Quatrième et dernière course de l'été , la ronde des vins
d'Armissan s'annonce difficile. Ressemblant fortement au trail de
Fontfroide que se soit d'un point de vue kilométrique (23 kms), de
dénivelé (D+ 493 m) ou de terrain (hyper caillouteux ...la clape
quoi !), cette course va me permettre d'emprunter tous les
chemins que je parcourais en entraînement lorsque j'habitais encore
ici ( Moujan, les alentours de la couleuvre ... ) .
Étrange de les arpenter avec un dossard …
Bref, me voilà au complexe sportif d'Armissan, en tenue, après
m'être délesté des 16 euros d'inscription donnant droit à un tire
bouchon, une bouteille de rosé et un sac banane (oui ça existe
encore!) floqué au nom de l'épreuve .
Je passe sur l'échauffement (qui m'a permis de constater que le
temps était étouffant un peu à l'image de ce que j'ai pu affronter
mercredi aux foulées salloises) pour directement parler du départ
ou j'ai pu rencontrer un coureur maubeugeois du club très connu dans
l'avesnois : Maubeuge Marathon.
Après une petite discussion ch'ti : « ça va
biloute ! »,il faut bien s'élancer sur les premiers
hectomètres du parcours. Comme son nom l'indique, la ronde des vins
va nous entraîner à la découverte des principaux domaines
viticoles de ce coin de la clape. Par contre , nous sommes ici bien
loin d'un marathon du médoc ou chaque ravito offre son lot de
dégustation. Non, non, ici pas de faignants (quoique), pas d'alcolos
(quoique, on est au moins deux nordistes), il faudra courir à jeun.
Trêve de plaisanteries. Nous commençons donc directement les choses
sérieuses en empruntant la première difficulté du circuit qui va
nous amener progressivement sur les hauts d'Armissan le long d'une
petite route bitumée. Point de vue magnifique sur la pinède …
calcinée et nous basculons dans une descente sèche , caillouteuse
en direction de Moujan ou le rythme effréné depuis le départ
commence à durcir les jambes de certains. Pour ma part, je me
retrouve aux alentours de la 15ème position en phase d'observation
accrochant la foulée des uns ou des autres selon le terrain (plutôt
en retenue lorsque ça monte , et inversement ).
Trois mètres de bitume pour traverser la route de Narbonne plage et
nous pénétrons dans le domaine de Moujan pour réaliser un tour de
circuit classique au milieu des vignes et des pins. Les trois
ascensions sont courtes mais rudes et suivies par des descentes qui
permettent de récupérer. Au sommet de la troisième côte nous
quittons le circuit habituel pour prendre un tout petit chemin rempli
de pierres et qui monte d'abord sévèrement puis de façon plus
modéré. Durant cette liaison entre Moujan et Pech redon nous
grappillons quelques places . Nous , c'est un coureur du cap d’Agde
avec qui je vais faire la quasi totalité du parcours et moi même.
Arrivés à Pech redon , nous empruntons le petit chemin en bordure
de vignes qui se dirige vers la vigie (ou notre dame des Auzils) et
nous bifurquons rapidement à gauche pour courir au pied de l'énorme
masse rocheuse qui surplombe les lieux. Le terrain est toujours le
même : tantôt caillouteux, tantôt fait de terre dure et
accidentée (type bord de vignes).
Côté santé , notre duo fonctionne à plein régime et nous gagnons
une place supplémentaire dans la liaison vers l'Hospitalet. Nous
sommes 9 et 10ème et je ressens déjà que mon compagnons de galère
est aujourd'hui, plus fort que moi. Lorsque le parcours est
« roulant » (façon de dire), je prends les devants
lorsqu'il devient technique c'est mon acolyte qui m'entraîne. Je
reste accrocher à ses pas motivé par la perspective de rattraper
les 7 et 8 ème juste devant nous.
Nous passons l'hospitalet , traversons la route et basculons vers un
autre domaine (dont le nom m'échappe) ou la jonction entre les deux
duos s'effectue. Et là … surprise ! Je retrouve monpartenaire un peu barjo de Fontfroide aux tatouages de fils de fer
barbelés sur la jambe. Notre niveau était sensiblement le même en
mars , il l'est toujours en août.
Mais nous discuterons plus tard car mon binôme gardois décide de
hausser le rythme pour se débarrasser des deux concurrents que nous
venons de rattraper. Il creuse un petit trou qui s'agrandit bien vite
et je tente de recoller au train. Au courage, je comble l'écart
tandis que que les 2 autres sont irrémédiablement lâchés.
Maintenant, il faut tenir mais c'est de plus en plus difficile et je
sens que si je perds la foulée de mon collègue je vais mentalement
craquer et laisser filer un bon paquet de secondes .
Je ne prends aucun relais . J'essaye bien une fois mais mon poisson
pilote reprends les rênes de notre duo bien vite s'apercevant que le
rythme baisse. L'arrivée approche et nous montons les derniers
mètres de D+ . Je tiens toujours (plus facilement en côte
d'ailleurs) jusqu'à la descente technique ou mon compagnon place une
belle accélération qui me laisse sur place. Heureusement, la flamme
rouge pointe le bout de son nez et comme je n'aperçois personne
derrière moi, je gère la fin de course tranquillement appréciant
les derniers mètres de ce parcours sous un soleil qui commence à
percer au travers du voile nuageux.
Je finis 8ème en 1H41min 20 s satisfait. Ce parcours fut une bonne
répétition pour la course des terrils de fin septembre. La forme
est déjà pas mal et va aller en s'améliorant avec la participation
aux deux semis de Lille et Marcq en Baroeul.
La parenthèse sudiste se termine sur cette épreuve qui conclue la
quadrilogie m'ayant procurant beaucoup de plaisir !
Si l'on fait un retour sur l'organisation : parcours au top !
Rien n'est à changer . Les aiguillages, les carrefours … n'ont
posé aucun problème. Pas d'hésitations durant les 23 kms et cela
prouve qu'un sacré boulot a été effectué.
Côté ravitos, nickel : complets, bénévoles souriants et
jamais avares d'encouragements, parking d'accueil bien organisé à
quelques mètres du lieu d'inscription. Inscription rapide sans
attentes.
Seul bémol et c'est la même remarque que souvent … 16 euros pour
participer soit 4 de plus qu'à Fontfroide et pas de panier repas .
Un peu cher …
Place à un mois de route avec les deux semis marathon! (1 et 16
septembre)