samedi 14 septembre 2013

l'écotrail de Bruxelles

Comme indiqué dans les posts précédents, l'objectif du jour n'était pas très ambitieux ... Utilisé en guise de  test final en vue du grand trail du nord dans 3 semaines, l'écotrail de Bruxelles devait me permettre de me rassurer niveau distance avant d'affronter La bête le 5 octobre.

 

Dans ma tête, j'aimerais maintenir une allure sympa pendant les 54 kms de la course tout en finissant frais en sentant que j'aurais pu continuer à courir. Malheureusement,  il en fut tout autre ...
La principale raison est simple : rassemblé au bois de la Cambre pour le départ, c'est un peloton de 80 unités qui se présente sur la ligne. Voyant aussi peu de monde, l'objectif du jour s'est sensiblement modifié et dans ma tête je suis passé d'une course test à une course avec podium largement envisageable.

Cette façon de percevoir l'épreuve m'a perdu. je suis parti en tête trop vite avec un compagnon trop rapide pour moi et une moyenne trop élevée. Au milieu du bois de la Cambre, tantôt descendant, tantôt montant j'ai eu beau lever le pied , laissé partir mon concurrent rien n'y fit .
Pourtant je me sentais bien ... pendant 2 heures . Le temps de parcourir 26,5 kms au milieu des champs, au travers de portions urbaines, je n'avais plus rien à offrir. J'étais vidé, je n'avançais plus et je ne pouvais plus rien avaler. Conséquences typiques d'un départ en surrégime.

L'envie de vomir accompagne mes (courtes) foulées. Je ne dépasse même plus les 10 km/h. Mais personne ne revient de l'arrière jusqu'au 37ème kms ou je me fais enfin doubler. Me voilà sur la dernière marche du podium, en sursis.

40ème km, dernier ravito. Rien ne passe de toute façon. Je ne suis même plus capable de courir un km en entier, je ne me fais plus du tout plaisir , je n'arrive pas à apprécier le bucolique des parcs traversés, j'en ai marre et ma position sur le podium modifie ma façon de courir. D'un côté j'en viens à espérer me faire doubler rapidement pour pouvoir terminer tranquillement , de l'autre, je me force à courir, à "forcer" (si on peut appeler ça comme ça ) pour avancer encore et toujours et préserver cette position.

Je vis un enfer rarement ressenti en course. Elle est belle l'expérience . En attendant, je me traîne . Vu que je n'arrive à rien avaler , mon corps ne trouve pas de second souffle et j'ai beau me répéter de faire le dos rond , d'attendre que ça passe, qu'en ultra il y a des hauts et des bas, rien n'y fait. Pourtant, les kms s'égrainent et je reste 3ème ...

Au 48ème , j'arrive à courir un km en entier sans marcher et à 10km/h ! je sens enfin que je me refais doucement  la cerise. Sensation confirmée lors des mètres qui suivront. Attention, je ne vole pas mais je maintiens une foulée lente mais régulière qui me transporte progressivement vers la ligne d'arrivée. J'étais au fond d'un gouffre , je commence à remonter.

Les jambes me font mal. Je jette des regards fréquents vers l'arrière mais personne ne se présente.

L'atomium se profile enfin , je vois le bout de la souffrance, sans exagération aucune.  Dernière ligne droite en faux plat montant et la ligne est enfin franchie après 4h41 d'effort pour une troisième place acquise face à peu de concurrence.

Petite interview, le temps de remercier bénévoles, organisation ...passage éclair au ravito ou mon estomac consent à ingérer un peu de banane et de jus de fruit et direction la voiture pour le trajet de retour vers la maison.

Dès le lendemain, je sens que j'ai les jambes cramées, témoignage de la gestion calamiteuse de l'épreuve. Tant d'entraînements, tant d'heures sur les sentiers pour souffrir autant ... la déception est grande .
Par contre, tout à fait conscient que l'endurance acquise n'a pas pu disparaître du jour au lendemain, l'expérience m'aura permis de répondre à une des questions essentielles que je me posais en vue du grand trail du nord : la vitesse de course initiale.

Lors de cet écotrail, le manque de fractionné m'a coûté cher. Dans 3 semaines, je ne réitérerai pas cette erreur et je partirai doucement sur les bases de 10 km/h quitte à laisser s'échapper la tête de course car souffrir sur 150 kms comme j'ai souffert à Bruxelles ne peut aboutir qu'à un abandon.

Sinon, côté positif, je repars de Belgique avec une belle coupe en bois , un sac new balance, une lampe petzl et  un abonnement au magazine zatopek .



Côté organisation : Les bénévoles nombreux, pas avares d'encouragements furent exemplaires sous la pluie. Le parcours bien fléché ou les hésitations furent rares nous fait oublier que nous courons au milieu d'une des capitales européennes. J'ai pu croiser des vaches et courir le long de champs de maïs !

Le tracé n'est pas dur, mais rarement plat composé de faux plats nécessitant des relances incessantes. Attention à ne pas être trop présomptueux et à prendre la course de haut. Nous n'avons pas ici le parcours d'un marathon hyper roulant.

Les ravitos furent complets même le dernier, censé n'offrir que de la boisson, proposait de la nourriture salé comme sucré . seul bémol, et il est totalement subjectif, le manque de banane .

L'idée de donner un ticket de tram pour atteindre le lieu de départ est une excellente chose et favorise les rencontres et le partage entre coureurs.
Les consignes , pratiques, ont fonctionné à merveille et tous les fléchages aux abords de l'atomium furent clairs.

En bref, une organisation bien sympa qui mériterait une fréquentation plus grande parce qu'il faut bien l'avouer, nous sommes loin des milliers de coureurs de l'écotrail de Paris.

Pour la suite, il me reste une sortie longue à réaliser le weekend prochain pour atteindre l'objectif des 10 marathons (au moins) en 10 semaines et je ralentirai enfin l'entraînement pour refaire du jus avant l'échéance finale.

résultats ... ici


video de la course : Ici



2 commentaires:

  1. Bravo David ! Malgré la souffrance, finir sur le podium, c'est fort :)

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