dimanche 22 mars 2015

écotrail de Paris 80 kms

La France , Paris, la Tour Eiffel. Transition facile qui fait rêver plus d'un touriste planétaire.
A force de regarder vers l'extérieur, on en oublie parfois ce qui peut être extraordinaire à côté de chez nous. A bientôt 33 ans , je suis déjà passé sous la dame de fer mais je ne m'y suis jamais attardé. J'ai pu traverser Paris des dizaines de fois, le regard braqué sur ce monument qui attire l’œil comme un phare en pleine tempête mais je ne l'ai jamais escaladé.
Au final, une montagne, un terril ou la Tour Eiffel, le plaisir est dans l'effort et dans la réjouissance du panorama qui va s'offrir à nous.
Voilà l'unique raison pour laquelle j'ai fait ce déplacement dans la capitale : 295 marches illuminées. Moment furtif noyé au milieu d'un parcours de 80 kms. Bref mais intense.



Outre cette ascension il faut cependant reconnaître à cet écotrail d'autres qualités. Ce n'est certes pas la montagne ni un trail urbain, mais le parcours offre plusieurs moments sympas lors de la traversée des différentes forêts. Par moment,perdus au milieu des bois, nous oublions notre localisation . Dans d'autres, le klaxon des véhicules roulant tambour battant sous les passerelles que nous empruntons ne peut nous faire nier l'évidence : nous sommes en région parisienne.



Le coureur à la recherche de monotraces fuira l'épreuve étant donné que celle ci ne se déroule pratiquement  que sur chemins larges et roulants. L'orga annonce 90 % de chemins et 10 % de bitume. Dans les faits, c'est peut être exact mais c'est fameux chemins n'ont rien à envier au bitume tant il permettent de conserver une foulée aérienne. Il est vrai aussi que cette édition particulièrement sèche favorisera ce constat.



j'ai décidé de m'inscrire il y a seulement 15 jours. La raison en est simple : je considère le tarif d'inscription comme prohibitif. Dès qu'on dépasse l'euro au km, je fais demi tour et je me promets de ne jamais y mettre les pieds. Or comme dans de nombreuses courses, les blessés revendent leur dossard et d'autres profitent de l'aubaine pour participer à moindre frais. C'est pas bien, mais c'est comme ça et je suis prêt pendant 80 kms à m'appeler Bruno, V1, taille de t shirt XL (je mesure 1m65 pour 58 kgs ...). Mine de rien, c'est dur de se faire appeler autrement que par son prénom pendant 7h30.  Au début de l'épreuve, chaque fois qu'on me disait "Allez Bruno !", je me retournais pour chercher à qui on parlait ...



Depuis le début de l'année, mon entraînement associe 3 séances de course, 2 (2*1h) de home trainer et 2 (2*3kms) de natation par semaine. Je m'efforce de maintenir une sortie de plus de 30 bornes le weekend, j'évite d'aligner les kms comme j'ai pu le faire par le passé et je n'hésite pas à varier les sports à la moindre petite alerte physique. Le fait de peu courir, m'éloigne de la blessure et ne change pas grand chose au niveau des performances.  les courses réalisées depuis la mise en place de cet entraînement montrent que si j'ai bien perdu en intensité, j'ai beaucoup gagné en endurance. Je finis les épreuves en trombe, rattrapant de nombreux concurrents et jouissant d'une impression de maîtrise complète des différents paramètres de course.



Ainsi, sur la route des 240 kms de l'intégrale de Riquet en juillet, j'ai pu établir un calendrier dans lequel cet écotrail sera la première étape qui me permettra de tester ma forme. La seconde arrivera plus tard , en mai avec les 100 kms de Steenwerck.
J'ai de sérieux doutes quant à ma faculté du moment à tenir un rythme sympa sur 80 kms avec si peu de séance de course dans les jambes, mais à un moment, il faut bien regarder les choses en face et se planter , si tel doit être le cas, aujourd'hui, plutôt que le jour J.



A Saint Quentin en Yvelines, sur la ligne de départ, je n'ai qu'un objectif : profiter et finir tranquillement sans souffrir . Les 2000 concurrents sont lâchés sur un champ de patates, gare aux chevilles, mais vu le nombre de participants, ça bouchonne déjà un peu.
Les grands solitaires comme moi regretteront la tranquillité et la quiétude qui nous gagnent lors de ces longues heures ou ne voyons personne. Ici, du début à la fin de la course, j'aurai toujours quelqu'un en visuel , un lièvre à aller chercher et une place supplémentaire à gagner.



Durant cette première partie , jusqu'au ravito de Buc (kms 25), pas une côte de ne se profile. Le parcours est chiant, bondé et je ressens déjà une certaine lassitude mentale propre au début d'épreuve au long cours. Je suis partie lentement , je me traîne au fin fond du classement mais je sais aussi que je me féliciterai plus tard pour cette temporisation.  Nous trottinons sur une passerelle qui tangue sous nos foulées, croisons le vélodrome de Saint Quentin, doublons les joelettes . Le bagnard harangue les foules, les kikoureurs discutent encore ...



Les kms avancent et je commence à grappiller des places sans hausser mon rythme. Je traverse le ravito de Buc sans m'arrêter (457 ème) et attaque enfin les choses sérieuses. Les premières difficultés pointent leur pente. Durant 30 kms, nous allons faire du toboggan : on monte de larges  portions aux pourcentages rarement assassins et on relance derrière sur du plat ou de la descente. Les parties empruntées restent sur des chemins larges facilitant la progression. Je cours pratiquement constamment mais le petit matelas de 14 minutes d'avance que je m'étais forgé sur les 6'00/km s'étiole lentement.



Il y a des épreuves ou lorsqu'on arrive à un carrefour, on est sûr que l'organisateur nous fera passer par la pire des options. Ici, c'est souvent l'inverse. Cela donne vraiment l'impression que l'on monte une côte puis qu'on nous offre un répit de quelques minutes avant d'en présenter une autre. Cet enchaînement rend l'avancée plutôt simple. Je double encore du monde et je passe de la 457 ème place à la 192 ème au second ravito. Depuis Buc, le parcours a changé, tant par le profil plus accidenté que par l'environnement. Nous ne quittons plus les forêts,  encouragés par les nombreuses pancartes kikourou. Cela motive et fait sourire "tonton est là " !

je boucle finalement la portion la plus difficile à la 142 ème place. Toujours en forme, peu entamé et avec une avance moins confortable de 4 minutes sur les 10 km/h de moyenne.

 

La suite consistera à une transition entre la forêt et la ville. Plus on avance, plus le nombre d'arbres décline et plus la ville reprendra sa domination. Les dernières petites côtes me permettront de gagner encore des places (101 ème) . Je sens que tout va bien et je décide d'accélérer sentant que j'allais pouvoir tenir jusqu'au bout. Depuis le 63 ème km je suis passé à 13km/h et la venue des quais confirmera cette accélération. Je double encore , pas forcement très déçu de ce final réputé chiant.
Il est vrai que nous courons à côté des voitures, que certains carrefours ne sont pas protégés et qu'il fallait attendre le feu vert pour passer. Mais , pour un provincial, ça ressemble un peu au zoo ! ouah ! des grandes tours, ouah , plein de voitures ! ouah des péniches habitées par des gens ! ouah, des lumières partout !



La forme étant là, il ne me tarde pas particulièrement d’arriver. Pourtant, la silhouette de la Tour Eiffel se rapproche inexorablement . Mes foulées encore aériennes m'amènent vite sous le monument entre deux rangées de barrières qui me protègent des acclamations des spectateurs (rien que ça ...). Je ralentis, le temps de me faire succinctement fouiller par un vigile, admire ce chef d’œuvre illuminé et attaque cette mythique ascension. 79 kms pour ça. Je ferai pratiquement les 295 marches en trottinant, savourant ces quelques secondes de pur bonheur.



Le premier étage se dessine , l'aire d'arrivée encore déserte me permet de circuler librement et de récupérer ma médaille et mon t shirt dont j'ai réussi à changer la taille pour un S !
Reste à descendre par l'ascenseur en échangeant avec les autres finishers et se changer pour ne pas repartir de mon périple parisien avec un rhume !

 

Dimanche, retour à la maison et depuis lundi reprise de l'entraînement tous les jours sans douleurs dans les jambes  .Mais pas de course à pied, essentiellement de la natation et du vélo. Comme quoi, avec l'expérience, on en apprend des choses !

Côté organisation :
- j'ai suffisamment décrit le parcours. L'ascension de la dame de fer vaut à elle seule le déplacement. Le reste du tracé présente quelques belles surprises (panoramas parisiens magnifiques , observatoire ...) mais n'est pas transcendant.
- les ravitos sont bien fournis , sans verres
- problème à certains carrefours ou nous n'étions pas prioritaires
- inscription ultra chère pour 80 kms, une médaille et un t shirt. Guettez les bonnes affaires et les blessés !
- point de départ bien indiqué , parkings nombreux
- bénévoles sympas et nombreux
- société Maindru pour les photos toujours réussies (mais payantes ).



Voilà donc la première échéance terminée. Les conclusions sont très satisfaisantes et laisse présager de belles choses pour la suite de la saison. Je finis frais , sans douleurs, ni courbatures et je viserai moins de 9 heures à Steenwerck dans quelques semaines.



résultats ... ICI !


16 commentaires:

  1. T'as plus que bien géré l'affaire Bruno !! 80km à ce rythme, je fais une fringale rien que d'y penser !!!

    Bien aimé comme toi la fin sur les quais dans les lumières de la ville et la haie d'honneur qui conduit direct aux escaliers. C'est qd même classe.
    Le départ et la forêt monotone entre les ravitos 1 et 2, bof bof mais savoir y être patient.

    Ca promet un très bon Steenwerck tout ça.
    Ben L

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  2. T'as pas suivi Charly ^^ David a couru sous le nom du type à qui il a racheté le dossard. Le Bruno en question a dû faire la perf de sa vie d'ailleurs ^^
    Ben

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    1. on sent la pédagogie derrière tes paroles ! dur de faire rentrer quelque chose dans la caboche de cet homme !

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  3. ah ouai j'ai pas tilté ! hihihi

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  4. Beau résultat pour une épreuve qui ne m'attire pas du tout. Par contre je retiens ton expérience sur l'entrainement "sans courir", ça va pouvoir m'aider pour mes soucis de blessures et mon "age"...
    BRAVO !

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  5. bien joué, David !
    la prochaine fois, manifeste-toi auprès de Tonton, ça te fera une(des) photos gratos :-)
    bien amicalement,
    Tonton Trailer

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  6. Bien joué David alias Bruno, la forme se maintient très bien à ce que je vois et tes récits sont tjrs aussi sympas !

    Complètement d'accord avec toi pour le prix prohibitif.


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  7. Bravo à toi, David ou Bruno ;) pour cette superbe performance

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  8. Bravo à toi, David ou Bruno ;) pour cette superbe performance

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