiétude qui nous gagnent lors de ces longues heures ou ne voyons personne. Ici, du début à la fin de la course, j'aurai toujours quelqu'un en visuel , un lièvre à aller chercher et une place supplémentaire à gagner.



Durant cette première partie , jusqu'au ravito de Buc (kms 25), pas une côte de ne se profile. Le parcours est chiant, bondé et je ressens déjà une certaine lassitude mentale propre au début d'épreuve au long cours. Je suis partie lentement , je me traîne au fin fond du classement mais je sais aussi que je me féliciterai plus tard pour cette temporisation.  Nous trottinons sur une passerelle qui tangue sous nos foulées, croisons le vélodrome de Saint Quentin, doublons les joelettes . Le bagnard harangue les foules, les kikoureurs discutent encore ...



Les kms avancent et je commence à grappiller des places sans hausser mon rythme. Je traverse le ravito de Buc sans m'arrêter (457 ème) et attaque enfin les choses sérieuses. Les premières difficultés pointent leur pente. Durant 30 kms, nous allons faire du toboggan : on monte de larges  portions aux pourcentages rarement assassins et on relance derrière sur du plat ou de la descente. Les parties empruntées restent sur des chemins larges facilitant la progression. Je cours pratiquement constamment mais le petit matelas de 14 minutes d'avance que je m'étais forgé sur les 6'00/km s'étiole lentement.



Il y a des épreuves ou lorsqu'on arrive à un carrefour, on est sûr que l'organisateur nous fera passer par la pire des options. Ici, c'est souvent l'inverse. Cela donne vraiment l'impression que l'on monte une côte puis qu'on nous offre un répit de quelques minutes avant d'en présenter une autre. Cet enchaînement rend l'avancée plutôt simple. Je double encore du monde et je passe de la 457 ème place à la 192 ème au second ravito. Depuis Buc, le parcours a changé, tant par le profil plus accidenté que par l'environnement. Nous ne quittons plus les forêts,  encouragés par les nombreuses pancartes kikourou. Cela motive et fait sourire "tonton est là " !

je boucle finalement la portion la plus difficile à la 142 ème place. Toujours en forme, peu entamé et avec une avance moins confortable de 4 minutes sur les 10 km/h de moyenne.

 

La suite consistera à une transition entre la forêt et la ville. Plus on avance, plus le nombre d'arbres décline et plus la ville reprendra sa domination. Les dernières petites côtes me permettront de gagner encore des places (101 ème) . Je sens que tout va bien et je décide d'accélérer sentant que j'allais pouvoir tenir jusqu'au bout. Depuis le 63 ème km je suis passé à 13km/h et la venue des quais confirmera cette accélération. Je double encore , pas forcement très déçu de ce final réputé chiant.
Il est vrai que nous courons à côté des voitures, que certains carrefours ne sont pas protégés et qu'il fallait attendre le feu vert pour passer. Mais , pour un provincial, ça ressemble un peu au zoo ! ouah ! des grandes tours, ouah , plein de voitures ! ouah des péniches habitées par des gens ! ouah, des lumières partout !



La forme étant là, il ne me tarde pas particulièrement d’arriver. Pourtant, la silhouette de la Tour Eiffel se rapproche inexorablement . Mes foulées encore aériennes m'amènent vite sous le monument entre deux rangées de barrières qui me protègent des acclamations des spectateurs (rien que ça ...). Je ralentis, le temps de me faire succinctement fouiller par un vigile, admire ce chef d’œuvre illuminé et attaque cette mythique ascension. 79 kms pour ça. Je ferai pratiquement les 295 marches en trottinant, savourant ces quelques secondes de pur bonheur.



Le premier étage se dessine , l'aire d'arrivée encore déserte me permet de circuler librement et de récupérer ma médaille et mon t shirt dont j'ai réussi à changer la taille pour un S !
Reste à descendre par l'ascenseur en échangeant avec les autres finishers et se changer pour ne pas repartir de mon périple parisien avec un rhume !

 

Dimanche, retour à la maison et depuis lundi reprise de l'entraînement tous les jours sans douleurs dans les jambes  .Mais pas de course à pied, essentiellement de la natation et du vélo. Comme quoi, avec l'expérience, on en apprend des choses !

Côté organisation :
- j'ai suffisamment décrit le parcours. L'ascension de la dame de fer vaut à elle seule le déplacement. Le reste du tracé présente quelques belles surprises (panoramas parisiens magnifiques , observatoire ...) mais n'est pas transcendant.
- les ravitos sont bien fournis , sans verres
- problème à certains carrefours ou nous n'étions pas prioritaires
- inscription ultra chère pour 80 kms, une médaille et un t shirt. Guettez les bonnes affaires et les blessés !
- point de départ bien indiqué , parkings nombreux
- bénévoles sympas et nombreux
- société Maindru pour les photos toujours réussies (mais payantes ).



Voilà donc la première échéance terminée. Les conclusions sont très satisfaisantes et laisse présager de belles choses pour la suite de la saison. Je finis frais , sans douleurs, ni courbatures et je viserai moins de 9 heures à Steenwerck dans quelques semaines.



résultats ... ICI !