La France , Paris, la Tour Eiffel. Transition facile qui fait rêver plus d'un touriste planétaire.
A force de regarder vers l'extérieur, on en oublie parfois ce qui peut être extraordinaire à côté de chez nous. A bientôt 33 ans , je suis déjà passé sous la dame de fer mais je ne m'y suis jamais attardé. J'ai pu traverser Paris des dizaines de fois, le regard braqué sur ce monument qui attire l’œil comme un phare en pleine tempête mais je ne l'ai jamais escaladé.
Au final, une montagne, un terril ou la Tour Eiffel, le plaisir est dans l'effort et dans la réjouissance du panorama qui va s'offrir à nous.
Voilà l'unique raison pour laquelle j'ai fait ce déplacement dans la capitale : 295 marches illuminées. Moment furtif noyé au milieu d'un parcours de 80 kms. Bref mais intense.
Outre cette ascension il faut cependant reconnaître à cet écotrail d'autres qualités. Ce n'est certes pas la montagne ni un trail urbain, mais le parcours offre plusieurs moments sympas lors de la traversée des différentes forêts. Par moment,perdus au milieu des bois, nous oublions notre localisation . Dans d'autres, le klaxon des véhicules roulant tambour battant sous les passerelles que nous empruntons ne peut nous faire nier l'évidence : nous sommes en région parisienne.
Le coureur à la recherche de monotraces fuira l'épreuve étant donné que celle ci ne se déroule pratiquement que sur chemins larges et roulants. L'orga annonce 90 % de chemins et 10 % de bitume. Dans les faits, c'est peut être exact mais c'est fameux chemins n'ont rien à envier au bitume tant il permettent de conserver une foulée aérienne. Il est vrai aussi que cette édition particulièrement sèche favorisera ce constat.
j'ai décidé de m'inscrire il y a seulement 15 jours. La raison en est simple : je considère le tarif d'inscription comme prohibitif. Dès qu'on dépasse l'euro au km, je fais demi tour et je me promets de ne jamais y mettre les pieds. Or comme dans de nombreuses courses, les blessés revendent leur dossard et d'autres profitent de l'aubaine pour participer à moindre frais. C'est pas bien, mais c'est comme ça et je suis prêt pendant 80 kms à m'appeler Bruno, V1, taille de t shirt XL (je mesure 1m65 pour 58 kgs ...). Mine de rien, c'est dur de se faire appeler autrement que par son prénom pendant 7h30. Au début de l'épreuve, chaque fois qu'on me disait "Allez Bruno !", je me retournais pour chercher à qui on parlait ...
Depuis le début de l'année, mon entraînement associe 3 séances de course, 2 (2*1h) de home trainer et 2 (2*3kms) de natation par semaine. Je m'efforce de maintenir une sortie de plus de 30 bornes le weekend, j'évite d'aligner les kms comme j'ai pu le faire par le passé et je n'hésite pas à varier les sports à la moindre petite alerte physique. Le fait de peu courir, m'éloigne de la blessure et ne change pas grand chose au niveau des performances. les courses réalisées depuis la mise en place de cet entraînement montrent que si j'ai bien perdu en intensité, j'ai beaucoup gagné en endurance. Je finis les épreuves en trombe, rattrapant de nombreux concurrents et jouissant d'une impression de maîtrise complète des différents paramètres de course.
Ainsi, sur la route des 240 kms de l'intégrale de Riquet en juillet, j'ai pu établir un calendrier dans lequel cet écotrail sera la première étape qui me permettra de tester ma forme. La seconde arrivera plus tard , en mai avec les 100 kms de Steenwerck.
J'ai de sérieux doutes quant à ma faculté du moment à tenir un rythme sympa sur 80 kms avec si peu de séance de course dans les jambes, mais à un moment, il faut bien regarder les choses en face et se planter , si tel doit être le cas, aujourd'hui, plutôt que le jour J.
A Saint Quentin en Yvelines, sur la ligne de départ, je n'ai qu'un objectif : profiter et finir tranquillement sans souffrir . Les 2000 concurrents sont lâchés sur un champ de patates, gare aux chevilles, mais vu le nombre de participants, ça bouchonne déjà un peu.
Les grands solitaires comme moi regretteront la tranquillité et la quiétude qui nous gagnent lors de ces longues heures ou ne voyons personne. Ici, du début à la fin de la course, j'aurai toujours quelqu'un en visuel , un lièvre à aller chercher et une place supplémentaire à gagner.
Durant cette première partie , jusqu'au ravito de Buc (kms 25), pas une côte de ne se profile. Le parcours est chiant, bondé et je ressens déjà une certaine lassitude mentale propre au début d'épreuve au long cours. Je suis partie lentement , je me traîne au fin fond du classement mais je sais aussi que je me féliciterai plus tard pour cette temporisation. Nous trottinons sur une passerelle qui tangue sous nos foulées, croisons le vélodrome de Saint Quentin, doublons les joelettes . Le bagnard harangue les foules, les kikoureurs discutent encore ...
Les kms avancent et je commence à grappiller des places sans hausser mon rythme. Je traverse le ravito de Buc sans m'arrêter (457 ème) et attaque enfin les choses sérieuses. Les premières difficultés pointent leur pente. Durant 30 kms, nous allons faire du toboggan : on monte de larges portions aux pourcentages rarement assassins et on relance derrière sur du plat ou de la descente. Les parties empruntées restent sur des chemins larges facilitant la progression. Je cours pratiquement constamment mais le petit matelas de 14 minutes d'avance que je m'étais forgé sur les 6'00/km s'étiole lentement.
Il y a des épreuves ou lorsqu'on arrive à un carrefour, on est sûr que l'organisateur nous fera passer par la pire des options. Ici, c'est souvent l'inverse. Cela donne vraiment l'impression que l'on monte une côte puis qu'on nous offre un répit de quelques minutes avant d'en présenter une autre. Cet enchaînement rend l'avancée plutôt simple. Je double encore du monde et je passe de la 457 ème place à la 192 ème au second ravito. Depuis Buc, le parcours a changé, tant par le profil plus accidenté que par l'environnement. Nous ne quittons plus les forêts, encouragés par les nombreuses pancartes kikourou. Cela motive et fait sourire "tonton est là " !
je boucle finalement la portion la plus difficile à la 142 ème place. Toujours en forme, peu entamé et avec une avance moins confortable de 4 minutes sur les 10 km/h de moyenne.
La suite consistera à une transition entre la forêt et la ville. Plus on avance, plus le nombre d'arbres décline et plus la ville reprendra sa domination. Les dernières petites côtes me permettront de gagner encore des places (101 ème) . Je sens que tout va bien et je décide d'accélérer sentant que j'allais pouvoir tenir jusqu'au bout. Depuis le 63 ème km je suis passé à 13km/h et la venue des quais confirmera cette accélération. Je double encore , pas forcement très déçu de ce final réputé chiant.
Il est vrai que nous courons à côté des voitures, que certains carrefours ne sont pas protégés et qu'il fallait attendre le feu vert pour passer. Mais , pour un provincial, ça ressemble un peu au zoo ! ouah ! des grandes tours, ouah , plein de voitures ! ouah des péniches habitées par des gens ! ouah, des lumières partout !
La forme étant là, il ne me tarde pas particulièrement d’arriver. Pourtant, la silhouette de la Tour Eiffel se rapproche inexorablement . Mes foulées encore aériennes m'amènent vite sous le monument entre deux rangées de barrières qui me protègent des acclamations des spectateurs (rien que ça ...). Je ralentis, le temps de me faire succinctement fouiller par un vigile, admire ce chef d’œuvre illuminé et attaque cette mythique ascension. 79 kms pour ça. Je ferai pratiquement les 295 marches en trottinant, savourant ces quelques secondes de pur bonheur.
Le premier étage se dessine , l'aire d'arrivée encore déserte me permet de circuler librement et de récupérer ma médaille et mon t shirt dont j'ai réussi à changer la taille pour un S !
Reste à descendre par l'ascenseur en échangeant avec les autres finishers et se changer pour ne pas repartir de mon périple parisien avec un rhume !
Dimanche, retour à la maison et depuis lundi reprise de l'entraînement tous les jours sans douleurs dans les jambes .Mais pas de course à pied, essentiellement de la natation et du vélo. Comme quoi, avec l'expérience, on en apprend des choses !
Côté organisation :
- j'ai suffisamment décrit le parcours. L'ascension de la dame de fer vaut à elle seule le déplacement. Le reste du tracé présente quelques belles surprises (panoramas parisiens magnifiques , observatoire ...) mais n'est pas transcendant.
- les ravitos sont bien fournis , sans verres
- problème à certains carrefours ou nous n'étions pas prioritaires
- inscription ultra chère pour 80 kms, une médaille et un t shirt. Guettez les bonnes affaires et les blessés !
- point de départ bien indiqué , parkings nombreux
- bénévoles sympas et nombreux
- société Maindru pour les photos toujours réussies (mais payantes ).
Voilà donc la première échéance terminée. Les conclusions sont très satisfaisantes et laisse présager de belles choses pour la suite de la saison. Je finis frais , sans douleurs, ni courbatures et je viserai moins de 9 heures à Steenwerck dans quelques semaines.
résultats ... ICI !
dimanche 22 mars 2015
mardi 10 mars 2015
Trail et vie de Chimay : 36 kms
Et me revoici au départ d'une épreuve dans le plat pays !
Et dire qu'il n'y a pas encore si longtemps je m'imaginais ce territoire gorgé d'eau ou le seul moyen de déplacement consistait à ramer dans une barque d'un îlot à l'autre.
Fallait m'excuser , mais il y a encore des nordistes qui pensent que nous dans le sud, on a des temps aménagés dans la journée pour faire la sieste ...
Les idées reçues ont la vie dure .
Je sais pas, mais quand je rentre chez moi et que je dis "Belgique", les mecs bavent et commencent à me parler de bière. Certains , pensent même qu'on peut en trouver sur les ravitaillements de certaines courses. Vraiment n'importe quoi !
Alors au lieu de palabrer sans vraiment être sûr de ce que j'avance, cette année, je sillonne la Wallonie pour comprendre les us et coutumes de nos voisins et raconter mes aventures à mes collègues méditerranéens allongés dans leurs hamacs . Courageux , mais pas téméraire, je n'ai pas encore osé tester la partie Flamande vu que je n'arrive pas à orthographier correctement les noms de leurs villes sur mon GPS (Roeselare, Waarschoot ... sexy hein !)
Bref, j'épie les organisations, je dissèque les mentalités, je prélève des échantillons aux ravitos et j'en fait un rapport détaillé.
Aujourd'hui, me voici à Chimay (ouais comme la bière mais d'abord c'est une ville. Par contre Heineken et Kronenebourg ne sont pas des villes belges ... allez comprendre ! ) pour participer au trail et vie , troisième manche du challenge des trails de la foret de Chimay.
Au regard des infos que j'ai pu glaner sur internet, le menu du jour va consister à emprunter des chemins forestiers avec plus ou moins de boue et sans énormes difficultés sur 36 kms. La vitesse va être prépondérante et en ce début d'année, on ne peut pas dire que ce soit ma spécialité.
Le retrait des dossards se fait au sein d'un lieu scolaire , bien clair, avec un balisage efficace , des tonnelles pour prendre un petit déjeuner (offert), des barbecues en préparation pour le repas de midi (offert aussi !) et surtout, un grand soleil, sans nuage, sans pluie. Je décide donc de laisser ma combinaison néoprène, mon masque, mon tuba et mes palmes dans le coffre de mon véhicule et opte pour une tenue plus légère, estivale. Je sors ces vêtements tellement souvent depuis que je suis dans le nord que quelques mites s'échappent du sac dans lequel je les avais stockées !
9h30, heure du départ des deux distances. Je l'ai déjà dit maintes et maintes fois, je déteste ce système ! Je ne sais jamais à quelle place je me trouve. Je peux comprendre la facilité pour les organisateurs, ou l'émulation que cela crée avec la masse mais je n'y adhère absolument pas .
J'ai encore en mémoire le déroulement du trail de Couvin : départ lent et pacmanisation continuelle jusqu'à l'arrivée avec un léger regret de ne pas être parti plus vite.
Même les hamsters y arrivent, je devrais donc apprendre de mes erreurs. Du coup, je prends un meilleur départ, tellement bon, que je suis à deux doigts de monter sur un put*** de quad placé à 10 mètres de la ligne et qui filme afin de réaliser un court métrage de l'épreuve.
L'objectif est fixé sur bibi, je suis furax, je montre les dents, pas rasé depuis une paire de semaines , je dois faire peur façon viking, sauf que je mesure un mètre de moins que la plus petite de leur femme, du coup, je dois ressembler à une belette constipée qui a bien envie d'y faire bouffer sa caméra.
Évidemment, l'année prochaine, faudra dégager cet engin.
Je repère rapidement le mec qui a fini juste derrière moi lors de l'épreuve précédente. Je sais que la dernière fois son départ avait été bon et que je l'avais rattrapé sur la fin. Je profite donc du lièvre, persuadé d'être parti sur les chapeaux de roues. Après une première partie bitumée en descente puis en côte , nous attaquons les sentes boisées. La chance est avec nous, la météo clémente à assécher de nombreuses portions laissant les bains de boue dans les parties les plus ombragées. Les pièges sont nombreux, nous sautons par dessus les racines, au delà des ruisseaux, surfons sur la boue, enjambons des ronces, fouettons notre poursuivant avec des branches ... bref, 50 nuances de grey version Belgique.
A force d'entendre les "oh oui fait moi mal" du concurrent derrière moi, je décide d'accélérer quelques peu afin de laisser une distance acceptable entre mes fesses et lui. Ce petit coup de fouet (imagé ok) me permet de grappiller quelques places , de rattraper un groupe et dans ma tête, je reste optimiste, persuadé qu'avec ce départ je dois déjà me trouver dans les 10 premiers.
Le premier ravito passe , une boisson ambrée semble remplir quelques verres ? du ice tea ? j'entends les bouchons pétés, quelques camarades se roulent sous les tables en chantant bizarrement, je gagne au moins 10 place grâce à cet attroupement ... je ne m'arrête cependant pas, faudra quand même que j'analyse ça plus tard .
Nous arrivons enfin au carrefour des deux distances, je n'ai aucune idée de ma position mais je sens que je suis bien placé. Tous les concurrents que j'ai en visuel bifurquent ... de mon côté. Comment est ce possible ?, qu'on t ils mangé ? ou bu ? sûr que c'est grâce au ravito, les belges gagnent tout en vélo, fallait bien qu'ils aient un petit secret.
Traîtres, c'est donc ça le pot belge ! Je ne m'inquiètes guère, je sais qu'un second pit stop approche à grand pas et là je vais m'y arrêter , vider leur mixture et voler jusqu'à l'arrivée. ça va chauffer sévère.
D'autant que depuis la séparation des deux distances, j'ai appris que j'étais 12 ème. Franchement, ça m'a mis un coup et physiquement , je l'ai aussi ressenti. Je perds une place supplémentaire et reste stupéfait par ma position que j'imaginais bien meilleure .
Les passages en forêt se succèdent, quelques petites ascensions se présentent de temps à autre, rien de bien méchant, toutes les portions se courent. Je m'accroche tant bien que mal lors de ce passage à vide et comme lors de la noctambule, la distance avançant, mes sensations reviennent progressivement.
Le second ravito se présente enfin. Cette fois ci , pas question de laisser passer l'occase. Je trempe mes lèvres une première fois, hésitant, une seconde fois pour confirmer mes doutes, une troisième fois pour être vraiment sûr . Merde, le verre est vide. Normal, j'en prends un autre. Peut être que chaque verre amène quelque chose de particulier ? Et , c'est vrai qu'après le premier, je me suis senti mieux. Après le second, je me suis senti fort, après le troisième, j'avais plus mal aux jambes vu que je dansais debout sur les tables. Après le quatrième tout le monde était mon ami, après le cinquième un gars m'a foutu dehors en m'expliquant que , soit disant, il n'y en aurait plus pour les suivants... Radins va, voulait tout se garder pour lui.
Je tente bien un retour façon inspecteur Colombo, mais le mec avait du boire un verre qui améliorait l'acuité visuelle car il m'a repéré de loin et m'a indiqué la sortie .
Dommage, mais ce que j'ai pris devrait suffire.
L'accélération tarde pourtant à arriver. J'ai le ventre qui tourne, des gaz qui s'échappent par tous les trous. Étrange, il doit falloir sûrement être habitué. Les magazines préviennent pourtant : toujours tester son ravitaillement pendant l'entraînement pas le jour de la course !
Bref ! Finalement, je sens un petit quelque chose poindre au plus profond de moi : pas une diarrhée mais le sursaut de la bête, inarrêtable, la belette en action ! Je passe de la 13 ème place à la 6 ème dans les 5 ou 6 derniers kms. L'ultime portion présente davantage de difficultés que sur le reste du parcours. J'en avais gardé sous la pédale et j'ai bien fait ! Je passe ainsi la ligne d'arrivée en 2h53 6ème et 3 ème sénior (je le savais pas, du coup je suis pas resté pour les podiums , la bière n'améliore visiblement pas les capacités intellectuelles !)
Je suis plutôt satisfait de ma course. Avec les possibilités du moment, j'ai fait ce que j'ai pu. Je ne travaille pratiquement que l'endurance et j'en récolte les fruits . A tel point que je me suis inscrit aux 80 kms de l'éco trail dans 10 jours sur un coup de tête.
L'objectif de l'année restant , bien entendu, les 243 kms de l'intégrale de Riquet en juillet.
Côté orga :
accueil, bénévoles nickels
parcours roulant mais sympa
départ commun à revoir (pour moi)
quad à virer l'année prochaine !
je ne me suis pas arrêté aux ravitos donc je ne peux en juger la qualité
photographes présents aux points stratégiques (marre boueuse !), merci à eux
15 euros l'inscription pour un petit dej et un repas post course offerts . (tout à fait honnête, moins de 0.50/kms)
Résultats ... ICI !
photos à venir
Et dire qu'il n'y a pas encore si longtemps je m'imaginais ce territoire gorgé d'eau ou le seul moyen de déplacement consistait à ramer dans une barque d'un îlot à l'autre.
Fallait m'excuser , mais il y a encore des nordistes qui pensent que nous dans le sud, on a des temps aménagés dans la journée pour faire la sieste ...
Les idées reçues ont la vie dure .
Je sais pas, mais quand je rentre chez moi et que je dis "Belgique", les mecs bavent et commencent à me parler de bière. Certains , pensent même qu'on peut en trouver sur les ravitaillements de certaines courses. Vraiment n'importe quoi !
Alors au lieu de palabrer sans vraiment être sûr de ce que j'avance, cette année, je sillonne la Wallonie pour comprendre les us et coutumes de nos voisins et raconter mes aventures à mes collègues méditerranéens allongés dans leurs hamacs . Courageux , mais pas téméraire, je n'ai pas encore osé tester la partie Flamande vu que je n'arrive pas à orthographier correctement les noms de leurs villes sur mon GPS (Roeselare, Waarschoot ... sexy hein !)
Bref, j'épie les organisations, je dissèque les mentalités, je prélève des échantillons aux ravitos et j'en fait un rapport détaillé.
Aujourd'hui, me voici à Chimay (ouais comme la bière mais d'abord c'est une ville. Par contre Heineken et Kronenebourg ne sont pas des villes belges ... allez comprendre ! ) pour participer au trail et vie , troisième manche du challenge des trails de la foret de Chimay.
Au regard des infos que j'ai pu glaner sur internet, le menu du jour va consister à emprunter des chemins forestiers avec plus ou moins de boue et sans énormes difficultés sur 36 kms. La vitesse va être prépondérante et en ce début d'année, on ne peut pas dire que ce soit ma spécialité.
Le retrait des dossards se fait au sein d'un lieu scolaire , bien clair, avec un balisage efficace , des tonnelles pour prendre un petit déjeuner (offert), des barbecues en préparation pour le repas de midi (offert aussi !) et surtout, un grand soleil, sans nuage, sans pluie. Je décide donc de laisser ma combinaison néoprène, mon masque, mon tuba et mes palmes dans le coffre de mon véhicule et opte pour une tenue plus légère, estivale. Je sors ces vêtements tellement souvent depuis que je suis dans le nord que quelques mites s'échappent du sac dans lequel je les avais stockées !
9h30, heure du départ des deux distances. Je l'ai déjà dit maintes et maintes fois, je déteste ce système ! Je ne sais jamais à quelle place je me trouve. Je peux comprendre la facilité pour les organisateurs, ou l'émulation que cela crée avec la masse mais je n'y adhère absolument pas .
J'ai encore en mémoire le déroulement du trail de Couvin : départ lent et pacmanisation continuelle jusqu'à l'arrivée avec un léger regret de ne pas être parti plus vite.
Même les hamsters y arrivent, je devrais donc apprendre de mes erreurs. Du coup, je prends un meilleur départ, tellement bon, que je suis à deux doigts de monter sur un put*** de quad placé à 10 mètres de la ligne et qui filme afin de réaliser un court métrage de l'épreuve.
L'objectif est fixé sur bibi, je suis furax, je montre les dents, pas rasé depuis une paire de semaines , je dois faire peur façon viking, sauf que je mesure un mètre de moins que la plus petite de leur femme, du coup, je dois ressembler à une belette constipée qui a bien envie d'y faire bouffer sa caméra.
Évidemment, l'année prochaine, faudra dégager cet engin.
Je repère rapidement le mec qui a fini juste derrière moi lors de l'épreuve précédente. Je sais que la dernière fois son départ avait été bon et que je l'avais rattrapé sur la fin. Je profite donc du lièvre, persuadé d'être parti sur les chapeaux de roues. Après une première partie bitumée en descente puis en côte , nous attaquons les sentes boisées. La chance est avec nous, la météo clémente à assécher de nombreuses portions laissant les bains de boue dans les parties les plus ombragées. Les pièges sont nombreux, nous sautons par dessus les racines, au delà des ruisseaux, surfons sur la boue, enjambons des ronces, fouettons notre poursuivant avec des branches ... bref, 50 nuances de grey version Belgique.
A force d'entendre les "oh oui fait moi mal" du concurrent derrière moi, je décide d'accélérer quelques peu afin de laisser une distance acceptable entre mes fesses et lui. Ce petit coup de fouet (imagé ok) me permet de grappiller quelques places , de rattraper un groupe et dans ma tête, je reste optimiste, persuadé qu'avec ce départ je dois déjà me trouver dans les 10 premiers.
Le premier ravito passe , une boisson ambrée semble remplir quelques verres ? du ice tea ? j'entends les bouchons pétés, quelques camarades se roulent sous les tables en chantant bizarrement, je gagne au moins 10 place grâce à cet attroupement ... je ne m'arrête cependant pas, faudra quand même que j'analyse ça plus tard .
Nous arrivons enfin au carrefour des deux distances, je n'ai aucune idée de ma position mais je sens que je suis bien placé. Tous les concurrents que j'ai en visuel bifurquent ... de mon côté. Comment est ce possible ?, qu'on t ils mangé ? ou bu ? sûr que c'est grâce au ravito, les belges gagnent tout en vélo, fallait bien qu'ils aient un petit secret.
Traîtres, c'est donc ça le pot belge ! Je ne m'inquiètes guère, je sais qu'un second pit stop approche à grand pas et là je vais m'y arrêter , vider leur mixture et voler jusqu'à l'arrivée. ça va chauffer sévère.
D'autant que depuis la séparation des deux distances, j'ai appris que j'étais 12 ème. Franchement, ça m'a mis un coup et physiquement , je l'ai aussi ressenti. Je perds une place supplémentaire et reste stupéfait par ma position que j'imaginais bien meilleure .
Les passages en forêt se succèdent, quelques petites ascensions se présentent de temps à autre, rien de bien méchant, toutes les portions se courent. Je m'accroche tant bien que mal lors de ce passage à vide et comme lors de la noctambule, la distance avançant, mes sensations reviennent progressivement.
Le second ravito se présente enfin. Cette fois ci , pas question de laisser passer l'occase. Je trempe mes lèvres une première fois, hésitant, une seconde fois pour confirmer mes doutes, une troisième fois pour être vraiment sûr . Merde, le verre est vide. Normal, j'en prends un autre. Peut être que chaque verre amène quelque chose de particulier ? Et , c'est vrai qu'après le premier, je me suis senti mieux. Après le second, je me suis senti fort, après le troisième, j'avais plus mal aux jambes vu que je dansais debout sur les tables. Après le quatrième tout le monde était mon ami, après le cinquième un gars m'a foutu dehors en m'expliquant que , soit disant, il n'y en aurait plus pour les suivants... Radins va, voulait tout se garder pour lui.
Je tente bien un retour façon inspecteur Colombo, mais le mec avait du boire un verre qui améliorait l'acuité visuelle car il m'a repéré de loin et m'a indiqué la sortie .
Dommage, mais ce que j'ai pris devrait suffire.
L'accélération tarde pourtant à arriver. J'ai le ventre qui tourne, des gaz qui s'échappent par tous les trous. Étrange, il doit falloir sûrement être habitué. Les magazines préviennent pourtant : toujours tester son ravitaillement pendant l'entraînement pas le jour de la course !
Bref ! Finalement, je sens un petit quelque chose poindre au plus profond de moi : pas une diarrhée mais le sursaut de la bête, inarrêtable, la belette en action ! Je passe de la 13 ème place à la 6 ème dans les 5 ou 6 derniers kms. L'ultime portion présente davantage de difficultés que sur le reste du parcours. J'en avais gardé sous la pédale et j'ai bien fait ! Je passe ainsi la ligne d'arrivée en 2h53 6ème et 3 ème sénior (je le savais pas, du coup je suis pas resté pour les podiums , la bière n'améliore visiblement pas les capacités intellectuelles !)
Je suis plutôt satisfait de ma course. Avec les possibilités du moment, j'ai fait ce que j'ai pu. Je ne travaille pratiquement que l'endurance et j'en récolte les fruits . A tel point que je me suis inscrit aux 80 kms de l'éco trail dans 10 jours sur un coup de tête.
L'objectif de l'année restant , bien entendu, les 243 kms de l'intégrale de Riquet en juillet.
Côté orga :
accueil, bénévoles nickels
parcours roulant mais sympa
départ commun à revoir (pour moi)
quad à virer l'année prochaine !
je ne me suis pas arrêté aux ravitos donc je ne peux en juger la qualité
photographes présents aux points stratégiques (marre boueuse !), merci à eux
15 euros l'inscription pour un petit dej et un repas post course offerts . (tout à fait honnête, moins de 0.50/kms)
Résultats ... ICI !
photos à venir
dimanche 22 février 2015
Off du night trail de Frameries
Pour fêter ce premier weekend de vacances, j'avais décidé d'enchaîner la noctambule chimacienne samedi soir et le off du night trail de Frameries dimanche matin.
Nous étions à nouveau nombreux au rendez vous
Cette belle sortie nous a permis de découvrir le borinage et ses multiples terrils avec leurs noms si poétiques : le titan du levant, l'héribus, le Saint joseph ...
Notre hôte du jour (Stan) s'amuse à nous faire découvrir toutes les faces de ces monticules noirs.
La vue au sommet nous laisse imaginer les possibilités qu'offre ce territoire
Nous découvrons aussi certaines particularités du parcours dont le terril en glaise, bien glissant
Kenza, la mascotte du groupe, nous nargue avec sa facilité à escalader les parois les plus abruptes
Charly continue son apprentissage des techniques de descente. Sur le cul souvent, sur ses pieds parfois, en gueulant toujours. Il traîne un peu trop avec Stany ...
De mon côté, je cherche à bien me placer ...
Au terme de ces 18 kms , ou nous avons beaucoup sucé
Nous récupérons le pass, lieu de départ et d'arrivée sous un beau soleil hivernal.
Merci à notre hôte pour ces 2h30 de plaisir !
et merci à tous les photographes !
Nous étions à nouveau nombreux au rendez vous
Cette belle sortie nous a permis de découvrir le borinage et ses multiples terrils avec leurs noms si poétiques : le titan du levant, l'héribus, le Saint joseph ...
Notre hôte du jour (Stan) s'amuse à nous faire découvrir toutes les faces de ces monticules noirs.
La vue au sommet nous laisse imaginer les possibilités qu'offre ce territoire
Nous découvrons aussi certaines particularités du parcours dont le terril en glaise, bien glissant
Kenza, la mascotte du groupe, nous nargue avec sa facilité à escalader les parois les plus abruptes
Charly continue son apprentissage des techniques de descente. Sur le cul souvent, sur ses pieds parfois, en gueulant toujours. Il traîne un peu trop avec Stany ...
De mon côté, je cherche à bien me placer ...
Au terme de ces 18 kms , ou nous avons beaucoup sucé
Nous récupérons le pass, lieu de départ et d'arrivée sous un beau soleil hivernal.
Merci à notre hôte pour ces 2h30 de plaisir !
et merci à tous les photographes !
La noctambule chimacienne
J'adore courir la nuit. Lorsque le premières foulées percent l'obscurité, je rentre dans une bulle ou les distractions n'ont plus leur place et ou l'introspection prend la sienne.
Les sons se limitent aux rares hululements d'une chouette affamée , le champ visuel se restreint à la courte portée de la frontale .
On associe souvent la course à pied à la liberté et aux grands espaces. En pleine nuit, la seule fuite accessible est celle de l'esprit.
En ce samedi soir, je me trouve à Chimay (Belgique) pour la seconde manche du challenge de la forêt du pays de Chimay. Ce challenge propose deux versions : une courte (avec des courses d'une vingtaine de kms) et une longue (courses d'une trentaine de kms).
Aujourd'hui, l'épreuve présente une distance unique : 23 kms 300 D+ ou vont se croiser les challengers du court comme du long.
Le lieu de RDV est un collège avec de nombreuses places de parkings ou tout est bien organisé. Je retire mon dossard et mon cadeau d'inscription (une bouteille de bière et un fromage de Chimay qui va embaumer ma voiture !, un bon pour une soupe .... le tout pour 10 euros !)
Le temps est clément, pas de pluie , pas de vent , le terrain s'annonce boueux. Je continue mon traditionnel rituel d'avant course, d'abord la chaussette gauche toujours ... et je passe ensuite à l'échauffement ou il me reste quelques minutes pour tester ma nouvelle frontale (ancienne perdue lors du trail D2B) .
15 minutes de footing plus tard, je rejoins les marches du collège ou un briefing nous attend. L'ambiance excellente est cependant douchée par la chute soudaine de trombes de grésil. Nous nous abritons sous un préau, à l'écoute des dernières infos puis nous nous dirigeons au point de départ (sous un pont !).
Je me place devant, bien conscient que sur une course aussi courte, un mauvais départ peut plomber son résultat. Le peloton constitué de 380 personnes attend les ordres oraux du starter qui va y laisser une corde vocale. J'aime bien ça , "à l'ancienne" comme il l'a précisé .Pas de chichis, pas d'orgueil ni de négligence. Juste une volonté assumée d'offrir une épreuve "nature".
La meute est enfin lâchée. Les premières portions bitumées permettent déjà d'envoyer du lourd. Nous nous faisons happer par l'obscurité malmenés par les conditions météos qui s’aggravent de secondes en secondes. Le grésil laisse la place aux flocons de neige, le thermomètre baisse sensiblement. J'ai les jambes rouges rafraîchies par le sol détrempé et le déluge qui s'abat sur nous.
Mais la nuit joue son rôle, maîtresse d'oubli. Ma bulle de lumière , espace ô combien intime, est perturbée par le nuage de vapeur qui s'extrait de ma bouche, signe que le froid s'installe tranquillement. La visibilité reste limitée et faute d'être équipé d'antibrouillards , je m'efforce de deviner le terrain à venir au travers de ce rideau de fumée.
L'obscurité altère les perceptions, les flocons tombent drus. Ils se matérialisent devant le faisceau de ma frontale par des lignes blanches entrecoupées d'espace. Ces figures me font penser à de nombreuses choses dont des tirs de mitraillettes. Moins mortels, mais tout aussi glaçant.
En plein jour, la première place d'un groupe permet de libérer le champ de vision et d'anticiper ses trajectoires . En pleine nuit, cela n'est pas le cas. Devant soit, se forme un no man's land, une zone invisible causée par l'ombre de son propre corps captée par la frontale du coureur derrière soit.
Toutes ces particularités sont inhérentes aux courses nocturnes. Elles sont d'autant accentuées que la vitesse de progression est grande. Durant ces 23 kms, je suis passé par divers phases.
D'abord parti sur les chapeaux de roue, je me suis rapidement retrouvé 5ème. Le début du circuit bitumé puis les chemins bien nets m'ont permis de ne m'occuper que de mon rythme. Les appuis ne posant pas encore de difficultés.
Puis, j'ai quelque peu calé, surtout en descente, ou je suis resté frileux à lâcher les chevaux. Souvenir de périostite. Les places se jouent à peu de choses et je commence à sérieusement rétrograder ( 9 ème ). La visibilité devient difficile lorsqu'on pénétrè dans le royaume forestier. Avec la vitesse, je devine au dernier moment une pierre, une branche ou un tronc cachés au milieu de la boue ou des feuilles. Je ne les évite qu'avec de la chance. Mais celle ci ne peut tenir durant 23 kms et je ne tarde pas à me tordre violemment la cheville .
Depuis que nous sommes au milieu des bois, j'ai l'impression de courir au hasard, de poser mon pied au sol en espérant qu'aucun piège ne m'attend. Crispé, refroidi par une seconde torsion du pied, j'ai du mal à maintenir mon allure. Un concurrent me rattrape, me presse. Je tente d'accélérer pour ne pas le ralentir et je loupe un embranchement. 200 m de grosse descente plus tard, j'arrive à un carrefour vierge de toute indication. Je me suis égaré. Demi tour, ascension, colère. Le temps de récupérer le parcours, je vois s’égrainer les frontales qui me doublent.
Je suis dégoûté. Je n'ai plus l'envie et je n'arrive même pas à accrocher les nouveaux coureurs qui se présentent derrière moi. Il faut de toute façon avancer et utiliser cette sortie comme une séance de fractionnés, faute de mieux.
Alors je me remets dedans , reprend un rythme correct afin de stopper l’hémorragie. Le résultat est immédiat, je ne perds plus de place, mais n'en gagne pas non plus. Passage à un carrefour, un bénévole annonce "16ème". Il y a encore moyen de faire quelque chose . Je manque certainement de vitesse, mais j'ai la caisse pour tenir une allure régulière sur ces 23 kms.
Reboosté, je retrouve un second souffle et commence la chasse. Les frontales sont bien visibles devant moi et n'attendent que d'être rattrapées. Pas d'inquiétude, j'arrive. Même sentiment de maîtrise qu'à Couvin.
Je double les concurrents les uns après les autres, plaçant un petit coup de rein lors des dépassements pour éviter d'être suivi. Un coureur se cale derrière moi et se colle à ma foulée. Je l'entraîne dans un fauteuil sur le chemin du retour.
Tous ces efforts commencent à peser sur mes jambes. D'abord poids mort, Le collègue accroché à mes basques retrouve à son tour des couleurs et prend des relais bien costauds. Il va nous permettre de maintenir une allure soutenue pendant quelques kms.Je m'accroche difficilement à son sillage, serrant les dents devant son regain de forme, devenant à mon tour un boulet . Un regard vers l'arrière, le trou est fait. On va pouvoir gérer la fin du parcours et finir ensemble main dans la main.
Chose faites au bout d'1h48 d'effort pour 23 kms, 300m de D+ et une 10 ème place (loin du premier en 1h37). Nous nous congratulons, nous remercions pour avoir assuré les relais au moment ou l'autre était dans le dur.
Je reste discuter quelques minutes avec John un membre du club de Madres ( brillant 4 ème aujourd'hui ) et rentre me changer, frigorifié par les trombes de flotte gelée que nous avons reçu pendant près de deux heures.
Côté organisation :
- rien à dire, pas d'écueil, rien et c'est suffisamment rare.
- parcours sympa mêlant du très roulant (bitume, chemins) à des sentiers boueux et traîtres . Quelques côtes raides et glissantes s'intercalent au milieu de tout ça. Les 5 premiers kms sont aussi les 5 derniers mais à l'envers, forcement.
- Bénévoles à tous les carrefours, circuit super bien balisé et erreur imputable qu'à moi même
- tarif d'inscription modique pour une soupe, une bouteille de bière et un fromage qui pue.
- aucun ravito
De mon côté, je peux enfin partir en vacances et continuer l'entraînement dans la perspective des 36 kms du trail de Chimay le 8 mars.
Je ressors de cette épreuve satisfait mais aussi conscient de mes limites du moment. je dois être capable d'aller encore plus vite .Nous verrons ça dans 15 jours !
Résultats ... ICI !
Photos à venir
Les sons se limitent aux rares hululements d'une chouette affamée , le champ visuel se restreint à la courte portée de la frontale .
On associe souvent la course à pied à la liberté et aux grands espaces. En pleine nuit, la seule fuite accessible est celle de l'esprit.
En ce samedi soir, je me trouve à Chimay (Belgique) pour la seconde manche du challenge de la forêt du pays de Chimay. Ce challenge propose deux versions : une courte (avec des courses d'une vingtaine de kms) et une longue (courses d'une trentaine de kms).
Aujourd'hui, l'épreuve présente une distance unique : 23 kms 300 D+ ou vont se croiser les challengers du court comme du long.
Le lieu de RDV est un collège avec de nombreuses places de parkings ou tout est bien organisé. Je retire mon dossard et mon cadeau d'inscription (une bouteille de bière et un fromage de Chimay qui va embaumer ma voiture !, un bon pour une soupe .... le tout pour 10 euros !)
Le temps est clément, pas de pluie , pas de vent , le terrain s'annonce boueux. Je continue mon traditionnel rituel d'avant course, d'abord la chaussette gauche toujours ... et je passe ensuite à l'échauffement ou il me reste quelques minutes pour tester ma nouvelle frontale (ancienne perdue lors du trail D2B) .
15 minutes de footing plus tard, je rejoins les marches du collège ou un briefing nous attend. L'ambiance excellente est cependant douchée par la chute soudaine de trombes de grésil. Nous nous abritons sous un préau, à l'écoute des dernières infos puis nous nous dirigeons au point de départ (sous un pont !).
Je me place devant, bien conscient que sur une course aussi courte, un mauvais départ peut plomber son résultat. Le peloton constitué de 380 personnes attend les ordres oraux du starter qui va y laisser une corde vocale. J'aime bien ça , "à l'ancienne" comme il l'a précisé .Pas de chichis, pas d'orgueil ni de négligence. Juste une volonté assumée d'offrir une épreuve "nature".
La meute est enfin lâchée. Les premières portions bitumées permettent déjà d'envoyer du lourd. Nous nous faisons happer par l'obscurité malmenés par les conditions météos qui s’aggravent de secondes en secondes. Le grésil laisse la place aux flocons de neige, le thermomètre baisse sensiblement. J'ai les jambes rouges rafraîchies par le sol détrempé et le déluge qui s'abat sur nous.
Mais la nuit joue son rôle, maîtresse d'oubli. Ma bulle de lumière , espace ô combien intime, est perturbée par le nuage de vapeur qui s'extrait de ma bouche, signe que le froid s'installe tranquillement. La visibilité reste limitée et faute d'être équipé d'antibrouillards , je m'efforce de deviner le terrain à venir au travers de ce rideau de fumée.
L'obscurité altère les perceptions, les flocons tombent drus. Ils se matérialisent devant le faisceau de ma frontale par des lignes blanches entrecoupées d'espace. Ces figures me font penser à de nombreuses choses dont des tirs de mitraillettes. Moins mortels, mais tout aussi glaçant.
En plein jour, la première place d'un groupe permet de libérer le champ de vision et d'anticiper ses trajectoires . En pleine nuit, cela n'est pas le cas. Devant soit, se forme un no man's land, une zone invisible causée par l'ombre de son propre corps captée par la frontale du coureur derrière soit.
Toutes ces particularités sont inhérentes aux courses nocturnes. Elles sont d'autant accentuées que la vitesse de progression est grande. Durant ces 23 kms, je suis passé par divers phases.
D'abord parti sur les chapeaux de roue, je me suis rapidement retrouvé 5ème. Le début du circuit bitumé puis les chemins bien nets m'ont permis de ne m'occuper que de mon rythme. Les appuis ne posant pas encore de difficultés.
Puis, j'ai quelque peu calé, surtout en descente, ou je suis resté frileux à lâcher les chevaux. Souvenir de périostite. Les places se jouent à peu de choses et je commence à sérieusement rétrograder ( 9 ème ). La visibilité devient difficile lorsqu'on pénétrè dans le royaume forestier. Avec la vitesse, je devine au dernier moment une pierre, une branche ou un tronc cachés au milieu de la boue ou des feuilles. Je ne les évite qu'avec de la chance. Mais celle ci ne peut tenir durant 23 kms et je ne tarde pas à me tordre violemment la cheville .
Depuis que nous sommes au milieu des bois, j'ai l'impression de courir au hasard, de poser mon pied au sol en espérant qu'aucun piège ne m'attend. Crispé, refroidi par une seconde torsion du pied, j'ai du mal à maintenir mon allure. Un concurrent me rattrape, me presse. Je tente d'accélérer pour ne pas le ralentir et je loupe un embranchement. 200 m de grosse descente plus tard, j'arrive à un carrefour vierge de toute indication. Je me suis égaré. Demi tour, ascension, colère. Le temps de récupérer le parcours, je vois s’égrainer les frontales qui me doublent.
Je suis dégoûté. Je n'ai plus l'envie et je n'arrive même pas à accrocher les nouveaux coureurs qui se présentent derrière moi. Il faut de toute façon avancer et utiliser cette sortie comme une séance de fractionnés, faute de mieux.
Alors je me remets dedans , reprend un rythme correct afin de stopper l’hémorragie. Le résultat est immédiat, je ne perds plus de place, mais n'en gagne pas non plus. Passage à un carrefour, un bénévole annonce "16ème". Il y a encore moyen de faire quelque chose . Je manque certainement de vitesse, mais j'ai la caisse pour tenir une allure régulière sur ces 23 kms.
Reboosté, je retrouve un second souffle et commence la chasse. Les frontales sont bien visibles devant moi et n'attendent que d'être rattrapées. Pas d'inquiétude, j'arrive. Même sentiment de maîtrise qu'à Couvin.
Je double les concurrents les uns après les autres, plaçant un petit coup de rein lors des dépassements pour éviter d'être suivi. Un coureur se cale derrière moi et se colle à ma foulée. Je l'entraîne dans un fauteuil sur le chemin du retour.
Tous ces efforts commencent à peser sur mes jambes. D'abord poids mort, Le collègue accroché à mes basques retrouve à son tour des couleurs et prend des relais bien costauds. Il va nous permettre de maintenir une allure soutenue pendant quelques kms.Je m'accroche difficilement à son sillage, serrant les dents devant son regain de forme, devenant à mon tour un boulet . Un regard vers l'arrière, le trou est fait. On va pouvoir gérer la fin du parcours et finir ensemble main dans la main.
Chose faites au bout d'1h48 d'effort pour 23 kms, 300m de D+ et une 10 ème place (loin du premier en 1h37). Nous nous congratulons, nous remercions pour avoir assuré les relais au moment ou l'autre était dans le dur.
Je reste discuter quelques minutes avec John un membre du club de Madres ( brillant 4 ème aujourd'hui ) et rentre me changer, frigorifié par les trombes de flotte gelée que nous avons reçu pendant près de deux heures.
Côté organisation :
- rien à dire, pas d'écueil, rien et c'est suffisamment rare.
- parcours sympa mêlant du très roulant (bitume, chemins) à des sentiers boueux et traîtres . Quelques côtes raides et glissantes s'intercalent au milieu de tout ça. Les 5 premiers kms sont aussi les 5 derniers mais à l'envers, forcement.
- Bénévoles à tous les carrefours, circuit super bien balisé et erreur imputable qu'à moi même
- tarif d'inscription modique pour une soupe, une bouteille de bière et un fromage qui pue.
- aucun ravito
De mon côté, je peux enfin partir en vacances et continuer l'entraînement dans la perspective des 36 kms du trail de Chimay le 8 mars.
Je ressors de cette épreuve satisfait mais aussi conscient de mes limites du moment. je dois être capable d'aller encore plus vite .Nous verrons ça dans 15 jours !
Résultats ... ICI !
Photos à venir
dimanche 15 février 2015
le Off de Colfontaine
Après de nombreuses améliorations de son parcours, Charly a trouvé de quoi ravir ses hôtes : des terrils, de la boue, de la bonne humeur et du soleil .
Nous étions donc nombreux à affronter cette vingtaine de kms.
Les membres de ce peloton provenaient d'un peu partout : du club de madres (Belgique), de celui de Maubeuge marathon, de l'orga du trail du caillou , du club d'Aulnoyes Aymeries ...
De petits yeux marqués par la soirée de Saint Valentin la veille, tout ce beau monde s'en est allé découvrir ce que ces bois avaient à nous offrir :
Le Sauwartan : première grosse difficulté du jour. Nous perdrons deux membres de notre groupe à cette occasion.
Le Saint Charles : second plat de résistance
Le séquoïa , unique représentant de son espèce dans ce bois ( pour toutes questions , s'adresser à Benoït )
l'inévitable traversée de rivière : théâtre d'un affrontement boueux dantesque
Et enfin le grand bouillon d'en bas avec son énorme descente .
Un très bon moment à réitérer au plus vite !
Merci à Charly pour celui ci !
Nous étions donc nombreux à affronter cette vingtaine de kms.
Les membres de ce peloton provenaient d'un peu partout : du club de madres (Belgique), de celui de Maubeuge marathon, de l'orga du trail du caillou , du club d'Aulnoyes Aymeries ...
De petits yeux marqués par la soirée de Saint Valentin la veille, tout ce beau monde s'en est allé découvrir ce que ces bois avaient à nous offrir :
Le Sauwartan : première grosse difficulté du jour. Nous perdrons deux membres de notre groupe à cette occasion.
Le Saint Charles : second plat de résistance
Le séquoïa , unique représentant de son espèce dans ce bois ( pour toutes questions , s'adresser à Benoït )
l'inévitable traversée de rivière : théâtre d'un affrontement boueux dantesque
Et enfin le grand bouillon d'en bas avec son énorme descente .
Un très bon moment à réitérer au plus vite !
Merci à Charly pour celui ci !
samedi 7 février 2015
Trail des 3 vallées
Lorsque je m'inscris à une course, j'espère toujours y trouver du plaisir. Celui ci peut découler de la place finale, du temps ou des paysages . Mais aujourd'hui, j'ai pu vivre un de ces rares moments ou le scénario de course à été quasiment idéal. La ligne franchie, j'étais euphorique, encore sous le coup d'une impression de totale maîtrise. Pourtant, je n'ai pas gagné, je n'ai pas fait de podium non plus et j'ai même réalisé une paire d'erreurs. Mais qu'importe. Après le demi fiasco du trail D2B, l'important était ailleurs.
Depuis 15 jours, je suis passé par tous les états :
D'abord en me punissant et en m'astreignant 10 séances consécutives sans pause et dès le lendemain du marathon.
Puis, épuisé, sans envie et les jambes en vrac j'ai complètement coupé pendant trois jours pour refaire du jus avant le trail des 3 vallées.
Enfin, j'ai racheté des gels qui m'allaient si bien les années passées pour me nourrir durant l'épreuve.
En ce samedi glacial (-5°C à 8h30) , me voilà donc à Couvin ( Belgique) prêt à affronter les 33 kms du jour pour 800 m D+ . En piochant des informations à droite et à gauche, Benoît (rappelez vous ... le prof de physique ) m'a apporté quelques renseignements essentiels : bien se placer au départ car les premiers hectomètres très étroits risquent de me faire perdre du temps . Tout en le sachant, je suis tombé dans le piège .
En même temps, faire partir l'ensemble des concurrents des 3 distances (11,22 et 33 kms) à la même heure, sur un chemin aussi étriqué, ne pouvait entraîner que des problèmes ...
je me retrouve donc engluer dans le peloton , calquant mon allure sur le coureur qui me précède , dans l'impossibilité de le doubler. Le temps passe, je prends mon mal en patience et lâche enfin les chevaux à l’assaut de la première longue ascension. Celle ci commence sur bitume pour passer ensuite sur chemin de terre. Je me faufile entre les groupes, gratte quelques places lorsque le terrain le permet. La difficulté du jour, outre le relief, est le froid. Pas en tant que tel, mais plutôt dans la diversité des conséquences qu'il entraîne : soit le parcours propose une couche de neige usante et plus ou moins tassée ( 5 à 10 cms), soit nous aurons droit à de longues flaques gelées hypers glissantes. J'ai rarement vu autant de chutes que durant cette épreuve ...
Enfin, à ce binôme glace/neige, il faut ajouter la présence d'ornières complètement gelées elles aussi et traîtresses pour les chevilles, nous sommes parfois à la limite du praticable .
Même mal placé, je m'amuse à rattraper des groupes, les dépasser et aller chercher le suivant. Ce schéma de course m'aura au moins permis de ne pas partir trop vite et de m'économiser. Je joue au Pacman et j'aime bien ! La forme semble être là , je monte facilement, même les portions les plus raides. Autour de moi, je sens mes voisins respirer vite et fort.
A la séparation des différentes distances, j'apprends que je suis remonté à la douzième place. Je me retrouve au sein d'un petit paquet de coureurs qui tente de sauter de part et d'autre d'un chemin à la recherche de rares portions ou les appuis ne fuient pas. Un de mes prédécesseurs place son pied sur une couche de glace dissimulée sous quelques centimètres de neige. Verdict immédiat : envolée non maîtrisée, horizontale en l'air , retombée inesthétique, fracassage de la couche de glace , cri guttural et cul dans l'eau gelée. Le bougre se relève en boitant avant de reprendre sa course tant bien que mal ... j'ai gagné une place (je suis positif).
D'abord un brin rapide , je trouve que le rythme baisse quelque peu. Je prends les devants lors d'une séquence de toboggans et largue progressivement mes compagnons . Un de mes camarades s'accroche et me permettra de maintenir un rythme sympa en évitant de chasser seul entre deux groupes. Je suis désormais 10 ème.
Au loin, nous apercevons le 9 ème. Lors des parties plates, l'écart stagne, par contre lorsque le terrain grimpe, nous nous rapprochons sensiblement. A force d'abnégation, nous faisons la jonction, au rythme ,sans accélération. Au 16 ème km, nous le dépassons et le laissons seul avec quelques mots d'encouragement.
En tête de notre binôme, je me force à conserver de l'énergie, à maîtriser mon allure pour éviter de finir à l'agonie comme la semaine dernière. Le 17 ème km présente une autre côte sympa et mon compagnon de route prend les devants et impose un rythme trop élevé pour moi . Je laisse filer quelques mètres , le rattrape finalement en fin d’ascension et le lâche au sommet dans la relance. Je suis désormais seul.
La forme est encore là, nous empruntons le bord bitumée d'un lac. En observant le paysage, je vois un concurrent devant moi, je regarde ma montre pour tenter d'établir un écart : 2 minutes.
Mon rythme ne bouge pas, d'une régularité métronomique. Je m'attends à tout moment à exploser mais a priori, aujourd'hui, la fatigue n'a pas de prise sur mes jambes.
Voyant que tout va bien, j'accélère légèrement, doublant les randonneurs, accrochant un vttiste.Je rentre dans une de ces phases ou j'ai l'impression que rien ne peut m'arriver. J'avale les bosses en courant et le 8 ème par la même occasion. Je continue mon effort sentant bien que j'aurai assez d’énergie pour maintenir ce rythme jusqu'au bout. 30 ème km, je dépasse le 7 ème. 31 ème km, je dépasse le 6 ème.
Je dévale la dernière descente, fuse sur l'ultime partie plate, peste contre la présence imminente de la ligne d'arrivée sentant bien que j'en avais encore dans les jambes ...
Je m'arrêterai donc là : 6ème en 2h43. Quelques regrets pour le départ qui m'a fait louper le wagon de tête mais en le prenant n'aurais je pas été en surrégime ? Pas grave, je me suis éclaté comme rarement.
Au regard des résultats, le podium m'était de toute façon inaccessible (2h33). Par contre la quatrième place n'était qu'à 3 minutes ...
Le résultat est encourageant. Je vais poursuivre mon entraînement croisé dans la même direction . Pour imaginer, je n'ai couru que 7 fois le mois dernier (dont 2 courses ). Le reste est composé de natation et d'home trainer. Je sens qu'il me manque du rythme et que sur courses courtes, les résultats seraient tout autre. il faudra donc intégrer davantage de fractionnés pour améliorer encore la forme. Nous pourrons juger de tout ceci lors de la prochaine échéance : la noctambule chimacienne 22kms (le 21/02) .
Côté organisation :
- Système de départ commun à revoir clairement, tout comme le début de course trop étroit.
- Bénévoles parfaits à chaque carrefour. Pas d'hésitations ni de risques lors des traversées.
- Ravitos au nombre de 3 mais je ne peux les juger car je ne m'y suis pas arrêté.
balisage plutôt correct si on excepte la première partie qui suit la séparation 33 kms / 22 kms ou quelques hésitations se sont faits sentir.
- Mais surtout : prix d'inscription belge donc imbattable ! 10 euros avec repas d'après course et entrée piscine.
- Le parcours fut sympa, relativement roulant et pas tellement difficile. Les 33 kms n'y étaient pas (32 kms) et le dénivelé conforme (selon openrunner : 734 m D+).
- Un photographe dans l'organisation aurait été sympa.
En bref, une belle découverte !
résultats ..... ICI !
Depuis 15 jours, je suis passé par tous les états :
D'abord en me punissant et en m'astreignant 10 séances consécutives sans pause et dès le lendemain du marathon.
Puis, épuisé, sans envie et les jambes en vrac j'ai complètement coupé pendant trois jours pour refaire du jus avant le trail des 3 vallées.
Enfin, j'ai racheté des gels qui m'allaient si bien les années passées pour me nourrir durant l'épreuve.
En ce samedi glacial (-5°C à 8h30) , me voilà donc à Couvin ( Belgique) prêt à affronter les 33 kms du jour pour 800 m D+ . En piochant des informations à droite et à gauche, Benoît (rappelez vous ... le prof de physique ) m'a apporté quelques renseignements essentiels : bien se placer au départ car les premiers hectomètres très étroits risquent de me faire perdre du temps . Tout en le sachant, je suis tombé dans le piège .
En même temps, faire partir l'ensemble des concurrents des 3 distances (11,22 et 33 kms) à la même heure, sur un chemin aussi étriqué, ne pouvait entraîner que des problèmes ...
je me retrouve donc engluer dans le peloton , calquant mon allure sur le coureur qui me précède , dans l'impossibilité de le doubler. Le temps passe, je prends mon mal en patience et lâche enfin les chevaux à l’assaut de la première longue ascension. Celle ci commence sur bitume pour passer ensuite sur chemin de terre. Je me faufile entre les groupes, gratte quelques places lorsque le terrain le permet. La difficulté du jour, outre le relief, est le froid. Pas en tant que tel, mais plutôt dans la diversité des conséquences qu'il entraîne : soit le parcours propose une couche de neige usante et plus ou moins tassée ( 5 à 10 cms), soit nous aurons droit à de longues flaques gelées hypers glissantes. J'ai rarement vu autant de chutes que durant cette épreuve ...
Enfin, à ce binôme glace/neige, il faut ajouter la présence d'ornières complètement gelées elles aussi et traîtresses pour les chevilles, nous sommes parfois à la limite du praticable .
Même mal placé, je m'amuse à rattraper des groupes, les dépasser et aller chercher le suivant. Ce schéma de course m'aura au moins permis de ne pas partir trop vite et de m'économiser. Je joue au Pacman et j'aime bien ! La forme semble être là , je monte facilement, même les portions les plus raides. Autour de moi, je sens mes voisins respirer vite et fort.
A la séparation des différentes distances, j'apprends que je suis remonté à la douzième place. Je me retrouve au sein d'un petit paquet de coureurs qui tente de sauter de part et d'autre d'un chemin à la recherche de rares portions ou les appuis ne fuient pas. Un de mes prédécesseurs place son pied sur une couche de glace dissimulée sous quelques centimètres de neige. Verdict immédiat : envolée non maîtrisée, horizontale en l'air , retombée inesthétique, fracassage de la couche de glace , cri guttural et cul dans l'eau gelée. Le bougre se relève en boitant avant de reprendre sa course tant bien que mal ... j'ai gagné une place (je suis positif).
D'abord un brin rapide , je trouve que le rythme baisse quelque peu. Je prends les devants lors d'une séquence de toboggans et largue progressivement mes compagnons . Un de mes camarades s'accroche et me permettra de maintenir un rythme sympa en évitant de chasser seul entre deux groupes. Je suis désormais 10 ème.
Au loin, nous apercevons le 9 ème. Lors des parties plates, l'écart stagne, par contre lorsque le terrain grimpe, nous nous rapprochons sensiblement. A force d'abnégation, nous faisons la jonction, au rythme ,sans accélération. Au 16 ème km, nous le dépassons et le laissons seul avec quelques mots d'encouragement.
En tête de notre binôme, je me force à conserver de l'énergie, à maîtriser mon allure pour éviter de finir à l'agonie comme la semaine dernière. Le 17 ème km présente une autre côte sympa et mon compagnon de route prend les devants et impose un rythme trop élevé pour moi . Je laisse filer quelques mètres , le rattrape finalement en fin d’ascension et le lâche au sommet dans la relance. Je suis désormais seul.
La forme est encore là, nous empruntons le bord bitumée d'un lac. En observant le paysage, je vois un concurrent devant moi, je regarde ma montre pour tenter d'établir un écart : 2 minutes.
Mon rythme ne bouge pas, d'une régularité métronomique. Je m'attends à tout moment à exploser mais a priori, aujourd'hui, la fatigue n'a pas de prise sur mes jambes.
Voyant que tout va bien, j'accélère légèrement, doublant les randonneurs, accrochant un vttiste.Je rentre dans une de ces phases ou j'ai l'impression que rien ne peut m'arriver. J'avale les bosses en courant et le 8 ème par la même occasion. Je continue mon effort sentant bien que j'aurai assez d’énergie pour maintenir ce rythme jusqu'au bout. 30 ème km, je dépasse le 7 ème. 31 ème km, je dépasse le 6 ème.
Je dévale la dernière descente, fuse sur l'ultime partie plate, peste contre la présence imminente de la ligne d'arrivée sentant bien que j'en avais encore dans les jambes ...
Je m'arrêterai donc là : 6ème en 2h43. Quelques regrets pour le départ qui m'a fait louper le wagon de tête mais en le prenant n'aurais je pas été en surrégime ? Pas grave, je me suis éclaté comme rarement.
Au regard des résultats, le podium m'était de toute façon inaccessible (2h33). Par contre la quatrième place n'était qu'à 3 minutes ...
Le résultat est encourageant. Je vais poursuivre mon entraînement croisé dans la même direction . Pour imaginer, je n'ai couru que 7 fois le mois dernier (dont 2 courses ). Le reste est composé de natation et d'home trainer. Je sens qu'il me manque du rythme et que sur courses courtes, les résultats seraient tout autre. il faudra donc intégrer davantage de fractionnés pour améliorer encore la forme. Nous pourrons juger de tout ceci lors de la prochaine échéance : la noctambule chimacienne 22kms (le 21/02) .
Côté organisation :
- Système de départ commun à revoir clairement, tout comme le début de course trop étroit.
- Bénévoles parfaits à chaque carrefour. Pas d'hésitations ni de risques lors des traversées.
- Ravitos au nombre de 3 mais je ne peux les juger car je ne m'y suis pas arrêté.
balisage plutôt correct si on excepte la première partie qui suit la séparation 33 kms / 22 kms ou quelques hésitations se sont faits sentir.
- Mais surtout : prix d'inscription belge donc imbattable ! 10 euros avec repas d'après course et entrée piscine.
- Le parcours fut sympa, relativement roulant et pas tellement difficile. Les 33 kms n'y étaient pas (32 kms) et le dénivelé conforme (selon openrunner : 734 m D+).
- Un photographe dans l'organisation aurait été sympa.
En bref, une belle découverte !
résultats ..... ICI !
samedi 31 janvier 2015
sortie longue sous la neige
La traditionnelle sortie longue de la semaine (32.2 kms) s'est déroulée au Val Joly. Jusqu'à là, rien de surprenant ! Sauf qu'une invitée , finalement assez peu fréquente dans le nord, a fait son apparition : la neige . J'ai donc eu droit à une séance de trail blanc , une semaine après avoir tâté le sable de la côte d'opale.
Bilan : les deux revêtements sont fatigants !
Une grosse pensée à tous les trailers qui participeront demain au trail du caillou saint waast et à l'organisation. Glissez bien, amusez vous bien et gare aux ponts en bois !
Bilan : les deux revêtements sont fatigants !
Une grosse pensée à tous les trailers qui participeront demain au trail du caillou saint waast et à l'organisation. Glissez bien, amusez vous bien et gare aux ponts en bois !
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