mercredi 8 juin 2016

marathon du Mont Saint Michel


 Souvenez vous votre première fois ...
Chez moi ça avait été long, plus long que jamais d'ailleurs. Tellement long que mes muscles en ont gardé des séquelles pendant plusieurs jours.
Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et la force de l'habitude a altéré ma perception de LA distance mythique en course à pied : le marathon.

Cette épreuve ne me fait plus peur. Elle me permet de voyager, de découvrir des lieux , des villes et des spécialités. Elle est devenue un prétexte, là ou elle représentait un défi. Elle est devenue une étape dans ma préparation , là ou elle symbolisait l'objectif d'une année.

Cette banalisation me fait souvent oublier les sentiments et les sensations ressentis lors de cette première fois . Les interrogations sur son entraînement, son ravitaillement ou son allure sont autant de questions qui ne trouveront réponses qu'au bout de ces 42, 195 kms.




Alors , lorsque mon frère et 3 de ses copains envisagent de s'inscrire au marathon du Mont Saint Michel pour réaliser le plus gros défi de leur vie sportive, hors de question que je loupe ça !

Notre aventure débutera par la partie la plus difficile mais aussi la plus importante : la préparation.
C'est à ce moment là qu'une réussite se construit ou qu'un échec se profile. C'est à ce moment là qu'on cherche à engranger des kilomètres pour vaincre au moment opportun le fameux "mur du trentième" .

Nos 4 héros ont vécu cette période différemment :
- Stéphane, le plus expérimenté du groupe, a déjà réalisé un marathon ainsi que quelques trails longs. Il sait à quoi s'attendre et connaît les difficultés auxquelles il va être confronté. Alors il fait profil bas, plutôt serein, il sait qu'il peut le faire.
- Guillaume, 25 ans, lui, ne sait rien. C'est un aventurier. Il a déjà été confronté au mur du 18ème sur semi marathon. Mur dont il est l'inventeur et que l'on a renommé en  hommage : "le mur de Guillaume". Il va devoir réaliser le double de la distance maximale qu'il a déjà couru .
- Thibault , le plus rapide du groupe,  mais victime d'un accident de scooter au milieu de sa préparation. Du coup, il n'a qu'un mois d'entraînement dans les jambes et ne sait pas ce dont il va être capable. Attention, individu sujet aux flatulences et désagréments intestinaux.
- Cédric, mon petit frère, stressé de nature. Préparation chaotique gênée par son TFL, création tardive de semelles ortho mais utilisation de celles ci sur des anciennes chaussures déformées. A tout essayé pour lutter contre la douleur : kiné, ostéo, acupuncture, marabout, danse des indiens, poupée vaudou, sacrifice animal ou course à cloche pied. Lui aussi n'a qu'un mois complet d'entraînement sérieux.

Voilà donc le groupe que j'ai intégré. Vu les bras cassés , on va bien se marrer. Sur le coup, j'ai eu l'impression de vivre un "very bad trip" version course à pied . Et j'étais loin de me douter de la suite des évènements ...

Autre moment important : la dernière semaine avant l'échéance.
Le stress gonfle d'heure en heure.

- Côté entraînement, une dernière séance tranquille en début de semaine puis repos complet. Sûr qu'ils vont arriver frais avec 5 jours entiers de récup !





- Côté alimentation, nous avons affaire à des intellectuels. Recherches intensives , lectures ciblées. Régime dissocié scandinave en option privilégiée .
J-6 à J-4 : aliments hypoglucidiques, hyperprotéiques et hyperlipidiques.
J-3 à J-1 : recharge glycogénique
J'y ai rien compris, eux non plus, pas sûr qu'il l'ait suivi jusqu'au bout.
En tout cas, vu la tronche de la glace qu'ils se sont enfilées la veille à Saint Malo, il n'y a pas à douter que leur batterie glucidique soit rechargée au maximum.

- Côté vestimentaire, il est temps d'enlever les étiquettes des nouveaux t shirts. Guillaume l'aventurier a décidé de tester son matos directement en course. Des frottements ? pour les autres. Des irritations ? pour un mec qui a survécu au "mur du 18ème" rien d'impossible. Un vrai groupe de professionnels.

L'excitation est à son comble . Le moment du retrait du dossard marque vraiment l'entrée dans la compétition. On pénètre dans le village des marques ou chaque stand loue la déesse course à pied.
Les bonhommes sont chauds, prêts à en découdre. L'émulation leur fait même modifier leur sas de départ. 4h15 ? pour les chochottes. 4h ? on est pas là pour trier des lentilles. Ce sera finalement 3h45.
Quelques photos, une analyse aiguë du parcours et des points de ravitaillement, un inventaire des cadeaux reçus et quelques minutes de marche sur les remparts de Saint Malo boucleront cette après midi  . Les embruns iodés respirés à plein poumon resteront comme les derniers moments de calme avant le déferlement de la tempête physique.

Les traits fermés, la pasta party de veille de course ressemble à une veillée funèbre. De petites douleurs se font ressentir, et si j'étais malade ? si j'avais contracté la peste ou le choléra dans ce pays brumeux.
Les échanges autour de la table sont superficiels, on tente de rigoler pour dédramatiser l'évènement. Les plus expérimentés s'amusent à rendre le moment plus solennel, à raconter leurs souvenirs de vieux combattants.
Chacun rejoint finalement sa chambre, laissé seul face à lui même, laissé seul face à ses incertitudes.
Demain, nos 4 camarades ont rendez vous avec leur histoire.

Parfois, une nuit peut paraître courte. On tourne, on se retourne, et si j'avais fait ça, et si j'avais mangé ci, et si , et si .

Trop tard, il faut se réveiller, se lever et entamer les rituels d'avant course.
Chez vous, chez moi comme chez Zizou, les habitudes restent souvent inchangées. "D'abord la chaussette, la gauche , toujours". Mais chez nos compagnons, j'ai découvert une technique insoupçonnée : le suppositoire.
Afin d'éviter les désagréments d'un déjeuner trop tardif ou trop copieux qui pèserait sur l'estomac , pourquoi ne pas s'enfiler une torpille laxative ?
Je ne vais pas commencer à exposer ma science sur l'innervation excessive de l'anus et de sa réponse quasi instantanée à toute pénétration intrusive mais tout de même ... il valait mieux anticiper le passage aux chiottes pour éviter les affluences des grands jours .

Les intestins vides, les 2be3 sont prêts à partir à l'assaut de la bête.
Merde ! on a oublié nos vessies ! petit tour dans un coin pour éliminer les quelques centilitres d'urine.
Leur regard reflète leur état esprit : yeux hagards symbole d'une petite nuit, jambes flageolantes face à l'incertitude du résultat.
Ces quelques minutes avant le départ sont longues. Le stress s'accumule, l'immobilité dans le sas fait monter la pression qui s'envolera dès le franchissement de la ligne de départ.
J-2 minutes. Les sons de cornemuse dressent les poils sur les bras. Des sourires crispés sont collés sur le visage et tentent de faire bonne figure.
Un pas, encore quelques autres et nous rentrons enfin dans le vif du sujet ...

Ma stratégie de suiveur va aujourd'hui être simple : je vais tenter de faire un petit reportage vidéo chaque 5 kms pour sonder le ressenti du boys band et anticiper leur déchéance programmée. Voir les traits qui se tirent, la foulée qui s'écrase, la confiance qui s'effrite et accessoirement encourager , donner quelques conseils et servir de poubelles ...car , contrairement à ce qu'on pourrait croire , je ne suis pas qu'un pourri. J'ai un petit cœur qui bat sous cette carapace de cynisme.



Km 5, 10, et 15. Le refrain reste le même : "trop facile !" L'allure est en deçà des 3h45. Ils sont beaux , ils sont chauds, espérons qu'ils ne le soient pas trop quand même. Je ne cesse de leur répéter de ralentir, si vous êtes bien , c'est que vous êtes trop rapides, vous devez vous faire chier en ce début de course.
Mais non, ça crâne , ça sautille avec des petits bonds à la Aldo Maccione. Je crains à tout moment qu'ils me tapent une petite roulade sur le bord de la route pour me montrer combien l'effort prédit est surfait.
Chantez, chantez , on en reparle dans quelques minutes !

Et effectivement, à l'approche du semi marathon, j'entends les premiers "le genou commence à me faire mal", qui remplacent les "j'ai un peu mal au bide" du début d'épreuve. Pourtant, tout va encore bien. L'allure ne diminue pas , la respiration s'est légèrement accélérée mais rien de bien méchant. Les gaillards sont encore pour quelques kms dans une zone connue.

Km 30 , terra incognita. Le fameux mur les attend. Le sourire disparaît, les dents se serrent.La grenade est dégoupillée. Le groupe explose. Il y en a de tous les côtés.
Les petites blagues du début ne sont qu'un souvenir. Pas un pour me faire quelques entrechats ni pour marcher quelques mètres sur les mains. Je suis déçu, les saltimbanques sont visiblement à la retraite. Par contre, les acteurs du 7ème art sont de sortie : de vrais palmes d'or du film dramatique.
En voilà un qui grimace la face maculée d'un crachat mal éjecté. En voilà un autre qui rampe à quatre pattes pour gagner quelques cms.
C'est vraiment pas beau à voir. D'autant que leur déchéance physique s'accompagne d'un dégoupillage mental . Ils déblatèrent n'importe quoi , du simple "je commence à avoir des crampes" , au plus étrange "je sens que je rentre dans un état second" (véridique), sûrement un effet secondaire du suppositoire ...
Je commence toutefois à m'affoler lorsque arrive le "je sens que j'ai les larmes qui montent" (véridique aussi). Normalement , cet état est sensé se déclencher à l'arrivée, pas 10 kms avant !



A la guerre, seuls les braves restent debout. Rien ne les empêchent de boiter .
Je prends enfin du plaisir à être sur cette course. c'est vrai que jusqu'à là , c'était trop beau, trop facile mais là, tout devient plus intéressant.J'ai l'impression de rentrer dans la peau qui me convient le mieux : le sergent chef formateur de bleus bites.



"Tu marches pas, tu cours ! Il reste plus rien avant d'arriver. La douleur c'est dans la tête"
"mais je peux plus, j'ai des larmes dans les yeux,je dois marcher David"
"pas David, appelle moi chef (ou dieu c'est toi qui vois). Ta mère a du croiser une tortue pour engendrer un mec comme toi !"

Bon là je me suis rendu compte que sa mère c'était la même que la mienne et du coup c'était moins marrant.

Finalement, j'ai consenti à lui octroyer quelques pas de marche tout en lui posant un ultimatum : "Au poteau du recours , feignant" (un brin d'encouragement , ça motive et ça ne coute pas grand chose)



Km 40 , dernier ravito. Le seul que l'on peut se permettre de sauter. On a pas dû le dire à mon frère. Il a oublié qu'il était sur une course et se transforme à vue d’œil en critique gastronomique. C'est la seule explication que j'ai pu trouver quand je l'ai vu bouffer tout ce qui était à sa portée. Les mélanges sont saisissants : tucs et raisins secs, saucissons et bananes, peaux d'oranges et rillettes.
Pas la peine de chercher le nouveau top chef. Il est là.
Un dernier gel coup de fouet par dessus tout ça et c'est reparti comme en 40 !



Le bonhomme a une forme hallucinante pour une fin de marathon . Le fait que nous soyons resté 45 minutes  au ravito n'explique pas tout mais aide à comprendre. Les ultimes hectomètres se font à belle allure. Plus besoin de l'encourager. De toute façon, il n'entendrait rien,  il s'est tellement empiffré au ravito qu'il chie des rillettes par les oreilles.



Un dernier sprint pour doubler son assistant et dire qu'il a fini 2543 ème au lieu de 2544ème (merci) et c'en est terminé de ce fantastique défi en 3h54min.
Les marches qui se présentent à la fin seront délicates à aborder, Cédric préfère se jeter la tête la première plutôt que soutenir le poids de son corps endolori.
Nous retrouvons Guillaume qui a réussi à nous devancer de quelques minutes et qui présente une sérieuse hypothermie . Il est tout blanc, frigorifié et me pique toute mes affaires de rechange (même mes manchons de course plein de transpiration et de morve ).
Stéphane arrivera quelques instants plus tard, déçu de son résultat.
Thibault nous aura foutu une sacrée rouste qui m'incitera à l'avenir à tester son suppositoire .

Les poetics lovers ne sont pas beaux à voir. Cette vidéo décrira mieux la situation que de longs discours.



Quelques jours plus tard il n'y paraîtra plus rien. Quelques jours plus tard, leur vie ne sera plus la même. Car eux, ils l'ont fait. Et vous ?



résultats : ici !
dessins issus du formidable livre / Site : DBDB

Annexes :
-J'ai été surpris par le parcours, assez décevant. Le départ à Cancale est magnifique , l'arrivée sur le promontoire face au Mont Saint Michel, un peu lointain. Entre les deux : de longues lignes droites.
- J'ai encore pu réaliser un bel enchaînement : 33 kms le samedi et 45 le dimanche. Pas de bobos, la préparation pour la transe gaule continue à se dérouler parfaitement.
- Prochain défi, le triathlon xterra à Namur .

- Raid Artois Opale annulé à cause de la météo.



mardi 24 mai 2016

trail de la fraise : l'éverest 40 kms

L'objectif de cette fin de semaine était de réaliser un premier weekend choc afin de se préparer au mieux à la TranseGaule estivale.
Dans les faits , j'ai réalisé le off de l'étrange avec Ben l'alchimiste samedi (36 kms 700 D+) et les 40 kms du trail de la fraise dimanche.




Cette course, je la connais. J'ai déjà pu la faire deux fois sous la canicule en 2012 et en 2013 . Mais aujourd’hui c'est différent : pas de chaleur, de la pluie, de la boue , un peloton clairsemé et une vieille connaissance : Sébastien Beaussart.



Seb , c'est un peu mon frère jumeau. En plus vieux, en moins beau et qui a mangé plus de soupe. En fait, on ne se ressemble physiquement pas plus que ça mais on a une particularité commune : on termine toujours nos courses dans les mêmes temps. En général, je le précède de quelques minutes mais je n'ai aucun mérite le monsieur est vétéran ... l'âge pèse douloureusement sur ses frêles épaules.

Seb , comme le bon vin, vieillit particulièrement bien. Il vient d'enchaîner le marathon de Paris (3h04), les 100 kms de Steenwerck (9h26) et tout un tas d'autres épreuves aux noms qui donnent envie de se déplacer (ou pas ) : le doux enfer, le patois ...

Sauf qu'aujourd'hui, la situation est différente. Le peloton est peu nombreux et comme j'ai pu le vivre de nombreuses fois, cette pénurie de participants offre parfois l'occasion de monter sur la boîte. Chose suffisamment rare dans notre sport et qu'il faut savoir apprécier à sa juste valeur.

Du coup, Seb part tout de suite en tête précédé par un ouvreur vélo qui va vivre l'enfer sur toutes les parties boueuses du circuit. Notre ami prend rapidement de l'avance et entame les premiers chemins .
Au grès des portions , nous l'apercevrons encore quelques temps avant qu'il ne disparaisse totalement à notre vue.

Derrière, je me retrouve dans un groupe de trois coureurs, le temps que les jambes chauffent et oublient les 40 bornes de la veille. Étonnamment, je me sens en forme et je m'aperçois même que le rythme devient trop lent pour moi . Je passe un moment à discuter avec d'autres concurrents avant d'accélérer légèrement.

D'un coup je me retrouve 3ème. Terminée la volonté de faire la course en touriste. Si il y a un podium à accrocher, je ne vais pas laisser passer l'occase.

Le sol boueux me permet d'apercevoir les traces de pas de mes prédécesseurs. Je m'amuse à mesurer la distance entre deux marques et à les comparer aux miennes pour savoir si je vais plus ou moins vite qu'eux.
Rapidement le second pointe à l'horizon.

Je décide de boucher rapidement le trou quitte à me reposer ensuite dans son sillage. Après l'avoir rejoint et échangé quelques mots, je m'aperçois à nouveau que je ne suis pas à mon rythme. j'accélère, le dépasse et récupère la seconde place.

Le temps est lourd, la pluie pour l'instant fine ne me dérange pas plus que ça. le parcours emprunte des parties roulantes (chemins, pavés ...) et d'autres plus fatigantes car très boueuses (notamment dans les vergés). Cette épreuve ne présente aucune difficulté technique (si on excepte les ponts glissants, les fossés et quelques passages protégés entre deux fils barbelés), ni aucune côte. C'est du roulant pur jus.

La présence de ravitos fréquents et complets permet de partir léger et le balisage parfait n'entraînera aucun stress au niveau de l'orientation.

Le seul hic, pour moi , arrive au 25ème km lorsque nous rejoignons les 1500 concurrents lancés sur les chemins du 15 bornes.

A partir de ce moment, la course toute en régularité est abandonnée au profit d'une allure davantage fractionnée faite de légères accélérations pour doubler les coureurs et de ralentissements lorsque nous sommes bloqués. Dans les parties boisées, ou l'espace est réduit, je tente de me faufiler sur les bords, dans les orties. J'entends les gens râler, je peux le comprendre mais je n'ai pas envie de perdre ma seconde place .

Cette façon de courir , irrégulière est beaucoup plus usante . J'ai l'impression de participer à une séance d'entraînement type 30/30. Le sol plutôt propre jusqu'à là , devient de plus de plus défoncé par le passage des cohortes de concurrents.

 


les joelettes, modèles de courage et de don de soi m'obligent à slalomer au dessus des ornières. Je reste attentif à tout ce qui m'entoure pour éviter un mauvais appui ou une glissade non maîtrisée.

J'avais peur de voir ma forme déclinée avec l'avancée des kms et c'est l'inverse qui se produit, l'euphorie me gagne. D'autant que j'aperçois le premier , Seb, casquette à la Thévenet , vissée sur la tête et foulée plus aussi aérienne. Je le rattrape, nous échangeons quelques mots et décidons de finir ensemble. C'est cool de partager ces moments. L'un comme l'autre nous sommes bien conscients que si nous en sommes là c'est surtout car nous sommes peu nombreux. Nous ne sommes ni des cadors, ni des kenyans alors pour une fois qu'on peut se la raconter le lundi à la machine à café, on va s'en priver !

Le seul hic, c'est que nous ne savons pas l'écart que nous avons sur nos poursuivants.

 

Du coup, on maintient une certaine allure pour éviter une désillusion et nous traversons (trop) rapidement l'emblématique passage du fort de Maulde éclairé aux bougies ainsi que la traversée caillouteuse du Beau .



Heureusement, nulle mauvaise surprise ne viendra ternir notre fin d'épreuve et nous franchissons main dans la main la ligne d'arrivée. Le classement m'octroie alphabétiquement la première place, le journaliste évoque même un sprint mais il n'en est rien , nous sommes ex aequo.



Après coup je le regrette. Seb est trop grand et prend trop de place sur la plus haute marche du podium. La prochaine fois j'essaierai de le noyer lors de la traversée de la rivière. En plus il a hérité de la récompense que je désirais tant : un programme de renforcement musculaire des jambes . Tant mieux pour lui , avec l'âge, l'ostéoporose guette , autant que ça lui serve à quelque chose ...

Je repars de Lecelles les bras chargés de fraises (2kg), j'en ai mangé, j'en ai fait du sorbet, des gâteaux et je dois avouer que j'en ai maintenant plein le cul des fraises ... même si elles étaient supers bonnes !

Ainsi se termine ce weekend. En analysant tout ça, je suis totalement satisfait . Le résultat mis à part , j'ai encaissé 80 km de course à pied en deux jours sans problèmes, à un rythme correct et j'ai même enchaîné lundi avec 15 bornes supplémentaires.

Cela fait maintenant 8 semaines à plus de 12 h d'entraînement, j'ai perdu près de 6 kgs et cela joue énormément dans la performance. Il n'y a qu'à espérer que l'avenir soit aussi radieux . Et l'avenir justement :

29 mai : marathon du mont saint michel
4 juin : raid artois opale VTT 130 kms
11 juin : triathlon xterra Belgique
26 juin : 100 kms de Paris
et le 9 aout , début de la transe gaule : 1200 kms !

Côté organisation :
orga parfaitement rodée .

 

bénévoles sympas

 

passages agréables et typiques : bistrot, traversée rivière et fort de Maulde à conserver !
ravitos nombreux et complets
balisage nickel
parcours simple et hyper roulant, ne pas s'attendre à un trail pur et dur.
de nombreux participants , des comités d'entreprise permettent une ambiance chaleureuse.
profit offert à l'asso des clowns de l'espoir
seul hic : nous faire rejoindre le 15 kms : gros bordel dans la gestion des dépassements .
et une mention spéciale à l'ambianceur de folie pour le podium !

merci aux photographes, d'autres photos à suivre ...

résultats ... ici

carte :



off de l'étrange

Ce weekend, comme tant d'autres, j'avais prévu de réaliser une rando VTT le samedi (rando Erquelinnes) et une longue sortie course à pied le dimanche (trail de la fraise).

 

Or, deux jours avant , Ben l'alchimiste me propose de venir visiter son coin d'entraînement lors d'une sortie trail de 36 kms et 700 D+.Et voilà mon organisation initiale chamboulée !

 

Notre professeur tournesol maison avait organisé un off en début d'année auquel je n'avais pu participer à cause d'une blessure . J'avais donc la ferme intention de réparer cette absence en honorant sa nouvelle invitation.



Et le moins que l'on puisse dire , c'est que je ne l'ai pas regretté  :







 Un parcours au poil alliant chemins camouflés,

 

 

 

 passages en forêt,






 

 

 
 

 lieux emblématiques et curiosités époustouflantes.



Merci donc à Ben pour m'avoir fait découvrir ces magnifiques paysages !



















et la carte !



VTT des pansards

 

Voici encore une magnifique et exigeante randonnée VTT belge.
Alternant chemins , singles ,côtes bien raides et traversées de cours d'eau, ce parcours emprunte quelques passages que j'ai pu tester lors du trail des 3 vallées l'an dernier.



Un moment que j'ai beaucoup apprécié et qui m'incite fortement à me déplacer davantage dans ce coin du plat pays.
Évidemment, quelques soucis techniques sont venus contrariés ma fougue coutumière . De la plus classique (crevaison) à la plus embêtante (perte de la goupille qui maintient les plaquettes de frein ...).
Mais bon, je commence à m'améliorer en mécanique cycliste !



voici donc pratiquement 60 kms pour 1200 D+ !







mardi 10 mai 2016

Raid des 5 villages, longue distance


 Me voilà à nouveau en quête d'aventure ! j'ai déjà  pu tester la course sous toutes ses formes (bitume, trail, obstacle , organisation ...), j'ai pu essayer les randos vtt, les cyclos, les triathlons, les duathlons, les aquathlons mais jamais, oh grand jamais , je n'avais eu l'occasion de participer à un raid.

C'est désormais chose faite.

Il faut savoir que pour ce genre d'épreuve , il faut monter une équipe et donc bien choisir son camarade d'épopée. Le choix fut dur, car restreint. Trop de saloperies énumérées sur mon blog m'ont créé quelques inimitiés (j'ai pourtant rien contre les hommes qui apprécient les personnes âgées). De fait, au final , mon choix a été simple puisqu'il ne restait qu'une personne disponible : JF.



A l'origine , nous devions nous aligner sur le swimrun du barrage de l'eau d'heure. Cependant, la chaleur excessive de l'eau vive belge (11°c) nous a fait craindre un coup de chaud. Dommage et paraîtrait il que l'an dernier c'était encore plus chaud (13 °c). Étouffant ! limite sauna.

Du coup nous voilà en plein cœur de la Belgique pour vivre une nouvelle expérience.
Si j'étais parti à la pêche aux crocodiles, je serai parti avec Crocodile dundee.
Si j'étais parti à l'assaut d'une montagne, je serai parti avec Maurice Herzog (quand il était vivant , maintenant il grimpe moins bien ...)
Si j'étais parti à la pêche aux cougars , je serai parti avec Charly.
Mais si je devais participer à un raid , j'aurai choisi JF.

Le gars sûr, sympa, toujours relax. Évidemment, toutes les informations qui vont suivre seront réfutées, voire tournées en dérision mais vous me connaissez maintenant je n'exagère jamais , la vérité et seulement la vérité, tel est mon crédo !



L'adage dit qu'au pays des aveugles , les borgnes sont rois. Il faut savoir qu'au pays des madres, c'est JF le roi. Vu l'état mental de cette troupe (aperçu lors du night trail), je n'ose imaginer l'état psychologique du gars qu'ils ont nommé à leur tête. Le mec doit frôler la psychopathie ou un truc dans le genre.
Et c'est pour ça que je l'ai choisi : la peur est le plus grand des moteurs. Avec un ce type au cul, j'ai jamais couru aussi vite, ni pédalé aussi longtemps !

Je me suis pourtant rendu compte que mon diagnostique initial était erroné. Point de psychopatie, le JF est sympa, toujours à demander des nouvelles, à s’intéresser aux autres ... j'ai donc changé de point de vue et j'ai opté pour une sociopathie. Trop gentil pour être honnête. c'est louche.

Mais le JF a une autre grande qualité : il est vicieux. Oui, on dirait pas comme ça , mais c'est une qualité.
voici quelques exemples :



- Un duo un peu dangereux au classement : on lui fout un bidon de 5 l de flotte dans le sac (même si les gars sont du même club que nous !). Seul hic, le duo en question composé de François et Damien ne boit que rarement de l'eau ...et c'est là que l'idée est géniale. Avec de la bière , ils auraient été gênés pendant 30 minutes, le temps de se siffler le fût mais avec de l'eau , pim ! , emmerdés jusqu'au bout !



- Le run and bike en raid ne se déroule pas de la même façon qu'un run and bike traditionnel ou le duo doit toujours rester côte à côte. En habitué, JF m'a briefé à l'avance :"tu pars à vélo , tu prends 200 m d'avance , tu déposes le vélo et tu te barres à fond !" 5 kms plus loin à 3'20 au kms son teint blafard m'a fait comprendre qu'il regrettait déjà son briefing ! "c'est trop rapide pour moi " qu'il dit . Merde JF , il reste 55 kms !
Je ne suis pas tombé des nues ,j'avais déjà relevé des indices d'une surchauffe prématurée : là ou au début il cherchait un poteau, une barrière pour poser tendrement le vtt, à la fin il le balançait dans les champs !



- Mais son vice nous aura surtout servi dans la localisation des balises. Les flics ont des profilers pénétrant la tête des assassins, les orienteurs ont des JF décryptant la façon de penser des organisateurs. A chaque arrêt la même question : "si j'étais à leur place , ou aurais je mis cette foutue balise ?" Les réponses étaient surprenantes et m'ont fait découvrir de nombreux endroits !
Car si JF était la tête de notre binôme , moi j'étais les jambes. Le larbin de Monsieur, qui devait aller poinçonner la petite carte :
- Il m'a envoyé fouiller une mare, l'eau profonde de 30 cms m'arrivait au menton.
- Il m'a fait escalader plusieurs arbres et pas des frênes ou des chênes, non , non , du séquoia géant .
- il m'a demandé de forer un tas de fumier d’où s'échappait un doux fumet.
-Il m'a ordonné de fouiller un champ d'orties à mains nues sous prétexte que les gants du vélo altéraient la perception sensorielle et que je n'allais pas ressentir les vibrations de la balise.

Bref , des idées cons , visiblement bien loin de celles des organisateurs qui se contentaient d'accrocher les précieuses balises à des arbres ! Il s'est cependant bien marré ...

Le problème , c'est qu'avec ces mésaventures, j'étais physiquement au plus mal, les mains brûlantes d'eczema, les vêtements trempés et puants et commotionné par une paire de chutes .
Mais cela ne lui a pas suffit ! il avait visiblement reçu des doléances bien précises .

Alors , après mon physique , il s'en est pris à ma stabilité psychologique !
"Tourne à gauche , à droite ", jusqu'à là je pouvais suivre.
"attention , enchaînement gauche, droite, gauche, gauche" là déjà je commençais à trembler
puis il s'est fait plus précis , "attention virage obtus à gauche enchaîné avec un aigu à droite" . On m'avait pas dit qu'il fallait que je prenne un manuel de géométrie !
enfin, il m'a achevé sur "rotation gauche  à 11h, virage à 95°c droite". J'avais mes bras tendus devant moi, je cherchais le 12 h , j'étais en panique totale, j'avais même oublié mon rapporteur à la maison ! mais je suis enseignant en maternelle moi ! je connais pas les heures , les angles et le vocabulaire qui va avec ...
j'étais déboussolé .



Contrairement à lui d'ailleurs.
"On va vers où maintenant JF ?" . Le bonhomme m'a regardé avec son air le plus sérieux et m'a rétorqué : "j'ai la flemme de sortir la boussole du sac" puis a regardé le ciel, le soleil et m'a dit en tendant son doigt vers l'ouest "c'est par là". De l'orienteur de compétition vous ai je dit ! ou un grand truand ... à vous de juger .

Entre une chose et l'autre, notre périple nous a amené à la partie course à pied. Ne voulant pas se faire chahuter comme durant le run and bike , notre ami s'est tout de suite plaint de crampes à la cuisse . Ben voyons ! Fini les 3'20 au km et bienvenue à la contemplation du paysage ! on a même réussi à ne pas écraser d'escargots dans la zone boisée .

Avec tout ça , l'aventure touchait à sa fin.

A ma grande surprise , nous avons gagné . L'imposteur était peut être plus doué que ce que j'imaginais . Nous avons même mis 35 minutes de moins que les seconds . Ce devait être une course cotorep ou truc dans ce genre ce n'est pas possible sinon.

La seconde équipe madres (François et Damien) a disparu des radars . En analysant leur trace gps , nous nous sommes rendus compte qu'ils s'étaient arrêtés à chaque estaminet pour se ravitailler .
La troisième équipe madres (Laurence et Leslie) s'est perdue à la balise 10 ou 24, plus de nouvelles depuis. Tragique disparition dans le triangle des Bermudes belge.



Coté course :
Le raid était constitué de 5 kms de run and bike / 45 kms de VTT avec 24 balises à trouver / 9 kms de course à pied / 15 kms de vtt avec 4 balises.
Les départs étaient échelonnés : chaque minute une équipe débutait.
Nous sommes partis 15ème pour nous retrouver en tête rapidement.
Nous n'avons pas traîné mais la principale différence s'est faite sur l'orientation. JF a fait les bons choix, a su lire la carte pour nous faire passer par des portions parfois plus longues mais plus carrossables et donc au final plus rapides. Sa connaissance , en tant qu'ex futur organisateur du raid Sunny hill nous a permis de trouver quelques balises bien vicieuses.
Le temps en plus était au rendez vous . Un moment très agréable et une expérience que je souhaiterais renouvelée rapidement .

résultats ... ICI !