Un an après cet échec, je n'ai toujours pas écrit ce compte rendu .
C'est toujours plus facile d'écrire sous le coup de l'euphorie que de la déprime .
L'épreuve en elle même est exceptionnelle. Les chiffres sont costauds mais j'ai connu pire : 3.8 kms de natation dans un lac , 180 kms de vélo pour 3500 m D+, 42 kms de cap pour 1900m D+.
Ce qui rend cette course si particulière , c'est son environnement au milieu des Abruzzes . Du minéral, peu de végétation et une chaleur caniculaire qui aura été la cause de mon abandon.
Nous ne sommes pas nombreux au départ (25) et encore moins à l'arrivée (7).
J'étais bien parti en sortant premier homme du lac de campotosto avant d'enfourcher mon vélo pour 180 bornes de pur bonheur visuel.
Visuel . Car physiquement j'ai beaucoup souffert .
D'autant que sur cette partie, un seul ravito est prévu à mi parcours au demi tour du campo imperatore.
Les jambes ne sont pas au rendez vous mais je gère et conserve une moyenne correcte jusqu'au 120 ème km, point le plus bas du parcours.
La famille me suit pour me ravitailler . Pas un arbre. La route est brûlante. 49 C au thermomètre de la voiture. L'organisation décide finalement de sillonner cette dernière côte et de distribuer des sodas frais pour lutter contre cette foutue canicule.
Je n'avance plus . Tente de faire un km à la fois en multipliant les pauses. J'irai au bout de ces 180 kms mais en réalisant les 60 derniers dans le même temps que les 120 premiers. C'est dire l'agonie.
Le paysage reste toutefois magnifique et nous traversons quelques villages d'une beauté stupéfiante .
Il est pour l'instant l'heure de déposer le vélo. J'en suis franchement heureux.
Le morceau suivant va se composer de deux boucles de 17 bornes enchaînées avec une ascension sèche de 6 kms pour 1000m D+.
J'ai Gabriel qui m'accompagne avec son vélo. Il me servira de ravitailleur.
Le départ en descente fera illusion . La suite sera un enfer. Je termine cette première boucle et enchaîne sur la suivante . Rapidement , mon corps ne répondra plus, incapable de monter la moindre côte. J'ai beau me plonger complètement dans un lavoir pour faire baisser la température , rien n'y fait.
La perspective de devoir enchaîner avec la montée finale n'aide pas non plus.
Arrivé au bout du bout, je prends la décision d'abandonner au km 25, au milieu de la pampa italienne, incapable même de rallier la fin de la seconde boucle .
L'organisation viendra me secourir en voiture .
La suite ne sera pas reluisante .Une nuit à vomir, à ne rien pouvoir avaler .
Dommage . Il faudra quand même que j'y retourne un jour .