dimanche 29 septembre 2013

la course des terrils 2013 : la contrebandière

Manque de motivation, arrêt de l'entraînement pendant 3 semaines ... voilà la belle conséquence d'une annulation tardive de mon objectif de l'année : le grand trail du nord.
Le moral au fond des chaussettes , je cherche à combler ce manque en m'inscrivant autre part mais le mal est fait, aucune stimulation, rien. Je décide pourtant de m'inscrire à une petite course du coin , pas encore trop connu : la course des terrils.

Au programme : 67 kms annoncés (on en sera loin ! ) et 6 terrils à grimper.
Le départ matinal (6h00) au son du cor de chasse  verra s'étirer dans la nuit la centaine de frontale des courageux de la journée.
Ne voulant pas rééditer les erreurs de l'écotrail de  Bruxelles, je pars tranquillement, bien conscient que les trois premiers terrils dès le début du parcours peuvent faire très mal . Au rythme, j'emprunte les premiers sentiers du jour que je commence à connaître par cœur après 4 participations. Je suis cependant surpris par l'allure de la tête de course qui s'éloigne inexorablement de moi me laissant pantois au milieu du peloton.

Le terril du sabatier sud se profile. On y est. Symbole du nord, ces petits monts présentent, quelques soit la face, un pourcentage énorme. La course est déjà impossible , le quatre pattes est de mise avec interdiction de regarder vers le haut au risque de se décourager en n'apercevant jamais le sommet. Les mollets tirent déjà, nous venons de couvrir 3 kms.Ça c'est le nord !
La descente n'offre même pas l'occasion de rattraper le temps perdu car il faut sautiller de droite à gauche pour enjamber les ornières et les pierres qui parsèment le chemin. Et en plus ... il fait nuit.
Pas le temps de gamberger, le second terril est devant nous . Sauf qu'ici, pas d'attaque droit dans l'pentu mais un sentier qui s'enroule autour de cette colline de charbon rendant les pourcentages plus abordables. Je retiens ma foulée, passe à la marche, la course sera longue, autant s'économiser tant que cela est possible. Visiblement, je suis le seul à le penser et je sens régulièrement des frontales me doubler.



La moyenne de course reste faible et ce n'est pas l'ascension du terril du lavoir rousseau qui changera les choses. Rebelotte, plein fer, passage à la reptation pour avancer, un pas vers l'avant, une glissade vers l'arrière, les mollets tirent, le coeur tambourine, je chauffe. Mon corps cherche à se refroidir et fume dans tous les sens et pourtant ... je reste en dedans. Le profil ne me convient pas encore.

On dépasse enfin les 10 kms de course en ... 1h. faible, trop faible pour espérer quoi que ce soit et puis honnêtement, durant cette première heure j'avais les jambes un peu lourdes .

Le tracé s'adoucit soudain. Plus de côtes, plus de nuit, l'aube pointe le bout de son nez nous laissant découvrir le soleil levant au travers de la flore de la magnifique forêt de Raismes. Là , je me sens à l'aise. J'ai beau me répéter, mais j'adore ce type de parcours. Ce n'est pas montagnard, il n'y a pas la mer mais il y a un je ne sais quoi dont je ne pourrais plus me passer. La forêt ,les terrils , les pavés, l'humidité et la verdure , le nord quoi !
Et dire qu'il n'y a pas longtemps j'habitais encore à Narbonne et je pleurais pour monter chez les ch'tis pensant qu'il fallait se déplacer en gondoles à cause de la pluie omniprésente !

Bref,nous attaquons la seconde partie du parcours. Plus roulante, complètement plate jusqu'au km 42. Cette portion alterne des secteurs pavés, des petits chemins , des petites routes bitumées, des chemins de hallage, des sentiers au bord de plans d'eau, des traces à travers champs ... J'avance beaucoup plus vite échangeant ça et là quelques paroles avec les concurrents que je rattrape.
Car depuis ce changement de profil, la donne est différente. Les jambes tournent mieux et répondent enfin . Je double beaucoup de monde, et je maintiens une allure de 4'30/km qui me convient parfaitement. les sensations reviennent, je continue à grappiller des places.
Après avoir négocié les différents chemins frontaliers, nous passons fugacement en Belgique près de Peruwelz ou réside le premier ravito (km 38) mais surtout le château de la forêt domaniale de Bonsecours. Magnifique ouvrage. un peu de tourisme n'a jamais fait de mal !
J'arrive donc avec grand plaisir au seul arrêt de la course pour faire le plein d'eau, de bananes et de coca .Je suis en compagnie du 7ème (Seb). Assez surpris de ma place.

Nous repartons ensemble mais je suis bien et je m'échappe rapidement. La coupure n'a pas altéré mes bonnes sensations et j'ai très vite en point de mire le 5ème. Je fonds sur mon prédécesseur, rien ne peut m'arrêter ... ou presque.
Parce qu'en fait, nous atteignons le quatrième terril (le terril Ledoux). Je joue avec ma proie, le laisse s'échapper sur les premiers mètres de l'ascension. Nous arrivons au pieds de la vraie montée et à nouveau ... quatre pattes, baisser la tête, aligner les pas et serrer les dents. Mon concurrent est à 5 mètres, je ne m'affole pas, je vais le bouffer !

J’atteins enfin le sommet et ... personne . Ce goujat s'est fait la malle , a placé une relance de derrière les fagots et a enchaîné avec une descente suicidaire pour disparaître de ma vue . tant d'effort pour revenir et me faire déposer . J'en prends un coup et sens le souffle du septième sur ma nuque.
Le marathon est passé en 3h30 , pas mal compte tenu de la moyenne de la première heure de course .

La suite se déroulera d'abord parfaitement , tout en gestion, en contrôlant Seb derrière moi qui me rappelle que je ne dois pas lever le pied. Pour autant je n'arrive pas à faire un écart conséquent et je m'épuise, je perds de la lucidité. On pense souvent que l'absence de dénivelé rend une course facile mais c'est faux. Le rythme n'est pas le même, les temps de récup absents.

A l'approche du cinquième terril (km 50), j'opte pour une pause coca que j'espère salvatrice afin d'endiguer ma vitesse qui dégringole dangereusement. Je sors la canette du sac et bois ce doux goût sucré. P***** que c'est bon ! incroyable comme à certain moment une petite chose peut offrir un tel réconfort (et ça coûte moins cher qu'une femme...)
En attendant, je savoure et me perds. Pas longtemps, mais juste suffisamment pour repasser 7ème. Cependant cette pause me fait le plus grand bien, la tête ne me tourne pas , je sens que je suis bien hydraté et nourri. On apprend de ses erreurs m'a t on dit. Sur le coup c'est indéniable.

Débarrassé du poids de la canette, boosté par le sucre coulant dans mes veines, je repars à l'assault des 20 derniers kms. Je repère Seb loin devant et je sens que je le rattrape. Même situation qu'il y a deux heures et même résultat : je le passe et n'arrive jamais a creusé l'écart. Selon les portions, j'aperçois aussi le 4ème et le 5ème quelques secondes ou minutes devant moi. Difficile à évaluer mais sans grosse défaillance je ne pense pas pouvoir les reprendre.



le GPS me laisse miroiter une fin très proche, plus que quelques kms que nous allons parcourir dans la forêt de Raismes sur le tracé de la sauvage. Plus que quelques minutes, le temps de profiter de deux ravitos coup sur coup (un seul en 60 kms et 2 en 5 kms ...) et de nous rendre compte que les 67 kms annoncés se transformeront en 70. Dur ... Certes on est pas à trois bornes près mais quand on s'est mis en tête de faire une certaine distance, difficile d'en rajouter une lichette !
Malgré tout, il faut bien arriver , donc on continue notre périple. Nous, car Seb m'a rattrapé . Il ne veut pas lâcher le morceau mais je le sens bien entamer. Nous optons pour deux techniques différentes. Lui court plus lentement que moi mais constamment alors que de mon côté j'ai choisi un espèce de fonctionnement à la Cyrano avec une alternance de portions courues et marchées. Au final, il n'y a pas de grands écarts.

Ça sent l'écurie d'autant que nous venons de franchir le dernier terril raide mais court. Il reste deux petits kms ou la fin aidant j'arrive à accélérer et à creuser un écart avec mon acolyte. Il y a bien longtemps que j'aperçois personne d'autres devant. les jeux sont faits.

je profite des derniers hectomètres pour profiter de la jouissance du moment et me rendre compte que j'ai enfin tourné la page du grand trail du nord. Il y a d'autres courses, certes plus courtes mais qui valent aussi le coup d'être arpentées. La contrebandière en est le parfait exemple. Venu par défaut et conquis au final.

Je termine donc 6ème en 6h12 .

Côté organisation : points à améliorer :
le balisage a été bon hormis un couac au milieu du second ou troisième terril.
Le ravito final que je n'ai pas trouvé même en demandant à plusieurs bénévoles ... dur après 70 bornes.
La veste jeune fluo obligatoire jusqu'au lever du soleil, chiant à enlever et à ranger .Du coup je l'ai gardé quitte à cacher le dossard.
Le manque de ravito sur le parcours : un peu léger.

côtés positifs :
tout le reste ! Épreuve toujours aussi agréable quelque soit la distance. bénévoles sympas ...
tracé agréable.


photos : merci à Lwood factory
résultats ... ICI

la trace :

12 commentaires:

  1. J'attends ton CR avec Impatience !
    Seb, 7ème ;-)

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  2. Génial le CR ;-)
    Perso, j'ai trouvé la course un peu trop monotone à mon gout, mais pour travailler le mental, c'est l'idéal !
    Et c'est plutôt sympa de vivre la course par le biais de son adversaire d'un jour (dont je n'ai jamais douté qu'il terminerait devant :D).
    A bientôt sur les chemins cabossés de la région !
    Seb.

    PS : ah ouais, et bravo pour ton blog que j'ai découvert hier !

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  3. Bravo pour ta perf et pour ton CR! Et c'est vrai que 70 à la place de 67 ça fait mal! Bonne continuation

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    1. merci ,...
      quand on est pas coureur on peut pas se rendre compte l'effet que cela fait !

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  4. Encore une belle balade à ton actif couronnée par une belle 6eme place ! Bravo David
    Manuwak.

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    1. salut manu, il y en a qui vont sur la côte et d'autres sur les terrils !

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  5. bravo david pour ta 6 place et ton cr superbe j'espere que le moral va revenir je pense que oui a+++ steph

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    1. t'inquiètes ça va mieux maintenant , je suis passé à autre chose !

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  6. Salut David, bravo pour ta course, c'est amusant que tu ais fini juste devant Seb, un excellent camarade !

    J'avais pas réalisé que le tracé allait jusqu'au château de Bonsecours.

    Bonne continuation !

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    1. merci Christophe, sympa de se tirer la bourre avec seb .

      au plaisir

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