Quoi , des infidélités à ta paire de baskets ? Mais te rends tu compte !
En ce lundi , oui, je me rends compte ... le dos massacré, un pied en compote, un cul défoncé. L'infidélité ne me sied guère . Il faut dire que mon partenaire ne m'a pas épargné, mais à quoi m'attendre d'autre après tant de journée à le délaisser, à le laisser prendre la poussière. Il s'est donc vengé . Pas de manière brutale mais avec perfidie, en me laissant penser que la seule chose à faire était d'enchaîner les tours de pédales et d'appuyer de temps en temps sur les freins ...
Mais , force est de constater que le vtt , c'est plus que ça. De l'extérieur, comme de nombreux sports, tout à l'air simple. Mais lorsque ses fesses sont posées sur la douloureuse selle , la chanson est différente. Les changements de braquets, les trajectoires, les positions ... demandent de l'entraînement et une habitude que je n'ai pas encore.
Heureusement pour moi, même si je ne dispose pas encore de toutes ces facultés inhérentes à ce sport , j'ai autre chose , de bien pratique et de transversal : l'endurance. Alors certes, rouler et courir sont deux actions bien différentes, les chaînes musculaires ne sont pas identiques, mais être capable de s'activer des heures et des heures , de serrer les dents lorsque les jambes ne répondent plus, tout ça, la course à pied me l'a offert.
Alors que le docteur me pronostiquait une périostite et un temps de repos indéterminé, les possibilités qui s'offraient à moi furent simples : soit je devais privilégier un repos total, soit basculer sur un sport porté moins traumatisant . Le choix fut vite fait. Pendant les vacances, avec du temps libre à revendre, j'ai opté pour le vélo sous toutes ses formes. Maintenant que la rentrée est arrivée, les plages de glandouille ayant sensiblement diminuées, je me suis orienté vers la natation .
Afin de me motiver , j'ai épluché les calendriers de rando vtt afin de pouvoir trouver un objectif ambitieux sans être suicidaire ... Vu que je ne pense pas avoir un jour dépassé 60 bornes à vélo, je me suis fixé la limite des 100 kms VTT comme but réalisable. Voilà comment, en ce dimanche 7 septembre 2014, je me retrouve à 8 heures du mat sous l'arche de départ de cette émeraude .
le dépassement de soi est un des objectifs de la journée , la découverte de nouveaux sentiers en est un autre tout aussi important. J'espère pouvoir trouver quelques liaisons sympathiques à réutiliser lors de mes sorties course à pieds et sur ce point , je vais être servi.
Nous démarrons donc du relais eco vélo de Ferrières la grande au tout début de la voie verte que nous allons emprunter sur 2 petits kms avant de s'engouffrer sur des singles dans le bois qui entoure Ferrieres la petite. Je reste derriere quelques cyclistes avant de m'éloigner doucement afin de continuer à mon rythme.
Nous partons ensuite vers Cerfontaine puis Ostergnies par des chemins que je connais parfaitement . Je note cependant une légère variante au parcours que j'ai l'habitude d'utiliser.
Arrive la première descente , bien casse gueule, couverte de boue, de pierres et d'ornières . J'adopte immédiatement la technique qui m'a permis à une époque de faire mon premier tour d'hélicoptère gratuit suite à une chute à ski ...et dont je résume les principales caractéristiques ici : on va tout droit et on voit en bas ce que ça donne. Quelques secondes à fond et quelques frayeurs plus tard, je suis entier .Trop facile le vélo, sport de chochotte .
Petit à petit, nous nous rapprochons de Watissart que nous allons sillonner dans tous les sens. J'ai toujours pensé que le lieu ne présentait qu'un sentier principal intéressant mais trop court . La rando du jour me permettra de comprendre combien je me suis trompé et combien j'ai négligé ce coin là du Val de Sambre.
Premier ravito des cinq postés sur ces 100 bornes, je rempli le bidon mange quelques morceaux et repars rapidement en direction de la Belgique.
A cheval sur la frontière franco belge , le plaisir est au rendez vous. les bois de Solre et Bersillies offrent de beaux chemins boueux,vallonnés et joueurs . Je zigzague entre les flaques, saute d'une ornière à l'autre, dérape, glisse .Je me surprends à sourire . Pas la peine de se demander si je m'éclate ...Avec les kms,je gagne de la confiance. Le nouveau Absalon est arrivé, faites place ! d'autant que personne ne me rattrape alors que je double régulièrement du monde. C'est peut être une rando mais pour un mec comme moi qui voit des défis partout , or de question de faire ça tranquille !
Absalon est donc chaud . Il double, déborde , s'échappe, je suis un fou moi. Jusqu'au moment ou je pète un cale pied dans une ornière. Début des ennuis.
5 minutes après , un peu trop rapide, pas assez attentif , et surtout légèrement trop petit pour prendre appui sur le sol avec mes pieds (interdiction de se moquer ...), le Julien Absalon se transforme en Surya Bonaly. Superbe soleil dans une pente à fort pourcentage, roulade avant non maîtrisée pendant que le vélo fait un triple axel au dessus de ma tête et retombe gros plateau en avant sur mon dos transformé en piste d'atterrissage . Les juges sont debout prêts à dégainer le 10/10 en improvision. Moi , j'ai mal bordel ...
Je remonte en selle , la douleur se fait oublier, on verra ça à la maison ...
5 minutes après, dans un single aux abords d'un près, la végétation me cache un poteau de clôture écrasé à l'horizontale. Je descend ma pédale gauche, qui a perdu le cale pied plus tôt, et je m'arrête net la chaussure trouée par le poteau. Déséquilibré, je chute dans les ronces et les orties . Oh putain !à cette allure, je finirai pas entier ...
La démarche claudicante, le dos ravagé , le pied en sang et le cul criblé d'épines je remonte à nouveau en selle. En fait, le vélo, d'un coup, m'amuse moins. Je suis loin d'un Absalon et plus près d'un Père Fouras encore que , le sage ne doit pas avoir le cul qui pique ...
Le mauvais passage physique, heureusement, se termine ici et me permet d'apprécier la suite du circuit : Sivry , la transsylvestre ... Les chemins usités se nichent au cœur des bois. La conséquence principale est l'omniprésence de la boue. Tantôt collante, tantôt très liquide , mais toujours usante.
J'enchaîne une paire d'ascensions en marchant faute d'avoir trouvé l’adhérence nécessaire . La technique me manque clairement, le changement de braquet ne m'est pas naturel, la position pour grimper non plus. La fatigue rend les choix pas toujours judicieux. Je commence à me retourner régulièrement pour vérifier que mes freins ne touchent pas ma roue arrière tellement je commence à peiner . Le moindre morceau de route me fait jubiler car il me permet de maintenir une cadence plus élevée et de me rapprocher des 100 kms !
Les vitesses que j'amenais facilement ne peuvent plus être maintenues. Je suis assis sur ma selle, les bras crispés sur le guidon, la visage grimaçant , la tête baissée . Heureusement, dès que nous quittons le sud de l'avesnois, les forets disparaissent et les sentiers perdent de leur humidité rendant la progression plus aisée .
Aux abords de Dimechaux , une dernière difficulté ( que je réaliserai à pied ) marquera l'aboutissement du dénivelé à grimper.
Vivement l'arrivée ...nous terminons par quelques kms de voie verte ou je continue de forcer le plus possible . Mais faut avouer que j'en ai plein les chaussettes et que je n'avance plus très vite ... juste de quoi rester en mouvement !
J'arrive sous l'arche 5h52 min après l'avoir quitté et 102.5 kms au compteur. Personne n'est là pour féliciter , prendre le temps ou demander des impressions sur le parcours . Vraiment déçu de cette arrivée. certes c'est une rando, pas une course mais tout de même ... il y a quelque chose à revoir de ce côté.
C'est une des rares choses que j'ai a reproché à l'organisation tant la gentillesse des bénévoles, le fléchage parfait , les ravitos complets , le parcours génial furent à la hauteur. Incompréhensible qu'on ne fut que 24 à s'élancer sur ces 100 kms ...
De mon côté, la périostite ne me fait plus mal, le kiné m'a demandé de tester la course à pied mardi prochain pour une reprise en douceur. Avant cela, je ferai les 65 kms de la rando de Cousolre manière de clôturer en beauté cette parenthèse cycliste.
A bientôt donc pour de nouvelles aventures !
edit : tellement peu de monde pour accueillir les arrivées qu'on a même pas vu que j'étais arrivé ... chrono officiel pour moi : 7h59... temps réel 5h52 (pause comprise évidemment ). une petite différence de plus de deux heures !
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tu vas voir un vrai parcours vtt a cousolre , c'est top ! sur la région de chimay il i en a des superbes de rando ou chrono .
RépondreSupprimerCharly
je peux retester la course mardi. si la douleur n'a pas disparu j'irai tester la belgique !
Supprimermerci pour l'info
100 bornes en VTT j'ai testé aussi (la CAUSSENARDE à Millau). Suis pas fait pour ça non plus...
RépondreSupprimerau moins, ça permet de se maintenir en forme !
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