dimanche 13 avril 2014

marathon de Rotterdam


Plus le temps avance et plus je me rends compte qu'au delà de tel ou tel circuit, c'est la course à pied sous toutes ses formes que j'apprécie.

Il y a quelques années, face à mon incapacité à passer en deça des 3 h 00 sur marathon, j'ai juré qu'on ne m'y reprendrait plus, que la route , c'était terminé . Qu'il était totalement idiot de courir après la montre , de souffrir à l'entraînement en se bouffant des lignes droites à fond ou autre 30/30 qui font monter la gerbe au fond de la gorge . Ou est le plaisir dans tout ça ?

Lorsqu'on s'imagine, avec le sac sur le dos , libre et l'horizon dégagé à perte de vue, l'appareil photo dans la poche, profitant à chaque pas des merveilles que peut offrir notre environnement ... comment peut on un instant imaginer revenir à cette épreuve qu'est le marathon ?

Si on élimine la folie, quoique les dernières courses de 6 heures ne m'ont pas fait du bien ... que reste il ?
Simple. Lorsque je vois un terril, je ne pense qu'à l'escalader, lorsque je longe un canal, je me demande jusqu'où il pourrait m'amener . Toujours au delà, vers l'inconnu, attiré par la découverte, friand de nouvelles expériences .

Au final , dans mon cas, peut importe le revêtement tant que j'ai l'ivresse pédestre.

En pleine préparation intensive de l'armorbihan, je considère cette course comme une sortie longue à petite allure. L'objectif du jour est d'en prendre plein les yeux et accessoirement de suivre le ballon des 3 h 30 qui devrait me proposer une allure tranquille propice à une observation béate des curiosités locales.



L'arche de départ trône au milieu de l'avenue Coolsingel. Autour, une rangée d'arbres encadre ce ruban de bitume et cache les nombreux immeubles qui pointent leur flèche vers le ciel relativement dégagé. La température est idéale, un léger vent souffle .

Les minutes défilent et progressivement les 13500 coureurs inscrits viennent s'agglutiner à l'intérieur des nombreux sas mis en place. Certes, les Kipchoge, Koech ou autre Kipyego profitent d'une partie élite  qui leur est réservée, mais eux comme nous prenons le même départ. La gong n'a toujours pas retenti et j'ai déjà 50 mètres de retard , trop fort ses coureurs des hauts plateaux ...




Du haut de mon mètre 65, je ne vois pas grand chose, ni devant, ni derrière. J'entends le speaker, motiver l'ensemble du peloton et commencer à entonner le célèbre " you never walk alone",  hymne légendaire des reds de Liverpool. Je reste sceptique , nous sommes loin des musiques traditionnelles de départ et que vient faire, au milieu du fief du feyenoord ,  ce chant ?



Réponse ... (suspense ) ... j'en sais rien ! j’émets cependant deux hypothèses en imaginant que c'est pour honorer la mémoire des victimes du drame du Heysel  ...ou tout simplement pour l'image : c'est sûr qu'avec 13500 inscrits on va pas courir souvent tout seul !

Bref,  le peloton vibre, les gorges résonnent et le stress de départ s'évacue grâce à l'émission de ces brèves notes de musique. Le moment est magique !

Enfin, nous y sommes . Le départ est donné. Alors que les kényans s'élancent avec fougue, nous marchons. alors que les kényans bouclent leur premier km, nous marchons. Alors que je commence à me demander si un marathon ça se court , je commence enfin à trottiner !

 

 Il y a du monde partout, le rythme est faible, impossible de zigzaguer au milieu de cette forêt de jambes. Je prends mon mal en patience d'autant qu'observer les environs peut s'avérer dangereux et être à l'origine d'une chute. Donc , je me concentre ... garde ta trajectoire , garde ta trajectoire , regarde à gauche, regarde à droite, double, ralenti ... ultra concentré, les kms s’égrainent très rapidement.



Cependant, j'assiste assez vite à un moment hors du temps. Suspendu entre eau et ciel, le pont Erasme nous permet de vivre quelques minutes intenses. Long d'un peu moins d'un km au dessus de la nouvelle Meuse, ce passage restera longtemps dans ma mémoire. Encadré par deux gros bateaux projetant chacun 3 énormes jets d'eau, l'instant est impressionnant. Contrairement à mon allure ...



Je perds continuellement du temps sur les 3 h 30. Pas que je m'inquiète , je sais que je rattraperai le ballon à un moment mais je ne prends pratiquement pas de plaisir. L'attention est centrée encore et toujours sur les grappes de coureurs qui m'escortent. La route pourtant large à cet endroit parait étroite. Je suis obligé de prendre des risques , courir dans l'herbe , sur les trottoirs ... et m'extirper de cette masse .

Malheureusement, dès que je m'extrais d'un groupe , j'en intègre un autre et je répète à nouveau mes embardées sur les trottoirs . Sincèrement, ça m'a gonflé. Lors d'une pause pipi ... je décide finalement d'une nouvelle stratégie de course.

Puisque 3H30 semble brasser un sacré nombre de coureurs, je vais accélérer et aller chercher les 3H15 pour voir si le peloton est plus clair . Plus dur à faire qu'à dire .

Vers le km 12 je double enfin (!) le ballon des 3H30 et commence ma folle chevauchée ...
Les espaces se libèrent, l'ambiance est excellente et mes jambes répondent bien, préservées par ce début de course timide.

Je grapille des places par dizaine et vu que le paysage n'est pas particulièrement attrayant, je m'amuse à scruter les maillots de mes compagnons ponctuels : ici un débardeur letton, là un brésilien, ici un chinois, là un japonais ... un melting pot culturel incroyable.

 

L'objectif d'atteindre les 3h15 est rempli vers le km 25. Je me cale à l'avant de ce groupe pour assimiler l'accélération que je viens de porter. Mais je me sens particulièrement bien et je prends , sans le vouloir, quelques mètres d'avance. Je ralentis, attends et repars. Après plusieurs répétitions de ce petit jeu, je décide de fausser compagnie au porteur du ballon et de tenter l'aventure seul .

A partir de là, je ne vais faire qu'accélérer au fil du temps ,persuadé qu'à un moment donné , je vais  payer cet excès de zèle. Pourtant, les jambes ne sont pas lourdes , le souffle toujours serein.

je passe au 39ème en 3'55 min/km. les suivants seront à peu près du même ordre et me permettront de rallier l'arrivée rapidement en 3H05.




Je récupère ma médaille et vais retrouver ma femme pour rentrer tranquillement à la maison. Ma femme a vécu la course différemment ... après s'être fait virer du macdo pour avoir squatté une table trop longtemps, elle a été heureuse de constater que tous les magasins étaient ouverts ce dimanche ... malheur ! si je l'avais su , j'aurais certainement accéléré ...

 

Voilà un beau weekend qui se termine . Je n'ai pas abordé de nombreux points ... et je vais tacher d'en faire le tour :
- Les ravitos : chaque 5 kms est proposé de l'eau plate ou de l'eau isotonique spéciale effort . Rien de plus, pas de nourriture, pas de coca, rien. J'ai été très surpris !
De ce fait, le public tend régulièrement bananes, gels, bonbons  ...
- Entre deux ravitos , des zones de rafraichissement sont installées afin de pouvoir s'éponger.
- des DJs sont répartis sur l'ensemble du parcours entretenant une ambiance festive. Mention spéciale pour les 2 portant une veste à poil rose et bleu et portant le volume sonore à un niveau inégalé !
- le parcours composé de 2 boucles différentes (27 et 15 kms) est extrêmement roulant. Si je dois tenter de battre mon record , je le ferai ici. 2 ou 3 légers raidillons quelques faux plats descendants, pas de pavés ...

 

- des sas clairs et accessibles
- une expo marathon basée dans un lieu sympa
- le retrait des dossards rapide et efficace d'où l'on repart avec un tee shirt new balance aux couleurs du marathon
- les porteurs de ballon se basent sur les temps officiels et pas réels. Du coup quand j'étais avec un des ballons, j'avais 2 ou 3 minutes d'avance sur le temps estimé. Dangereux , car on peut facilement se cramer ...
- les dossards sont à améliorer : pourquoi 2 (un devant , un dans le dos ) ? quel est l’intérêt ? pourquoi, en plus du nom, ne pas mettre un petit drapeau du pays d'origine du concurrent ? Les seuls à avoir des drapeaux étaient les hollandais avec le drapeau de leur région d'origine.
- L'arrivée : sas clair, large mais ici aussi , choix limité : eau , boisson iso et banane . C'est tout .

3 jours après la course, j'ai encore une cuisse très douloureuse m’empêchant de reprendre normalement l'entraînement . Je suis satisfait , evidemment , du résultat mais aussi un peu déçu . Aurais je été capable de passer sous les 3 heures avec un départ plus rapide ou aurais je explosé ? Nous ne le saurons jamais ...

Cela met en exergue la façon de s'entraîner : lorsque j'avais réalisé 2H59, j'avais enchaîné les séances de fractionnés. Cette fois ci, rien ! aucun fractionnés, rares séances à plus de 12km/h mais beaucoup de volumes : longues sorties enchaînées, des 6 heures ... Ou est la bonne option ? certainement dans un mélange des 2 . Cela me laisse espérer une capacité à descendre aux alentours des 2h50/55 avec une préparation étudiée et précise. Nous verrons ça dans le futur mais pas trop lointain ... je me fais vieux !

Prochaine étape ... l'entraînement et les offs  ! pas de courses prévues dans un avenir proche (jusqu'au marathon de la route du Louvre le 11 mai)

Km 5 : 24'09
Km 10 : 23'49
Km 15 : 23'07
Km 20 : 21'27
semi : 1'37'17
Km 25 : 21'11
Km 30 : 21'45
Km 35 : 20'34
Km 40 : 20'33
final : 3'05'27

Résultats ICI

lundi 7 avril 2014

Off de la Sensée

Vitry en Artois. 6h30 du mat. Les premières lueurs du jour apparaissent, inquiétantes, mélange diffus de couleurs aux teintes chaudes.



Nous aurions pourtant dû le prévoir. Tout ceci n'avait rien de naturel et n'augurait rien de bon car la bête , déjà, avait pris possession de notre hôte .

 

 Le pauvre Vivien, au demeurant si sympathique , a pactisé avec Satan. De prime abord, rien de flagrant, je vous l'accorde. Cependant, quelques indices furent semés tout au long des 43 kms de ce off dans la vallée de la Sensée.

D'abord, les adeptes. Pas un, ni deux mais 9 . Inquiétant ... car le chiffre de la bête inversé. 9 membres inconscients debouts, coudes serrés devant la fabuleuse et emblématique gare de Vitry bientôt inscrite au patrimoine mondial de l'unesco pour sa ... on sait pas trop en fait.



Les premières foulées sont légères et déjà nous devons nous arrêter. Ravito 1 : dégustation de champignons de paris hallucinogènes sur son lit de fumier.


 

Christophe se jette sur cette provende , lui aussi vient de basculer du côté obscur et oscillera toute la matinée entre hallucinations et réalité.
"Oh, un martin pêcheur !" oui Christophe ... tu es gentil, calme toi .



Et un de moins, Il ne reste que 7 hommes libres.

Cela ne durera pas, car Claude ne pourra succomber à son penchant pour l'eau magique . Avide de boire à sa source, le groupe devra s'employer pour le retenir de sauter dans le trou protégé par la sainte patronne du village.




et un de moins ...
Les derniers survivants se méfient de tout. Nous refusons ainsi plusieurs invitations douteuses de notre GO. Non, nous ne voulons pas visiter le proxy. Non, nous ne souhaitons pas visiter le moulin aux oiseaux. Trop dangereux , pas assez confiance.

D'autant que les diverses tentatives d'exorcisme ne fonctionnent pas.

Non Philippe, ne défonce pas la porte de la chapelle, nous allons trouver une solution ...


Place aux marais, Christophe est à nouveau sujet à ses délires : "martins pêcheurs !, martins pêcheurs  ! Laissez moi rejoindre les martins pêcheurs" ça devient grave et inquiétant.




La folie s'empare du groupe :

Sébastien s'empare de son sceptre et se prend pour buzz l'éclair : "vers l'infini et au delà !"



Philippe profite de menhirs (placés là par ... saturne ancien nom de satan ! CQFD) pour se croire sur le Titanic : "je suis le maître du monde "


 

Oui Philippe, retourne prendre des médicaments dans ta pharmacie , tu m'inquiètes là ...



Olivier tente bien de remotiver les troupes. "Suivez ma queue !" On suit , on suit mais pas de trop près quand même, faudrait pas te rentrer dedans car , je cite un grand philosophe (Vivien de Vitry) , dedans c'est serré. Allez comprendre, ça devient n'importe quoi, notre hôte débite un nombre de conneries à la minute allant du pignolage à forniquable, forniquable en passant par l'orientation précise : " à l’âne à gauche" ... en effet très clair.

 

Nous sommes tous atteints de bouffées mystiques :

le diable est sur une pierre ,



 le diable griffe la pierre,

 

 le diable est dans la forêt,



le diable est sous le pont ,



 le diable est dans l'arbre (ah non c'est des hérons )



le diable met le chocolat dans l'aluminium ... il est partout !

On a beau se cacher dans le colza,

 

derrière les barrières,


 

trouver une bonne planque, rien n'y fait.




Les membres de "je cours pour le plaisir" courent d'un coup, moins pour le plaisir, cherchent à se suicider lors du ravito 2 : escargot dodu cru.


Philippe est à l'agonie ...ça ne change pas.



Vivien jubile, content de nous avoir perverti et enrôlé dans sa secte des bonnettes . Les rites d'initiation s'enchaînent. Nous devenons de parfait petits suppôts. C'est la fin ...




Alors , si par malheur , durant vos pérégrinations , vous croisez dans la Sensée , un groupe de coureurs hétéroclite composé de vieux, de très vieux, de pharmacien givré, de chevelu, d'ornithologue, de beau gosse (moi) mené par un féru d'histoire ... joignez vous à eux et profitez d'un grand moment comme seul Vivien peut offrir. Merci encore à lui  et à tous mes camarades !



Outre toutes ces bêtises, ce off a été l'occasion de parcourir toute l'histoire de ce joli coin du nord. Les explications et tous les détails sont consultable sur l'excellent site de Christophe : trail du nord

Une vidéo de nos exploits est aussi visible : merci seb

dimanche 30 mars 2014

Les 6 heures de Loos

Mes incisives se mettent à pousser, mes poils aux reflets roux s'allongent , ma queue frétille ... je le sens , oh oui je sens bien, je commence à me métamorphoser en hamster .

C'est que deux 6 heures en trois semaines laissent des séquelles psychologiques irréversibles . Je fais dorénavant 8 tours de rond point avant d'en sortir, j'enchaîne les tours de l'arbre de mon jardin jusqu'à atteindre la distance marathon . Tourner, tourner, tourner invariablement, tourner, tourner, tourner jusqu'à ne plus tourner rond.

Le weekend avait pourtant bien commencé avec une oxygénation maximale autour du Val Joly. En vue d'un futur off j'ai pu dénicher des trouées façon sanglier et j'y ai laissé le mollet , j'ai pu jouer l'équilibriste façon koh lanta et j'ai fini dans la flotte . De quoi accueillir de futurs courageux avides d'aventures sauvages et piquantes !

41.3 kms et 650 m D+ en 4 h00, tranquille.



Le lendemain,  Tout s'est malheureusement gâté. Cette folie , latente depuis La Gorgue , a resurgi, extrêmement contagieuse. Je l'admets , j'en suis certainement le responsable et je transportais ce virus en moi depuis 3 semaines. Mais comment imaginer que ce mal pouvait s'en prendre aux enfants ? Ou est la justice ... si jeune et déjà en train d'enquiller les tours . Triste image de cette nouvelle parentalité irresponsable.

Pourtant, je l'avais prévenu : "Gabriel, tu fais qu'un tour avec papa après ça peut devenir dangereux ..." , que n'ai je pas dit ... la chair de ma chair, mi rahan mi attila, a sombré lui aussi au fin fond de la folie.

Digne héritier , jusqu'au petit regard lancé au ... "beau visage" (moi j'appelle ça les fesses ...) des coureuses qui nous doublaient.
Digne héritier, quand à l'agonie , une autre demoiselle l'encourageant lui a fait trouver son second souffle.
Digne héritier .

Et dans tout ça , que faisait son géniteur (à part mater les postérieurs ) ?

Il jubilait de fierté .

Accessoirement, les 6 heures de Loos se sont bien passées  : cadre agréable au sein d'un parc urbain bien boisé. Revêtement nickel bien que quelques racines jalonnent de ci de là le circuit d'1km560 composé de faux plat montants et descendants.
L'organisation au top, pointage précis, ravito complet , ambiance sympa, récompenses très honnêtes au regard du tarif d'inscription (10 euros pour un sac, des chaussettes, une serviette et de la bière !), résultats très rapides.
Content d'avoir pu croiser les collègues : Baboune, Manu et le coureur tout en vert que j'avais croisé à la Gorgue et dont je ne me souviens plus le prénom mais qui va réparer ça en me laissant un petit message ! (toutes mes excuses )

Mon objectif d'enchaîner les kms fut atteint : 63 kms en 6 heures avec un marathon dans les jambes la veille. Proche des 67.5 kms d'il y a trois semaines avec deux jours de récup avant la course. l'endurance s'améliore, les jambes ne sont pas excessivement lourdes . Bref, tout va pour le mieux ... pour l'instant !

Résultats ... ICI  !

dimanche 23 mars 2014

off de l'Escarpelle

En ce dimanche matin frais et ensoleillé, rdv est donné à Flers-en-Escrebieux ou Vivien nous a organisé une petite sortie de 26 kms au travers divers marais, terrils et campagne du Sud Pévèle.



Nous étions 13, comme le nombre de desserts un soir de Noël en Provence ou comme les douze salopards avec un de plus...

 

Bref, nous étions beaux , jeunes et propres ... pour l'instant !




Le début du parcours extrêmement roulant nous fait découvrir les jolis coins des environs :  des étangs, un château,

 

 une oie sauvage , agressive et avide de déguster de la chair de trailer ...le nord quoi, dans tout ce qui fait son charme.



La suite sera moins facile mais beaucoup plus marrante avec notre arrivée aux abords des terrils des Paturelles et de l'Escarpelle que l'on va sillonner dans un sens comme dans l'autre avec comme seules règles :

1- tout droit tu monteras


 

2- les chemins, même si il y en a , tu éviteras

 

3- si tu vois pas de chemin , t'es sûr que c'est par là que tu passeras


 



4- pourquoi se contenter d'une ascension alors qu'on peut s'en enfiler 5 dans le baba.

Tient tant qu'on parle d'enfiler ...




Les montées sont sèches, pentues et instables,

 

les descentes amorties par l'aspect sablonneux des résidus miniers permettent de se lancer à grandes foulées dans ces pentes noires.



Gare à la chute, pierres, troncs , ronces ...



Finalement , après avoir arpenté ces terrils dans tous les sens, après s'être rendu compte que quelque soit la face ... ben ça montait,

 

nous nous éloignons à regret de ces amas de schistes pour rejoindre paisiblement ,au travers de marais humides - soit disant pour nettoyer les chaussures - nos véhicules respectifs.








































Belle sortie, belle ambiance et 65 kms en 36 heures dans mes jambes. Parfait, à refaire et sans modération.
Merci Vivien !

merci aussi pour les photos !


autre CR : Christophe (trail-nord)
                Jean



mercredi 19 mars 2014

contre temps

Suite aux 6 heures de la Gorgue, j'ai laissée passer un jour de repos et j'ai repris l'entraînement normal. Seule différence : j'ai chaussé mes nouvelles semelles corrigeant drastiquement la mauvaise posture que j'avais adopté à cause de mes anciennes semelles déformées.

Résultat immédiat : au bout de 7.5 kms d'entraînement lent sur plat, j'ai ressenti une grosse douleur derrière la cuisse qui va persister pendant 4 jours (au repos) et qui empêche tout entraînement.

6 jours après, suite à différents tests chez mon kiné, pas de lésions musculaire en vue mais plutôt une grosse contracture causée par les semelles. Le traitement consistera à utiliser celles ci toute la journée pour réhabituer le corps à la nouvelle posture qu'il doit adopter et reprendre au bout de 3 ou 4 jours un entraînement progressif. La reprise aura lieu demain ...

Espérons que les conclusions du kiné soient exactes . Voilà bien un contre temps dont je me serais bien passé ...

edit 22/03 : conclusions exactes ! deux séances de 14 et 22 kms sans douleurs ... que ça continue !

lundi 10 mars 2014

Les 6 heures de la Gorgue

Je me suis longtemps demandé comment rédiger ce compte rendu de course. Pas par déception du résultat ni à cause de mauvaises sensations. La raison réside dans le profil de l'épreuve. Car aujourd'hui, nul découverte grandiose d'une chaîne de montagne ou de trésors cachés au cœur d'une verdoyante forêt. Rien de tout cela.



Aujourd'hui , on va faire simple et découvrir tout un pan de la course à pied que je ne connaissais pas : les courses horaires. Sur le papier, rien de particulièrement attrayant : une boucle de 1.6 kms de bitume à arpenter le plus de fois possible en 6 heures.
Ce circuit commence par 300 m de piste d'athlétisme à côté de laquelle s'affiche inexorablement ,sur un grand panneau , l'heure et la température du moment. Nous traversons ensuite le gymnase sous les yeux des "juges pointeurs", passons devant le ravito et entamons le tour du quartier : une virage à droite , un autre , passage devant le cimetière , virage à droite , longer les haies, virage à droite, petite rue, virage à droite , ligne droite , virage à droite, on rentre sur la piste d'athlé et on repart pour un tour .
Oui, aussi passionnant que ça.

 

En fait, à première vue, on se fait chier. Faut quand même être clair, le principe sur le papier est totalement bizarre mais pourquoi pas ? certains le pratiquent régulièrement, sont peut être givrés ...

Avide de découverte, me voilà débarqué à La Gorgue, petite commune à l'ouest de Lille,  sous un magnifique soleil printanier. Le gymnase pierre de Coubertin repéré , je m'avance sur le parking à l'affut d'une éventuelle place.

L'aventure commence là par la découverte des us et coutumes du parfait circadien : je traverse une haie de voitures , coffre ouvert , table de camping dépliée , ravito perso installé,  Image sympa de toutes ces familles, entraîneurs, chéri(e)s venus encourager leur proche.



Du coup , je me pose la question de la présence d'un ravito collectif qui existera bel et bien et qui me permettra de survivre car avec 3 bananes et 1.5 L de flotte, je serais pas allé bien loin ...

Je retire mon dossard (59) , me prépare (pas de sac, l'avantage de tourner en rond !) et vais patienter sur la ligne de départ. Je me place au fond du "peloton" avec pour objectif d'atteindre les 50 kms sans trop souffrir afin de valider mon premier mois de préparation. le surplus kilométrique sera considéré comme bonus.

Dès le début, on se sent en présence d'une petite communauté ou tout le monde se connaît. L'ambiance bon enfant est particulièrement agréable et à bien y réfléchir, ce type d'épreuve favorise un tel sentiment. le fait de tourner en rond permet de mélanger les coureurs de différents niveaux : ceux venus tutoyer les sommets en courant ou en marchant, ceux venus en sortie plus ou moins longue et qui aux premières traces de fatigue iront se reposer quelques minutes à l'ombre avant de reprendre leurs foulées. Pas de barrières horaires, pas d'élimination que du plaisir.



Mon appréhension première disparaît progressivement d'autant qu'enchaîner les tours entraîne une certaine aliénation mentale finalement pas déplaisante. La concentration est essentiellement centrée sur son propre ressenti, pas de paysages à observer, pas de pierres ou racines modifiant sa course . Rien que ses pas, les plus réguliers possible.

Difficile à décrire, cette sensation m'a beaucoup plu. D'autant qu'il faut rajouter le classement ! Sur une course en ligne , c'est très simple ...  sur une boucle , s'est beaucoup plus compliquée ! que je te double que tu me doubles, que nous nous doublons, qu'on se voit plus pendant 2 heures car nous courons à la même allure que je t'ai doublé plus que tu m'as doublé que ça veut dire que je suis devant toi ... blablabla. Bref, en plus de l'aliénation mentale ou touche ici à la confusion psychologique.

Mais ... c'est marrant .

côté course,peu confiant en mon état de forme je pars à 11 km/h et me fais doubler de nombreuses fois par quelques bolides du bitume. Impressionnante vitesse.



Je passe le marathon en 3h40 à peine entamé et vu que les jambes semblent répondre j'accélère un peu le rythme et récupère des tours sur tout le monde (sauf sur le vainqueur).
Passage au 50ème en 4h20, passage au 60ème en 5h14.
Les jambes se font finalement lourdes mais ne m'empêche pas de courir. Vu mon résultat, je décide de modifier mon objectif est d'atteindre les 66 kms afin de dépasser les 11 km/h de moyenne sur 6 heures.
Le contrat sera finalement rempli et même amélioré puisque je boucle mon dimanche avec 67.59 kms exactement au GPS.

Cette fin d'épreuve m'aura ainsi fait découvrir la façon dont on termine un 6 heures. Pour moi, on comptabilisait le nombre de tours complets effectués et on calculait la distance. Sur le terrain, ça ne se passe pas comme ça : on court, non stop et lorsque on atteint les 6 heures , un mec siffle, le coureur s'affale sur le bitume rechauffé par le soleil de plomb (jusqu'à 23 degrés) et attend qu'un "juge arbitre mesureur" vienne et trace au sol l'endroit ou on s'est arrêté et son numéro de dossard afin de pouvoir calculer le complément kilométrique ...
ça aussi c'est marrant ! tout le peloton reste figé comme si on jouait au jeu de la statue ...

Et c'est ainsi que s'achève mon périple. Parti avec un apriori défavorable et revenu avec une certitude. Celle de refaire au plus vite une course horaire !

Côté organisation :
le balisage sur 1.6 kms était super ! je me suis jamais perdu ! heureusement au bout de 50 tours ...
Le principal hic pour moi, réside dans le décompte des tours qui demanderait d'être réalisé par l'intermédiaire de puces afin d'être plus précis ( peut être trop cher ?)
Le reste fut parfait, l'ambiance excellente, les dossards nominatifs demeurent toujours  une bonne idée pour favoriser les encouragements (merci à la dame qui à chaque tour et pendant 6 heures a répété : "bravo David")

 

, les ravitos complets , un beau tee shirt. Le tout pour ...15 euros. Efficace.
On voit que l'ensemble est organisé par des passionnés. Merci à eux, ainsi qu'au photographe.

De mon côté, satisfait de mon résultat et de mon anecdotique 6ème place, je sens que c'est le genre d'épreuve que j'apprécie et ou je peux performer. Je reviendrai donc, entraîné pour .

Ma préparation en vue de l'armorbihan continue. Le prochain évènement devrait être le off dans l'Oise avec la confrérie des horizons (22 mars). Cela fait longtemps que j'avais envie de les rejoindre, ce sera certainement l'occasion.

résultats ... ici !