Un Peu d’Histoire
C’est en lisant un reportage sur le TOUR DE FRANCE quelques années après sa création que le promoteur américain C.C. Pyle eut l’idée d’importer le concept de course par étapes aux USA. Il n’oublia pas d’y rajouter la démesure propre à nos cousins d’Amérique : sans bicyclette et à travers tout le continent ! Ainsi naquit en 1928 le Bunion Derby, première traversée des USA en course à pied, de Los Angeles à New York. Cent-quatre-vingt-dix-neuf coureurs, véritables pionniers, se lancèrent à l’assaut de l’Amérique et cinquante-cinq d’entre eux vinrent à bout des 5374 kilomètres reliant le Pacifique à l’Atlantique et découpés en quatre-vingt-quatre étapes. L’Histoire retiendra le nom de Andy Payne qui empocha la substantielle prime de 25.000 dollars attribuée au vainqueur. Une seconde édition du Derby se déroula l’année suivante dans le sens retour, mais cette fois l’organisateur en faillite ne put honorer les primes promises et l’épreuve disparut, vaincue par le crash boursier et la crise économique. Il faudra alors attendre cinquante-six ans pour que deux hommes décident de revivre l’aventure en 1985. La course-‘’duel’’ sera baptisée The Lou Gehrig Race for Life et après plus de 5500 kilomètres foulées dans foulées, l’Américain Marvin Skakerberg l’emporte pour seize petites minutes devant l’Anglais Malcolm Campbell. Sept ans plus tard, en 1992 les Américains Jesse Dale Riley et Michael Kenney annoncent une version modernisée du fameux Derby sous l’appellation de TRANS AMERICA FOOTRACE. Elle sera disputée à quatre reprises jusqu’en 1995, regroupant entre quinze et trente concurrents par édition mais, victime de la défection de son sponsor principal, elle disparaît à son tour… Plus près de nous, au premier jour du XXIe siècle, on change de continent pour la TRANS AUSTRALIA ‘’RACE OF FIRE’’ qui ne vivra qu’une édition tragique entre Perth et Canberra, marquée par le décès d’un coureur pendant l’épreuve. Les années suivantes verront deux éditions de la RUN ACROSS USA (2002 et 2004), nouvelle traversée entre Los Angles et New York et, entre les deux, c’est à son tour l’Europe qui s’y colle en 2003 avec la première TRANS EUROPE FOOTRACE organisée par nos voisins allemands sur plus de 5000 km entre Lisbonne et Moscou. Deux autres TRANS EUROPE auront eu lieu en 2009 sur 4488 km entre le sud de l’Italie et le Cap Nord puis en 2012 sur 4180 km du Danemark jusqu’à Gibraltar. En été 2011, une 10ème traversée des USA a été organisée entre Los Angeles et New York sous la nom de LA-NY Footrace. De 1998 à 2010, ont également été organisées 6 éditions de la DEUSCHLANDLAUF qui traverse l’Allemagne du nord au sud en 17 jours sur 1200 km.
De la Manche à la Méditerranée
Retour en France. Dans la lignée des monstrueuses épreuves transcontinentales qui font rêver les coureurs du monde entier, dans l’esprit des Pedestrians et de LA GRANDE COURSE DE FLANAGAN, deux amateurs français d’ultramarathon créent en 2001 LA TRANSE GAULE, traversée plus modeste mais néanmoins coast-to-coast (de la mer à la mer) de l’Hexagone, sous forme de course individuelle par étapes. Garantie sans déserts brûlants ni lignes droites infinies, à une moyenne quotidienne d’un marathon et demi. Une balade presque raisonnable, en somme… A peine 1200 kilomètres de course, des bords de la Manche jusqu’aux rives de la Méditerranée, à travers les vertes provinces de Bretagne, des Pays de Loire, de l’Anjou, du Limousin, de l’Auvergne, de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon, en privilégiant au maximum les routes secondaires à circulation automobile réduite.
Les règles de course de LA TRANSE GAULE sont délibérément aussi simples que de mettre un pied devant l’autre :
– une étape par jour, d’une distance comprise entre 49 et 77 kilomètres
– dix-neuf étapes en dix-neuf jours
– pointages internes quotidien (ne donnant pas lieu à la publication de classement)
Des règles qui réservent a priori le challenge à des coureurs d’ultra insatiables et possédant un sérieux background, tout en restant une épreuve raisonnable dans sa durée et à la portée de tout individu armé d’une solide motivation… A l’Homme rien d’impossible mais foi, audace, courage, enthousiasme et maîtrise de soi seront malgré tout des atouts indispensables pour relever le défi et le mener à bien.
L’organisation assurera des ravitaillements positionnés tous les 10 à 15 kilomètres mais les coureurs seront autorisés à se ravitailler par eux-mêmes en route (fontaines, bistrots, épiceries, chez l’habitant). Assistance personnelle autorisée sous certaines conditions. Un road-book détaillé du parcours fourni par l’organisation qui mettra en place le fléchage du parcours et assurera le pointages ainsi que le transport des bagages personnels des coureurs. Un hébergement sommaire (de type gymnase ou salle municipale) sera proposé à chaque étape (prévoir matériel de couchage minimum : duvet, matelas). La majorité des dîners (15/19) seront assurés par l’organisation : pris au restaurant ou servis au gymnase par un traiteur ; Sur les quelques étapes sans dîner, des repas instantanés BOLINO sont à la disposition des coureurs sur le lieu d’hébergement. Une base de petit-déjeuner sera également assurée chaque matin à 5 heures.
L’Ultramarathon, un état d’esprit
LA TRANSE GAULE n’est pas une compétition mais est une course pédestre (du verbe « courir à pied »). Pourtant, plus que simplement participer à une course, prendre part à un ultramarathon itinérant par étapes reste en premier lieu une parenthèse en dehors du quotidien, une expérience personnelle à partager avec ses condisciples qu’on va côtoyer durant des jours et des jours, des nuits et des nuits, avec des bons et des moins bons moments… La volonté des organisateurs est de créer une épreuve où coureurs, bénévoles et suiveurs partageront, trois semaines durant, une véritable « aventure » non galvaudée, en commun et dans le climat de droiture, d’intégrité, de fair-play et de fraternité propre à ce type d’épreuve.
bonne course a toi david steph
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