lundi 10 décembre 2012

l'origole


Dans une vie sportive, il y a des résultats qui marquent, qui veulent vraiment dire quelque chose. Passer la barre symbolique des 3 heures au marathon en fait partie , finir quatrième à l'origole encore plus ...
Je ne sais pas par où commencer. L'année 2012 fut idéale , pas de blessures sérieuses et enfin un entraînement régulier sans douleurs. Quelques podiums, quatre victoires devant des pelotons aussi fournis que des feuillus en automne ...et surtout , un entraînement repensé, moins quantitatif  mais plus qualitatif.
Les progrès furent immédiats, il n'y a pas à dire, les fractionnés ça fait vraiment progresser ...


 

2h59 au marathon en avril, 3h30 au 50 kms en novembre, une ultime épreuve boueuse à Lille et voilà la fin annoncée de la préparation. La forme est là, indéniablement, je la ressens lors de la majorité de mes sorties et c'est en confiance que je rejoins Le Perray en ce samedi après midi. L'objectif immuable de l'origole, c'est d'abord de la terminer ! Si je peux améliorer mes références passées je ne me gênerai bien évidemment pas.


 

22H30, un léger brouillard givrant voile le paysage, il fait frais mais la pluie comme le vent ne seront pas de la partie. Tant mieux. Le short restera de rigueur . Le briefing traditionnel nous présente les nouveautés : un parcours rallongé de quelques kms, les deux premières boucles parcourues à l'envers et une confirmation d'une organisation qui restera en place chaque 2 ans afin de laisser souffler les membres face à une telle lourdeur administrative.
L'ambiance est tendue, quelques blagues tentent de détendre l'atmosphère, mais rien y fait . Un chien aboie au sein du peloton, même lui hésite à partir !


 

23 heures, c'est parti pour plusieurs heures de douleurs et de plaisir. Pour ceux qui connaissent un brin le circuit, nous allons commencer et finir la B1 (dites boucle rouge )


 

 par la longue zone dégagée en bord de champs puis de voies rapides . L'absence de vent facilite fortement la progression d'autant que les 10 premiers kms sont extrêmement roulants. La vitesse de course atteint les 12kms/h , pas mal pour l'origole !
Cependant, même en étant parti plus vite que lors des éditions précédentes, la tête de course a eu la même idée que moi amenée par un Vimenay motivé pour accrocher l'épreuve à son palmarès déjà bien fourni. Mais l'origole ne s'offre pas aussi facilement au premier venu ! il faut l'amadouer, la dompter et le yéti belge (j'ai  nommé bien évidemment Wouter Hamelink) d'abord second prendra les commandes de la course un peu plus tard pour ne plus jamais les lâcher.


 

De mon côté, la progression est plutôt aisée, je profite de la qualité lumineuse des frontales concurrentes pour m'aiguiller et libérer mon attention de la charge de la navigation. Je me concentre sur les foulées de mes prédecesseurs, les doublant lorsque cela devient possible et remontant petit à petit la masse des coureurs.
Notre tranquille ballade prend fin  avec les premières séances de toboggan. De multiples allers retours pleine pente trop artificiels pour certains , marrants pour d'autres mais fatigant pour tous. Dès ces premiers mètres de D+, je sens que mes jambes sont faciles, je monte à mon rythme sans forcer et je rattrape toujours du monde. je reconnais difficilement le parcours , un tronc pourrissant par ci, une descente sableuse par là me rappellent vaguement quelques souvenirs mais il est incroyable comme un simple changement de sens peut changer la perception que l'on se fait d'un terrain.


 

Quelques  hectomètres de bitume , de répit ou les kms s'égrènent avec beaucoup plus d’entrain et nous replongeons dans la ténébreuse forêt pour aborder  l'ultime section de la première boucle. Je continue à doubler des coureurs au corps fatigué par les multiples ascensions que nous venons de subir. Je vais toujours bien, conscient que les choses sérieuses commenceront bien plus tard. Gardes en , gardes en ... mantra que je me répète inlassablement lors des périodes d'euphorie, la route est encore longue.

Je ne le sais pas encore , mais en rentrant au sein du gymnase en 3h04min47s j'occupe la 16ème place. Je pensais honnêtement être mieux placé. Depuis quelques minutes, je réfléchis aux procédures à mettre en place dés l'arrivée au ravito et c'est sur pilote automatique que j'effectue ces rituels rassurants : refaire les lacets, remplir la poche à eau, manger autre chose que du gel, sourire ...et repartir dans l'obscurité glacée. Ne surtout pas s'attarder, le danger n'est pas tapi dans la forêt, mais au milieu de ces locaux chauffés.

Je commence la seconde boucle au train , persuadé que mes souvenirs d'un parcours plat, hyper roulant seront conformes à la réalité du terrain.


 

Côté dénivelé, je ne me suis pas trompé, les ascensions sont ponctuelles mais laissent cependant des traces par accumulation . Elles restent cependant anecdotiques face à l'omniprésence de la boue. Collante, traîtresse et froide. On est loin du super roulant ...

Mais il faut avouer que les kms passent vite et que la moyenne reste supérieure aux autres boucles. Je prends toujours garde à mon alimentation et à mon hydratation . Mais de ce côté là, pas de souci, une petite pause technique confirme que mon corps répond présent et qu'il n'a pas encore épuisé toutes ses ressources.
Tant mieux, j'ai encore besoin de lui. Notamment pour traverser d'innombrables petits cours d'eau glacé,dont le seul avantage est de nous nettoyer les chaussures . Mes lacets sont durs et gelés, ils ont du mal à rester noués et je dois régulièrement m'arrêter pour les refaire.




Durant cette boucle, je suis surpris de croiser des concurrents parcourant le circuit à l'envers, pas beaucoup, 5 ou 6 mais pendant quelques instants je me suis posé des questions. Heureusement de façon assez égoïste, j'apprends de la bouche du premier bénévole rencontré que l'erreur n'est pas de mon fait. J'oublie les hésitations et j'avance encore et toujours, je double encore et toujours et personne ne s'accroche. Je sens que je suis dans un bon jour ou tout du moins , je l'espère.


 

Je rentre en 5ème position dans le gymnase, en  5h22min37s avec quelques secondes d'avance sur le 6ème. Pilote automatique enclenché, je rajoute du salé à mon alimentation mais du light :du saucisson ! Puis je ressors regonflé à bloc pour cette ultime tour de piste que je sais ...délicat .


 

Tout commence pourtant en douceur, quelques kms en ville, sur bitume nous permettent de nous lancer agréablement. Nous, car je me suis extirpé de la salle avec un compagnon d'infortune nommé Ludovic. Je prends d'abord le large avant de me faire rattraper et déposer. Mon allure n'ayant pas diminué, je ne m'inquiète guère, j'en profite pour placer une seconde pause technique puis je repars toujours aussi motivé et relâché.




Aujourd'hui, je sens que peu de choses peuvent enrayer la machine. Tout tourne en ma faveur, des petits détails qui me font penser que je peux aller chercher mieux que cette 6ème place dont je viens d'hériter. Et cela ne loupe pas, dès l'entame du D+ de cette boucle, je sens que je reviens sur mon compagnon et que je le suis facilement. Nous discutons quelques minutes, le parcours défile un peu plus vite que notre moyenne ponctuelle d'escargot.

Finalement, j'arrive à m'échapper et je me retrouve à nouveau seul. J'adore ces moments, personne aux alentours, peu de bruits sauf ceux de la nature et de ma foulée et  tout le temps du monde pour penser.
L'esprit ressent les douleurs mais passe outre, l'enchaînement infini de grosses côtes est épuisant. Celles ci nous font passer par des endroits impossible, enjamber des pierres ou des troncs .Les cuisses sont dures, gorgées de sang et les descentes qui suivent ne permettent guère le relâchement .


 

Mais il faut recommencer, encore une fois , en espérant que la suivante sera la dernière, mais la quille ne se présente jamais. Les kms ne défilent plus depuis un bon moment et seules les relances au sommet de chaque difficultés rajoutent quelques mètres au GPS.




Une horreur infinie . Voilà ce qui me reste en tête de cette boucle. Des minutes à ramper, à glisser, les mains sur les cuisses ou à quatre pattes et toujours se redresser pour mieux repartir. Et les efforts payent, je l'ai dit , aujourd'hui , je vole ... et je double le quatrième qui devait être Vimeney avant son abandon.

Malheureusement, cet enchaînement de côtes va avoir des conséquences sur mon stock d'eau. A chaque fin d’ascension, je bois . Cela me fait du bien mais à l'allure ou je progresse, je me retrouve pratiquement à court d'eau alors qu'il reste près de 10 bornes à parcourir. Je vais devoir me rationner et sévèrement. Le doute s'installe rapidement, je peste contre moi même, je suis persuadé que je vais exploser alors qu'objectivement, mon corps fonctionne toujours bien.




Je range finalement tout ça dans un coin de ma tête et continue ,conscient que je ne pourrais de toute façon , rien y changer . Je commence à reconnaître des morceaux de circuits, je sens que la fin est proche et qu'on va finir par quelques kms de plat bien roulant. En haut d'une longue route bitumée, à la faveur d'un regard vers l'arrière je me rends compte que ma place est acquise. Personne en vue, je me relâche, profite des derniers instants, d'une course maitrisée . Un ultime passage en forêt et le gymnase pointe le bout de son nez. Encore 1.5 kms sur herbe tendre et belle route sans feuilles ni pierres, sans branches ni sable. Sur l'instant ... le paradis.

Je me retourne une dernière fois et je remarque une frontale très proche, lancée à bonne vitesse . Un de mes poursuivants fini en trombe. Le bonhomme va m'obliger à lutter jusqu'au bout, mais il me reste un peu de réserve et j'arrive à augmenter mon allure juste ce qu'il faut pour maintenir la distance. J'ai l'impression de sprinter, je n'en suis pas loin, j’atteins les 13 km/h survolté par l'idée de finir 4ème .

Et c'est ravi que je franchis une dernière fois les portes du gymnase en 9h27min54s.

Le troisième vient me féliciter, il est déjà lavé et changé,il finit 26 minutes avant moi à seulement une poignée de secondes du second venue de Bretagne. De son côté Wouter se repose, voilà pratiquement une heure qu'il est au chaud. quoique vu sa tenue de course (short et t-shirt manches courtes), je suis pas sûr qu'il est eu froid ...

Le cinquième arrive peu après et je suis content de reconnaître Ludovic. Les arrivées s'égrèneront ainsi jusqu'à midi .Les finishers seront 157 pour 400 inscrits et un peu moins de partants. L'édition fut difficile.Tous auront droits aux félicitations de la salle et des organisateurs .



Justement, l'organisation, parlons en. Je confirme déjà tout ce que j'ai pu écrire en 2010 : bénévoles courageux et souriants, tracé au top sans hésitations possible, parcours toujours aussi exigeant ... Bref de l'excellent boulot d'autant que sans eux, sans leurs efforts, nous ne pourrions jamais profiter des émotions que peut procurer l'exploit de finir cette épreuve .Merci encore à alternature.


 

De mon coté, deux jours après, les jambes ne me font plus mal, je reprends l'entraînement demain pour un dernier plaisir en 2012 dont je développerai le sujet ultérieurement. La fierté est toujours bien présente et j'ai du mal à retirer le bonnet orange au logo de l'origole ou la veste de finisher. La coupe chèrement acquise trône fièrement sur mon bureau et risque de s'éterniser quelques temps à mon plus grand bonheur. Bien entendu je reviendrai dans 2 ans pour tenter d'être une quatrième fois finisher. Mais ça ce sera une autre histoire ...




photo du parcours trois jours avant !

Voilà donc les résultats 2012 du grand trail :
première boucle ... ici
deuxième boucle ... ici
et final ... ici 

Toutes les photos sont issues de la page facebook de l'origole, elles montrent pour la plupart des parties de l'épreuve ... de jour ! merci donc aux photographes de l'origole et à bubulle !

En prime, quelques autres récits :
celui des coureurs de cotentrail
celui des maratouristes
celui de bruno poulard
et bien sur , ceux de kikourou

samedi 1 décembre 2012

L'origole : sous le signe de la bête

Soyons clair dès le début, le titre n'est pas de moi mais d'Olivier Harduin dans le magazine ultrafondu de février 2010. Mais il résume clairement ce que le gros du peloton peut penser de cette épreuve.
On lui octroie divers noms quoique la tueuse de finishers (à juste titre, le taux d'abandon oscille entre 70 et 46 % selon les années) semble le plus s'approcher de la réalité.

Pourtant , les chiffres suivants ne font pas peur : 75 kms , 1900 m de D+, pas de quoi affoler la meute de baroudeurs au départ régulier de cette course .Mais il ne faut pas s'arrêter à ceci car ils sont particulièrement trompeurs .
La bête veille , tapie au fond de la forêt et se jette sur le malheureux présentant le moindre signe de faiblesse. Elle ne doit pas se démener avec plus de férocité que ça, la boue omniprésente, l'enchaînement de raidillons,le froid, la nuit et  le passage répété dans la chaleur bienveillante du gymnase se chargent de fatiguer l'homme.

Seuls s'en sortent les plus tenaces. On s'aligne au départ de l'origole pour la terminer pas pour dire on verra bien sans quoi la fin est proche. Je me souviens de ma première participation en 2009 et de mes 20 derniers kms en marchant, épuisé au milieu des bois en pestant devant chaque arbre ... mais j'étais là pour finir et il était hors de question qu'il en soit autrement.
2010 fut plus simple, meilleure gestion de la course, substitution de boucles rendant la course plus simple, sol plus dur , moins boueux mais toujours près de 50 % d'abandons .

Alors, les années défilent mais le taux de finishers ne varie guère et même si l'expérience s'accumule , il ne faut pas la regarder de haut . Sinon ...
Je me déplace donc dans les Yvelines samedi prochain avec pour objectif premier de terminer une troisième fois, si le temps ou la place suivent tant mieux mais cela restera secondaire.

Pour conclure ce  message , je vais simplement recopier la fin de l'article cité plus haut :

"Ne sous estimez pas ce défi. Craignez de vous y rendre, mais une fois sur place ne doutez en aucune circonstance de vos capacités, et partez la rage au ventre et la flamme dans le regard. Vous aurez alors peut être la chance de gouter à ce moment magique, unique et inénarrable qu'est celui de revêtir la tunique si rare et précieuse de l'homme qui a vaincu l'origole."

La rage est là , la flamme aussi. Il y a plus qu'à.


3000 !

Petit post passager pour annoncer le passage symbolique de la barre des 3000 kms en 2012 !
C'est tout ! et c'est déjà 900 kms de mieux que l'année dernière ... et c'est pas encore fini !
a suivre .

dimanche 18 novembre 2012

Trail extreme lillois

En cette fin de saison  et pas trop loin de la maison quelques trails ont réussi à faire leur place dans le calendrier. Difficile donc de faire un choix mais je suis bien décidé à tous les tester un jour ou l'autre. Ainsi, en 2009 j'avais opté pour le sparnatrail en région champenoise, en 2010 pour l'uewersauer au Luxembourg , en 2011 , blessé j'avais du passer mon tour mais comme la forme est actuellement plutôt bonne et surtout comme le physique tient le choc, je me suis permis de réaliser cette année le doublé 50 kms du spiridon catalan et donc la course du jour : le trail extrême lillois.
Petit aparté , l'année prochaine, je me verrais bien sur l'Olne-Spa-Olne ... fin de l’aparté.



Au programme de la journée : 45 kms à parcourir en enchaînant 3 fois la même boucle de 15 kms.

Cette fameuse boucle nous fait découvrir le parc de la citadelle hors des sentiers battus en jouant avec le relief créé par les remparts. Tout commence plutôt facilement avec quelques kms sur chemin de hallage avant de s'enfoncer dans le parc à proprement parler ou se succèdent des raidillons très courts mais très raides, des descentes vertigineuses mais brèves et quelques parties planes, au milieu, pour relancer le rythme.

 

 Nous reprenons ensuite la berge avant de s'amuser dans les toboggans d'une espèce de pyramide herbeuse qui symbolisera la dernière difficulté du jour. Enfin, retour une troisième fois le long du canal en direction du gymnase d'arrivée ou un ultime jeu d’essuie-glace sur gazon nous mènera au seul ravitaillement de la course.
Voilà la mission du jour , mais l'ennemi n'est pas tapi dans le dénivelé du parcours.

 

 L'ennemi est vicieux, collant , omniprésent. Il n'est payé par aucune marque puisqu'il cherche sans arrêt à cacher celle de nos chaussures. Il attrape nos pieds , s'entête à ne pas les lâcher et lorsque c'est le cas, il nous offre une partie de lui même pour qu'on se rappelle toujours qu'il est là, quelque part mais surtout partout ! En bref,  y'a de la boue et pas qu'un peu.

Place à la course.
Après un sympathique briefing,

 

 le peloton d'une cinquantaine de coureurs s'élance.

 

 Comme il fallait s'y attendre, les relais (oui en plus du 45 , il y a les relais , le 75, le 30 , le 15, le 8 , le 3, le 1 avec départs séparés) partent vite et je me retrouve très vite second de l'individuel. Au bout de 3 kms , je double rapidement le premier qui souffle déjà excessivement fort et me retrouve seul en tête pour pénétrer dans les premières difficultés du parcours.

 

Les raidillons sont très glissants mais encore praticables tout le contraire des descentes qui sont déjà marquées par le passage des coureurs du 75 partis quelques heures avant nous.

 

Cependant, la boucle reste assez roulante, sympathique car je croise régulièrement mes poursuivants mais parfois difficile à cerner car les repères ne sont pas toujours  clairs. J'entends déjà les puristes clamer haut et fort que c'est du trail monsieur, il faut lever les yeux ! c'est vrai ... mais certains endroits auraient mérité un ou deux morceaux de rubalise en plus.



Après un passage au premier tour en 70 minutes à peu près , je me rends compte qu'un individuel se trouve devant moi et je ne sais absolument pas d’où il sort ! Je le rattrape assez vite dans la seconde boucle et il me demande si je sais ou est le ravito ?! Le collègue a 16 kms au compteur GPS , j'en ai 23 . Comme je suis un génie et que tout le monde le sait , je comprends vite qu'il s'est perdu.

 

Je cours quand cela est possible c'est à dire partout sauf dans les raidillons qui commencent à être vraiment impraticables. Les foulées se font moins aériennes mais il faut sans cesse relancer pour ne pas perdre l'avance si chèrement acquise . Je boucle ce second tour dans le même temps que le premier.



 Le plus dur reste à réaliser. Ces 15 derniers kms deviennent horribles , toutes les parties terreuses ne sont plus qu'un mélange de mélasse .Le passage du millier de coureurs a fait son œuvre sur le parcours. Tous les appuis sont fuyants,mêlé à la fatigue, l'accélération est impossible. les ischios grincent un peu et je me méfie à chaque fois que j'enjambe des branches pour ne pas attraper une crampe qui m'handicaperait (cf la barjo).



Le temps passant, les kms s'empilent et je continue à croiser des centaines de joggeurs non inscrits mais bien présents en ce dimanche matin pour s'aérer la tête en ce weekend nuageux et pluvieux. Je me fais aussi doubler sur la fin par les trois premiers du 15 kms dont l'allure véloce contraste avec la mienne plus rasante.

 

J'arrive finalement sous l'arche d'arrivée pratiquement en même temps que mon camarade Charly (dont voici le blog et qui termine à la quatrième position du 15) en 3h35min37s avec 26 minutes d'avance sur le second .

 

 Je suis content et fier de ma quatrième victoire de l'année (après le trail du petit train de la haute somme, le trail du passe montagne, les 50 kms du spiridon catalan ) même si je suis tout à fait conscient que c'est le faible nombre de participants qui me permet de réaliser cette belle perf. Fallait il encore la faire.

 

De même , félicitations à tous les finishers du 75 que j'ai pu doubler et encourager , bravo à tous.



La remise des prix me permettra de repartir avec un 3/4 craft, un débardeur asics et un grand panier de fruits. Je rencontrerai aussi furtivement Olivier Harduin, vainqueur du 75 et qui sera là sur l'ultra thonnérieux en mars. Je quitte donc Lille sous le soleil levant pour rejoindre mon avesnois et le bon macdo qui m'attend ce soir !



Côté orga :
Quiconque connaît le parc de la citadelle sait que les sentiers sont très très nombreux et offrent de multiples options. Ne connaissant pas le circuit, j'ai parfois eu des difficultés à me repérer même si souvent cela a été du à mon inattention. Cela permet aussi de souligner le sacré boulot de l'orga pas parfait mais pas mal du tout quand même (notamment dans la gestion des départs échelonnés).

 

Les bénévoles ont bien répondu présents, sympathiques et courageux sous la pluie. Merci à eux !
Enfin, longue vie au trail extrême lillois, dont le tracé reste surprenant, exigeant et ........ boueux mais ça , vous l'aurez compris !

 

Suite et fin du programme 2012 : les 75 kms de l'origole dans les Yvelines , quand on parle de boue ...
mais je ferai un article particulier un peu plus tard.

 

résultats généraux ....  ICI
résultats du 45 kms ... ICI



Et surtout, merci aux photographes de l'épreuve, omniprésents sous la pluie qui ont réalisé une multitude de photos. Toujours agréable comme souvenir quand on sera gros et vieux !

 

trace du parcours :

samedi 3 novembre 2012

50 kms du spiridon catalan

Après avoir achevé un été placé sous le signe des courtes distances, me voilà lancé dans la longue préparation pour les 100 miles breton qui pointeront le bout de leur nez en fin d'hiver.

Première échéance : les 50 kms du spiridon catalan.
Pour être honnête , ma volonté première était de m'aligner sur la distance phare du jour : les 100 kms. Malheureusement, mon temps de préparation étant limité (1 mois ) , cet objectif n'aurait pas été raisonnable et c'est donc sur 50 kms que je vais entamer ma préparation.

Depuis un mois, j'ai réintégré les sorties longues à ma semaine d'entraînement . Si les débuts furent difficiles, de par la distance que je n'avais plus parcouru depuis juin (34.5 kms), les progrès s'avérèrent rapides et j'ai même pu intégrer un marathon nature à bonne allure.
Voilà les conditions préalable à l'épreuve, place au contexte.


En cette journée nuageuse mais au combien douce, nous avions pour mission de réaliser 50 kms en 5 allers retours entre Saint Esteve et Baho. Concept sympathique, un peu inspiré des courses horaires, ce schéma de course entretient une certaine convivialité entre les participants et permet aussi de vivre la course en croisant de nombreuses fois tous les concurrents.
Le circuit est composé essentiellement de bitume. D'abord en ville (1.5 kms dans Saint Estève), il serpente ensuite entre les champs pendant 2.5 kms vallonnés


 

 pour aboutir à un ultime km à nouveau en ville (dans Baho) Nous faisons ensuite demi tour et réempruntons le même circuit à l'envers.
2 ravitaillements complets et généreux sont proposés à chaque extrémité du parcours.

Pour ce jour, j'ai fait le déplacement avec mon équipe qui comporte un seul membre mais au combien efficace : mon père. Son rôle aujourd'hui sera simple : installé sur sa machine, il devra assurer mon ravitaillement en liquide (que de l'eau) comme en solide (que des gels) tout au long du circuit.




Voilà pour le contexte … tout est en place pour réussir.

Le départ , commun aux deux distances , est donné à 8 heures. Les numéros de dossard permettent de repérer assez rapidement qui fait quelle épreuve et de remarquer que les affluences ne sont pas extraordinaires .



Après 30 mètres seul en tête et très lent, les premiers bolides accélèrent et prennent inexorablement de l'avance. Un petit voyage informatif du padre et le bilan est simple : sur les trois coureurs devant moi , 2 sont alignés sur le 50 et le premier tentera les 100.

 
En théorie , je souhaitais finir en moins de 4 heures et donc maintenir une allure de 4'48/km mais les circonstances du circuit ont un peu chamboulé ma stratégie de course. En effet, les kms indiqués étaient faux , pas réguliers, les parties en côtes faisaient perdre du temps celles en descente me permettaient d'en gagner …
Je décide donc de courir aux sensations.


 

Et les sensations du jour sont bonnes ! Je maintiens tranquillement une allure de 14km/h mais je perds constamment du temps sur mes prédécesseurs. L'avantage de l'aller retour est qu'il permet de juger à chaque extrémité si on grignote ou pas du temps sur la tête de course. Et lors des 2 premiers 10 kms les distances s'accentuent : l'espagnol en tête mène la danse sur un tempo de folie à plus de 15 km/h ! , le second faisait finalement partie d'un relais et le troisième continue à accroître son avance.

Les choses continuent donc ainsi pendant 20 kms et vont finir par s'inverser progressivement.
D'abord, c'est au tour d'un des relayeurs de craquer. Je le rattrape dès le 23 ème. Puis petit à petit je me rapproche du premier du 50 et le dépose au 28 ème en accélérant légèrement pour éviter qu'il ne s'accroche. A partir de ce moment, mon avance ne cessera d'augmenter d'autant que mon rythme ne faiblira pas avec un passage au marathon en 2H58. L'espagnol, leader de la course, craquera finalement emporté par son tempo suicidaire et je le dépasserai au 37 ème.

La suite se déroula ensuite comme dans un rêve. Une légère baisse d'allure, mais pas de douleurs, une hydratation et une alimentation au top fortement facilitées par mon père qui m'a évité de m'occuper de cet aspect là de la course…
A signaler aussi qu'en marathon, je suis fragile du ventre et attrape très vite froid (causant quelques désagréments...) à cause de l'eau qui coule des verres et trempe le teeshirt. Ici le problème ne s'est pas posé grâce aux bidons fermés du vélo.
Que du positif vous dis-je !

Je boucle ainsi l'épreuve en 3H30min41s à la première place avec 15 minutes d'avance sur le second pour une moyenne dont je me souviendrai longtemps ! Après deux contres performances consécutives à Marcq et à Raismes, je regoûte aux saveurs agréables d'une course réussie .Je repars ainsi de mon périple catalan avec un tee shirt floqué au nom de la course , un diplôme et une belle coupe .

 

Côté organisation plusieurs choses sont à signaler :
Point négatif : la mesure plus qu'approximative du parcours .
Par contre, les bénévoles se sont avérés tops, jamais avares d'encouragements, toujours avec le sourire ! Merci encore à eux et félicitations pour l'organisation.
De même , le parcours ne laisse jamais la place à une quelconque hésitation et le balisage est parfait. Comme les ravitos.
Le format en aller retour , comme j'ai pu l'indiquer précédemment est tout simplement génial. Génial au niveau ambiance, génial au niveau de la lecture de course et j'ai réellement passé un moment très agréable.
Et enfin, bravo à tous les participants du premier jusqu'au dernier qui ont du serrer les dents pour franchir cette ligne tant désirée.

Prochain objectif : ? je m'expliquerai plus tard ...
résultats du 50 et du 100 kms
merci au mari de la gagnante du 100 kms pour quelques photos (voici son récit ... en allemand !

jeudi 18 octobre 2012

Des news ...

Voilà quelques temps que je n'ai pas donné de nouvelles  . Pas de blessures , pas de courses ... seulement de l'entraînement pour assurer une transition optimale entre mon été rempli de courses courtes et mon automne ou le long sera privilégié. Pour l'instant , j'ai rétabli les sorties longues (2 fois 34.5kms) et je compte passer la barre symbolique du marathon ce weekend . (édit : objectif rempli : 3H23 pour un parcours trail plutôt roulant dont 2H30 à 13,5 km/h puis ... explosion !)

En tenant compte de ces nouvelles données, j'ai établi un nouveau calendrier que j'espère suivre pour cette fin de saison . Normalement , je serai sur les routes catalanes le 3 novembre pour les 50 kms du spiridon catalan.
j'enchaînerai ensuite sur l'édition unique des 75 kms du trail extrême lillois (le 18 novembre) et je finirai par les 75 kms de l'origole (8 decembre).

Voilà donc une fin de saison intéressante qui se profile et ou le maître mot sera ... plaisir !

... et préparation dans l'optique des 100 miles breton .

mercredi 3 octobre 2012

Secret dévoilé !

L'officialisation de mon inscription étant arrivée, je peux enfin annoncer que je serai sur les routes bretonnes le 2 mars 2013 pour un nouvel ultra : l'ultra thonnérieux aussi appelé le 100 miles breton.
epreuve de 160 kms et quelques ... se déroulant en partie sur sentiers côtiers , en partie sur routes secondaires. 2 ravitos solides (km 85 et arrivée) ; 4 ravitos liquides.
Si on rajoute à ses infos un D+ de 3600 m , une limite de 28 heures pour l'ensemble de la boucle , un départ à 6 heures du matin et une course limitée à 29 coureurs, on obtient une épreuve comme je les aime ! Peu de monde, des beaux paysages et une certaine difficulté encore accrue si on se tape des conditions climatiques peu favorables (chose probable début mars en Bretagne ...)

Toutes les infos  ......ICI !
Présentation des coureurs inscrits ............ ICI !

Autres infos à suivre ...