jeudi 12 juin 2025

Ironman de Chantilly

Plus les années passent et plus il m'est difficile de trouver un objectif sportif qui me motive réellement.

Avec l'expérience , j'arrive à établir les contours de l'évènement idéal : de la montagne, un côté aventure voire survie ou rien que le fait de franchir la ligne d'arrivée est une victoire .

Malheureusement , ce profil d'épreuve ne court pas les rues . 

Si on y ajoute les obligations professionnelles ( impossibilité de prendre un jour de congés) et familiale , nous tombons directement dans la recherche d'un mouton à 5 pattes .

Alors je m'inscris dans des trucs qui ne me stimulent pas plus que ça (comme l'openlake ) manière de concrétiser l'entraînement de l'année. J'étais d'ailleurs bien parti pour réitérer ce type de compromis lorsque mon frère m'a annoncé qu'il voulait tenter un ironman.

L'objectif a été tout trouvé alors même qu'il ne coche aucun des critères dont je raffole.

Qu'importe, je sentais bien l'affaire. J'avais déjà eu un avant goût de la chose lorsque je l'avais accompagné sur son premier marathon au Mont Saint Michel. 

Les sauts de cabris du 10ème km, les sourires du 20ème, les reptations du 30ème et les pique-niques aux ravitos du 40ème . Ce fut un moment jouissif et drôle .

Imaginez maintenant mes attentes pour un ironman ...

Mais pour rendre la chose encore plus belle , je ne l'ai pas prévenu que je serai là . Tout du moins en tant que participant. Car il a été convenu que j'assisterai comme spectateur à son exploit.

Le secret a été bien gardé . Obnubilé par sa préparation , il ne s'est même pas aperçu que je m'entrainais beaucoup. 

En même temps, il a du faire face aux longues heures de selle (lui qui n'a jamais été cycliste ) , aux contractures à répétition en cap et aux multiples bobos bénins qui jalonnent une préparation aussi exigeante.

Mon frère est du style carré. Pas physiquement , il tient davantage de la crevette mais dans l'organisation générale : trouver un coach, essayer 50 marques de gels pour voir celle qui convient le mieux , faire une analyse posturale pour avoir la position idéale sur le bike ...

Analyse qui lui coûtera un bras en matériel (chaussures, pédales ...) , qu'il fera en plein milieu de sa prépa et qui lui causera de nombreuses douleurs entraînant le retour aux réglages initiaux (pédales et chaussures de VTT notamment) .

Passons maintenant au cadre de ce défi. Pour un premier, il faut que ce soit relativement plat mais que ce soit beau . Le triathlon de Chantilly a été choisi . Natation dans les bassins du château, cap dans son parc et vélo autour. Le décor est posé . 

La dernière semaine avant l'épreuve se profile. Le stress monte . Ma participation à l'iron est découverte de manière fortuite (liste des engagés) . Dommage  , la surprise ne sera pas totale .

Veille de course, la famille se rassemble dans un gîte . Perso, je n'ai absolument aucune envie de faire la course . L'eau des bassins est annoncée fraîche et j'ai une flemme monumentale. Cédric (mon frère) n'en mène pas large . Pourtant, il est temps de se diriger vers le château pour poser le vélo dans le parc et assister au briefing.

Cette organisation est monstrueuse en terme de taille. Une bonne vingtaine de courses sont au programme (triathlon , cap , eau libre , duathlon de différentes distances). Les surprises s'enchaînent , et pas toujours heureuses :

- un site internet incompréhensible,

- la langue anglaise est la langue principale  (panneaux, briefing , speaker à l'arrivée ),

- le parc à vélo n'est pas numéroté (imaginez le bordel pour retrouver sa place après le bike ),

- le tshirt finisher est obtenu avant l'épreuve .

Le briefing ne nous apprendra rien de neuf et nous rentrons au logement profiter de cette ultime soirée avant la grande explication.