Retour de vacances et enchaînement avec une rando VTT à Dourlers de 42 kms ( la ribambelle).
Peu de forêt mais beaucoup de chemins et pas mal de côtes. De quoi fatiguer l'organisme.
Avec l'aller et le retour depuis la maison , la sortie approche les 70 bornes et marque le 13 ème entraînement en 13 jours .
Tout va pour le mieux ... pour l'instant !
dimanche 10 mai 2015
Trail du cap de creus
On me l'avait
vendu comme le paradis et on s'en est effectivement approché .
Du haut de ses
43 kms et 2200 m D+ le trail du cap de Creus est un vrai concentré
de nature méditerranéenne.
De la caillasse,
des cactus, des oliviers, des criques enchanteresses, de l'eau
turquoise et la senyera , drapeau catalan, symbole de fierté pour
toute une région.
Une branche de
ma famille est née ici. J'ai pêché mes premiers poissons au sein
de ce territoire. J'y ai des souvenirs d'enfance.
Malheureusement,
étant enseignant, je suis dépendant des vacances scolaires. Celles
ci se déplacent d'une année sur l'autre. Tantôt début avril,
tantôt début mai … il faut donc profiter des opportunités du
moment pour réaliser quelques unes de ces merveilleuses courses
repérées au cœur d'un riche calendrier.
Je l'ai souvent
répété, je n'apprécie pas particulièrement les grosses
ascensions. Marcher pendant de longues minutes me rappelle trop la
randonnée pour me croire encore en course. Ma préparation est
totalement exemptée de ce type de côtes au profit de raidillons que
l'on peut franchir grâce à un bon coup de rein.
Je suis bien
conscient des difficultés que ce type de profil de moyenne montagne
peut offrir ainsi que mes limites face à cet enchaînement de
montées et de descentes . On peut même dire que je les crains. Peur
de se blesser en côte comme lors des Citadelles ou en descente comme
lors de la panoramique de Millas , j'ai ainsi pris le parti de faire
ma course à allure souple, appareil photo à la main, yeux
émerveillés grands ouverts et sourire collé au visage.
Voici le fameux
profil du jour :
Après analyse,
on peut repérer les quatre grosses ascensions du jour. Toutes sont
différentes :
- la première
est de loin la plus longue et la plus difficile.
Placée en début de
course, elle présente l'inconvénient d'offrir un sentier étroit
rendant impossible les dépassements.
Le coureur voulant briller lors
de cette épreuve se doit de partir vite pour éviter tous les
bouchons que j'ai du endurer lors de cette ascension.
Nous montons de
façon régulière en lacet sur des portions ou la marche est
obligatoire pour pratiquement tout le monde. Nous croisons quelques
vaches apeurées par la masse humaine qui fond sur elles.
Après cette
partie ou le gros du dénivelé est engrangé, nous accédons à une
crête que nous allons suivre sur une bonne distance pour atteindre
les ruines de sant salvador saverdera (682 m)
et le monastère de
sant pere de Rodes (510 m). Les images sont saisissantes, dommage que
le soleil ne soit pas au rendez vous. Cette crête rend la
progression difficile par la présence de grosses pierres
enchevêtrées qu'il faut escalader ou enjamber. Beaucoup
apprécieront la technicité du passage. Les kms passent lentement …
pratiquement 2h30 pour 9.5 kms !
J'arrive enfin
au premier ravito. La présence d'olives, de bonbons, de bananes,
d'oranges, d'eau , de pepsi ,de tortillas, de pains à la tomate…
offre un large panel gustatif qui ravira le plus difficile des
trailers. S'ensuit une première longue descente toujours aussi
technique ou les cuisses tapent fort. Je tente de rester relâché,
pour éviter d’ankyloser mes quadriceps. Les intervalles entre
concurrents commencent à s'espacer. J'ai enfin de la place pour
grappiller quelques places .
Nous arrivons au
port de la Selva. Enfin le terrain s'aplanit. Ma foulée retrouve des
repères que les ascensions / descentes ne m'ont pas encore permis de
trouver. J'accélère l'allure et passe de nombreux concurrents
malgré les pauses photos que le magnifique port m'incite à faire.
Le drapeau
catalan danse fièrement au milieu de ce décor de rêve.
Le parcours nous
fait découvrir les petites ruelles du village. Toutes en côte ,
jusqu'à arriver sur un promontoire dévoilant des criques
paradisiaques.
Quelques foulées sur le sable et la seconde ascension
commence. Beaucoup plus courte, beaucoup moins exigeante.
Les roches
déchiquetées sont toujours là , les cactus aussi, mais la partie
ou la marche est obligatoire reste cette fois ci éphémère avant de
laisser la place à des sentiers aux pourcentages plus légers qui
permettent de maintenir une cadence intéressante. Le décor est
grandiose, je ne peux m'empêcher de me retourner pour profiter du
spectacle (Puig bufador 430 m).
La descente sur
Cadaquès reste aussi un grand moment.
Le village en contre bas ,d'un
blanc éclatant, apparaît au grès des virages ou les murets de
pierres se succèdent. Nous sommes au 26 ème , le ravito hébergé
sur les bords de la Méditerranée est pris d’assaut par les
familles des concurrents. L'ambiance est vraiment agréable, le décor
toujours féerique. Je m'arrête régulièrement prendre des photos.
Le chrono aujourd'hui n'a aucune importance .
Je laisse le
fief de Dalí derrière moi pour attaquer la troisième grosse
ascension vers le puig de sa Cruilla (322 m).
Comme pour la seconde
côte, la difficulté est ici modérée. De nombreuses parties
peuvent se courir et nous amènent sur une vue à 360 degrès.
Nous
voyons d'où nous venons et nous pouvons apprécier la suite du
parcours.
A partir d'ici,
nous allons enquiller 7 kms de jouissance totale. De petits sentiers
côtiers, à fleur de falaise avec la mer qui miroite sous les
premiers rayons de soleil qui daignent enfin montrer le bout de leur
nez.
Ces monotraces
sont entrecoupés par la traversée de quelques plages nichées dans
ce paradis minéral.
La cala Joncols et son ravito sous les pins
parasol,
la cala Montjoi, dernier arrêt avant l'arrivée resteront
longtemps dans mes souvenirs. Je profite au maximum de ces moments
hors du temps. Je comprends maintenant pourquoi le site internet de
la course parlait de « paraïso ». J'y suis en plein
dedans .
Malheureusement,
toute bonne chose à une fin et il faut quitter ces criques pour
retourner vers Roses. Rien d’insurmontable en apparence : 7
kms . Mais il faut en avoir gardé sous la pédale pour escalader le
pla de les gates. Longue côte , difficile, ou le soleil enfin
présent nous colle aux pierres du sentier. La chaleur est
étouffante, les derniers mètres compliqués. Les mains sur les
cuisses, il faut pourtant pousser encore et toujours pour atteindre
le sommet ou un troupeau de vaches nous attend , stoïque.
Roses est
visible, juste là, en bas. Plusieurs lacets nous y mènent
directement. Comme durant toute l'épreuve, ces petits chemins
présentent des marches naturelles à descendre, des pièges rocheux
à éviter. Si physiquement je me trouve parfaitement bien, je sens
poindre une crampe à la cuisse droite lors de contractions un peu
poussés (type sauts …).
Tout en retenue,
je finis la dernière longue descente pour atteindre Roses et
parcourir l'ultime km plat qui me mènera à l'arrivée en 6h15 pour
44.5 kms au GPS et 2200 m de D+. (119 ème/ 418 finishers)
J'ai vécu une
course fantastique qui ravira n'importe quel trailer. L'adepte de la
montagne trouvera de quoi faire travailler les cuisses en alliant
l'aspect plage, cactus … extrêmement dépaysant .
La plus belle
course qui m'ait été donné de faire. A faire et refaire !
Côté orga :
- le site internet mériterait une version française surtout avec la proximité de notre territoire et le fort contingent de coureurs francophones présents lors de l'épreuve.
- le prix d'inscription est plutôt élevé. Au delà de l'euro/km qui me tient tant à cœur … (50 ou 55 euros , je ne sais plus trop )
- récompense : un tshirt technique au retrait du dossard ou le nom de la course est floqué sur la manche. Côté promotion de l'épreuve , un flocage pectoral ou dorsal serait plus efficace. Puis un joli tshirt en coton finisher.
- Les ravitos , sans gluten, sont super bien fournis en sucré comme en salé.
- Le parcours et le balisage sont exemplaires.
- La météo joue un rôle important. Cette année, nous avons eu une chaleur et un taux d'humidité élevé. 5 kms et j'étais déjà complètement trempé. Par contre, un jour de chaleur caniculaire, la course doit vite devenir infernale.
- Le lieu de départ est clair, large avec de nombreuses places de parkings
- Présence de photographes exceptionnels. Des clichés magnifique que vous avez pu admirer lors de la lecture de ce compte rendu (quelques photos sont tout de même de moi … les plus moches !)
Prochains
objectifs : les 100 kms de Steenwerck jeudi (sans
accompagnateur) et le raid VTT Paris Roubaix (125 kms) dimanche. De
quoi travailler encore l'endurance !
Résultats ... ICI
une superbe vidéo :
merci encore aux photographes
marathon de Anvers
Je n'ai finalement pas abandonné. Il
s'en est fallu de peu mais j'ai tenu jusqu'au bout . A tort ou à
raison, j'ai serré les dents et continué Anvers et contre tout
(facile celle là …)
Si , au moment du départ, on me
l'avait annoncé, je ne l'aurais jamais cru . Approcher l'abandon sur
un ultra, je peux le comprendre, titiller ses limites lorsque la
chaleur accable l'organisme, lorsque son corps ne peut plus rien
ingérer, cela arrivera certainement un jour. Mais sur marathon …
Tout avait pourtant bien commencé,
j'avais opté pour une course tranquille derrière le ballon des 3h15
avec pour objectif de faire une sortie longue tout en découvrant la
ville d'Anvers. J'ai ainsi pu apprécier l'organisation huilée et
claire, l'exotisme d'un départ ou on ne comprend rien au discours
d'encouragement (en flamand) et la récupération du t-shirt de
finisher alors que la course n'avait pas encore démarrée
(véridique !).
Qu'attendre d'autre de cette commune
belge que de faire les choses à l'Anvers ? ( ouais, j'ai mangé
un paquet de carambars )
Anvers … ité, (et ça continue, ou
va t il s'arrêter ?), tout c'est parfaitement déroulé jusqu'au 15
ème km. J'avais pu profiter du début du parcours avec la traversée
souterraine de l'Escaut par le tunnel Kennedy.
Un bon km dédicacé aux
claustrophobes descendant dans sa première moitié puis montant dans
sa seconde mais bien usant pour celui qui cherchera à faire un
temps.
Le GPS a évidemment perdu le signal
incapable de retrouver un quelconque satellites au travers des mètres
de béton et de flotte qui s'accumulent au dessus de nos si fragiles
têtes . Vu comme ça , cela fait un peu flipper !
Mais il y a pire, en la présence de
braveheart, un écossais sec aux cheveux hirsutes, torse nu, en kilt
et rangers qui gueule des « left, right » en fonction de
ses possibilités de dépassement. Contrairement à ce que penseront
certains, je n'aborderai pas le sujet sur la présence ou pas de sous
vêtements sous la fameuse jupe écossaise !
La ballade était belle, l'ambiance
silencieuse, la concentration tournée vers la réalisation des
objectifs de chacun … jusqu'au 15 ème .
Et là, ce fut le drame !
J'ai ressenti une sorte de décharge
électrique qui partait du tendon d'achille jusqu'au bas des fesses,
puis une crispation derrière la cuisse. Je serre les dents pendant
deux kms, tente de soulager la jambe douloureuse en basculant tout le
poids du corps sur la jambe encore valide. J'adopte une foulée de
canard boiteux ou de danseur de mia (au choix) .
Malheureusement, je suis un piètre
rappeur et un palmipède encore plus ridicule.
Je décide donc de stopper quelques
instants sur le bord de la route afin de tenter des étirements et
des massages qui pourraient me permettre de repartir soulagé.
Le miracle , évidemment, n'a pas eu
lieu … le ballon des 3h15 s'échappe inexorablement pour
disparaître définitivement de mon champ visuel .
Je reste perplexe face au choix qui
s'offre à moi . S'arrêter ou continuer et finir coûte que coûte ?
La réponse s'est imposée d'elle même.
Je ne connais ni la ville, ni la langue. Je n'ai pas d'argent sur moi
et aucun plan à disposition . Abandonner pour aller où et comment ?
J'essaie d'oublier la douleur et
j'enchaîne les foulées. L'allure a fortement baissée, je tourne
entre 5'05 et 5'30 au km et la distance avance lentement. Vu ma
cadence, je me fais doubler de tous les côtés et je tente de
positiver en me disant que cela forge le mental et que ça ne peut
pas faire de mal à l'aube des 240 kms de l'intégrale de Riquet ou
j'aurais obligatoirement à courir avec les jambes douloureuses …
Cependant, entre la sensation
d'épuisement et celle d'une cuisse fragile qu'on sent capable de
péter à tout moment, il y a un monde. J'essaie bien de la soulager
au maximum mais les résultats ne sont pas fameux.
Finalement, au bout d'une dizaine de
km, la douleur redevient supportable, l'impression de crampe
s'atténue sensiblement et cela se ressent au niveau chronométrique.
Je passe de 5'22 (km26) à 4'45 (km27) et je sens que le muscle ne
risque pour l'instant plus de lâcher.
Je reprends donc mon rythme initial et
accélère pour tenter de récupérer le ballon des 3h15. Je redouble
énormément de monde, grisé par ma forme retrouvée. Les kms
défilent plus vite et je me rends rapidement compte que le temps
perdu ne pourra être rattrapé.
Je profite du paysage,
le museum Ann de Stroom
la grande place
et boucle ce périple Belge en 3h 16
min 51 s directement sur la grande place d'Anvers.
Le point d'arrivée étant différent
de celui de départ (de part et d'autre de l'Escaut) il a fallu
trouver comment passer d'un côté à l'autre … toute une histoire
pour trouver quelqu'un qui parle français et qui puisse m'indiquer
(et gentiment m'accompagner) le tunnel piéton (Saint Anne) qui me mènera,
boitillant, directement à la voiture.
Côté orga :
Retrait dossard simple, clair et
efficace.
Ravito en solide trop léger
Une meilleure indication du trajet de
retour serait bénéfique
Pour une cinquantaine d'euros vous
aurez droit à un t shirt, un bidon pour le vélo et une médaille
finisher
Ce marathon n'est pas foncièrement
compliqué mais la présence de pavés, de trottoirs, de relances ne
facilitent pas la réalisation d'un temps record.
Et voilà donc un marathon de plus au
palmarès . Après Barcelone, la Rochelle, la route du Louvres (4
fois), les Yvelines, Rotterdam , voici Anvers !
Côté blessure, je n'ai pas couru
pendant 5 jours et j'ai favorisé la pratique du VTT qui m'était
indolore . Le sixième, j'ai pu enfin tester la cuisse et aucune
douleur n'est venue assombrir l'avenir sportif immédiat. A mon grand
bonheur puisque le 3 mai , je suis inscrit au trail du cap de Creus
en Espagne , beau morceau de 43 kms et 2200 m D+ !
Affaire à suivre !
Résultats ... ICI
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