lundi 10 septembre 2018

cyclo Entre Meuse 95 kms



Retour dans le nord et bizarrement, petite motivation et manque de temps pour la reprise du vélo.
Pourtant aujourd'hui, me voilà debout aux aurores pour participer à la cyclo entre Meuse au départ de Couillet (Bel).
Au programme, 95 kms pour 1100 m de D+. Une bien belle sortie !


 

Cependant, dès le 13 ème km, je sens que ma selle bouge. Une vis a du se dévisser et il m'est impossible de rester assis dessus. En danseuse, je remonte des cyclistes en demandant à chacun si il n'aurait pas une clef pour resserrer l'ensemble ... en vain.

Finalement, je trouve un sympathique monsieur, devant sa maison, en train de faire ses vitres et qui me dépannera. Heureusement car j'ai vu le moment ou j'allais devoir faire demi tour.

Le reste du parcours fut agréable composé de côtes jamais longues et de descentes boisées. Peu de circulation et beaucoup de plaisir !

Pratiquement 30 km/h de moyenne. Content de moi et c'est déjà beaucoup.



parcours :

jeudi 23 août 2018

Open swim stars Paris 5 kms



Cette année , la sciatique dont je souffre m'a empêché de m'aligner sur mon objectif sportif de l'année (l'ultra ardèche) . Depuis cette impossibilité, je teste de nouvelles choses. Après le raid VTT bien costaud, voici la natation en eau libre longue distance.

Deux options s'offrent à moi : un 5 kms ou un 10 kms . Pour cette première , je vais choisir le 5 kms car la barrière horaire du 10 kms (moins de 3 h) me fait un peu peur.

Du coup, je fréquente à nouveau la piscine de ma commune , à raison de deux séances de 3 kms hebdomadaires. Même entraînement que pour un ironman : je nage non stop, sans artifices ni matériel.



Au bout de quelques semaines rassurantes , je décide d'augmenter la distance progressivement 3,5 puis 4 kms et enfin un test grandeur nature : un 5 kms en piscine. Je boucle celui ci en 1 h 22.
Me voilà donc prêt pour l'épreuve.



C’est sous un soleil de plomb que je me rends à Paris ce samedi 16 juin. L'écoute du premier match de l'équipe de France lors de cette coupe du monde m'accompagne durant tout le trajet.
Arrivé sur place, je cherche longuement une place de parking gratuite (en vain) pour finalement trouver un emplacement payant et cher ... ( 35 euros les 6 heures !!!)

 

J'arrive à rejoindre le village de départ ou se tiennent des stands écolos (vive l'eau , vive les smoothies ...) et le parcours du combattant pour récupérer son bonnet et se faire marquer . L'organisation a opté pour la multiplication des files (et donc du temps d'attente)  : une pour retirer son sac d'inscription et une autre pour se faire marquer son numéro de nageur sur l'épaule ou la main.
Arrivé assez tôt, j'ai tout de même réussi à éviter la masse des participants.

 

Maintenant place à l’attente. Marrant de voir toutes ces personnes en maillot de bain ou en combinaison déambuler autour du bassin de la Villette. Si on ajoute à cela les supporters  déguisés des différentes équipes du mondial , on obtient  un mélange sympathique digne d'un départ de frappadingue .



Je profite de cette attente pour découvrir Théo Curin , parrain de l'épreuve, 4 ème des derniers jeux paralympiques de Rio et qui partagera ma course. Ce jeune homme est amputé des deux membres supérieurs (à hauteur du coude) et inférieurs (à hauteur du genou) mais offre une fluidité et une efficience de nage stupéfiantes.



L'heure du départ approche. Afin de se rendre sous l'arche , des navettes se chargent de nous amener à destination. Derniers réglages ( vaseline pour éviter les frottements de la combinaison, mise en place du bonnet ... ) , puis c'est l'heure de l'entrée dans le sas de départ.



Ne connaissant pas trop mon niveau , je décide de m'élancer au milieu de la cohue ; encore une bonne idée ... Une véritable machine à laver. On se monte dessus, On se file des coups, je veille à ne pas recevoir un coup de pied dans la tête de peur de perdre mes lunettes. Il faudra du temps pour étirer ce peloton.



Une fois ce moment derrière moi, je commence à apprécier mon environnement. L'eau est bonne (21 °C), propre . Les péniches stationnées sur le bord du canal de l'Ourcq offrent un paysage différent des habituels voiliers marins. Les ponts sous lesquels nous passons , nous permettent d'admirer Paris d'une autre façon. Et ce monde, positionné sur les berges ou sur les passerelles rend l'épreuve plus conviviale.



Le temps passe vite et l'entrée dans le bassin de la Vilette sera symbolisé par l'apparition de longues algues que nous arrachons à chaque mouvement de bras. Cela ne m'a pas dérangé mais je sais que cela a perturbé plusieurs concurrents.



L'arche d'arrivée se présente à moi et pour stopper le chrono il est nécessaire de frapper la plaque. Chose que je réalise avec un grand plaisir !



Je n'ai aucune idée de mon temps final vu que les départs furent échelonnés et je fus le premier surpris en  découvrant ma belle perf : 37 ème en 1h13min 52 s. Mieux qu'escompté et avec une forme finale optimale qui m'aurait permis de continuer .

Voilà donc un nouveau défi dans ma vie sportive. Les années passent et je découvre d'autres épreuves qui m'offrent des perspectives d'avenir intéressantes.



 Tant mieux. Et surtout, que cela dure !



vendredi 3 août 2018

marathon de Paris



Le marathon annuel est devenu une tradition à laquelle je tiens. En 2018, une opportunité s'est présentée pour participer au fameux marathon de Paris. Alors me voilà dans la capitale pour découvrir un nouveau parcours.
Mais attention. Cette fois ci, je ne suis pas là pour battre un record, ni pour faire une sortie longue. Cette année, je fais du social. J'accompagne un copain (Yohan) qui s'est mis dans la tête de terminer son premier marathon.

Avec l'expérience, je connais ce type d'épreuve sur le bout des doigts . J'en connais la préparation et les travers qu'il faut éviter. Je maîtrise les us et coutumes et je peux soulager un novice d'éventuelles perturbations. Mais je ne peux me préparer à sa place .

J-3 mois. Début de l'entraînement. Yohan est un gars élancé, sportif, sans surcharge pondérale ni alcoolisme latent. Il ne fume pas, fait attention à son alimentation et à déjà participé il y a quelques années à un semi marathon . Si on rajoute un boulot de branleur libérateur de temps (prof), ce type propose un profil idéal pour l'expérience que nous allons mener.

Sauf que, cet homme idéal affiche un détachement et une sérénité hors du commun (il doit être bouddhiste). Début 2018, je prends cet aspect de sa personnalité comme un avantage. Une heure avant le départ , la donne a changé et je prends ce trait de caractère comme un énorme défaut.
Nous en reparlerons ...




Yohan commence l'entraînement et me surprend régulièrement . Là ou je pensais trouver une chèvre asthmatique, je découvre un gars avec un potentiel intéressant (j'ai pas dit un guépard , hein).
Nos obligations familiales respectives font que nos retrouvailles ont lieu tous les  weekends pour participer à une sortie longue commune.

Parallèlement à cet objectif, Yohan doit gérer ses 3 enfants et sa femme bien plus âgée que lui (ce qu'on appelle vulgairement "une cougar"), il doit composer avec ses cours d'aérobic, stretching , zumba trampoline, fight ... qui lui procurent une souplesse inégalée ( paraît qu'il est capable de passer ses deux talons derrière sa tête ) et un cardio à toute épreuve ( Yohan est champion de sa maison de la montée d'escalier . A noter que c'est toujours plus facile lorsque son adversaire est une personne atteinte d'ostéoporose).

Du coup , la préparation s'organise sur ce principe : une autonomie relative en semaine et une séance dirigée le weekend. Nos sorties hivernales se passent sur terrain boueux en tâchant d'affronter toutes les côtes qui nous tombent sous la semelle. Nous sommes loin du tracé bitumé d'un marathon, mais les efforts fournis lors de ces séances lui permettront de survoler les kilomètres roulants de l'épreuve.
Le bougre tient le choc, il arrive à suivre des allures tout à fait correcte , sans se plaindre et en se gérant pas trop mal.



A quelques semaines de l'épreuve, ces ballades communes me rassurent sur sa capacité à terminer l'épreuve dans un temps pas trop mal (10 km/h de moyenne).

Puis arrive les vacances . C'est bien les vacances , ça libère du temps . Cela permet de s'entraîner davantage et de peaufiner sa forme tout en profitant de la famille. Pas pour Yohan chez qui ce temps semble rimer avec hibernation . Les sorties se font rares, les mauvaises excuses se multiplient et je commence à cerner avec plus de détails sa conception de la préparation.
 Et là , finalement, je commence à m'inquiéter.

D'autant que durant ces vacances, je trouve le moyen de me blesser . Fini les sorties communes , l'apprenti est livré à lui même . Les semaines s'écoulent, Yohan se motive pour faire des sorties plus longues le weekend mais assez loin des standards de ce type de préparation. Il décide même de s'aligner sur une épreuve intermédiaire pour jauger de son état de forme .

Au programme : le semi marathon de Saultain. Le plan de route est simple : une première moitié sur un rythme voisin de celui programmé pour Paris puis une seconde , plus rapide,  si son corps répond correctement.
La partie se jour parfaitement, dans les temps escomptés avec un negative split marqué et une forme finale parfaite. (1h53 166ème /300)

Après coup, je pense que le top de sa forme a été atteint ce jour là. Un mois trop tôt.
Paradoxalement, je pense aussi  que le fait de pouvoir nous suivre assez facilement lors de nos sorties hivernales couplé avec ce bon résultat l'ont trop rassuré , le laissant se reposer sur ses lauriers.

La suite ressemblera à une boucherie . Du sang, des râles et de la sueur. Beaucoup de râles, des litres de pleurs et une explosion physique d'autant plus importante que le bonhomme ne s'y attendait pas.

J'ai toujours tendance à l'exagération et les gens ont du mal à croire ce que je peux écrire. Ben aujourd'hui j'ai des preuves . Des vidéos retraçant le calvaire.  Plutôt que de longues phrases, voici le marathon de Paris de Yohan étape par étape comme vous y étiez !
Vous pourrez entendre les perceptions de l'athlète avant son départ (ou il ne s'attend pas à souffrir !!!)


 Vous pourrez voir son échauffement



 ses blagounettes au 10 ème km quand tout va bien et qu'il pense que cela restera ainsi jusqu'au bout


 
L'arrivée de la fatigue, de la douleur et de la marche (et la fin des blagues ! )



La déchéance complète



L'arrêt à la croix rouge (véridique)



Les fameux râles (dorénavant brevetés par Yohan )



Et enfin, le passage mythique de la ligne d'arrivée




Une belle aventure.
Celle dont on se souviendra.
Surtout lui en fait.
 Et encore , heureusement qu'il n'a pas souffert !!!





mercredi 27 juin 2018

Cyclo de la fête des pères

Mon VTT ayant des problèmes mécaniques ... me voilà aujourd'hui enfourchant mon vélo route.
Direction Feignies pour la traditionnelle cyclo de la fête des pères (95 kms, déjà réalisé l'an dernier).
Aucun objectif, sauf de faire des heures de selle.
Au final, bonne surprise avec un gain net de temps par rapport à 2017 et une moyenne au delà des 30 km/h. Pour une reprise, je suis ravi.
Maintenant , il faut arriver à dépasser les chiffres et tenter d'expliquer ce résultat :
Me suis je réellement  améliorer ou bien cette progression vient elle , en grande partie, du changement de vélo ?
L'avenir répondra à cette question, en attendant je profite de moyennes ( pratiquement) jamais atteintes auparavant !

mercredi 13 juin 2018

VTT : rando des lacs de l'eau d'heure

Cela faisait quelques temps que je voulais découvrir les alentours des lacs de l'eau d'heure. L'occasion s'est présentée avec l'organisation d'une rando VTT à Erpion.



Parcours sympa en forêt, parfois difficile et technique mais plus roulant sur la fin. J'ai pu réaliser 2h30 de VTT pour 47 kms et 800 D+.

Côté organisation :
Balisage top et marrant (panneau "limitation à 50 km/h" dans la côte ),
3 choses à améliorer :
- prévoir une possibilité de départ plus matinale (8 h, ça fait assez "tard" et on s'est retrouvé nombreux à partir en même temps) quitte à ajouter une distance plus longue.
- limiter le nombre de ravitos à 2 (plutôt qu'à 3)
- et du coup, baisser le prix de l'inscription (5 euros)

Sinon, c'était chouette !

Prochaine étape :
Openswimstar de Paris (5 kms de natation en eau libre) et rando VTT des Longs Fjeus


lundi 4 juin 2018

VTT : la fontainoise 60 kms

 

C'est à Leernes près de Thuin qu'a eu lieu la désormais traditionnelle sortie dominicale en VTT . Aujourd'hui, je ne suis pas seul, Damien m'accompagne . Le néo homme de fer reprend son entraînement après quelques pépins physiques.



Au programme, 60 kms pour 900 m D+.
Un super parcours roulant qui nous a offert de belles côtes. Comme je n'ai pas eu l'impression d'emprunter des chemins privés, je me ferai un plaisir de refaire ce parcours en entraînement.



4 ravitos dont un surprise.
Bon balisage (bien qu'un couac au niveau du second ravito à Ham sur Heure ait perturbé pas mal de monde)
inscription un peu chère de 5 euros ( mais que l'on a retrouvé sur la qualité des ravitos)

Une bonne matinée !

vendredi 1 juin 2018

VTT : La reid




Tout un paradoxe.
Être fier de soit tout en étant humilié.
La performance a cette particularité qu'elle peut être jugée à l'aune de sa petite personne ou à celle plus globale du contexte de l'épreuve.

J'ai toujours été persuadé qu'un mec qui faisait 3 heures sur marathon avait 100 fois plus de mérite que celui qui se contentait de le finir en 6 h.
Mais tu ne peux pas dire ça David ! Le pauvre a souffert deux fois plus longtemps sur le bitume  ...
et mon cul , c'est du poulet ?

C'est comme si un matin, au réveil, je décide de couper les cheveux de toute la famille. Je suis un dingue, je veux devenir coiffeur !
A la fin de l'expérience , comment s'étonner que ma femme  ressemble à Bruce Willis, que je n'arrive plus à distinguer mon chien de ma fille et que mon fils n'ait plus qu'une oreille ?
Je me suis entraîné pourtant ! J'ai utilisé deux fois une tondeuse .
Cela paraît aberrant ? ben c'est pareil pour la course à pied.



S'entraîner tous les jours avant ou après le travail. S'entraîner quelque soit le temps , l'envie ou la fatigue apporte plus de crédit (à mes yeux) que la personne qui se découvre l'idée de faire un marathon sans y être préparé.

Alors, lorsque je réussis une épreuve et que j'arrive à me hisser sur un podium , je regarde s'égrainer le flot des finishers en attendant sagement que les quelques heures avant la remise des récompenses s'écoulent. C'est souvent long et parfois, le dernier concurrent est autant ovationné que le vainqueur. Hallucinant.

J'imagine bien ma femme , mes enfants  et mon chien m'applaudir en me disant : tu sais pas coiffer , on a maintenant tous la gueule de maître yoda, mais on tient à féliciter ta bravoure et ton courage .

Voilà mon postulat de base, celui dans lequel je me morfonds depuis des années. Qui fait rimer performance avec entraînement et résultat limité avec fainéantise sportive. J'avais trop vite oublié les cas particuliers, faisant de la généralisation simpliste une réflexion intellectuelle de ( très ) bas étage.

Un bon coup de pied au cul est souvent nécessaire pour mettre en perspective nos croyances.
et la reid VTT s'en est admirablement chargée.



J'ai toujours présenté certaines facilités en course à pied comme en natation. Sans être le meilleur du monde , ces deux disciplines m'offrent la possibilité de me mêler à la première partie du classement d'une épreuve. J'y ai des réflexes, j'y progresse rapidement et je récupère un niveau correct sans forcer outre mesure.

Le vélo, s'avère différent. Sans que je sache trop pourquoi , mon niveau de base est faible. Ma progression est lente et laborieuse. Je me suis souvent interrogé sur une explication plausible à cet état mais sans obtenir de réponses fermes et définitives. Je m'estime manquer de puissances dans les cuisses et pêcher techniquement (surtout en VTT).

Je fais des efforts , m'entraîne avec sérieux  mais n'obtient pas la progression que je suis en "droit" d'attendre avec un tel degré de travail.

Cette année, une sciatique m'empêche de courir autant que je le souhaiterais. J'en ai donc profité pour affronter de nouveaux défis. Les raids VTT et la natation longue distance en eau libre .
Je vais tout de suite évacuer le second cas (qui aura lieu le 16 juin à Paris et qui sera détaillé ultérieurement) pour m'attarder sur le premier.



Dans ma quête perpétuelles de challenge j'ai opté pour une participation à la reid VTT du côté de Liège en Belgique.
95 kms, 2700m D+. Du costaud et de l'inconnu pour ma courte expérience à deux roues.

Un formidable tracé , balisé sans anicroches et jalonné de 24 côtes plus ou moins longues et raides.
470 bikers au départ.
Je suis tellement sûr de mon coup que je pars ... 470 ème. Ma technique de course est simple : aucune ambition autre que de finir !



Dès le départ, ça va trop vite pour moi. Je ne me fais pas doubler pour autant , vu que je suis déjà dernier. Pas de voiture balai non plus, c'est déjà ça.
Devant moi, les gros , les vieux, les tricycles, les marcheurs vont tous plus vite. Un cauchemar. Je me fais larguer au bout d'un km ! Même le photographe officiel de l'épreuve que l'on croise au début du parcours est déjà en train de ranger son matos pour se placer à un autre endroit du circuit. Oh la loose.

J'essaye de me calmer, de me recentrer et de rentrer dans une bulle afin de tourner mon esprit vers le seul objectif du jour : finir correctement.

Dès les premières pentes , la donne change un peu et je commence enfin à doubler. Pas beaucoup mais les quelques places glanées me font le plus grand bien.
D'ailleurs, je crois que je double plus grâce aux crevaisons adverses qu'à la force des jambes ...

Le parcours est éreintant, mais superbe. Le terrain sec va drôlement faciliter notre journée. Les ravitos (4) sont copieux et me permettent , en m'attardant peu,  de gratter aussi quelques positions.



Dans toutes les situations , il y a toujours un gars profiteur. Celui qui suce les roues pour vous planter dans les 100 derniers mètres, celui qui s'impose alors qu'on ne l'a pas invité ... ben ce gars , aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est moi, en attente d'un ravito ou d'un problème mécanique pour pouvoir avancer dans le classement. Appelez moi l'opportuniste !

Plus le temps s'écoule , plus les kms avancent et le dénivelé s'empile. Les 20 derniers kms me font vivre l'enfer. Je n'ai plus rien dans les jambes, le vélo commence à déconner et je me sens en perte nette de lucidité. Une barre dans la nuque (j'ai bien dit la nuque hein) restreint mes mouvements . Je ne peux plus tourner la tête sur les côtés.



A vélo, on ne peut pas tricher ou se voiler la face. Si le tracé est délicat , tu changes ton braquet pour pouvoir surmonter une difficulté passagère. C'est sympa,  cela permet de pouvoir passer partout. Mais quand les jambes sont épuisées, et que tu te rends compte que tu ne peux plus rien changer parce que tu es déjà sur le rapport le plus facile, tu prends obligatoirement conscience  de la panade dans laquelle tu te trouves.

Au début, tu ne veux pas le croire. Tu es persuadé que les disques doivent toucher les plaquettes de frein ou que tu es victime d'une illusion d'optique sur le profil du terrain que tu es en train d'affronter.
Puis , tu prends conscience que ta langue pend, que tes jambes sont raides et que chaque côte te gonfle sérieusement.



Le diagnostique est simple : overdose d'effort.
Prescription : Un tour chez Macdo et dodo.

Les derniers hectomètres me laissent le temps de profiter de mon exploit (car pour moi cela l'est !). Je suis fier , prêt à bomber le torse , à vanter mes mérites lors d'un récit dithyrambiques . Je suis déjà en pleine recherche d'une façon originale de franchir la ligne d'arrivée (peut être à pieds avec le vélo brandi à bout de bras ou en wheeeling ) pour faire exulter la foule qui patiente.

Je dépasse les derniers arbres de la forêt, dernier virage et l'arche se profile. Vide. Posée là, seule . Manque que le buisson sec entraîné par le vent et on était au milieu d'un western ...



Ben merde ? Ils sont ou ?

Humiliation suprême. Tu arrives et tout le monde s'en branle. Pas que je fais ça pour les autres mais un accueil chaleureux pour te sentir vivant, survivant même.
Et rien. Pire, j'arrive en plein podium masculin.
C'est dire la branlée que j'ai reçu. Les podiums c'est toujours le truc chiant que t'attend trois plombes. Personne n'y assiste sauf les concernés tellement que l'attente est longue. Et ben moi aujourd'hui je suis dans la peau du mec que tout le monde regarde en se disant "il aurait pu s'entrainer quand même !"



Comme je ne suis pas maso et que l'humiliation a ses limites , je ne m'arrête pas et rentre directement à la voiture avec un petit sourire style "je l'ai fait en mode ballade "alors que je suis carbo complet .

J'arrive sur le grand parking bondé en me disant que cela ne pouvait être pire et je découvre finalement qu'il ne reste plus qu'une seule voiture garée : la mienne.
Oh le boulet !

Leçon d'humilité, leçon de vie. On a jamais fini d'apprendre.

283ème/470 partants et 359 arrivants.6:38:55



Côté organisation :

RAS, élue organisation de l'année et j'ai vite compris pourquoi.
Tout est nickel.
Le parcours est exigeant et je ne l'imagine même pas humide !
4 ravitos copieux dont le dernier bio.
une paire de chaussettes offerte pour les 1000 premiers inscrits.

Côté perso : 
J'ai repéré sur le calendrier le "Grand Raid Godefroy" en septembre (160 km , 4100 D+). Avant de m'y inscrire, je voulais réaliser un test grandeur nature pour voir. Ben j'ai vu. Je vais encore attendre avant de m'y engager.

Résultats : ici


Prochaine étape : Rando VTT de Leernes