jeudi 18 février 2016

Sports nouveaux, épisode 2 : le run and bike tout seul



On ne choisit pas ses parents , on ne choisit pas sa famille.Ceci, tout le monde le sait et on essaie de s'y adapter du mieux possible. Le problème intervient quand on se rend compte que son propre père, géniteur de l'homme idéal que je suis (n'ayons pas peur des mots) décide de se prendre pour un sportiurge (dérivé de démiurge mais pour le sport).

Souvenez vous du run and find de Charly. Voici l'épisode 2 : le run and bike tout seul .

Lorsqu'on parcourt l'histoire sportive, on observe que bien souvent la création d'une activité est le résultat d'une beuverie : " Et si on tapait les bouchons des bouteilles de champagnes qu'on a torché avec des raquettes ?" ainsi naissait le badminton ...

Parfois, cette créativité découle aussi d'un darwinisme inversé ou d'un milieu consanguin émerge parfois un éclair de génie. " les gars, les gars, j'ai gardé la panse d'un mouton que j'ai égorgé (et c'était pas l'Aïd) , je l'ai fourré de paille et on va se foutre sur la gueule pour savoir qui va réussir à la déposer sur le parvis de l'église du village !" Ainsi naissait le rugby ...

les exemples sont trop nombreux pour être tous cités mais pensez au curling ("donnez moi un balai !"), au saut à ski ("je vole, je vole, oh putain va falloir atterrir") ou au biathlon (sport de prédilection des chasseurs montagnards, "non, même à ski hors de question de lâcher mon fusil ... des fois que je croise une galinette cendrée"). Impossible d'imaginer un être sain d'esprit à l'origine de ces idées fumeuses.

Et bien voilà dans quelle catégorie il faut placer Charly ou mon père : les génies incompris.

Évidemment, dans le rôle du pigeon, l'acteur reste toujours le même : moi. Pauvre bougre , cobaye désigné testeur d'idées lumineuses.

Toutes les vacances, nous avons sillonnés en courant ou en VTT les sentiers sauvages de la Clape ("tas de cailloux" en occitan) . Nous étions toujours sur des monotraces à rechercher des liaisons entre les différents secteurs de ce massif aride et rocailleux. Les routes restent proches et si un problème survient , ces échappatoires nous permettent de retrouver rapidement la civilisation.

Car mon père est habile. Le Rémy Julienne de toute une génération. Je le retrouve plus souvent par terre que sur son vélo. A croire que son cul est allergique à sa selle. Achaque période de vacances , sa blessure :
- Décembre 2015, côtes cassées.
- Toussaint 2015, poignet cassé, chute lors de la première descente de la première sortie.
- Pâques 2015, pincement d'un nerf à la main suite à une chute sur une pierre ... en courant.
Le branquignole du deux roues, l'unijambiste du trail, la carpette sportive.
Autant les autres génies avaient pour excuse leur ascendance ou l'exces d'alcool mais lui , rien. Peut être la sénilité ...

Du coup, ces 15 jours sans accident nous avaient rendus confiant. On était bien chaud, prêts à partir à l'aventure dans des endroits reculés ou certaines espèces animales n'avaient même pas été répertoriées. C'est dire l'aspect sauvage des lieux. Pas d’échappatoire cette fois ci, la poisse nous avait laissés tranquille. La première route carrossable était à des kilomètres. Tout était en place pour une sortie VTT à la wanagain and bistoufly (oui mon père à des expressions de jeun's ...)

Tout avait pourtant bien commencé : des belles côtes caillouteuses, des descentes sinueuses et techniques. Nous atteignions le milieu du parcours, les téléphones ne captaient plus, mon père n'était toujours pas tombé et nous dévalions à fond les manettes (autre expression paternelle) un petit sentier vachement sympa.

Et là, survient le drame. Pas grand chose, une légère flatulence pneumatique mais se transformant rapidement en bruit de sèche cheveux.  Aïe, grosse crevaison. Petite pause, démontage express et constatation des dégâts : chambre pincée, deux belles fentes irréparables.

Nous dans la famille, on est du genre "ça n'arrive qu'aux autres". Une chambre à air de rechange ? pourquoi faire ? dès 50 ans, un dépistage du cancer colorectal ? pas pour moi ! ... pas pour toi, pas pour toi , n'empêche que là on l'a quand même dans le cul et qu'il va falloir rentrer .

Le paternel ne s'affole guère. Son vélo de bourgeois aux suspensions bioniques amortissent la moindre pierre. Le bougre dit faire du VTT. Personnellement, après avoir essayé sa machine, j'ai eu l'impression de faire du vélo sur un matelas : ça s'enfonce, c'est doux, ça rebondit un peu. Il risque pas de transpirer beaucoup, ni d'avoir mal aux épaules. Des fois qu'en plus il soit en relation avec la fédé belge de cross country et qu'il nous cache un petit moteur dans le pédalier ...

Comme tout père qui se respecte, il abandonne donc son fils à son propre sort. La lâcheté n'a pas de limite et mes larmes comme mes cris de désespoir ne lui feront jamais faire demi tour. "Je vais chercher le camion" qu'il a dit. Le père du petit poucet lui a dit pareil avant de l'abandonner dans les bois. D'autant que son camion (qui coûte moins cher que son vélo) ne peut absolument pas se faufiler au milieu de ces portions non carrossables ...

Je m'assois et je réfléchis. Je rigole en regardant cette fameuse chambre à air increvable remplie de produit censé colmater les éventuels trous. J'essaie de replacer des rustines et regonfle le tout dans une ultime tentative désespérée. Et miracle. Cela à l'air de tenir.

j'esquisse quelques pas de danse autour de la chambre à air (façon indien pour attirer la pluie). Un petit rire démoniaque la bouche grande ouverte et pshitt ! fausse joie,  la rustine pète sous la trop grande pression de l'air . Le fameux liquide miracle gicle, j'en prends dans la bouche, j'en ai plein la gueule , c'est dégueulasse. Je ressemble vaguement à Katsumi sur un VTT ( oui j'ai une grosse culture).

Retour à la case départ. la situation est désespérée. Je liste les différentes alternatives qui s'offrent à moi :
- chercher des sentes d'animaux pour poser des pièges et survivre dans ce milieu hostile.
- trouver de l'eau
- se faire une cabane
- faire du feu

Je n'ai pas peur. J'ai vu toutes les saisons de Koh Lanta.
Après des heures de recherche infructueuse sans avoir pu mettre la main sur du manioc, sur une citerne , sur un palmier ou sur un cochon sauvage. Après des heures à crier en vain dans l'obscurité "Denis, j'abandonne".
Je décide d'emprunter l'unique voie qu'il mes reste : le retour en run and bike tout seul.

Une main sur la selle du vélo, une autre sur le guidon et je cours, je cours comme si ma vie en dépendait. Pour ne pas m'endormir,  les pédales viennent régulièrement percuter mes mollets en une piqure douloureuse.
Je croise un autre cycliste qui me regarde bizarrement.Ses yeux s'arrondissent, il n'a du jamais voir un run and bike tout seul.

 Je lui crie comme explication :" je suis semi belge". Quand on balance le mot belge dans une discussion de sudistes, tout est excusé.

J'arriverai finalement au bout de cette formidable sortie. Mon père n'a pas menti, il est effectivement allé chercher le camion ... pour rentrer chez lui.

Je franchis le seuil du domicile familial et ce grand con me sort :  "Alors , il est pas si à la ramasse que ça le vieux hein ?"
J'ai pas compris. Il doit avoir du sang belge lui aussi .


jeudi 28 janvier 2016

La solitude du poisson

On a tous déjà entendu cette information selon laquelle un poisson rouge dispose d'une mémoire calamiteuse. A peine a t il réalisé un tour de bocal , qu'il ne se souvient même plus l'avoir fait.

Voilà la situation dans laquelle je me trouve. Blessé depuis une vingtaine de jours, je maintiens 5 séances par semaine de piscine faute de pouvoir faire autre chose.
L'environnement aquatique altère nos perceptions auditives pour laisser place à un glouglou incessant. La vue ne dispose que de peu de distraction et l'esprit a tendance à tomber dans état semi comateux ou sa seule fonction active reste le décompte du nombre de longueurs.

J'aime bien nager. Mais c'est vrai que cela peut devenir vite lassant. Il faut donc trouver des occupations pour que le temps passe plus vite. Voici quelques idées :



- Le traditionnel relevé du nombre de petits carreaux au fond de la piscine. Ok, on se mélange vite les pinceaux et c'est pas très fun ... Hautmont dispose par exemple de 3672 carreaux alignés en longueur et de 2352 carreaux en largeur (plus dur à compter car il faut traverser perpendiculairement les lignes d'eau occupées par les autres nageurs !) J'ai du m'y prendre à de nombreuses reprises pour ne pas perdre le fil et j'ai risqué quotidiennement la commotion cérébrale ...



- Plus sympa, l'observation à des fins ethno-morphologique des naïades présentes dans son couloir ou dans celui des voisins. En des termes plus prosaïque : le matage des meufs qui nagent. Seul hic (et il est de taille) , les piscines sont souvent monopolisées par des ménagères de 50 ans moins agréables à regarder . Sauf si on kiffe la cougar ...

- Autre occupation : jouer à celui qui à la plus grosse. C'est en général plus facile quand on joue avec des filles encore qu'on peut parfois être surpris ...
Le but du jeu est d'observer tous les nageurs de la piscine , de repérer les plus rapides et de tenter de leurs lancer un défi pour savoir celui qui nage le plus vite.
 Technique quand on commence à se faire distancer : s'arrêter à l'extrémité du couloir, chausser palmes, paddles .Option : avoir manger du cassoulet à midi.
Et repartir de plus belle.




- Autre alternative : compter les longueurs et avoir une montre pour vérifier qu'il n'y ait pas d'oubli.
Il m'arrive de faire 200 m sans m'en rendre compte, l'esprit totalement ailleurs (mais je ne sais pas où). Aussi appelée : la technique du zombie car on rentre dans une automatisation du geste et un effacement progressif de sa condition humaine. "nager, nager , je sais plus ou j'en suis , nager , nager ".
Vous pouvez donc maintenant comprendre pourquoi les lunettes de nage sont opaques ; Afin de cacher les yeux vides et hagards de ces sportifs du bocal.

 

- Quoi d'autre ? Idée sympa : rechercher des titres d'activités pour strava en faisant preuve de poésie, de culture et d'une certaine finesse d'esprit dont tout le monde sait que je ne manque pas. Ainsi, ces dernières semaines m'ont permis d'exposer tout mon génie créatif en nommant les différentes séances : "nage en eau trouble", "en nage", "nage at vallaud Belkacem"," trentième rugissant", "la torpille" et sa suite "le retour de la torpille", "au 36ème dessous", "33 v'là le poisson", "vague à l'âme", "A vau l'eau" ... tout un florilège d'expressions toutes plus exceptionnelles les unes que les autres.
j'ai même tenté un passage vers la variété française comme ont pu le faire Boli Et Waddle à une certaine époque :" j'ai touché le fond de la piscine dans mon beau pull marine "
Ne vous l'ai je pas dit ... génial.
Mon maître en ce domaine reste Barbix avec son formidable "l'homme de la Tante Hilde" ( l'homme de l’Atlantide pour ceux qui avait pas pigé ...)

- Enfin, Voilà la raison la plus importante qui me stimule à aller nager :

Charly  n'est pas là . Une vraie enclume qui a du mal à flotter. Il court si vite qu'il pourrait marcher sur l'eau mais au contact du liquide, ses commentaires disparaissent au profit de bulles incompréhensibles.
En plus , il peut toujours tenter de perdre ses clefs sur le fond azuré. Sûr qu'il n'y arrivera pas !



 Ainsi s'achève mon répertoire d'idées. Comme d'habitude , je suis preneur d'alternatives crédibles donc n'hésitez pas à m'en faire part !
En attendant, je vous laisse, je vais sauver Charly qui imite parfaitement la sole au fond de la piscine ...

 

dessin  issu de http://lordcyfe.canalblog.com/tag/piscine

jeudi 31 décembre 2015

bilan 2015

Et voici le traditionnel bilan de l'année !
D'abord , quels étaient les objectifs pour 2015 :

" 2015 ? :

Pour cette année, l'objectif principal sera l'intégrale de Riquet en juillet (243 kms).
En objectif secondaire, pourquoi ne pas enfin participer à un 100 kms ? Steenwerck serait l'idéal.  Je souhaiterais aussi réaliser un marathon pour le plaisir (a priori à Anvers) et un 6 heures pour battre un record.

Parallèlement, j'aimerai réaliser une épreuve de natation longue distance et/ou un aquathlon .

Enfin, je vais repartir sur les trails sur des distances intermédiaires (entre 25 et 35 kms) pour travailler la vitesse. "

Que peut on en conclure ? :

 L'année fut plutôt une réussite et conforme aux objectifs annoncés :
- Intégrale de Riquet terminée en 40h43,
- 100 kms de Steenwerck bouclés en 9h20,
- marathon d'Anvers réalisé,
- l'aquathlon M de Lille
- le triathlon cross de Watissart
- ainsi que de nombreuses épreuves plus courtes.

En bonus :
- côté running :  les 80 kms de l'écotrail de Paris en 7h30 et le trail du cap de creu (esp)
- côté 2 roues : randos VTT et cyclos nombreuses

Les oublis : 
pas d'épreuve de natation longue distance , ni de 6 heures .

 Retour sur l'année 2015 :

Cette année fut essentiellement marquée par un changement dans mon entraînement. Terminé l'exclusivité de la course à pied, place à l'alternance des disciplines .
 Le résultat fut saisissant et sans appel  : aucune blessure.
Le but recherché fut donc rempli et m'a permis de ne jamais m'arrêter et de subir les désagréments inhérents aux pauses sportives : prise de poids, perte de forme ...
Parallèlement, les résultats furent satisfaisants sans être pour autant transcendants et l'enchaînement des courses n'avait pour seul but que de développer l'endurance en vue de l'intégrale de Riquet.

J'ai donc vécu six mois très riches : trail D2B (42kms), trail des 3 vallées (33 kms), noctambule chimacienne (22 kms), trail et vie de Chimay (36 kms) , écotrail de Paris (80 kms), trail du Val joly (31 kms), marathon d'Anvers , trail du Cap de creu (42 kms), 100 kms de Steenwerck.

Toujours avec cette idée d'encaisser de fortes charges et de multiplier les heures de sport , je me suis inscrit durant ces six premiers mois à de nombreuses randos VTT : l'enfer vert (52 kms), la rando des moulins à eaux (90 kms), la ribambelle de Dourlers (43 kms), raid Paris Roubaix VTT (125 kms), l'englefontainoise (45 kms), la rando des cinq chateaux (85 kms), raid artois opale (130 kms), la chouette transpontoise (50 kms), la fourmisienne (62 kms).

Je tenais une forme olympique. Je me suis même offert un petit plaisir en m'inscrivant à l'aquathlon de Lille que j'ai adoré !

L'intégrale de Riquet ne fut alors qu'une formalité ... ou pas ! 

A partir de là, l'envie de courir m'a déserté complètement pendant 3 mois. J'ai donc basculé sur de la natation et du VTT ( raid de l'englebert : 85 kms, cyclo en val de sambre : 80 kms, cyclo de neuf mesnil : 75 kms) jusqu'à ce que progressivement le goût de ressortir les baskets me revienne. D'abord au travers du cross triathlon de Watissart puis en ciblant un dernier objectif de fin d'année : le trail des gueules noires (53 kms).
Dès lors, j'ai enchaîné les séances de course à pieds, refait des fractionnés pour atteindre une belle forme qui ne s'est malheureusement pas concrétisé en course pour diverses raisons.

Qu'importe , l'année fut riche en expérience et en plaisir et il faut seulement espérer que la suivante soit identique !

L'année 2015 en chiffre :

Les courses :
 
Les courses à pieds: au nombre de 11 allant de 22 kms à 243 kms .
Les randos à deux roues : au nombre de 12 allant de 40 km à 130 kms
Les sports combinés : un aquathlon et un cross triathlon

Côté route : 100 kms de Steenwerck, marathon d'Anvers 

Côté trail : trail des 3 vallées, noctambule chimacienne, trail et vie de Chimay, écotrail de Paris , trail du cap de creu, intégrale de Chimay, trail du val joly, trail des gueules noires, trail D2B.

Coté 2 roues : raid de l'englebert , cyclo en val de sambre , cyclo de neuf mesnil , l'enfer vert , la rando des moulins à eaux , la ribambelle de Dourlers, raid Paris Roubaix VTT, l'englefontainoise , la rando des cinq chateaux , raid artois opale , la chouette transpontoise , la fourmisienne .

Côté sports combinés : un aquathlon M à Lille et un cross triathlon à Watissart. 

Les OFFS : nombreux comme d'habitude ! en vrac : off du Val joly, de Colfontaine, du caillou, de Bonsecours, des 4 églises , de Maroilles, de Frameries ...

Les blessures : aucune ! j'en pleurerai !

Le kilométrage :

en course à pieds :  après les 2004 kms de 2010, les 2223 kms de 2011 , les 3231 kms de 2012, les 2417 kms de 2013, les 2540 kms en 2014, j'ai couru en 2015 : 2807 kms.

en vélo : 1318 kms de vélo route ou home trainer, 2504 kms de VTT soit un total de 3822 kms .

en natation : 183,5 kms

Soit un total record ( pour moi ) de 505 h de sport dans l'année !

et pour 2016 ?

Si les conditions familiales, financières et logistiques sont réunies , l'objectif principal sera la transe gaule (traversée de la France 1200 kms en 19 étapes consécutives ).

Le traditionnel marathon annuel se déroulera au Mont Saint Michel en mai.

Je repartirai sur les mêmes bases que l'année dernière : trail D2B (42 kms) et trail des 3 vallées (33 kms) en incluant une nouveauté : le trail hivernal du Mont Saint Aubert (30 kms).
Le premier objectif se profilera rapidement avec le Gruissan Phoebus trail (50 kms) en février.

Au delà de ces échéances, rien n'est encore décidé . J'aimerai refaire un 6 heures, un 100 kms et un ultra trail.
Je continuerai les randos VTT en réalisant davantage de cyclo route. Je me lancerai sur d'autres épreuves combinées type aquathon, triathlon , duathlon  voire swimrun.

De quoi s'occuper pour quelques temps !
 




lundi 21 décembre 2015

Trail des gueules noires 53 kms (Bel)

 

Il y a des jours comme ça ou rien ne va . Ni les jambes, ni la tête, ni rien du tout d'ailleurs .
Avant d'écrire ce compte rendu, j'ai laissé s'écouler quelques jours pour faire retomber mon énervement et tenter d'expliquer à froid cette contre performance.



D'abord, un point positif : j'ai réussi à terminer l'épreuve.Pas gagné d'avance tant le balisage approximatif, voire inexistant par endroit a follement compliqué les choses. La recherche d'un morceau de rubalise ou d'un petit point orange à parfois viré au cauchemar. Je ne compte plus le nombre de demis tours, d'égarements, d'hésitations auxquels j'ai été confronté. La galère ...

Je retiendrai le commentaire d'un de mes compagnons flamand : " gros problème dans balisation". Oui mon gars, gros problème, gros problème. Je nous vois encore à 3 kms du terme ,  en un groupe de 5 concurrents éparpillé sur le versant boisé d'une colline a tenté de repérer un indice pour savoir dans quelle direction se diriger.



Ce type d'exemple s'est répété plusieurs fois au cours de l'épreuve. Lorsque j'ai vu revenir de l'arrière des concurrents qui étaient sensés être devant ou lorsque je me suis fait rattraper par des coureurs en revenant sur mes pas pour retrouver le parcours .

Avec le nombre de courses que je m'enfile, cela ne m'était jamais arrivé, et je ne peux pas dire que j'ai apprécié. Pour s'en persuader, il suffit de demander aux chevaux croisés sur le circuit le nombre de noms d'oiseaux que j'ai pu hurler !



Cependant, tout n'est pas de la faute de l'organisation. Par moment, l'absence de balisage était manifeste, à d'autres, il fallait rester vigilant pour repérer les changements soudains de direction. Avec la fatigue et le manque d'attention qui en découle, avec le repli sur soit qu'implique la course, il n'est pas toujours évident de rester concentrer sur des marques aussi rares que petites.

D'ailleurs, un simple conseil pourrait améliorer les choses : l'anticipation. Lors d'un changement de direction , une petite flèche pourrait prévenir le coureur à l'avance qu'il va tourner ou une petite croix ( voire un morceau de rubalise) pourrait indiquer que le chemin emprunté jusqu'alors n'est plus le bon. En bref, quelques légères modifications pour faciliter la progression.



Autre conseil : éliminer les morceaux de rubalise déjà présents sur le parcours et appartenant à une autre organisation. Parfois déroutant, la présence de ces leurres m'a causé bien des interrogations et m'a plongé au cœur d'impasses dont il a fallut revenir de plus en plus agacé.

Je pense avoir fait le tour du gros point négatif de l'épreuve. Certains ne seront peut être pas d'accord et estimeront qu'un vrai trail nécessite un brin d'orientation. Pourquoi pas. Mais j'estime avoir réalisé suffisamment d'épreuves de toutes les distances pour pouvoir juger lorsqu'un balisage est trop light. Ce fut donc le cas ici.



Pour autant, il est toujours facile de critiquer et mon objectif est simplement de participer à une réflexion afin d'améliorer le seul couac de ce trail.

 Car il ne faut pas oublier tout le travail réalisé par l'organisation. Elle nous a pondu un parcours unique ou chaque foulée nous a permis de remonter l'histoire de cette région.
J'ai bien senti la volonté de nous faire découvrir ce sombre passé .

 

Noir , comme la gueule des mineurs à qui nous avons pu rendre hommage lors de l'ascension (terrible) du terril du hasard

 

 ou celui du domaine de Blegny mine.

 

Noir, comme le cimetière des soldats tombés pour la Belgique lors de la première guerre mondiale.

 

De grands moments reliés entre eux par des singles ludiques ou la jouissance

 

 n'avait d'égale que le pourcentage des raidillons atomiseurs de cuisses semés ça et là sur le circuit.



La diversité offerte ici ne laisse pas de place à l'ennui. J'ai adoré le jeu de toboggan dans les prés entrecoupé de tourniquets. La vision en contreplongée du relief et des bosses à emprunter restera un grand moment. Tout comme quelques portions non "nettoyées" ou il faudra se faufiler entre les branchages ou sauter par dessus un tronc couché pour s'extirper de cette sauvage végétation.



 Tronc qui d'ailleurs s'avèrera trop haut pour moi ! Donc pour la prochaine fois , si il était possible de placer une petite marche pour aider les concurrents de moins d'1m70 aux jambes lourdes afin qu'ils n'aient pas l'air cons coincés sur le haut du tronc attendant de tomber d'un côté ou de l'autre ...

Ca m'a fait penser à la blague : Un coq est sur un muret et pond un oeuf. De quel côté va t il tomber ? et devinez qui jouait  le rôle de l'oeuf ?



Le parcours ne recevra donc que des éloges et je remercie les nombreux propriétaires pour nous avoir autorisé à traverser leur propriété.

Enfin, côté course, alors que la forme des dernières semaines semblait optimale, force a été de constater que j'en étais loin . Il est vrai que le profil cassant ne me correspondait pas . Mais en plus j'ai accumulé les erreurs en partant trop vite (4ème jusqu'au 17 ème kms) et en étant trop léger en ravito liquide (dû à une mauvaise estimation de mes temps de passage).



Si en plus vous ajoutez un retour en voiture rallongé de 20 minutes parce qu'un tracteur voulait pas se garer sur le bord pour laisser passer les 50 voitures alignées derrière lui.
Si en plus, vous découvrez qu'en Belgique les choux des religieuses au chocolat sont fourrés de crème et pas de chocolat .
Vous comprendrez aisément pourquoi il y a des jours comme ça ou rien ne va !

Résultats : à venir



Côté organisation :
- j'ai assez expliqué l'histoire du balisage pour ne pas y revenir.
 - prix d'inscription ridicule : 10 euros les 53 bornes ! imbattable. Pas de cadeau évidemment mais repas d'après course (spaghetti bolo) offert. Incroyable mais vrai.
- 2 ravitos sur le circuit aux kms 23 et 37, complets et tenus par des personnes charmantes
- le parcours magnifique
- diversité des participants sympa : Hollandais, Wallon, Flamands, Français du nord, de la Meuse ...



Côté perso :
je ne sais trop que penser. Je termine en 6:01:50 à la 15ème position .
 Je vais patienter jusqu'aux 42 bornes du trail D2B pour juger de mon état de forme.  En attendant, 15 jours dans le sud me permettront de faire pas mal de sorties VTT pour travailler les cuisses (chose que j'ai délaissé depuis 2 mois). On verra les résultats !

Calendrier début 2016 :
17 janvier : trail D2B (42 kms)
30 janvier : trail hiovernal du mont (30 kms)
14 février : Gruissan Phoebus trail (50 kms)
21 février : cross duathlon de Jurbise



dimanche 13 décembre 2015

succession de offs

dans le cadre de ma prépa hivernale, j'enchaîne des sorties longues et rythmées avec des offs conviviaux.
Ainsi, après l'épisode malheureux du run and find de Charly, j'ai organisé une petite ballade collective sur les rives ( boueuses ) du Val Joly.



Je me suis déplacé à la reco du 31 kms du Trail du Caillou. De nombreuses personnes au rendez vous.





Enfin, j'ai découvert un petit coin de Belgique grâce à la belle organisation de Ann dans la forêt de Bonsecours.



En bref, tout va bien et la forme est optimale.

Voilà 6 mois que je n'ai pas accroché un dossard et cette interminable attente prendra fin la semaine prochaine avec un dernier objectif pour 2015 : le trail des gueules noires, 53 kms et 2000D+. Peut être un peu trop vallonné mais nous verrons ça sous peu .

Objectif : comme d'hab , dans les 20 premiers voire mieux si le dénivelé passe bien .

dimanche 22 novembre 2015

sports nouveaux : run and find de Colfontaine

Charly est un gars sympa. Charly est le genre de gars que tout le monde aimerait rencontrer. Bon vivant, marrant, d'un abord facile et organisateur de off hors pair.
Certes, son passé "trouble" , marqué par une réputation peu flatteuse de chochotte ou d'esquive à berdoule lui a parfois porté préjudice et a été à l'origine de nombreuses moqueries. Cependant, comme le bon vin ou comme la bonne bière (dont Luc s'est imprégné samedi soir) , Charly a su évoluer.
Comme une chenille devient papillon, notre ami s'est transformé en un légionnaire des sentiers. Mi homme , mi sanglier. Le seul problème est que son cerveau oscille entre ces deux personnalités.

 

La semaine dernière, le Charly humain nous a offert un formidable condensé de ses capacités lors du off nocturne de Colfontaine : convivialité, sourire, orientation au mètre prêt, estimation temporelle respectée à la seconde, ravito d'après course ... le top.

Mais voilà, au lieu de rester sur une bonne note, il a fallu qu'il remette le couvert. Bien entendu, on ne peut proposer à ses convives deux fois consécutivement les mêmes délices, il faut alterner les plaisirs pour ne pas lasser son public. Alors le Charly sanglier s'est creusé les méninges. Il a réfléchi des jours et des jours pour nous inventer un nouveau concept : le run and find.



Oh le concept est simple : mettre la clef de sa voiture (contenant les affaires de copains innocents ainsi que leurs papiers d'identité) dans une poche ouverte de sa veste et gambader gaiement dans un bois en automne, faire des cabrioles dans les terrils, s’ébattre joyeusement dans toutes les flaques de boue que l'on peut trouver et annoncer à 2 bornes de l'arrivée : "les gars , j'ai perdu mes clés".
Voilà, c'est marrant comme jeu paraît il. En tout cas ça a bien fait marrer les belges à qui on a raconté notre histoire afin qu'ils daignent nous prêter leur portable pour contacter les secours.

En effet, le français qui court en Belgique oublie son portable ... dans la voiture, ou pense à le prendre mais ne sait pas quels chiffres il faut faire pour téléphoner en France. De vrais glands.

Une fois la partie lancée, le but évident est de retrouver ces foutues clés. Les indices , aucun. Charly a estimé que mettre un porte clef visible à ses clés serait trop facile pour ses (ex)copains. Alors on a cherché au milieu des feuilles, le nez au ras du sol, imitation des chiens à truffe. On a rien trouvé , sauf une colère grandissante envers notre connard gentil organisateur.

 

Vu que notre recherche lui paraissait encore trop facile, il nous a proposé de grimper l'énorme terril que nous avions descendu plus tôt pour vérifier que ses clés ne se trouvaient pas au sommet. Honnêtement, il valait mieux que nous ne les retrouvions pas, car je pense que Ludo (son second ex copain) et moi les lui aurions caler bien profond dans le fondement pour être certain qu'il ne les égare plus.

Tout compte fait, on ne les a pas trouvé.

Vous ai je dit qu'on en était à 3 h de recherche sans ravito, sans eau ou presque et qu'il faisait froid ? non ? Charly nous a dit que cela pimentait le jeu.

 

finalement, nous avons réussi à joindre ma femme (oui car Charly ne connaît pas le numéro de la sienne ...) pour qu'elle vienne nous chercher.

Fin du calvaire.

Et non ! le jeu ne peut se finir ainsi. Si vous avez bien suivi, nous sommes trois égarés. Et ma voiture contient déjà ma femme et mes deux enfants. quelques secondes pour faire le calcul ...



Oh putain, il manque une place. Pas grave, il y a le coffre de la voiture. Mais qui va y aller ? choix cornélien si il en est. Le coupable de notre galère ? non, il préfère s'assoir à côté de ma femme. Mais qui alors ? Qui peut bien rentrer dans un espace exigu ? De qui se moque t on pour sa taille de Hobbit , hein de qui ?
Et me voilà à me faufiler dans la malle ...
Pas de ceinture, couché comme un clébard sur la moquette du véhicule afin de ne pas me faire repérer par les flics et j'entends Charly parler tranquillement avec ma femme. "Alors tu vois quand j'étais petit, j'habitais cette maison et blablabla ". Oh mon con, heureusement que tu cours vite.

 

Nous voici donc à Malplaquet, frontière française avec les douaniers en face de nous. Dans notre voiture,  Une (magnifique) femme, 2 enfants et trois gars puants, dégueulasses et sans papiers dont un dans le coffre. En gros, ça ressemble davantage à une prise d'otage ou à un passage en douce d'immigrés clandestins plutôt qu'au résultat d'un run and find.



Commencée dans la joie, cette organisation made in Charly va finir dans un avion direction la Syrie .

Au dernier moment, nous avons pris une petite rue parallèle non couverte par les douaniers qui nous mènera sans encombre à destination.



Voilà, voilà. Que dire de plus ? Nous avons été heureux de revoir Tron, Stan le chamoix et son géniteur, les filles du team TDC et consort qui restent les bienvenus lors de ces sorties réjouissantes.

 

Nous avons aussi été heureux d'avoir connu Charly. Je tiens à excuser son absence au travail demain , notre ami a préféré se terrer loin de chez lui pour éviter toutes représailles ...

J'ai toujours pas compris de qui il avait si peur .



dimanche 15 novembre 2015

Off de Colfontaine version nocturne

En ce samedi 14 novembre, nous étions au milieu de nulle part pour participer au Off du bois de Colfontaine version nocturne concocté par Charly.
Aux petits oignons. 15 kms, 2 terrils , une descente infernale. 2 heures de plaisir avec un des personnages de Tron (tout à droite), notre Yves national (dit le "serre file") affuté comme jamais, des membres du team madres (avec leur alcool national), Laurent le Valenciennois adepte du tapis de course qui s'interrogeait sur le pourcentage a rentré sur son appareil pour imiter la montée du Sauwartan, Un adepte des burnes à l'air qui s'est déchiré l'entre jambe du cuissard pour courir plus libre , notre caution habituelle féminine (Valérie) et j'en oublie certainement !

Merci encore à Charly .Comme d'hab quoi !