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vendredi 3 août 2018

marathon de Paris



Le marathon annuel est devenu une tradition à laquelle je tiens. En 2018, une opportunité s'est présentée pour participer au fameux marathon de Paris. Alors me voilà dans la capitale pour découvrir un nouveau parcours.
Mais attention. Cette fois ci, je ne suis pas là pour battre un record, ni pour faire une sortie longue. Cette année, je fais du social. J'accompagne un copain (Yohan) qui s'est mis dans la tête de terminer son premier marathon.

Avec l'expérience, je connais ce type d'épreuve sur le bout des doigts . J'en connais la préparation et les travers qu'il faut éviter. Je maîtrise les us et coutumes et je peux soulager un novice d'éventuelles perturbations. Mais je ne peux me préparer à sa place .

J-3 mois. Début de l'entraînement. Yohan est un gars élancé, sportif, sans surcharge pondérale ni alcoolisme latent. Il ne fume pas, fait attention à son alimentation et à déjà participé il y a quelques années à un semi marathon . Si on rajoute un boulot de branleur libérateur de temps (prof), ce type propose un profil idéal pour l'expérience que nous allons mener.

Sauf que, cet homme idéal affiche un détachement et une sérénité hors du commun (il doit être bouddhiste). Début 2018, je prends cet aspect de sa personnalité comme un avantage. Une heure avant le départ , la donne a changé et je prends ce trait de caractère comme un énorme défaut.
Nous en reparlerons ...




Yohan commence l'entraînement et me surprend régulièrement . Là ou je pensais trouver une chèvre asthmatique, je découvre un gars avec un potentiel intéressant (j'ai pas dit un guépard , hein).
Nos obligations familiales respectives font que nos retrouvailles ont lieu tous les  weekends pour participer à une sortie longue commune.

Parallèlement à cet objectif, Yohan doit gérer ses 3 enfants et sa femme bien plus âgée que lui (ce qu'on appelle vulgairement "une cougar"), il doit composer avec ses cours d'aérobic, stretching , zumba trampoline, fight ... qui lui procurent une souplesse inégalée ( paraît qu'il est capable de passer ses deux talons derrière sa tête ) et un cardio à toute épreuve ( Yohan est champion de sa maison de la montée d'escalier . A noter que c'est toujours plus facile lorsque son adversaire est une personne atteinte d'ostéoporose).

Du coup , la préparation s'organise sur ce principe : une autonomie relative en semaine et une séance dirigée le weekend. Nos sorties hivernales se passent sur terrain boueux en tâchant d'affronter toutes les côtes qui nous tombent sous la semelle. Nous sommes loin du tracé bitumé d'un marathon, mais les efforts fournis lors de ces séances lui permettront de survoler les kilomètres roulants de l'épreuve.
Le bougre tient le choc, il arrive à suivre des allures tout à fait correcte , sans se plaindre et en se gérant pas trop mal.



A quelques semaines de l'épreuve, ces ballades communes me rassurent sur sa capacité à terminer l'épreuve dans un temps pas trop mal (10 km/h de moyenne).

Puis arrive les vacances . C'est bien les vacances , ça libère du temps . Cela permet de s'entraîner davantage et de peaufiner sa forme tout en profitant de la famille. Pas pour Yohan chez qui ce temps semble rimer avec hibernation . Les sorties se font rares, les mauvaises excuses se multiplient et je commence à cerner avec plus de détails sa conception de la préparation.
 Et là , finalement, je commence à m'inquiéter.

D'autant que durant ces vacances, je trouve le moyen de me blesser . Fini les sorties communes , l'apprenti est livré à lui même . Les semaines s'écoulent, Yohan se motive pour faire des sorties plus longues le weekend mais assez loin des standards de ce type de préparation. Il décide même de s'aligner sur une épreuve intermédiaire pour jauger de son état de forme .

Au programme : le semi marathon de Saultain. Le plan de route est simple : une première moitié sur un rythme voisin de celui programmé pour Paris puis une seconde , plus rapide,  si son corps répond correctement.
La partie se jour parfaitement, dans les temps escomptés avec un negative split marqué et une forme finale parfaite. (1h53 166ème /300)

Après coup, je pense que le top de sa forme a été atteint ce jour là. Un mois trop tôt.
Paradoxalement, je pense aussi  que le fait de pouvoir nous suivre assez facilement lors de nos sorties hivernales couplé avec ce bon résultat l'ont trop rassuré , le laissant se reposer sur ses lauriers.

La suite ressemblera à une boucherie . Du sang, des râles et de la sueur. Beaucoup de râles, des litres de pleurs et une explosion physique d'autant plus importante que le bonhomme ne s'y attendait pas.

J'ai toujours tendance à l'exagération et les gens ont du mal à croire ce que je peux écrire. Ben aujourd'hui j'ai des preuves . Des vidéos retraçant le calvaire.  Plutôt que de longues phrases, voici le marathon de Paris de Yohan étape par étape comme vous y étiez !
Vous pourrez entendre les perceptions de l'athlète avant son départ (ou il ne s'attend pas à souffrir !!!)


 Vous pourrez voir son échauffement



 ses blagounettes au 10 ème km quand tout va bien et qu'il pense que cela restera ainsi jusqu'au bout


 
L'arrivée de la fatigue, de la douleur et de la marche (et la fin des blagues ! )



La déchéance complète



L'arrêt à la croix rouge (véridique)



Les fameux râles (dorénavant brevetés par Yohan )



Et enfin, le passage mythique de la ligne d'arrivée




Une belle aventure.
Celle dont on se souviendra.
Surtout lui en fait.
 Et encore , heureusement qu'il n'a pas souffert !!!





vendredi 12 janvier 2018

Marathon de Bruxelles

Tout m'est venu un soir, lors d'un dîner familial , en regardant mon fils tremper sa tranche de leerdammer dans la compote à la fraise puis avaler le tout avec délectation.
A ma première pensée , mettant en cause sa santé mentale, se succéda une seconde analyse, plus fine, félicitant l'esprit d'entreprise et le courage d'expérimenter de nouvelles choses.

 Ce gamin est un génie .

Ouvrir, à coup de couteau,  un colis de la poste contenant un tableau en toile , c'était déjà lui. Courir avec un manche à balai devant lui à l'horizontale  et passer une porte trop étroite, c'était encore lui. Mais bouffer cette tranche de fromage avec de la compote a été une véritable révélation.

Si un enfant de 8 ans pouvait tenter l'improbable, pourquoi pas moi ?

Alors j'ai agi.



Une inscription actée 15 jours avant échéance. Un parcours considéré unanimement comme difficile. Aucune préparation spécifique. Une seule sortie longue en tant que serre file durant l'épreuve organisée par l'association.

J'aurais bien rajouté une gastro, un rhume voire une contracture pour amener un peu plus de piquant. Mais il faut savoir raison garder.

Alors je me suis placé en mode "gamin de 8 ans génialement débile ou débilement génial" et j'ai agi à l'instinct en me posant continuellement une seule et unique question : Qu'aurait fait ton fils ?

Je vous l'accorde, l'expérience aurait pu s'avérer dangereuse. Commencer ma carrière d'aventurier du bitume avec un tel challenge bouscule toutes les lois de ma conscience. Mais j'ai toujours aimé les défis.

Alors évidemment, vaut mieux avoir un enfant du type "plante verte"pour réaliser ce test. Le ravito arrive , qu'aurait fait ton fils ficus ? Simple : une petite pause, quelques étirements et massages pour favoriser le retour veineux, un verre d'eau plate (pas de bulles , c'est trop dangereux) à consommer à l'arrêt , un remerciement collectif aux bénévoles et un départ à allure progressive pour retrouver sa vitesse de croisière.

Moi, ma progéniture tient plus du chien fou ou de l'adepte à la tecktonik. Le genre de petit bonhomme qui est invité partout ... mais qu'une seule fois. Le genre d'enfant qui dispose d'une réserve énergétique infinie  sans consommer de tucs ou d'isostar ! Le genre a traversé un ravito comme une furie laissant derrière lui des tables renversées et des bénévoles sur le cul la tête décorée de peux de bananes ou d'oranges.

Autant le dire tout de suite, appliquer ces préceptes oblige à tenir une certaine forme afin de fuir la colère des membres de l'organisation.C'est ça le problème quand on est génial, c'est qu'on est souvent incompris. Mais s'enfuir sous une pluie de raisins secs permet aussi de prolonger le ravitaillement sans avoir besoin de s'arrêter . Encore une preuve du génie de mon fils.



Malheureusement, moi, je ne suis pas génial. je fais des erreurs . Je mets des vrais vêtements de course à pied alors qu'un aventurier pur et dur se serait déguisé en abeille ou en borat.
Je chausse des baskets (avec une double boucle pour assurer le nœud) alors qu'un baroudeur aurait relevé le défi en tongs.

Malgré tout, j'ai pris des risques. Et pour une fois ils ont payé.
2h53 , temps final, 16ème. Record baissé de plus de 6 minutes . un passage au semi en 1h28, les 5 derniers kms en 3'35 de moyenne. Avec un dénivelé total conséquent sur marathon (500m D+).

Je ne remercierai jamais assez cette tranche de Leerdamer et cette compote à la fraise.
Et comme mon fils aurait dit : "on fait quoi maintenant ?"


 


mercredi 8 juin 2016

marathon du Mont Saint Michel


 Souvenez vous votre première fois ...
Chez moi ça avait été long, plus long que jamais d'ailleurs. Tellement long que mes muscles en ont gardé des séquelles pendant plusieurs jours.
Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et la force de l'habitude a altéré ma perception de LA distance mythique en course à pied : le marathon.

Cette épreuve ne me fait plus peur. Elle me permet de voyager, de découvrir des lieux , des villes et des spécialités. Elle est devenue un prétexte, là ou elle représentait un défi. Elle est devenue une étape dans ma préparation , là ou elle symbolisait l'objectif d'une année.

Cette banalisation me fait souvent oublier les sentiments et les sensations ressentis lors de cette première fois . Les interrogations sur son entraînement, son ravitaillement ou son allure sont autant de questions qui ne trouveront réponses qu'au bout de ces 42, 195 kms.




Alors , lorsque mon frère et 3 de ses copains envisagent de s'inscrire au marathon du Mont Saint Michel pour réaliser le plus gros défi de leur vie sportive, hors de question que je loupe ça !

Notre aventure débutera par la partie la plus difficile mais aussi la plus importante : la préparation.
C'est à ce moment là qu'une réussite se construit ou qu'un échec se profile. C'est à ce moment là qu'on cherche à engranger des kilomètres pour vaincre au moment opportun le fameux "mur du trentième" .

Nos 4 héros ont vécu cette période différemment :
- Stéphane, le plus expérimenté du groupe, a déjà réalisé un marathon ainsi que quelques trails longs. Il sait à quoi s'attendre et connaît les difficultés auxquelles il va être confronté. Alors il fait profil bas, plutôt serein, il sait qu'il peut le faire.
- Guillaume, 25 ans, lui, ne sait rien. C'est un aventurier. Il a déjà été confronté au mur du 18ème sur semi marathon. Mur dont il est l'inventeur et que l'on a renommé en  hommage : "le mur de Guillaume". Il va devoir réaliser le double de la distance maximale qu'il a déjà couru .
- Thibault , le plus rapide du groupe,  mais victime d'un accident de scooter au milieu de sa préparation. Du coup, il n'a qu'un mois d'entraînement dans les jambes et ne sait pas ce dont il va être capable. Attention, individu sujet aux flatulences et désagréments intestinaux.
- Cédric, mon petit frère, stressé de nature. Préparation chaotique gênée par son TFL, création tardive de semelles ortho mais utilisation de celles ci sur des anciennes chaussures déformées. A tout essayé pour lutter contre la douleur : kiné, ostéo, acupuncture, marabout, danse des indiens, poupée vaudou, sacrifice animal ou course à cloche pied. Lui aussi n'a qu'un mois complet d'entraînement sérieux.

Voilà donc le groupe que j'ai intégré. Vu les bras cassés , on va bien se marrer. Sur le coup, j'ai eu l'impression de vivre un "very bad trip" version course à pied . Et j'étais loin de me douter de la suite des évènements ...

Autre moment important : la dernière semaine avant l'échéance.
Le stress gonfle d'heure en heure.

- Côté entraînement, une dernière séance tranquille en début de semaine puis repos complet. Sûr qu'ils vont arriver frais avec 5 jours entiers de récup !





- Côté alimentation, nous avons affaire à des intellectuels. Recherches intensives , lectures ciblées. Régime dissocié scandinave en option privilégiée .
J-6 à J-4 : aliments hypoglucidiques, hyperprotéiques et hyperlipidiques.
J-3 à J-1 : recharge glycogénique
J'y ai rien compris, eux non plus, pas sûr qu'il l'ait suivi jusqu'au bout.
En tout cas, vu la tronche de la glace qu'ils se sont enfilées la veille à Saint Malo, il n'y a pas à douter que leur batterie glucidique soit rechargée au maximum.

- Côté vestimentaire, il est temps d'enlever les étiquettes des nouveaux t shirts. Guillaume l'aventurier a décidé de tester son matos directement en course. Des frottements ? pour les autres. Des irritations ? pour un mec qui a survécu au "mur du 18ème" rien d'impossible. Un vrai groupe de professionnels.

L'excitation est à son comble . Le moment du retrait du dossard marque vraiment l'entrée dans la compétition. On pénètre dans le village des marques ou chaque stand loue la déesse course à pied.
Les bonhommes sont chauds, prêts à en découdre. L'émulation leur fait même modifier leur sas de départ. 4h15 ? pour les chochottes. 4h ? on est pas là pour trier des lentilles. Ce sera finalement 3h45.
Quelques photos, une analyse aiguë du parcours et des points de ravitaillement, un inventaire des cadeaux reçus et quelques minutes de marche sur les remparts de Saint Malo boucleront cette après midi  . Les embruns iodés respirés à plein poumon resteront comme les derniers moments de calme avant le déferlement de la tempête physique.

Les traits fermés, la pasta party de veille de course ressemble à une veillée funèbre. De petites douleurs se font ressentir, et si j'étais malade ? si j'avais contracté la peste ou le choléra dans ce pays brumeux.
Les échanges autour de la table sont superficiels, on tente de rigoler pour dédramatiser l'évènement. Les plus expérimentés s'amusent à rendre le moment plus solennel, à raconter leurs souvenirs de vieux combattants.
Chacun rejoint finalement sa chambre, laissé seul face à lui même, laissé seul face à ses incertitudes.
Demain, nos 4 camarades ont rendez vous avec leur histoire.

Parfois, une nuit peut paraître courte. On tourne, on se retourne, et si j'avais fait ça, et si j'avais mangé ci, et si , et si .

Trop tard, il faut se réveiller, se lever et entamer les rituels d'avant course.
Chez vous, chez moi comme chez Zizou, les habitudes restent souvent inchangées. "D'abord la chaussette, la gauche , toujours". Mais chez nos compagnons, j'ai découvert une technique insoupçonnée : le suppositoire.
Afin d'éviter les désagréments d'un déjeuner trop tardif ou trop copieux qui pèserait sur l'estomac , pourquoi ne pas s'enfiler une torpille laxative ?
Je ne vais pas commencer à exposer ma science sur l'innervation excessive de l'anus et de sa réponse quasi instantanée à toute pénétration intrusive mais tout de même ... il valait mieux anticiper le passage aux chiottes pour éviter les affluences des grands jours .

Les intestins vides, les 2be3 sont prêts à partir à l'assaut de la bête.
Merde ! on a oublié nos vessies ! petit tour dans un coin pour éliminer les quelques centilitres d'urine.
Leur regard reflète leur état esprit : yeux hagards symbole d'une petite nuit, jambes flageolantes face à l'incertitude du résultat.
Ces quelques minutes avant le départ sont longues. Le stress s'accumule, l'immobilité dans le sas fait monter la pression qui s'envolera dès le franchissement de la ligne de départ.
J-2 minutes. Les sons de cornemuse dressent les poils sur les bras. Des sourires crispés sont collés sur le visage et tentent de faire bonne figure.
Un pas, encore quelques autres et nous rentrons enfin dans le vif du sujet ...

Ma stratégie de suiveur va aujourd'hui être simple : je vais tenter de faire un petit reportage vidéo chaque 5 kms pour sonder le ressenti du boys band et anticiper leur déchéance programmée. Voir les traits qui se tirent, la foulée qui s'écrase, la confiance qui s'effrite et accessoirement encourager , donner quelques conseils et servir de poubelles ...car , contrairement à ce qu'on pourrait croire , je ne suis pas qu'un pourri. J'ai un petit cœur qui bat sous cette carapace de cynisme.



Km 5, 10, et 15. Le refrain reste le même : "trop facile !" L'allure est en deçà des 3h45. Ils sont beaux , ils sont chauds, espérons qu'ils ne le soient pas trop quand même. Je ne cesse de leur répéter de ralentir, si vous êtes bien , c'est que vous êtes trop rapides, vous devez vous faire chier en ce début de course.
Mais non, ça crâne , ça sautille avec des petits bonds à la Aldo Maccione. Je crains à tout moment qu'ils me tapent une petite roulade sur le bord de la route pour me montrer combien l'effort prédit est surfait.
Chantez, chantez , on en reparle dans quelques minutes !

Et effectivement, à l'approche du semi marathon, j'entends les premiers "le genou commence à me faire mal", qui remplacent les "j'ai un peu mal au bide" du début d'épreuve. Pourtant, tout va encore bien. L'allure ne diminue pas , la respiration s'est légèrement accélérée mais rien de bien méchant. Les gaillards sont encore pour quelques kms dans une zone connue.

Km 30 , terra incognita. Le fameux mur les attend. Le sourire disparaît, les dents se serrent.La grenade est dégoupillée. Le groupe explose. Il y en a de tous les côtés.
Les petites blagues du début ne sont qu'un souvenir. Pas un pour me faire quelques entrechats ni pour marcher quelques mètres sur les mains. Je suis déçu, les saltimbanques sont visiblement à la retraite. Par contre, les acteurs du 7ème art sont de sortie : de vrais palmes d'or du film dramatique.
En voilà un qui grimace la face maculée d'un crachat mal éjecté. En voilà un autre qui rampe à quatre pattes pour gagner quelques cms.
C'est vraiment pas beau à voir. D'autant que leur déchéance physique s'accompagne d'un dégoupillage mental . Ils déblatèrent n'importe quoi , du simple "je commence à avoir des crampes" , au plus étrange "je sens que je rentre dans un état second" (véridique), sûrement un effet secondaire du suppositoire ...
Je commence toutefois à m'affoler lorsque arrive le "je sens que j'ai les larmes qui montent" (véridique aussi). Normalement , cet état est sensé se déclencher à l'arrivée, pas 10 kms avant !



A la guerre, seuls les braves restent debout. Rien ne les empêchent de boiter .
Je prends enfin du plaisir à être sur cette course. c'est vrai que jusqu'à là , c'était trop beau, trop facile mais là, tout devient plus intéressant.J'ai l'impression de rentrer dans la peau qui me convient le mieux : le sergent chef formateur de bleus bites.



"Tu marches pas, tu cours ! Il reste plus rien avant d'arriver. La douleur c'est dans la tête"
"mais je peux plus, j'ai des larmes dans les yeux,je dois marcher David"
"pas David, appelle moi chef (ou dieu c'est toi qui vois). Ta mère a du croiser une tortue pour engendrer un mec comme toi !"

Bon là je me suis rendu compte que sa mère c'était la même que la mienne et du coup c'était moins marrant.

Finalement, j'ai consenti à lui octroyer quelques pas de marche tout en lui posant un ultimatum : "Au poteau du recours , feignant" (un brin d'encouragement , ça motive et ça ne coute pas grand chose)



Km 40 , dernier ravito. Le seul que l'on peut se permettre de sauter. On a pas dû le dire à mon frère. Il a oublié qu'il était sur une course et se transforme à vue d’œil en critique gastronomique. C'est la seule explication que j'ai pu trouver quand je l'ai vu bouffer tout ce qui était à sa portée. Les mélanges sont saisissants : tucs et raisins secs, saucissons et bananes, peaux d'oranges et rillettes.
Pas la peine de chercher le nouveau top chef. Il est là.
Un dernier gel coup de fouet par dessus tout ça et c'est reparti comme en 40 !



Le bonhomme a une forme hallucinante pour une fin de marathon . Le fait que nous soyons resté 45 minutes  au ravito n'explique pas tout mais aide à comprendre. Les ultimes hectomètres se font à belle allure. Plus besoin de l'encourager. De toute façon, il n'entendrait rien,  il s'est tellement empiffré au ravito qu'il chie des rillettes par les oreilles.



Un dernier sprint pour doubler son assistant et dire qu'il a fini 2543 ème au lieu de 2544ème (merci) et c'en est terminé de ce fantastique défi en 3h54min.
Les marches qui se présentent à la fin seront délicates à aborder, Cédric préfère se jeter la tête la première plutôt que soutenir le poids de son corps endolori.
Nous retrouvons Guillaume qui a réussi à nous devancer de quelques minutes et qui présente une sérieuse hypothermie . Il est tout blanc, frigorifié et me pique toute mes affaires de rechange (même mes manchons de course plein de transpiration et de morve ).
Stéphane arrivera quelques instants plus tard, déçu de son résultat.
Thibault nous aura foutu une sacrée rouste qui m'incitera à l'avenir à tester son suppositoire .

Les poetics lovers ne sont pas beaux à voir. Cette vidéo décrira mieux la situation que de longs discours.



Quelques jours plus tard il n'y paraîtra plus rien. Quelques jours plus tard, leur vie ne sera plus la même. Car eux, ils l'ont fait. Et vous ?



résultats : ici !
dessins issus du formidable livre / Site : DBDB

Annexes :
-J'ai été surpris par le parcours, assez décevant. Le départ à Cancale est magnifique , l'arrivée sur le promontoire face au Mont Saint Michel, un peu lointain. Entre les deux : de longues lignes droites.
- J'ai encore pu réaliser un bel enchaînement : 33 kms le samedi et 45 le dimanche. Pas de bobos, la préparation pour la transe gaule continue à se dérouler parfaitement.
- Prochain défi, le triathlon xterra à Namur .

- Raid Artois Opale annulé à cause de la météo.



dimanche 10 mai 2015

marathon de Anvers



Je n'ai finalement pas abandonné. Il s'en est fallu de peu mais j'ai tenu jusqu'au bout . A tort ou à raison, j'ai serré les dents et continué Anvers et contre tout (facile celle là …)

Si , au moment du départ, on me l'avait annoncé, je ne l'aurais jamais cru . Approcher l'abandon sur un ultra, je peux le comprendre, titiller ses limites lorsque la chaleur accable l'organisme, lorsque son corps ne peut plus rien ingérer, cela arrivera certainement un jour. Mais sur marathon …

Tout avait pourtant bien commencé, j'avais opté pour une course tranquille derrière le ballon des 3h15 avec pour objectif de faire une sortie longue tout en découvrant la ville d'Anvers. J'ai ainsi pu apprécier l'organisation huilée et claire, l'exotisme d'un départ ou on ne comprend rien au discours d'encouragement (en flamand) et la récupération du t-shirt de finisher alors que la course n'avait pas encore démarrée (véridique !). 

 

Qu'attendre d'autre de cette commune belge que de faire les choses à l'Anvers ? ( ouais, j'ai mangé un paquet de carambars )

Anvers … ité, (et ça continue, ou va t il s'arrêter ?), tout c'est parfaitement déroulé jusqu'au 15 ème km. J'avais pu profiter du début du parcours avec la traversée souterraine de l'Escaut par le tunnel Kennedy.

 

 Un bon km dédicacé aux claustrophobes descendant dans sa première moitié puis montant dans sa seconde mais bien usant pour celui qui cherchera à faire un temps.
Le GPS a évidemment perdu le signal incapable de retrouver un quelconque satellites au travers des mètres de béton et de flotte qui s'accumulent au dessus de nos si fragiles têtes . Vu comme ça , cela fait un peu flipper !


Mais il y a pire, en la présence de braveheart, un écossais sec aux cheveux hirsutes, torse nu, en kilt et rangers qui gueule des « left, right » en fonction de ses possibilités de dépassement. Contrairement à ce que penseront certains, je n'aborderai pas le sujet sur la présence ou pas de sous vêtements sous la fameuse jupe écossaise !


La ballade était belle, l'ambiance silencieuse, la concentration tournée vers la réalisation des objectifs de chacun … jusqu'au 15 ème .
Et là, ce fut le drame !


J'ai ressenti une sorte de décharge électrique qui partait du tendon d'achille jusqu'au bas des fesses, puis une crispation derrière la cuisse. Je serre les dents pendant deux kms, tente de soulager la jambe douloureuse en basculant tout le poids du corps sur la jambe encore valide. J'adopte une foulée de canard boiteux ou de danseur de mia (au choix) .
Malheureusement, je suis un piètre rappeur et un palmipède encore plus ridicule.


Je décide donc de stopper quelques instants sur le bord de la route afin de tenter des étirements et des massages qui pourraient me permettre de repartir soulagé.
Le miracle , évidemment, n'a pas eu lieu … le ballon des 3h15 s'échappe inexorablement pour disparaître définitivement de mon champ visuel .

Je reste perplexe face au choix qui s'offre à moi . S'arrêter ou continuer et finir coûte que coûte ?
La réponse s'est imposée d'elle même. Je ne connais ni la ville, ni la langue. Je n'ai pas d'argent sur moi et aucun plan à disposition . Abandonner pour aller où et comment ?


J'essaie d'oublier la douleur et j'enchaîne les foulées. L'allure a fortement baissée, je tourne entre 5'05 et 5'30 au km et la distance avance lentement. Vu ma cadence, je me fais doubler de tous les côtés et je tente de positiver en me disant que cela forge le mental et que ça ne peut pas faire de mal à l'aube des 240 kms de l'intégrale de Riquet ou j'aurais obligatoirement à courir avec les jambes douloureuses …


Cependant, entre la sensation d'épuisement et celle d'une cuisse fragile qu'on sent capable de péter à tout moment, il y a un monde. J'essaie bien de la soulager au maximum mais les résultats ne sont pas fameux.

Finalement, au bout d'une dizaine de km, la douleur redevient supportable, l'impression de crampe s'atténue sensiblement et cela se ressent au niveau chronométrique. Je passe de 5'22 (km26) à 4'45 (km27) et je sens que le muscle ne risque pour l'instant plus de lâcher.


Je reprends donc mon rythme initial et accélère pour tenter de récupérer le ballon des 3h15. Je redouble énormément de monde, grisé par ma forme retrouvée. Les kms défilent plus vite et je me rends rapidement compte que le temps perdu ne pourra être rattrapé.

Je profite du paysage,


le museum Ann de Stroom


la grande place

 

et boucle ce périple Belge en 3h 16 min 51 s directement sur la grande place d'Anvers.


Le point d'arrivée étant différent de celui de départ (de part et d'autre de l'Escaut) il a fallu trouver comment passer d'un côté à l'autre … toute une histoire pour trouver quelqu'un qui parle français et qui puisse m'indiquer (et gentiment m'accompagner) le tunnel piéton (Saint Anne) qui me mènera, boitillant, directement à la voiture.


Côté orga :
Retrait dossard simple, clair et efficace.
Ravito en solide trop léger
Une meilleure indication du trajet de retour serait bénéfique
Pour une cinquantaine d'euros vous aurez droit à un t shirt, un bidon pour le vélo et une médaille finisher
Ce marathon n'est pas foncièrement compliqué mais la présence de pavés, de trottoirs, de relances ne facilitent pas la réalisation d'un temps record.


Et voilà donc un marathon de plus au palmarès . Après Barcelone, la Rochelle, la route du Louvres (4 fois), les Yvelines, Rotterdam , voici Anvers !

Côté blessure, je n'ai pas couru pendant 5 jours et j'ai favorisé la pratique du VTT qui m'était indolore . Le sixième, j'ai pu enfin tester la cuisse et aucune douleur n'est venue assombrir l'avenir sportif immédiat. A mon grand bonheur puisque le 3 mai , je suis inscrit au trail du cap de Creus en Espagne , beau morceau de 43 kms et 2200 m D+ !

Affaire à suivre !

Résultats ... ICI


lundi 12 mai 2014

marathon de la route du Louvre

Et voilà une nouvelle édition bouclée ! Je ne suis pas un fan du retour sur des courses que j'ai déjà faites, mais celle ci , au grès des années , s'est un peu  installée dans ma tradition personnelle ...

C'est ma cinquième participation et je suis passé au cours de ces années successives par tous les états . D'abord synonyme de retour à la course à pied (2008), puis victime d'un coup de chaud (2009), en mode enchaînement 2 marathons en deux jours (2011) ou à la poursuite de mon record (2012 : 2h59 toujours en cours !), celui ci restera aussi dans ma mémoire .

 

Parti tranquillement dans le but de m'économiser pour la semaine prochaine, j'ai pu profiter différemment de l'ambiance de ce type d'épreuve . Encourager dans les derniers kms, mener l'allure lors de la dernière ascension, profiter des ravitos pour boire, manger tout en marchant, discuter avec l'ensemble des connaissances au fil des kms ...



J'ai pu prendre des nouvelles de Baboune et Seb de retour d'un raid éreintant en Suisse et accompagnant madame pour son premier marathon . (bravo à elle !)
j'ai aussi croisé le petit bonhomme en vert croisé à la Gorgue ou Loos ainsi que  Philippe , le pharmacien fou, endossant pour l'occasion son habit de photographe, mitraillant dans tous les sens et finissant sa ballade en moins de 3h10 (!).

 

J'ai pu discuter avec une connaissance barcarésienne bien désappointée lorsque la concurente qu'elle accompagnait a abandonné au passage du semi . J'ai aussi furtivement aperçu Geoffroy de retour de l'entraînement et attendant que ses potes arrivent ...

Des moments de vie momentanément partagés.

Le plus long de ces instants a été vécu au côté de Vianney. Jeune coureur qui tentait ce jour son premier marathon. Manquant de distance , ses jambes l'ont rappelé à l'ordre et lui ont montré ce que représentait le mur du trentième . Il finira néanmoins dans un temps tout à fait honorable de 3h55.

 

J'espère pouvoir le recroiser dans l'avenir .

Le vent de face ne permettait pas aujourd'hui de battre des records et les temps généraux furent en retrait par rapport aux autres années.

De mon côté , je me suis fait un dernier plaisir (3h28) avant le 17 mai car ce jour là, ce n'est pas un marathon qu'il faudra boucler mais cinq consécutifs ...



merci à Philippe pour les photos !



dimanche 13 avril 2014

marathon de Rotterdam


Plus le temps avance et plus je me rends compte qu'au delà de tel ou tel circuit, c'est la course à pied sous toutes ses formes que j'apprécie.

Il y a quelques années, face à mon incapacité à passer en deça des 3 h 00 sur marathon, j'ai juré qu'on ne m'y reprendrait plus, que la route , c'était terminé . Qu'il était totalement idiot de courir après la montre , de souffrir à l'entraînement en se bouffant des lignes droites à fond ou autre 30/30 qui font monter la gerbe au fond de la gorge . Ou est le plaisir dans tout ça ?

Lorsqu'on s'imagine, avec le sac sur le dos , libre et l'horizon dégagé à perte de vue, l'appareil photo dans la poche, profitant à chaque pas des merveilles que peut offrir notre environnement ... comment peut on un instant imaginer revenir à cette épreuve qu'est le marathon ?

Si on élimine la folie, quoique les dernières courses de 6 heures ne m'ont pas fait du bien ... que reste il ?
Simple. Lorsque je vois un terril, je ne pense qu'à l'escalader, lorsque je longe un canal, je me demande jusqu'où il pourrait m'amener . Toujours au delà, vers l'inconnu, attiré par la découverte, friand de nouvelles expériences .

Au final , dans mon cas, peut importe le revêtement tant que j'ai l'ivresse pédestre.

En pleine préparation intensive de l'armorbihan, je considère cette course comme une sortie longue à petite allure. L'objectif du jour est d'en prendre plein les yeux et accessoirement de suivre le ballon des 3 h 30 qui devrait me proposer une allure tranquille propice à une observation béate des curiosités locales.



L'arche de départ trône au milieu de l'avenue Coolsingel. Autour, une rangée d'arbres encadre ce ruban de bitume et cache les nombreux immeubles qui pointent leur flèche vers le ciel relativement dégagé. La température est idéale, un léger vent souffle .

Les minutes défilent et progressivement les 13500 coureurs inscrits viennent s'agglutiner à l'intérieur des nombreux sas mis en place. Certes, les Kipchoge, Koech ou autre Kipyego profitent d'une partie élite  qui leur est réservée, mais eux comme nous prenons le même départ. La gong n'a toujours pas retenti et j'ai déjà 50 mètres de retard , trop fort ses coureurs des hauts plateaux ...




Du haut de mon mètre 65, je ne vois pas grand chose, ni devant, ni derrière. J'entends le speaker, motiver l'ensemble du peloton et commencer à entonner le célèbre " you never walk alone",  hymne légendaire des reds de Liverpool. Je reste sceptique , nous sommes loin des musiques traditionnelles de départ et que vient faire, au milieu du fief du feyenoord ,  ce chant ?



Réponse ... (suspense ) ... j'en sais rien ! j’émets cependant deux hypothèses en imaginant que c'est pour honorer la mémoire des victimes du drame du Heysel  ...ou tout simplement pour l'image : c'est sûr qu'avec 13500 inscrits on va pas courir souvent tout seul !

Bref,  le peloton vibre, les gorges résonnent et le stress de départ s'évacue grâce à l'émission de ces brèves notes de musique. Le moment est magique !

Enfin, nous y sommes . Le départ est donné. Alors que les kényans s'élancent avec fougue, nous marchons. alors que les kényans bouclent leur premier km, nous marchons. Alors que je commence à me demander si un marathon ça se court , je commence enfin à trottiner !

 

 Il y a du monde partout, le rythme est faible, impossible de zigzaguer au milieu de cette forêt de jambes. Je prends mon mal en patience d'autant qu'observer les environs peut s'avérer dangereux et être à l'origine d'une chute. Donc , je me concentre ... garde ta trajectoire , garde ta trajectoire , regarde à gauche, regarde à droite, double, ralenti ... ultra concentré, les kms s’égrainent très rapidement.



Cependant, j'assiste assez vite à un moment hors du temps. Suspendu entre eau et ciel, le pont Erasme nous permet de vivre quelques minutes intenses. Long d'un peu moins d'un km au dessus de la nouvelle Meuse, ce passage restera longtemps dans ma mémoire. Encadré par deux gros bateaux projetant chacun 3 énormes jets d'eau, l'instant est impressionnant. Contrairement à mon allure ...



Je perds continuellement du temps sur les 3 h 30. Pas que je m'inquiète , je sais que je rattraperai le ballon à un moment mais je ne prends pratiquement pas de plaisir. L'attention est centrée encore et toujours sur les grappes de coureurs qui m'escortent. La route pourtant large à cet endroit parait étroite. Je suis obligé de prendre des risques , courir dans l'herbe , sur les trottoirs ... et m'extirper de cette masse .

Malheureusement, dès que je m'extrais d'un groupe , j'en intègre un autre et je répète à nouveau mes embardées sur les trottoirs . Sincèrement, ça m'a gonflé. Lors d'une pause pipi ... je décide finalement d'une nouvelle stratégie de course.

Puisque 3H30 semble brasser un sacré nombre de coureurs, je vais accélérer et aller chercher les 3H15 pour voir si le peloton est plus clair . Plus dur à faire qu'à dire .

Vers le km 12 je double enfin (!) le ballon des 3H30 et commence ma folle chevauchée ...
Les espaces se libèrent, l'ambiance est excellente et mes jambes répondent bien, préservées par ce début de course timide.

Je grapille des places par dizaine et vu que le paysage n'est pas particulièrement attrayant, je m'amuse à scruter les maillots de mes compagnons ponctuels : ici un débardeur letton, là un brésilien, ici un chinois, là un japonais ... un melting pot culturel incroyable.

 

L'objectif d'atteindre les 3h15 est rempli vers le km 25. Je me cale à l'avant de ce groupe pour assimiler l'accélération que je viens de porter. Mais je me sens particulièrement bien et je prends , sans le vouloir, quelques mètres d'avance. Je ralentis, attends et repars. Après plusieurs répétitions de ce petit jeu, je décide de fausser compagnie au porteur du ballon et de tenter l'aventure seul .

A partir de là, je ne vais faire qu'accélérer au fil du temps ,persuadé qu'à un moment donné , je vais  payer cet excès de zèle. Pourtant, les jambes ne sont pas lourdes , le souffle toujours serein.

je passe au 39ème en 3'55 min/km. les suivants seront à peu près du même ordre et me permettront de rallier l'arrivée rapidement en 3H05.




Je récupère ma médaille et vais retrouver ma femme pour rentrer tranquillement à la maison. Ma femme a vécu la course différemment ... après s'être fait virer du macdo pour avoir squatté une table trop longtemps, elle a été heureuse de constater que tous les magasins étaient ouverts ce dimanche ... malheur ! si je l'avais su , j'aurais certainement accéléré ...

 

Voilà un beau weekend qui se termine . Je n'ai pas abordé de nombreux points ... et je vais tacher d'en faire le tour :
- Les ravitos : chaque 5 kms est proposé de l'eau plate ou de l'eau isotonique spéciale effort . Rien de plus, pas de nourriture, pas de coca, rien. J'ai été très surpris !
De ce fait, le public tend régulièrement bananes, gels, bonbons  ...
- Entre deux ravitos , des zones de rafraichissement sont installées afin de pouvoir s'éponger.
- des DJs sont répartis sur l'ensemble du parcours entretenant une ambiance festive. Mention spéciale pour les 2 portant une veste à poil rose et bleu et portant le volume sonore à un niveau inégalé !
- le parcours composé de 2 boucles différentes (27 et 15 kms) est extrêmement roulant. Si je dois tenter de battre mon record , je le ferai ici. 2 ou 3 légers raidillons quelques faux plats descendants, pas de pavés ...

 

- des sas clairs et accessibles
- une expo marathon basée dans un lieu sympa
- le retrait des dossards rapide et efficace d'où l'on repart avec un tee shirt new balance aux couleurs du marathon
- les porteurs de ballon se basent sur les temps officiels et pas réels. Du coup quand j'étais avec un des ballons, j'avais 2 ou 3 minutes d'avance sur le temps estimé. Dangereux , car on peut facilement se cramer ...
- les dossards sont à améliorer : pourquoi 2 (un devant , un dans le dos ) ? quel est l’intérêt ? pourquoi, en plus du nom, ne pas mettre un petit drapeau du pays d'origine du concurrent ? Les seuls à avoir des drapeaux étaient les hollandais avec le drapeau de leur région d'origine.
- L'arrivée : sas clair, large mais ici aussi , choix limité : eau , boisson iso et banane . C'est tout .

3 jours après la course, j'ai encore une cuisse très douloureuse m’empêchant de reprendre normalement l'entraînement . Je suis satisfait , evidemment , du résultat mais aussi un peu déçu . Aurais je été capable de passer sous les 3 heures avec un départ plus rapide ou aurais je explosé ? Nous ne le saurons jamais ...

Cela met en exergue la façon de s'entraîner : lorsque j'avais réalisé 2H59, j'avais enchaîné les séances de fractionnés. Cette fois ci, rien ! aucun fractionnés, rares séances à plus de 12km/h mais beaucoup de volumes : longues sorties enchaînées, des 6 heures ... Ou est la bonne option ? certainement dans un mélange des 2 . Cela me laisse espérer une capacité à descendre aux alentours des 2h50/55 avec une préparation étudiée et précise. Nous verrons ça dans le futur mais pas trop lointain ... je me fais vieux !

Prochaine étape ... l'entraînement et les offs  ! pas de courses prévues dans un avenir proche (jusqu'au marathon de la route du Louvre le 11 mai)

Km 5 : 24'09
Km 10 : 23'49
Km 15 : 23'07
Km 20 : 21'27
semi : 1'37'17
Km 25 : 21'11
Km 30 : 21'45
Km 35 : 20'34
Km 40 : 20'33
final : 3'05'27

Résultats ICI

dimanche 13 mai 2012

marathon de la route du Louvre

Enfin ... ! le septième fut le bon.
Après toutes ces déceptions, la délivrance a été au bout de ces 42,195 kms .
Rien à rajouter ou presque.
Près de 4 mois et demi d'entraînement tournés vers cet objectif n'auront donc pas servi à rien.
Pourtant, je n'y croyais plus trop suite à deux semaines ou je me suis senti fatigué lors de mes séances et c'est donc avec beaucoup d'incertitudes que je me rends à Lille pour le départ de ce marathon .
Objectif, moins de trois heures.
Je connais le parcours (4ème participation), je sais que la fin tout en côte va s'avérer difficile avec 40 bornes dans les jambes , il faudra donc avoir un peu d'avance.
Je fais le choix de laisser mon sac avec poche à eau à la maison pour m'alléger au maximum. Tout est bon à prendre .

10 H, nous voilà donc aux ordres du starter sous les yeux de la marraine de l'épreuve : Christelle Daunay (recordwoman de France de marathon). Comme d'habitude, on retrouve devant des concurrents qui sont là pour finir, ce qui est très louable mais qui reste cependant très gênant pour les autres qui souhaitent viser un temps. Du coup, durant le premier km, je suis en train de zigzaguer entre ces coureurs, avec le danger que cela peut représenter, pour rattraper le porte drapeau des  3H00.


Une fois la chose réalisée, je me place au chaud à l'intérieur d'un peloton d'une petite trentaine de membres ou les deux premiers kms sont franchis un peu trop vite (15 secondes d'avance). Puis, pas grand chose à signaler, le temps passe, le porte drapeau à trouver son rythme et nous traversons les différents villages du parcours au son des fanfares, bandas,concerts, pompom girls ... c'est sympa, l'ambiance est bonne d'autant que le temps s'y prête parfaitement (grand soleil pas trop chaud et pratiquement aucun vent).
De mon côté, j'établis des rituels desquels je ne vais pas m'éloigner : chaque 2.5 kms, un ravito se présente, j'accélère pour me retrouver en tête du groupe et j'y bois une demi bouteille ou un verre selon les cas et je m'alimente à l'aide de gel chaque 40 minutes.


Nous passons le semi en 01:28:40, je vais toujours bien, le groupe s'est restreint à une vingtaine de coureurs et le rythme reste bon, les kms s'égrènent assez vite, passage au 28 en 01:58:20.
Nous arrivons enfin au trentième. Instant fatidique s'il en est mais l'entraînement paye et je me sens encore plutôt bien. Quelques douleurs m'inquiètent tout en haut et sur l'extérieur des cuisses (limite au niveau des fesses) mais elles ne m'empêchent pas encore de courir.
Le groupe 3H00 a explosé, nous ne sommes plus que 4 ou 5 et au km 35, je décide d'accélérer pour prendre un peu d'avance en vue des deux derniers kms de côte.
Et je fais bien ! car cette fin de parcours est terrible. Je serre les dents mais cela devient très dur. je me fais même doubler par le porte drapeau  dans les 500 derniers mètres. il est seul. Personne n'a réussi à le suivre.
Ultime virage et ultime ligne droite, le chrono est bien visible sous la ligne finale, les secondes s'égrènent, les 2H59 passent , un dernier sprint et je termine ce marathon, les bras levés en 2:59:22 .
Je récupère ma médaille, m'assois et profite de ce moment depuis si longtemps attendu.
Objectif atteint ....   ENFIN !

la preuve irréfutable :
 http://www.maphotographie.com/diplome/pdf/rdl2012/index.php?nom=ARDID&epreuve=Marathon&temps=2h59min22&classement=42

articles :
http://www.laroutedulouvre.fr/cmsms/uploads/2012/VDN%20LENS%20HENIN%20CARVIN%2014%205%2012.pdf




samedi 12 mai 2012

Les marathons

LA distance historique en course à pied. 42.195 kms , objectif d'une vie sportive ou antichambre de l'ultra, ce format de course est un passage obligé pour déterminer le réel niveau d'un coureur (selon moi).
Malheureusement, comme l'objectif d'un marathon est souvent chronométrique,le plaisir ressenti sur le parcours (essentiellement urbain) est relativement limité et la difficulté à toujours vouloir battre son record font du marathon la course la plus dure que j'ai jamais réalisé (même plus que les 180 kms du golfe du Morbihan).
Voici donc un petit retour , à J-1 sur mes performances du passé :

2002 : le test.
en fac de sport (STAPS de Font Romeu) je m'étais mis dans l'idée de faire le marathon de Barcelone, pour voir si j'en étais capable, j'avais 19 ans et je me souviens de n'avoir pratiquement pas fait de sortie longue.
Résultat : 3H35 après avoir souffert durant les 10 derniers kms.

2008 : le retour.
changement de vie, déménagement dans le nord ...je décide de me réentraîner sérieusement et de retenter l'aventure du marathon à Lille. Parti trop vite et explosion sur la fin , seul le résultat reste et mon record passe à 3H22 .

2008 : bis.
Déçu du résultat à Lille, je me reconcentre pour améliorer ma marque au marathon de la Rochelle. Une perf de 1H 23 au semi avant l'épreuve me laisse entrevoir de belles choses mais finalement après un passage au semi en 1H30 , j'explose à nouveau et termine dans le même temps que 6 mois plus tôt à Lille...

2009 : la débandade.
Nouvelle inscription au marathon de Lille, et nouvelle grosse désillusion. Le soleil tape , coup de chaud, et jambes absentes . Résultats catastrophiques : 3H36 comme en 2002.

2010 : enfin !
Il me fallait changer quelque chose, mes performances n'étant pas au niveau de ce que je me sentais capable de réaliser, je décide d'axer un maximum d'entraînements sur des sorties très longues à vive allure.
En même temps, je modifie mon objectif pour améliorer mon record par étapes sans viser tout de suite les 3H00. je pars donc pour faire 3H15. Résultat : au semi , je me sens très facile (1H37) et je laisse mes temps pour accélérer progressivement et boucler le second semi plus rapidement que le premier (1H27) . J'obtiens mon nouveau record en 3H04 au marathon des Yvelines. Heureux !

2011 : en préparation.
Afin de réaliser un bon petit weekend choc en vue du grand raid du golfe du Morbihan, je décide d'enchaîner 2 marathons sur le weekend : un off que je vais boucler en 3H45 sur parcours vallonné  et le marathon de Lille ou je décide de suivre le ballon des 3H45 mais le rythme étant trop lent, j'accélère au semi pour boucler le tout en 3H29 . Premier marathon sans objectif chronométrique et j'ai enfin pu profiter pleinement des ravitos, de l'ambiance ... vraiment agréable !

2012 : ???????.
A partir de maintenant, un seul objectif, passer sous les 3 heures. J'aurais pu en 2009 (je pense) et je vais donc partir sur ces bases et si j'explose , je finirai tranquille ...on verra bien; 4ème inscription au marathon de Lille.

Voilà mes antécédents !


lundi 25 octobre 2010

le record est tombé !

Après 4 tentatives infructueuses sur la distance dont un minable 3 h 36 en mai 2009 me voilà décidé à retenter l'aventure de la course sur route et de ses 42 kilomètres et quelques. Les 4 fois précédentes, j'ai suivi des plans d'entrainement trouvé à gauche ou à droite que j'ai adapté et suivi pour chaque fois me ramasser la gueule sur la seconde partie du parcours.

Dans mes préparations passés , j'avais des références sur semi correcte (1 h23) par rapport à mes temps sur marathon et à force d'être déçu et de courir après le chrono j'ai préféré passer sur trail pour changer d'air et surtout prendre de la caisse , de l'endurance en multipliant les sorties longues (chose qui devait me manquer ).

Depuis 2 ans , que de la course nature : l'origole, les citadelles, la côte d'opale, gruissan, le sparnatrail ... de plus de 50 kms et une volonté : dépasser les 100 bornes en 2010 . Je décide donc de m'inscrire à l'ultra côte d'opale fin octobre mais finalement celui ci est annulé un mois et demi avant ! sur les calendriers pas grand chose sort du lot pour remplacer cette épreuve, alors j'opte pour un retour sur marathon avec pour principal objectif de battre mon record de 3 h 21 qui date de 2008 sur la route du louvres. Mais pour atteindre ce but, je décide de ne suivre aucune préparation spécifique, de ne pas m'entrainer à mon allure marathon et de continuer mon entraînement habituel : un peu de fractionné et au moins une sortie de plus de 30 kms par semaine sur parcours nature. On ajoute à cela une course intermédiaire qui ne sert à rien sauf à risquer la blessure (la frappadingue) et me voilà en route pour la Queue les Yvelines en espérant pouvoir maintenir le plus longtemps possible un 4'30 au km et finir comme je pourrais.

Ce 24 octobre , il fait beau mais frais et les conditions sont idéales pour courir. Nous ne sommes pas nombreux et se garer se révèle aujourd'hui très facile. J'arrive donc une heure à l'avance après 3 longues heures de route depuis mon domicile nordiste , je vais retirer mon dossard et mon (joli) tee shirt , le gymnase est pratiquement vide et la concurrence du marathon de Vincennes se fait sentir . je regagne ma voiture , bouquine pendant 30 minutes et me prépare tranquillement avant un échauffement succinct.

Le départ se profile, il est 9 h 30 et le gong tant attendu retentit pour lâcher toute la meute d'enragés. De mon côté , j'essaie de trouver mon rythme et les premiers kilomètres s'égrainent doucement le long de petites côtes qui prises individuellement ne représentent pas grand chose mais lorsqu'elles s'accumulent se font ressentir dans les jambes . En plus , vu que le parcours est plus ou moins en aller retour ... les derniers hectomètres vont être difficiles !

Vers le km 5 , une ultime ascension et j'ai déjà 30 secondes de retard sur mes temps de passage, j'accélère donc et récupère cette poignée de secondes en 1 km ( km 6 : 27 minutes, tout va bien). le parcours devient roulant et nous quittons les champs et villages pour rentrer dans la zone forestière (km 10 : 44 minutes ). Vu que je suis parti avec le sac à dos, je ne m'arrête jamais aux ravitos et je me force à boire à tous les kilomètres et à me restaurer toutes les 40 minutes. Je ne jette rien dans la forêt et conserve mes déchets jusqu'au ravito suivant ou je les donne aux bénévoles. La première heure de course se dessine et tout roule : 13.6 kms effectués. Le plus dur commencera vers le km 35, jusqu'à là, c'est de la gestion ...

Le tracé est vraiment agréable , je me suis surpris plusieurs fois à chercher mon chemin mais sur marathon le seul chemin c'est la route , et vu qu'il n'y avait qu'une seule route !

nous croisons des cavaliers, des cyclistes ... l'endroit est très agréable . Les supporters sont présents au km 14 (fin du premier relais) et nous amorçons une boucle d'une douzaine de km toujours dans la forêt , le semi marathon est bouclé en 1 h 33 , les jambes répondent bien et je ne suis toujours pas entamé.

je commence à remonter de nombreux coureurs et je décide d'accélérer un peu l'allure et de passer en 4'20 / km , le corps répond et je termine les 30 premières bornes en 2 h 11.Jusqu'à ce jour , c'était le moment ou surgissait le fameux "mur du trentième" mais aujourd'hui ... rien, j'hésite à continuer sur les bases que je m'étais fixé ou à ralentir pour en garder sous la semelle en prévision de la fin de parcours vallonné mais je décide finalement de tenter de maintenir ma foulée. Je rattrape d'autres coureurs, tout va toujours bien, ça fait d'ailleurs bizarre de courir un marathon "facilement".

Au ravito du km 35 , un bénévole m'encourage "allez kikourou" , ça motive d'autant que se présente les deux dernières difficultés . Avec tout ce qu'on a fait jusqu'à là, cet enchaînement est vraiment délicat ,pour autant, en alignant un pas après l'autre le sommet apparaît et la grande descente qui suit permet de récupérer tout en recalant son rythme. Il ne reste plus que 2 kilomètres, ça sent l'écurie et je jette mes dernières forces dans la bataille pour finir sur un sprint d'anthologie et un vomi extraordinaire posé 3 mètres après la ligne d'arrivée ...
ami de la poésie , bonsoir .
bref, comment enchaîner après ça ... je finis en 3 h 04 min et 47 s , le dernier km à 16 à l'heure, un second semi en 1 h 31 ...
record battu , je viens de gagner en l'espace de 2 marathons 32 minutes ! je suis aux anges et rentre me mettre au chaud en trottinant .



Ce résultat m'apporte beaucoup de réponses en terme de préparation :
* rien ne vaut les sorties longues !
* l'idée de partir vite et de finir en serrant les dents : c'est de la connerie ! tu pars vite, tu exploses et c'est tout !
*prendre le sac : tu portes 2 kilos de plus sur les épaules mais tu bois et tu te restaures quand tu veux, tu casses pas ton rythme en t'arrêtant au ravito.

voilà ... la seule chose que je regrette (en plus de ne pas avoir croisé petit franck !), c'est la diminution du nombre de participant. La présence du marathon de Vincennes le même jour y est pour beaucoup et c'est dommage. Comment les organisateurs de cet autre course n'ont pas pu trouver une autre date pour organiser leur nouvelle manifestation ?
En tout cas, l'ambiance était bonne; les bénévoles chaleureux, le parcours SOMPTUEUX et agréable, les frais d'inscription (et ce n'est pas négligeable) sont dérisoires. Si l'édition 2011 est maintenue (et j'espère qu'elle le sera, quitte à changer de date ...), vous pouvez compter sur moi !