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mercredi 13 juillet 2016

100 kms du sry Chinmoy



Ouvrez grands vos yeux et regardez l'horizon . Voyez vous le mouvement frénétique de cette petite tâche rose ?
Ben c'est moi qui court à poil dans Paris trop heureux du résultat obtenu !

De l'analyse de ses courses, on ne retire que du théorique qui nous sert de base et d'expérience pour l'avenir . Mais cela reste du théorique, parfois difficilement transposable à d'autres conditions.

Et puis quelquefois, on se retrouve dans un grand jour . Sûrement le même qui a permis à Moïse de marcher sur l'eau , à Damien de tenir 3 mois sans alcool ou à François de faire preuve d'abstinence pendant 24 heures ...
Ces jours là sont rares et magiques. Ils nous permettent d'atteindre une certaine plénitude et de toucher à la quintessence de ce que nous sommes. Ils nous offrent surtout des performances qui vont au delà de nos espérances.
L'effet pervers , chez moi, réside dans l'idée que je me fais de ces résultats . Je déteste me confronter à un temps que j'estime être ma référence ultime. j’exècre l'idée de faire moins bien et d'être mis face de ma méforme.
Du coup, je m'éclipse et vais tenter de nouvelles expériences pour éviter de me comparer à mon moi même passé.



Depuis mon 2h59 au marathon de Lille en 2012, je n'ai jamais cherché à battre ce temps. Au regard du résultat du jour, j'en suis sûrement capable mais je n'ose franchir le pas.
est ce que l'effet sera le même avec ce 100 kms ? l'avenir me le dira ...

En attendant , je profite et j'analyse ma course, éternel chercheur de la meilleure combinaison possible.

En ce dimanche Parisien , me voilà dans le bois de Vincennes pour participer à la 27ème édition des 100 kms self transcendence organisés par le Sry chinmoy team marathon.
Je viens ici pour tester ma forme et mon endurance 45 jours avant le départ de la Transe gaule. Secrètement, j'espère descendre sous les 9h et battre mon record de Stenweeck (9h20).


Sauf que le début du weekend n'a pas été de tout repos avec une sortie de 15 kms dans le bois de Boulogne (sortie course à pied ... je préfère préciser) ou je me suis longtemps demandé pourquoi les gens du coin accrochaient une écharpe colorée au rétroviseur de leur camionnette ...
Enfin, une après midi familiale consacrée à une virée touristique dans la capitale est venue achever ce sympathique samedi.

De retour dans l'appartement , les jambes bien lourdes, je pense enfin à me pencher sur les principales informations à connaître pour la course : heure de départ, lieu de départ ...
Sauf que je n'arrive pas à me connecter au site de l'épreuve. J'insiste, réitère ma recherche et le résultat reste le même : une magnifique page "erreur " s'affiche sur l'écran de l'ordinateur.
Je cherche les infos ailleurs sur la toile, trouve une adresse qui n'existe ni dans mappy ni dans mon gps et commence à légèrement m'énerver

Personnellement, j'ai une patience limitée fortement restreinte lors d'épisode de fatigue intense. Et là, je viens de marcher toute la journée ... Je dévisage  d'un regard noir l'ordinateur du frérot néo marathonien adepte de suppositoires , j'envisage sérieusement de lui faire faire un magnifique vol plané par la fenêtre.

L'énervement augmente et j'en viens à chercher une sortie longue de substitution faute de savoir ou me rendre le lendemain.

Mais le Captrail est un guerrier (sauf pour les tâches ménagères) et je décide finalement de me lever aux aurores et de me rendre dans le bois de Vincennes, sans coordonnées,  pour tenter de trouver le lieu de départ.



Le lendemain, je n'ai même pas eu le temps d'hésiter. Je tombe rapidement sur une flèche de l'organisation qui m'oriente efficacement vers le centre névralgique de l'épreuve. Inscription, retrait du dossard et on me conseille de m'enduire de citronnelle pour lutter contre les moustiques.
Comme je n'ai pas envie de luire comme François avant un triathlon ou d'avoir cette odeur persistante dans les narines pendant une dizaine d'heures, je préfère m'abstenir .

Un des membres de l'organisation m'expose le topo de la journée : un tour de 1610 m à courir 62 fois avec deux ravitos par tour.
Ce tour se situe dans les bois, sous la fraicheur bienvenue des branches de différentes essences . D'abord légèrement descendant puis légèrement montant, il offre un paysage riche qui permet de ne pas basculer vers une monotonie parfois lassante sur ce genre d'épreuve.




Chaque coureur est suivi par un membre de l'organisation qui surveille son "poulain" à chaque passage sur la ligne d'arrivée. Les bénévoles resteront concentrés toute la course, encourageant sans interruption les concurrents en les appelant par leur prénom. Cette particularité a  pour conséquence de rendre l'épreuve familiale. Au grès des rotations , j'apprends à connaître le petit nom de tout ce beau monde. Au grès des rotations, j'échange quelques mots avec les différents membres de l'épopée du jour.

J'aurai ainsi la chance d'échanger quelques mots avec Stéphane Mathieu, vainqueur de la mil'kil et pas avare de conseils pour ma future Transe Gaule. De même je croiserai Charles "Hercule" Payen, multi finisher de tout ce qui a pu être inventé en course à pied longue distance et qui m'a conseillé pour le couchage ...
merci à eux pour toutes ces infos !

Côté course, je pars tranquillement au rythme que je m'étais imposé (5'24/km). Rapidement, je sens que je suis bien et que j'arrive avec facilité à tenir un 5'10 / km sans que cela ne m'use exagérément. Nous enchaînons les tours, je me retrouve 5ème doublé 3 fois par 2 concurrents qui doivent viser le record du monde du 100 kms.



Progressivement, ces fameux coureurs commencent à baisser pavillon . Imperceptiblement, je ne les vois plus derrière moi, débouler comme des dératés . Nos allures s'équilibrent, se neutralisent à l'approche du 50ème km que je passe en 4h20.

Les sensations sont excellentes. Sans m'en apercevoir et sans vraiment  le décider , mon rythme augmente sensiblement . En l'espace de quelques kms je double tout le monde pour me retrouver en tête vers le 70 ème km.

Sur les 100 kms de Steenwerck, un habitué de ce genre d'épreuve m'avait prévenu qu'un cent bornes ne commence vraiment qu'à partir du km 75 ou se cache , comme d'habitude , le fameux mur .
Aujourd'hui, je franchis cette barrière sans difficultés l'allure augmentant encore .
Je ferai les derniers 42kms en 3h11, et les derniers 50 en 3h46.




Je boucle cette ultime épreuve de préparation à la transe gaule en 8h06. soit 1h14 de moins que mon record précédent.

Il faut avouer que les conditions pour performer étaient réunies : ravito complet à chaque tour (donc pas de sac sur le dos), temps clément ( ni trop chaud, ni trop frais ), perte de poids conséquente et entraînement assidu .

Côté organisation :
- parfaite. Le système de tour ne nécessite pas un grand contingent de bénévoles et permet de contrôler facilement tout ce qui se passe.
- 2 ravitos complets : le premier avec diverses boissons et denrées alimentaires, le second avec de l'eau.
- bénévoles sympas, cadre agréable, boisé permettant de rester à l'abri des rayons abrutissants du soleil.
- peu de coureurs , regrettable tant l'ambiance fut familiale.



Je repars donc de cette étape parisienne avec beaucoup de confiance et de certitude sur mes capacités d'endurance. Reste maintenant à les appliquer sur une course à étapes.
La question qui se pose dorénavant est de savoir quelle stratégie élaborer pour la transe gaule . J'ai ainsi une crainte , c'est d'être aspiré par l'avant de la course et me brûler des ailes en partant trop vite ...

Il va donc falloir faire preuve de retenue et de clairvoyance en se préservant le plus longtemps possible. L'objectif de l'été sera "simplement" de terminer et si possible d'épingler une étape (j'ai ciblé la dernière, celle ou on arrive à la maison !)



Place maintenant à la dernière ligne droite de l'entraînement.
Les amis, tout va bien !

résultats ... ici !



mercredi 8 juin 2016

marathon du Mont Saint Michel


 Souvenez vous votre première fois ...
Chez moi ça avait été long, plus long que jamais d'ailleurs. Tellement long que mes muscles en ont gardé des séquelles pendant plusieurs jours.
Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et la force de l'habitude a altéré ma perception de LA distance mythique en course à pied : le marathon.

Cette épreuve ne me fait plus peur. Elle me permet de voyager, de découvrir des lieux , des villes et des spécialités. Elle est devenue un prétexte, là ou elle représentait un défi. Elle est devenue une étape dans ma préparation , là ou elle symbolisait l'objectif d'une année.

Cette banalisation me fait souvent oublier les sentiments et les sensations ressentis lors de cette première fois . Les interrogations sur son entraînement, son ravitaillement ou son allure sont autant de questions qui ne trouveront réponses qu'au bout de ces 42, 195 kms.




Alors , lorsque mon frère et 3 de ses copains envisagent de s'inscrire au marathon du Mont Saint Michel pour réaliser le plus gros défi de leur vie sportive, hors de question que je loupe ça !

Notre aventure débutera par la partie la plus difficile mais aussi la plus importante : la préparation.
C'est à ce moment là qu'une réussite se construit ou qu'un échec se profile. C'est à ce moment là qu'on cherche à engranger des kilomètres pour vaincre au moment opportun le fameux "mur du trentième" .

Nos 4 héros ont vécu cette période différemment :
- Stéphane, le plus expérimenté du groupe, a déjà réalisé un marathon ainsi que quelques trails longs. Il sait à quoi s'attendre et connaît les difficultés auxquelles il va être confronté. Alors il fait profil bas, plutôt serein, il sait qu'il peut le faire.
- Guillaume, 25 ans, lui, ne sait rien. C'est un aventurier. Il a déjà été confronté au mur du 18ème sur semi marathon. Mur dont il est l'inventeur et que l'on a renommé en  hommage : "le mur de Guillaume". Il va devoir réaliser le double de la distance maximale qu'il a déjà couru .
- Thibault , le plus rapide du groupe,  mais victime d'un accident de scooter au milieu de sa préparation. Du coup, il n'a qu'un mois d'entraînement dans les jambes et ne sait pas ce dont il va être capable. Attention, individu sujet aux flatulences et désagréments intestinaux.
- Cédric, mon petit frère, stressé de nature. Préparation chaotique gênée par son TFL, création tardive de semelles ortho mais utilisation de celles ci sur des anciennes chaussures déformées. A tout essayé pour lutter contre la douleur : kiné, ostéo, acupuncture, marabout, danse des indiens, poupée vaudou, sacrifice animal ou course à cloche pied. Lui aussi n'a qu'un mois complet d'entraînement sérieux.

Voilà donc le groupe que j'ai intégré. Vu les bras cassés , on va bien se marrer. Sur le coup, j'ai eu l'impression de vivre un "very bad trip" version course à pied . Et j'étais loin de me douter de la suite des évènements ...

Autre moment important : la dernière semaine avant l'échéance.
Le stress gonfle d'heure en heure.

- Côté entraînement, une dernière séance tranquille en début de semaine puis repos complet. Sûr qu'ils vont arriver frais avec 5 jours entiers de récup !





- Côté alimentation, nous avons affaire à des intellectuels. Recherches intensives , lectures ciblées. Régime dissocié scandinave en option privilégiée .
J-6 à J-4 : aliments hypoglucidiques, hyperprotéiques et hyperlipidiques.
J-3 à J-1 : recharge glycogénique
J'y ai rien compris, eux non plus, pas sûr qu'il l'ait suivi jusqu'au bout.
En tout cas, vu la tronche de la glace qu'ils se sont enfilées la veille à Saint Malo, il n'y a pas à douter que leur batterie glucidique soit rechargée au maximum.

- Côté vestimentaire, il est temps d'enlever les étiquettes des nouveaux t shirts. Guillaume l'aventurier a décidé de tester son matos directement en course. Des frottements ? pour les autres. Des irritations ? pour un mec qui a survécu au "mur du 18ème" rien d'impossible. Un vrai groupe de professionnels.

L'excitation est à son comble . Le moment du retrait du dossard marque vraiment l'entrée dans la compétition. On pénètre dans le village des marques ou chaque stand loue la déesse course à pied.
Les bonhommes sont chauds, prêts à en découdre. L'émulation leur fait même modifier leur sas de départ. 4h15 ? pour les chochottes. 4h ? on est pas là pour trier des lentilles. Ce sera finalement 3h45.
Quelques photos, une analyse aiguë du parcours et des points de ravitaillement, un inventaire des cadeaux reçus et quelques minutes de marche sur les remparts de Saint Malo boucleront cette après midi  . Les embruns iodés respirés à plein poumon resteront comme les derniers moments de calme avant le déferlement de la tempête physique.

Les traits fermés, la pasta party de veille de course ressemble à une veillée funèbre. De petites douleurs se font ressentir, et si j'étais malade ? si j'avais contracté la peste ou le choléra dans ce pays brumeux.
Les échanges autour de la table sont superficiels, on tente de rigoler pour dédramatiser l'évènement. Les plus expérimentés s'amusent à rendre le moment plus solennel, à raconter leurs souvenirs de vieux combattants.
Chacun rejoint finalement sa chambre, laissé seul face à lui même, laissé seul face à ses incertitudes.
Demain, nos 4 camarades ont rendez vous avec leur histoire.

Parfois, une nuit peut paraître courte. On tourne, on se retourne, et si j'avais fait ça, et si j'avais mangé ci, et si , et si .

Trop tard, il faut se réveiller, se lever et entamer les rituels d'avant course.
Chez vous, chez moi comme chez Zizou, les habitudes restent souvent inchangées. "D'abord la chaussette, la gauche , toujours". Mais chez nos compagnons, j'ai découvert une technique insoupçonnée : le suppositoire.
Afin d'éviter les désagréments d'un déjeuner trop tardif ou trop copieux qui pèserait sur l'estomac , pourquoi ne pas s'enfiler une torpille laxative ?
Je ne vais pas commencer à exposer ma science sur l'innervation excessive de l'anus et de sa réponse quasi instantanée à toute pénétration intrusive mais tout de même ... il valait mieux anticiper le passage aux chiottes pour éviter les affluences des grands jours .

Les intestins vides, les 2be3 sont prêts à partir à l'assaut de la bête.
Merde ! on a oublié nos vessies ! petit tour dans un coin pour éliminer les quelques centilitres d'urine.
Leur regard reflète leur état esprit : yeux hagards symbole d'une petite nuit, jambes flageolantes face à l'incertitude du résultat.
Ces quelques minutes avant le départ sont longues. Le stress s'accumule, l'immobilité dans le sas fait monter la pression qui s'envolera dès le franchissement de la ligne de départ.
J-2 minutes. Les sons de cornemuse dressent les poils sur les bras. Des sourires crispés sont collés sur le visage et tentent de faire bonne figure.
Un pas, encore quelques autres et nous rentrons enfin dans le vif du sujet ...

Ma stratégie de suiveur va aujourd'hui être simple : je vais tenter de faire un petit reportage vidéo chaque 5 kms pour sonder le ressenti du boys band et anticiper leur déchéance programmée. Voir les traits qui se tirent, la foulée qui s'écrase, la confiance qui s'effrite et accessoirement encourager , donner quelques conseils et servir de poubelles ...car , contrairement à ce qu'on pourrait croire , je ne suis pas qu'un pourri. J'ai un petit cœur qui bat sous cette carapace de cynisme.



Km 5, 10, et 15. Le refrain reste le même : "trop facile !" L'allure est en deçà des 3h45. Ils sont beaux , ils sont chauds, espérons qu'ils ne le soient pas trop quand même. Je ne cesse de leur répéter de ralentir, si vous êtes bien , c'est que vous êtes trop rapides, vous devez vous faire chier en ce début de course.
Mais non, ça crâne , ça sautille avec des petits bonds à la Aldo Maccione. Je crains à tout moment qu'ils me tapent une petite roulade sur le bord de la route pour me montrer combien l'effort prédit est surfait.
Chantez, chantez , on en reparle dans quelques minutes !

Et effectivement, à l'approche du semi marathon, j'entends les premiers "le genou commence à me faire mal", qui remplacent les "j'ai un peu mal au bide" du début d'épreuve. Pourtant, tout va encore bien. L'allure ne diminue pas , la respiration s'est légèrement accélérée mais rien de bien méchant. Les gaillards sont encore pour quelques kms dans une zone connue.

Km 30 , terra incognita. Le fameux mur les attend. Le sourire disparaît, les dents se serrent.La grenade est dégoupillée. Le groupe explose. Il y en a de tous les côtés.
Les petites blagues du début ne sont qu'un souvenir. Pas un pour me faire quelques entrechats ni pour marcher quelques mètres sur les mains. Je suis déçu, les saltimbanques sont visiblement à la retraite. Par contre, les acteurs du 7ème art sont de sortie : de vrais palmes d'or du film dramatique.
En voilà un qui grimace la face maculée d'un crachat mal éjecté. En voilà un autre qui rampe à quatre pattes pour gagner quelques cms.
C'est vraiment pas beau à voir. D'autant que leur déchéance physique s'accompagne d'un dégoupillage mental . Ils déblatèrent n'importe quoi , du simple "je commence à avoir des crampes" , au plus étrange "je sens que je rentre dans un état second" (véridique), sûrement un effet secondaire du suppositoire ...
Je commence toutefois à m'affoler lorsque arrive le "je sens que j'ai les larmes qui montent" (véridique aussi). Normalement , cet état est sensé se déclencher à l'arrivée, pas 10 kms avant !



A la guerre, seuls les braves restent debout. Rien ne les empêchent de boiter .
Je prends enfin du plaisir à être sur cette course. c'est vrai que jusqu'à là , c'était trop beau, trop facile mais là, tout devient plus intéressant.J'ai l'impression de rentrer dans la peau qui me convient le mieux : le sergent chef formateur de bleus bites.



"Tu marches pas, tu cours ! Il reste plus rien avant d'arriver. La douleur c'est dans la tête"
"mais je peux plus, j'ai des larmes dans les yeux,je dois marcher David"
"pas David, appelle moi chef (ou dieu c'est toi qui vois). Ta mère a du croiser une tortue pour engendrer un mec comme toi !"

Bon là je me suis rendu compte que sa mère c'était la même que la mienne et du coup c'était moins marrant.

Finalement, j'ai consenti à lui octroyer quelques pas de marche tout en lui posant un ultimatum : "Au poteau du recours , feignant" (un brin d'encouragement , ça motive et ça ne coute pas grand chose)



Km 40 , dernier ravito. Le seul que l'on peut se permettre de sauter. On a pas dû le dire à mon frère. Il a oublié qu'il était sur une course et se transforme à vue d’œil en critique gastronomique. C'est la seule explication que j'ai pu trouver quand je l'ai vu bouffer tout ce qui était à sa portée. Les mélanges sont saisissants : tucs et raisins secs, saucissons et bananes, peaux d'oranges et rillettes.
Pas la peine de chercher le nouveau top chef. Il est là.
Un dernier gel coup de fouet par dessus tout ça et c'est reparti comme en 40 !



Le bonhomme a une forme hallucinante pour une fin de marathon . Le fait que nous soyons resté 45 minutes  au ravito n'explique pas tout mais aide à comprendre. Les ultimes hectomètres se font à belle allure. Plus besoin de l'encourager. De toute façon, il n'entendrait rien,  il s'est tellement empiffré au ravito qu'il chie des rillettes par les oreilles.



Un dernier sprint pour doubler son assistant et dire qu'il a fini 2543 ème au lieu de 2544ème (merci) et c'en est terminé de ce fantastique défi en 3h54min.
Les marches qui se présentent à la fin seront délicates à aborder, Cédric préfère se jeter la tête la première plutôt que soutenir le poids de son corps endolori.
Nous retrouvons Guillaume qui a réussi à nous devancer de quelques minutes et qui présente une sérieuse hypothermie . Il est tout blanc, frigorifié et me pique toute mes affaires de rechange (même mes manchons de course plein de transpiration et de morve ).
Stéphane arrivera quelques instants plus tard, déçu de son résultat.
Thibault nous aura foutu une sacrée rouste qui m'incitera à l'avenir à tester son suppositoire .

Les poetics lovers ne sont pas beaux à voir. Cette vidéo décrira mieux la situation que de longs discours.



Quelques jours plus tard il n'y paraîtra plus rien. Quelques jours plus tard, leur vie ne sera plus la même. Car eux, ils l'ont fait. Et vous ?



résultats : ici !
dessins issus du formidable livre / Site : DBDB

Annexes :
-J'ai été surpris par le parcours, assez décevant. Le départ à Cancale est magnifique , l'arrivée sur le promontoire face au Mont Saint Michel, un peu lointain. Entre les deux : de longues lignes droites.
- J'ai encore pu réaliser un bel enchaînement : 33 kms le samedi et 45 le dimanche. Pas de bobos, la préparation pour la transe gaule continue à se dérouler parfaitement.
- Prochain défi, le triathlon xterra à Namur .

- Raid Artois Opale annulé à cause de la météo.



mardi 24 mai 2016

trail de la fraise : l'éverest 40 kms

L'objectif de cette fin de semaine était de réaliser un premier weekend choc afin de se préparer au mieux à la TranseGaule estivale.
Dans les faits , j'ai réalisé le off de l'étrange avec Ben l'alchimiste samedi (36 kms 700 D+) et les 40 kms du trail de la fraise dimanche.




Cette course, je la connais. J'ai déjà pu la faire deux fois sous la canicule en 2012 et en 2013 . Mais aujourd’hui c'est différent : pas de chaleur, de la pluie, de la boue , un peloton clairsemé et une vieille connaissance : Sébastien Beaussart.



Seb , c'est un peu mon frère jumeau. En plus vieux, en moins beau et qui a mangé plus de soupe. En fait, on ne se ressemble physiquement pas plus que ça mais on a une particularité commune : on termine toujours nos courses dans les mêmes temps. En général, je le précède de quelques minutes mais je n'ai aucun mérite le monsieur est vétéran ... l'âge pèse douloureusement sur ses frêles épaules.

Seb , comme le bon vin, vieillit particulièrement bien. Il vient d'enchaîner le marathon de Paris (3h04), les 100 kms de Steenwerck (9h26) et tout un tas d'autres épreuves aux noms qui donnent envie de se déplacer (ou pas ) : le doux enfer, le patois ...

Sauf qu'aujourd'hui, la situation est différente. Le peloton est peu nombreux et comme j'ai pu le vivre de nombreuses fois, cette pénurie de participants offre parfois l'occasion de monter sur la boîte. Chose suffisamment rare dans notre sport et qu'il faut savoir apprécier à sa juste valeur.

Du coup, Seb part tout de suite en tête précédé par un ouvreur vélo qui va vivre l'enfer sur toutes les parties boueuses du circuit. Notre ami prend rapidement de l'avance et entame les premiers chemins .
Au grès des portions , nous l'apercevrons encore quelques temps avant qu'il ne disparaisse totalement à notre vue.

Derrière, je me retrouve dans un groupe de trois coureurs, le temps que les jambes chauffent et oublient les 40 bornes de la veille. Étonnamment, je me sens en forme et je m'aperçois même que le rythme devient trop lent pour moi . Je passe un moment à discuter avec d'autres concurrents avant d'accélérer légèrement.

D'un coup je me retrouve 3ème. Terminée la volonté de faire la course en touriste. Si il y a un podium à accrocher, je ne vais pas laisser passer l'occase.

Le sol boueux me permet d'apercevoir les traces de pas de mes prédécesseurs. Je m'amuse à mesurer la distance entre deux marques et à les comparer aux miennes pour savoir si je vais plus ou moins vite qu'eux.
Rapidement le second pointe à l'horizon.

Je décide de boucher rapidement le trou quitte à me reposer ensuite dans son sillage. Après l'avoir rejoint et échangé quelques mots, je m'aperçois à nouveau que je ne suis pas à mon rythme. j'accélère, le dépasse et récupère la seconde place.

Le temps est lourd, la pluie pour l'instant fine ne me dérange pas plus que ça. le parcours emprunte des parties roulantes (chemins, pavés ...) et d'autres plus fatigantes car très boueuses (notamment dans les vergés). Cette épreuve ne présente aucune difficulté technique (si on excepte les ponts glissants, les fossés et quelques passages protégés entre deux fils barbelés), ni aucune côte. C'est du roulant pur jus.

La présence de ravitos fréquents et complets permet de partir léger et le balisage parfait n'entraînera aucun stress au niveau de l'orientation.

Le seul hic, pour moi , arrive au 25ème km lorsque nous rejoignons les 1500 concurrents lancés sur les chemins du 15 bornes.

A partir de ce moment, la course toute en régularité est abandonnée au profit d'une allure davantage fractionnée faite de légères accélérations pour doubler les coureurs et de ralentissements lorsque nous sommes bloqués. Dans les parties boisées, ou l'espace est réduit, je tente de me faufiler sur les bords, dans les orties. J'entends les gens râler, je peux le comprendre mais je n'ai pas envie de perdre ma seconde place .

Cette façon de courir , irrégulière est beaucoup plus usante . J'ai l'impression de participer à une séance d'entraînement type 30/30. Le sol plutôt propre jusqu'à là , devient de plus de plus défoncé par le passage des cohortes de concurrents.

 


les joelettes, modèles de courage et de don de soi m'obligent à slalomer au dessus des ornières. Je reste attentif à tout ce qui m'entoure pour éviter un mauvais appui ou une glissade non maîtrisée.

J'avais peur de voir ma forme déclinée avec l'avancée des kms et c'est l'inverse qui se produit, l'euphorie me gagne. D'autant que j'aperçois le premier , Seb, casquette à la Thévenet , vissée sur la tête et foulée plus aussi aérienne. Je le rattrape, nous échangeons quelques mots et décidons de finir ensemble. C'est cool de partager ces moments. L'un comme l'autre nous sommes bien conscients que si nous en sommes là c'est surtout car nous sommes peu nombreux. Nous ne sommes ni des cadors, ni des kenyans alors pour une fois qu'on peut se la raconter le lundi à la machine à café, on va s'en priver !

Le seul hic, c'est que nous ne savons pas l'écart que nous avons sur nos poursuivants.

 

Du coup, on maintient une certaine allure pour éviter une désillusion et nous traversons (trop) rapidement l'emblématique passage du fort de Maulde éclairé aux bougies ainsi que la traversée caillouteuse du Beau .



Heureusement, nulle mauvaise surprise ne viendra ternir notre fin d'épreuve et nous franchissons main dans la main la ligne d'arrivée. Le classement m'octroie alphabétiquement la première place, le journaliste évoque même un sprint mais il n'en est rien , nous sommes ex aequo.



Après coup je le regrette. Seb est trop grand et prend trop de place sur la plus haute marche du podium. La prochaine fois j'essaierai de le noyer lors de la traversée de la rivière. En plus il a hérité de la récompense que je désirais tant : un programme de renforcement musculaire des jambes . Tant mieux pour lui , avec l'âge, l'ostéoporose guette , autant que ça lui serve à quelque chose ...

Je repars de Lecelles les bras chargés de fraises (2kg), j'en ai mangé, j'en ai fait du sorbet, des gâteaux et je dois avouer que j'en ai maintenant plein le cul des fraises ... même si elles étaient supers bonnes !

Ainsi se termine ce weekend. En analysant tout ça, je suis totalement satisfait . Le résultat mis à part , j'ai encaissé 80 km de course à pied en deux jours sans problèmes, à un rythme correct et j'ai même enchaîné lundi avec 15 bornes supplémentaires.

Cela fait maintenant 8 semaines à plus de 12 h d'entraînement, j'ai perdu près de 6 kgs et cela joue énormément dans la performance. Il n'y a qu'à espérer que l'avenir soit aussi radieux . Et l'avenir justement :

29 mai : marathon du mont saint michel
4 juin : raid artois opale VTT 130 kms
11 juin : triathlon xterra Belgique
26 juin : 100 kms de Paris
et le 9 aout , début de la transe gaule : 1200 kms !

Côté organisation :
orga parfaitement rodée .

 

bénévoles sympas

 

passages agréables et typiques : bistrot, traversée rivière et fort de Maulde à conserver !
ravitos nombreux et complets
balisage nickel
parcours simple et hyper roulant, ne pas s'attendre à un trail pur et dur.
de nombreux participants , des comités d'entreprise permettent une ambiance chaleureuse.
profit offert à l'asso des clowns de l'espoir
seul hic : nous faire rejoindre le 15 kms : gros bordel dans la gestion des dépassements .
et une mention spéciale à l'ambianceur de folie pour le podium !

merci aux photographes, d'autres photos à suivre ...

résultats ... ici

carte :



jeudi 25 février 2016

Duathlon cross de Jurbise


Retour de vacances. Les longs entraînements quotidiens s'achèvent, remplacés par un rythme plus traditionnel.Ces 15 jours m'auront au moins permis de renouer avec le VTT que j'avais rangé sagement au garage dès les premiers frimas de l'hiver.

Cela tombe bien , je teste aujourd'hui le cross duathlon . Quésaco ?

Le cross duathlon est au duathlon ce qu'est le trail à la course sur route : une épreuve nature réduisant les parties bitumées à quelques courtes liaisons.
Comme dans un duathlon traditionnel, le but est d'enchaîner de la course à pied , du vélo et à nouveau de la course à pied.
Les formats de ce type d'épreuve varient de la version XS (2,5kms/10kms/1,25kms) à la version XL (24kms/66kms/12kms)

Aujourd'hui, je me retrouve à Jurbise à côté de Mons en Belgique. Autant j'ai pu apprécier la sècheresse de mon lieu de villégiature hivernale, autant là, je me rends immédiatement compte que je suis de retour dans le nord : de la boue partout, des flaques insondables et des accents inimitables !

Au programme, 4 kms de trail (en 2 boucles boueuses)/ 23 km de VTT (en 2 boucles hypers boueuses) / 2 kms de trail.

En attendant le départ,  il faut apprendre à connaître les rituels de ces épreuves combinées. Plusieurs exemples :
- On ne peut rentrer dans le parc à vélo qu'avec son casque sanglé,
- On ne peut pas laisser de sacs (plastique ou de sport) mais plutôt une caisse rigide pour stocker ses affaires,
- Durant chaque transition, il faut marcher dans le parc à vélo, pas courir,
- Il faut privilégier une ceinture porte dossard afin de placer son dossard devant lors des sections course à pied et derrière en vélo.
Quelques bricoles à connaître pour ne pas rajouter du stress avant d'entamer l'épreuve.

Place à la course, les trifonctions sont de sorties , rutilantes après un hiver passées au chaud. Les températures sont correctes , l'humidité énorme. Le départ est ultra rapide et comme d'habitude, il faut slalomer entre les concurrents pour grappiller quelques places. Malheureusement, pour ce faire, il faut abandonner la trajectoire idéale (la moins boueuse) pour emprunter des flaques de boue ou le moindre appui nous donne l'impression de courir dans de la semoule.

Le tracé en forêt présente une première partie plutôt descendante avant de proposer quelques légers faux plats montants. je gagne quelques places mais je sens bien que le manque de fractionnés se fait sentir sur une aussi courte distance. Je boucle cette portion en 16'42 à la 21 ème place sur 200 classés.

Je rentre dans le parc à vélo, saute sur la bécane et appuie au maximum sur les pédales. Nous traversons un golf, je vois une balle passer juste devant mon vélo, je l'ai échappé belle ...
Cette première boucle va être affreuse. Je vais me faire doubler 45 fois en 11 kms . Je me sens bien ridicule ... je cours plus que je pédale au milieu de marécages. Je me casse la gueule dans les flaques, je pète ma pédale qui s'arrache à moitié, je pose mon VTT dans des trous d'eau, je suis à deux doigts de me noyer. Ma tenue n'est plus reconnaissable, je dois ressembler à un monstre des marais .

Pourtant, je sens que dans les parties plus roulantes, j'arrive à limiter la casse. Cependant, le constat est sans appel : à mi parcours VTT , je suis 66 ème .
La seconde moitié du circuit sera identique. je me ferai moins doubler mais je lâcherai tout de même une quinzaine de places supplémentaires. j'écope ainsi du 66 ème temps sur 200 en VTT (pas si ridicule que ça au final et deux tours avec un chrono identique ) .

Désabusé plus que furieux, je m'élance dans les 2 derniers kms de trail .Mais qu'espérer en 2 kms ?
L'avantage c'est que les places sont proches et je remonte une dizaine de personne dont une à qui il manque une chaussure . Certainement un don à mère nature ...
J'hériterai du 10 ème temps/ 200 dans cette courte partie.

Au final, je boucle l'épreuve 54 ème en 1h45min 39 s.

 Côté organisation :
- balisage nickel
- parcours sympa et très boueux
- inscription de 16 euros avec un bonnet offert
- juges arbitres sympas
- bénévoles bien placés

Côté course :
C'était chouette. Je suis bien conscient d'être limité en vélo par manque de puissance mais j'ai quand même pris du plaisir aujourd'hui. L'essentiel étant ici.
Mon choix de réaliser de plus en plus d'épreuves combinées me convient tout à fait et représentera un des axes sur lequel je mettrai l'accent dans l'avenir.

En attendant, je vais reprendre sérieusement des séances de fractionnés pour être fin prêt lors de l'aquathlon de Lille du 26 mars, théâtre du championnat régional .

résultats ... ICI !

Gruissan Phoebus trail 50 kms

 En une semaine , j'ai pu réaliser deux épreuves sensiblement différentes : le Gruissan Phoebus Trail dans le sud et le duathlon cross de Jurbise en Belgique.
 7 jours d'écarts, 1100 kms plus loin , le grand écart est phénoménal !

Dimanche 14 février, jour de Saint Valentin. Je suis levé aux aurores et  ce n'est pas pour aller acheter des fleurs ni préparer un petit déjeuner romantique. Aujourd'hui, j'accroche le premier dossard de l'année.



Un pas dehors, le ciel est bleu et la température clémente. Seul le chant de la tramontane nous rappelle qu'ici, le vent est souvent roi.

Je connais les lieux comme ma poche , j'y ai vécu les 20 premières années de ma vie et j'y retourne à chaque vacances scolaires. Cela a parfois du bon d'être enseignant ...
Je pars serein. j'ai un temps de référence datant de 2010 et je pense qu'avec une meilleure gestion je dois pouvoir le battre. Seul hic, une petite blessure m'a empêché de courir et pédaler tout le mois de janvier ... Alors j'ai nagé, beaucoup : 50 bornes.
 Et 50 bornes, c'est la distance du jour à réaliser, agrémenter d'un petit 1500 m D+.



Au départ, tout le gratin du TTN est présent : Chartoire, Spelher, Gault .... De mon côté, je me place tranquillement en fond de peloton bien conscient qu'aujourd'hui côté performance, je n'ai rien à attendre de bien particulier.

Dans ma tête, j'anticipe les difficultés : d'abord du plat pour étirer le peloton puis la côte du château d'eau , première difficulté d'un parcours cassant marqué par l'aridité et la caillasse. Tout se réalise sur monotrace.

 

Doubler reste délicat et nous ne sommes pas à l'abri d'une pierre cachée ou d'une branche mal placée causant inévitablement une chute. Il faut donc rester attentif.

J'ai découvert des liaisons que je ne connaissais pas. J'ai redécouvert des coins qui ne m'enchantaient guère. Le tracé est somptueux, bien meilleur que celui de 2010 et bien plus difficile . Un vrai régal pour les yeux, moins pour les jambes qui souffrent de ce profil rarement plat fait de relances et de rampailloux typiques de la clape.



Après une première heure en dedans , j'accélère légèrement . Je profite de la magnifique ascension jusqu'à la vigie d'abord boisée puis "en balcon"  pour contempler une énième fois ce panorama qui ne me lassera jamais.

Une liaison jusqu'au domaine de Pech Redon plus tard, nous basculons, via la traversée du plateau , sur les sentiers du domaine de Moujan.

 

Moujan reste pour de nombreux coureurs Narbonnais, le lieu qui leur a fait découvrir le trail avant que ce mot là n'existe vraiment ...Mon père y court encore plusieurs fois par semaine et j'éprouve un grand plaisir à parcourir ces quelques kilomètres qui nous mèneront au pied de la couleuvre.

La couleuvre est aussi un "mythe" dans le coin. Une bonne grosse bosse bitumée qui permet un formidable travail de puissance et accessoirement de basculer sur les hauteurs de la clape. L'ascension passera par une sente bien raide et caillouteuse qui aboutira à l'antenne relais puis à la table d'orientation. Les difficultés s'enchaînent, la température augmente (19 C) et le vent baisse. Difficile de se croire au cœur de l’hiver !

 

Plus nous avançons , plus nous pénétrons profondément au royaume des pierres jusqu'à sa capitale "la goutine" lit rocailleux que nous remontons après être passé tout prêt de notre dame des Auzils. De grosses marches à escalader, des cailloux plus ou moins grands et fuyants et cette chaleur réverbérée par la roche qui commence à user l'organisme.

Le parcours sublime se dévoile sous nos foulées rasantes.La descente de la falaise et sa remontée via l'arche  nous en mettent plein la vue. Les jambes sont pourtant lourdes avant d'aborder le secteur des capoulades.
Mon mollet droit se contracte un peu trop et les derniers dix kms vont se faire en roue libre . Dommage car je ne pourrais conserver ma moyenne de 10 km/h ...

 

 Nous plongeons sur les berges de l'étang de Gruissan ou la tour Barberousse s'offre à notre regard. Une ultime ascension , dernier moyen de dépenser mes maigres réserves énergétiques et je rallie l'arrivée en 62 ème position en 5h07.

Côté organisation :
- Tant de changement de direction, de petits chemins et aucune erreur, aucune hésitation. Le balisage fut parfait, un des meilleurs auquel j'ai eu à faire.
- Le parcours fut extraordinaire, une réussite totale. Toutes les modifications apportées furent bénéfiques et ont apporté un supplément d'âme à l'épreuve. La clape, c'est la pierre et l'organisation a joué cette carte à fond en présentant un circuit racé et difficile.
- Deux ravitos (29ème et 40ème km) complets
- bénévoles supers nombreux (il me semble avoir entendu le nombre de 250 !) et efficaces.
- inscription abordable (25 euros) avec deux t shirts (pourquoi deux d'ailleurs ?) et une bouteille de vin.



Côté course :
Mon temps comme ma place ne me satisfont pas. J'étais conscient de mes limites du moment aussi je ne m'alarme pas plus que ça. Pourtant cela fait deux courses consécutives ou je passe au travers et je commence à me poser des questions sur mon entraînement.

Afin de repartir sur de bonnes bases, je vais changer mes objectifs à venir et repartir sur une préparation classique à base de fractionnés courts et longs , je vais reprendre de la vitesse afin de m'orienter vers les 10 kms de Louvroil  (13 mars) , le trail des remparts lillois (18 mars) et vers l'aquathlon de Lille (26 mars) .

Ma sortie longue sera maintenue et me servira à travailler mes vitesses de course pour les marathons (de la route du Louvre et du mont Saint Michel) et pour un 100 km (Steenwerck ?).

L'avenir me dira si j'ai eu raison ...

lundi 21 décembre 2015

Trail des gueules noires 53 kms (Bel)

 

Il y a des jours comme ça ou rien ne va . Ni les jambes, ni la tête, ni rien du tout d'ailleurs .
Avant d'écrire ce compte rendu, j'ai laissé s'écouler quelques jours pour faire retomber mon énervement et tenter d'expliquer à froid cette contre performance.



D'abord, un point positif : j'ai réussi à terminer l'épreuve.Pas gagné d'avance tant le balisage approximatif, voire inexistant par endroit a follement compliqué les choses. La recherche d'un morceau de rubalise ou d'un petit point orange à parfois viré au cauchemar. Je ne compte plus le nombre de demis tours, d'égarements, d'hésitations auxquels j'ai été confronté. La galère ...

Je retiendrai le commentaire d'un de mes compagnons flamand : " gros problème dans balisation". Oui mon gars, gros problème, gros problème. Je nous vois encore à 3 kms du terme ,  en un groupe de 5 concurrents éparpillé sur le versant boisé d'une colline a tenté de repérer un indice pour savoir dans quelle direction se diriger.



Ce type d'exemple s'est répété plusieurs fois au cours de l'épreuve. Lorsque j'ai vu revenir de l'arrière des concurrents qui étaient sensés être devant ou lorsque je me suis fait rattraper par des coureurs en revenant sur mes pas pour retrouver le parcours .

Avec le nombre de courses que je m'enfile, cela ne m'était jamais arrivé, et je ne peux pas dire que j'ai apprécié. Pour s'en persuader, il suffit de demander aux chevaux croisés sur le circuit le nombre de noms d'oiseaux que j'ai pu hurler !



Cependant, tout n'est pas de la faute de l'organisation. Par moment, l'absence de balisage était manifeste, à d'autres, il fallait rester vigilant pour repérer les changements soudains de direction. Avec la fatigue et le manque d'attention qui en découle, avec le repli sur soit qu'implique la course, il n'est pas toujours évident de rester concentrer sur des marques aussi rares que petites.

D'ailleurs, un simple conseil pourrait améliorer les choses : l'anticipation. Lors d'un changement de direction , une petite flèche pourrait prévenir le coureur à l'avance qu'il va tourner ou une petite croix ( voire un morceau de rubalise) pourrait indiquer que le chemin emprunté jusqu'alors n'est plus le bon. En bref, quelques légères modifications pour faciliter la progression.



Autre conseil : éliminer les morceaux de rubalise déjà présents sur le parcours et appartenant à une autre organisation. Parfois déroutant, la présence de ces leurres m'a causé bien des interrogations et m'a plongé au cœur d'impasses dont il a fallut revenir de plus en plus agacé.

Je pense avoir fait le tour du gros point négatif de l'épreuve. Certains ne seront peut être pas d'accord et estimeront qu'un vrai trail nécessite un brin d'orientation. Pourquoi pas. Mais j'estime avoir réalisé suffisamment d'épreuves de toutes les distances pour pouvoir juger lorsqu'un balisage est trop light. Ce fut donc le cas ici.



Pour autant, il est toujours facile de critiquer et mon objectif est simplement de participer à une réflexion afin d'améliorer le seul couac de ce trail.

 Car il ne faut pas oublier tout le travail réalisé par l'organisation. Elle nous a pondu un parcours unique ou chaque foulée nous a permis de remonter l'histoire de cette région.
J'ai bien senti la volonté de nous faire découvrir ce sombre passé .

 

Noir , comme la gueule des mineurs à qui nous avons pu rendre hommage lors de l'ascension (terrible) du terril du hasard

 

 ou celui du domaine de Blegny mine.

 

Noir, comme le cimetière des soldats tombés pour la Belgique lors de la première guerre mondiale.

 

De grands moments reliés entre eux par des singles ludiques ou la jouissance

 

 n'avait d'égale que le pourcentage des raidillons atomiseurs de cuisses semés ça et là sur le circuit.



La diversité offerte ici ne laisse pas de place à l'ennui. J'ai adoré le jeu de toboggan dans les prés entrecoupé de tourniquets. La vision en contreplongée du relief et des bosses à emprunter restera un grand moment. Tout comme quelques portions non "nettoyées" ou il faudra se faufiler entre les branchages ou sauter par dessus un tronc couché pour s'extirper de cette sauvage végétation.



 Tronc qui d'ailleurs s'avèrera trop haut pour moi ! Donc pour la prochaine fois , si il était possible de placer une petite marche pour aider les concurrents de moins d'1m70 aux jambes lourdes afin qu'ils n'aient pas l'air cons coincés sur le haut du tronc attendant de tomber d'un côté ou de l'autre ...

Ca m'a fait penser à la blague : Un coq est sur un muret et pond un oeuf. De quel côté va t il tomber ? et devinez qui jouait  le rôle de l'oeuf ?



Le parcours ne recevra donc que des éloges et je remercie les nombreux propriétaires pour nous avoir autorisé à traverser leur propriété.

Enfin, côté course, alors que la forme des dernières semaines semblait optimale, force a été de constater que j'en étais loin . Il est vrai que le profil cassant ne me correspondait pas . Mais en plus j'ai accumulé les erreurs en partant trop vite (4ème jusqu'au 17 ème kms) et en étant trop léger en ravito liquide (dû à une mauvaise estimation de mes temps de passage).



Si en plus vous ajoutez un retour en voiture rallongé de 20 minutes parce qu'un tracteur voulait pas se garer sur le bord pour laisser passer les 50 voitures alignées derrière lui.
Si en plus, vous découvrez qu'en Belgique les choux des religieuses au chocolat sont fourrés de crème et pas de chocolat .
Vous comprendrez aisément pourquoi il y a des jours comme ça ou rien ne va !

Résultats : à venir



Côté organisation :
- j'ai assez expliqué l'histoire du balisage pour ne pas y revenir.
 - prix d'inscription ridicule : 10 euros les 53 bornes ! imbattable. Pas de cadeau évidemment mais repas d'après course (spaghetti bolo) offert. Incroyable mais vrai.
- 2 ravitos sur le circuit aux kms 23 et 37, complets et tenus par des personnes charmantes
- le parcours magnifique
- diversité des participants sympa : Hollandais, Wallon, Flamands, Français du nord, de la Meuse ...



Côté perso :
je ne sais trop que penser. Je termine en 6:01:50 à la 15ème position .
 Je vais patienter jusqu'aux 42 bornes du trail D2B pour juger de mon état de forme.  En attendant, 15 jours dans le sud me permettront de faire pas mal de sorties VTT pour travailler les cuisses (chose que j'ai délaissé depuis 2 mois). On verra les résultats !

Calendrier début 2016 :
17 janvier : trail D2B (42 kms)
30 janvier : trail hiovernal du mont (30 kms)
14 février : Gruissan Phoebus trail (50 kms)
21 février : cross duathlon de Jurbise