Il y a 12 ans (j'en avais 19 )je terminais mon premier marathon à Barcelone avec le sentiment de ne pas être allé titiller mes limites. Quelques semaines plus tard, je me lançais au delà des 42 bornes en parcourant en plein mois de juin et le long de la route (!) le chemin qui relie Narbonne (le domicile familial) au Barcarès ( magasin des parents ). Soit pratiquement 55 kms. Je finissais dans un état pitoyable avec mon sac à dos et mes bouteilles d'eau bringuebalantes . Les jambes percluses de crampes sans pouvoir les plier pendant plusieurs jours j'étais fier de moi.
12 ans après, me revoilà .
L'expérience n'est plus là même, la distance ne me fait plus peur et l'entraînement s'est amélioré. Bien entendu, j'ai modifié le parcours pour éviter de longer une route dangereuse tant empruntée en période estivale.
Pour l'occasion, j'ai tracé une belle ligne droite divisée en quatre étapes. La première de 21 kms longe le canal de la Robine entre Narbonne et Port la nouvelle. La seconde d'une quinzaine de bornes se fait entre le port de la Nouvelle et le grau de la Franqui sur une fine bande de sable entre mer et étang. La troisième relativement courte me permettra de grimper sur les falaises de Leucate, de les traverser et de redescendre sur Leucate plage. Enfin, l'ultime partie reprendra la fin du parcours du off de l'étang de Leucate pour m'amener à Barcarès.
4h50, la nuit est bien noire, le vent souffle généreusement, heureusement, dans le bon sens . La frontale en place, je m'élance allègrement vers les berges du canal.
Je connais le chemin, pas de difficultés en perspective. L'obscurité est totale, les nuages bien présents dans le ciel résistent encore aux assauts du vent. Le rayon de ma lampe perce difficilement les ténèbres mais me permet d'éviter les quelques trous et racines qui parsèment de temps à autre le chemin. A l'horizon, un orage gronde. Les éclairs se déchaînent et se déplacent lentement vers la mer. Cette première partie du off va se faire pratiquement en pleine nuit.
Pas moyen de profiter des paysages ( pourtant magnifiques ) de l'endroit. Le regard toujours porter sur mes pieds afin d'éviter une chute qui m'enverrait directement dans la Robine, j'observe avec bonheur tout ce qui pourrait passer sous ma foulée : une cigale endormie, une petite grenouille ....
Je passe l'écluse de Mandirac,
longe l'île Sainte Lucie
pour apercevoir les lumières des infrastructures du Port de la Nouvelle.
Le jour se lève enfin. Pas forcement le plus beau des paysages mais cela reste plus agréable que l'obscurité.
La première étape achevée, je sillonne la ville pour atteindre la plage , début de la seconde étape.
Physiquement tout va bien, mentalement aussi. J'admire sur le front de mer une originale sculpture de sable à 2 facettes avant de m'extirper des derniers bâtiments de La Nouvelle.
Je suis complètement seul,
il est encore trop tôt pour les baigneurs. le sable relativement porteur se révèle parfois traître et je découvre des parties plus molles et d'autres rappelant des sables mouvants ou j'ai l'impression d'enfoncer mon pied dans une espèce de boue qui aspire et retient ma chaussure.
Le lever du soleil au dessus de l'eau est magnifique. Je me suis régalé pendant 10 bornes à traverser des bras de mer peu profonds,
à courir les pieds dans l'eau, à ramasser des coquillages pour le fiston.
Je croise une voiture les pneus dans l'eau, admire le Canigou et perçoit le rapprochement progressif des falaises au dessus de la Franqui.
Justement, j'y arrive
et attaque directement les 115 marches qui vont me mener sur le plateau. La difficulté , toute relative, de l'ascension trouvera sa juste récompense par la vision en contrebas du chemin parcouru. Somptueux.
Somptueux comme le chemin en bordure de falaise qui succède à la côte.
Typiquement méditerranéen, jonché de pierres et de poussière il m'amènera au pied du sémaphore transformé en restaurant gastronomique.
Juste le temps de prendre une photo que c'est déjà reparti dans une bonne descente vers Leucate plage.
Fini les magnifiques sentiers je récupère le chemin de retour habituel croisant dans l'ordre : le village d'ostréiculteur, la pinède , Port Leucate et enfin Barcarès.
Je finis les 15 derniers kms à 12 à l'heure sans trop de fatigue en me remémorant douloureusement les moments vécus il y a une décennie. Cette fois ci, c'est en courant que je termine avec le sentiment de pouvoir continuer encore un moment. La sortie aura duré 5 h 35 pour 54,5 kms. Le corps va bien , la plage favorisant la récupération !
Pour la suite, je pars quelques jours autour de Clermont l’Hérault afin de découvrir les chemins du coin : le Caroux, le pic Saint Loup et surtout le lac du Salagou .
Un off supplémentaire devra très bientôt avoir lieu ...
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salut david je voies que tu profites bien de tes vacances a++++
RépondreSupprimercomme tu peux le voir !!!
Supprimervive les vacances même si elles touchent à leur fin ...
a plus steph, on se tient au courant pour une éventuelle sortie commune !
j'ai oublié c steph
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