Je me suis longtemps demandé comment rédiger le récit d'une épreuve de ce genre. Passer
entre 5 et 10 heures sur la route à petite allure n'invite pas forcement à la rédaction de grandes envolées lyriques. Alors j'ai opté pour un CR totalement égocentré (après tout, c'est mon blog, je fais ce que je veux !) , tout en distillant ponctuellement des petits conseils ou remarques .
Je vous entends déjà , tout ce qui se passe sur la Transegaule reste sur la Transegaule. Rien à faire, des choses doivent être sues et personne ne saura me faire taire.
Avant d'entamer quoi que ce soit, je me dois de rappeler le concept : la Transegaule est une course de 1190 kms scindée en 19 étapes de 64 kms de moyenne qui traverse la France de Roscoff à Gruissan. Pour le reste, chers lecteurs c'est par ici ...
Dimanche 7 août :
Après avoir pris la voiture puis le train , puis deux métros, puis encore un train, puis un bus avec 20 kgs sur le dos, me voilà enfin à Roscoff !
La dernière partie du trajet jusqu'au gymnase doit se faire à pied en suivant le balisage clair et efficace mis en place par JB, l'organisateur. Je ne suis pas seul , je suis accompagné par deux allemands Henry et Tom et par Bob Morin.
Nous rejoignons ainsi la salle afin de découvrir ce que va être notre quotidien pendant 20 jours. Un grand espace ouvert, des douches et sanitaires collectifs, une intimité proche du néant. Des fils à linge sont tendus dans tous les sens pour faire sécher les vêtements qu'on vient de laver. Il aura fallu 34 ans pour que je fasse ma première lessive ... tu parles de vacances .
Les calbuts, slips, culottes, strings à paillettes (range ça Giorgios !) flottent au dessus des sacs de couchage tels des armoiries brodées sur l'oriflamme de tel ou tel chevalier.
Le bivouac s'installe progressivement, l'ambiance est encore fraiche . Je lie de premiers liens avec certains .
Lundi 8 août :
8h : Après avoir passé un mois à Narbonne à subir des nuits suffocantes ou le ventilateur demeure la seule solution pour se rafraîchir, j'ai opté pour un léger drap afin d'assurer ma survie durant ce périple. Or la Bretagne est loin de l'Occitanie et les températures nocturnes ne sont pas aussi clémentes. Ma première nuit dans le gymnase de Roscoff fut fraiche voire froide (en Bretagne, l'été, il doit faire 5°C la nuit ...). A tel point qu'aux aurores, je me retrouve à patienter près d'un arrêt de bus direction le Leclerc sport de Saint Pol de Léon afin d'aller acheter de toute urgence un sac de couchage pouvant supporter des températures hivernales !
Je suis là pour apprendre et l'épreuve n'a pas encore débuté que je suis déjà dans l'erreur . Espérons seulement que cela soit la dernière ...
14h : Non , je n'ai pas peur ! je vais pisser chaque 5 minutes parce que, parce que ... ouais bon ok , je flippe un peu d'accord. Je me connais suffisamment pour savoir ou sont mes points forts et mes faiblesses. Je suis conscient de disposer d'une forme optimale alliée à un physique fragile . Sur ce genre d'aventure, la gestion de son corps représente le point crucial qui fera basculer l'épreuve sur le versant de la réussite ou sur celui , inimaginable , de l'échec.
En attendant, je tourne en rond. Il est vraiment temps que cela commence. Cette semaine de repos a fait de moi un être en état de manque. Je ne peux arrêter de bouger, tel un lion en cage dont la seule volonté est d'être libéré.
16h : Package récupéré ! 2 t shirts manches courtes, 1 manche longue, un sac de sport, un bol nominatif peint à la main aux couleurs bretonnes, 2 dossards et un monceau de paperasses à éplucher quotidiennement pour savoir à quoi s'attendre (ravitos, distance, dénivelé, profil, base de vie, roadbook ...)
Tout le monde est arrivé, le gymnase est bien garni (une centaine de personnes coureurs , bénévoles, accompagnateurs compris). La moitié du contingent est étrangère, les nationalités sont nombreuses : grecque, allemande, taïwanaise, espagnole, hollandaise, algérienne, anglaise, américaine.
Tout compte fait, je découvre que je ne suis pas le seul à faire déjà des conneries. Mon voisin grec , Giorgios s'est aperçu cette nuit que son matelas était percé. Moi qui croyais qu'il ronflait, le bruit devait en fait provenir de l'air qui s'échappait de sa fuite !
17h : A ma gauche un grec et trois Taïwanais, à ma droite 2 allemands et une hollandaise. C'est la jungle, les nations unies de la course à pied. Nous faisons des gestes pour nous comprendre. Avec mon anglais, c'est la galère ...
17h10 : ça y est je suis anglophone ! J'ai échangé 3 mots avec Henry "where is the cat ? The cat is in the kitchen". il m'a souri . Je suis venu pour courir, je vais rentrer bilingue .
19h : Rendez vous au resto pour le repas offert par la mairie de Roscoff. A table, je me retrouve à côté d'un chauve maigrichon prénommé Vincent et en face d'un colosse ancien militaire, Sylvain.
En levant le nez de mon appétissante assiette, mon regard parcours les rangs des autres concurrents. je défie quiconque de deviner leurs capacités physiques exceptionnelles. Pour un regard lambda, nous avons ici un bus de retraités venus découvrir le climat breton et dont les réveils humides doivent causer bien des souffrances arthritiques .
Quant aux moins âgés, ils ne disposent pas forcement d'une corpulence filiforme à la kényane .
21h : Nous rentrons au bercail. Mon
Alors je tourne et retourne .
D'habitude, les gymnases disposent de légères lumières nocturnes vertes permettant d'identifier les sorties de secours . Ici, nous aurons droit toute la nuit à des phares accrochés au plafond. Mes paupières closes, je vois encore une lumière imprégnée l'obscurité de mon repos. J'ai l'impression de mourir et de voir la fameuse lumière au bout du tunnel ! Alors , emmitouflé dans mon sac de couchage, je m'entoure la tête d'un des t-shirts que je viens de laver (mal, vu qu'il pue encore ...). Je pensais dormir à poil, un jour en Bretagne et je ressemble à une momie ...
Mardi 9 août :
5h : le réveil sonne officiellement . Officieusement, on a déjà eu droit depuis 4h30 à toute une symphonie de sonneries diverses et variées. Et cela sans parler des ronflements, flatulences, réveil pipi ...
A ma collection printemps /été Bretagne : sac de couchage , t-shirt cache lumière, j'ai dû rajouter les boules quies.
Mon avant goût de retraité se confirme. ça fait donc cette impression de se lever à 5h ...
Mais c'est que j'ai choisi de supers vacances !
Direction les chiottes, queue. Faut pas être pressé.
Direction le petit déj, queue. Faut pas être pressé.
Direction rangement de mon sac, pas de queue. Débrouilles toi tout seul . Et merde ...
Mais je suis content , toutes ces bricoles n'altèrent pas l'effervescence qui m'envahit à quelques encablures du départ.
Comme j'ai pu l'expliquer plus haut, je me connais parfaitement. Je sais que je ne peux avaler quoi que ce soit avant un départ sans risquer de m'arrêter rapidement dans un champ de maïs. cela ne dérange en rien Patrick Poivet mais si je pouvais l'éviter , cela m'arrangerait, alors je fais l'impasse sur le petit déj du jour.
Mes affaires
8h30 : Phare de Roscoff, présentation des concurrents. Dans mon entourage, je passe pour un extraterrestre. Ici, je suis un bleu. Je n'ai rien fait, rien démontrer, même pas la traversée d'un petit pays type Luxembourg ou Liechtenstein . Non, pas la peine de chercher, je n'ai pas tenté non plus la traversée d'une principauté .Quoique en seconde, je suis allé visiter le Vatican ...
En plus, je passe pour la grosse chochotte. je vais courir en baskets ! Oui, l'épreuve est tellement simple que plusieurs concurrents vont courir en crocs, en tongs ou en minimalistes . Des allumés ! je ne suis pas tombé qu'au milieu de retraités, je suis tombé dans un camp de givrés ...
J'imagine bien , à un moment , annoncer que moi aussi je vais tenter un truc extraordinaire : à cloche pied, en course arrière ou en homme droit mais mes tentatives préalables le long du port ne m'ont pas laissé de certitudes .
Je vais donc m'en tenir à ce que je fais le mieux : courir.
Ce premier jour est particulier. L'étape de 68 kms est divisée en 2 parties : un prologue non chronométré de 6 kms et le reste de l'étape.
9h30 : le corps fourbu, les mains sur les cuisses, la transpiration abondante, la bouche grande ouverte et des restes de crachat sur mes joues, je jette un coup d'oeil sur mon GPS : 6 kms, 20 minutes. Je leur ai montré qui est le patron. Je constate que David Lebroch la ramène moins. C'est qui le premier leader de la Transegaule 2016 ? hein ,c'est qui ?
On m'annonce finalement que c'est pas moi, le prologue n'étant malheureusement pas chronométré .
17h00 : et hop une étape ! ça ressemble donc à ça . Les questions initiales sur la vitesse de croisière ou la capacité de récupération ne trouveront pas de réponses ce soir, ni demain mais l'important est que l'aventure tant rêvée peut commencer à s'écrire ...
Aujourd’hui, ce fut dur, demain le sera encore , alors que penser de la semaine prochaine ?
En Bretagne, il n'y a pas que des températures nocturnes fraiches. Ce serait trop réducteur. En Bretagne, il y a aussi des côtes et des descentes. Le plat n'existe pas, ça doit être pour empêcher les autochtones de s'échapper !
Toute l'étape, nous allons enchaîner les toboggans , pas très violents, mais incessants. Le tout dans un carcan de verdure qui me fait dire qu'en Bretagne, il doit pleuvoir de temps en temps ...
Vu notre allure, la distance a été avalé sans trop de difficultés. Cependant, au final, les jambes ont quand même parcouru près de 70 bornes et me le font ressentir par une certaine raideur au niveau des membres inférieurs : La retraitisation se poursuit ! je me levais et je me couchais aussi tôt qu'un vieux, maintenant , j'ai la même démarche.
Pour fluidifier tout ça et favoriser le retour veineux, la nature a créé ma femme . Malheureusement, celle ci dépassait les 25 kgs maximum autorisés et son mètre 80 ne rentrait pas dans mon sac (même plié, j'ai testé avant de partir ..) . Donc, je m'automasse , ça fait bizarre de se tripoter au milieu d'une centaine d'individu .
Mon huile à l'arnica me rend aussi brillant qu'un haltérophile et certainement aussi glissant qu'une anguille. Je m'applique à ne pas chuter malencontreusement, sous peine de parcourir toute la longueur du gymnase sur mon ventre huilé , façon manchot sur la banquise ...
Mais cela fonctionne et je participe au repas du soir, servi dans le gymnase par un traiteur , frais comme un gardon.
Cette soirée là, les liens continuent à se tisser et c'est paisible que je m'endors sereinement à côté de Fernando , l'espagnol du groupe.
Les amis, tout va bien !
Mercredi 10 août :
5h : réveil . Vu le bruit qui règne toute la nuit, je n'ai aucune difficulté à l'ignorer.
5h01 : allumage de toutes les lumières. Là, je m'avoue vaincu .
L'instant est important, celui ou on pose, pour la première fois , le pied au sol suite à une longue sortie. En dépliant ma carcasse, je suis à l'écoute de la moindre sensation anormale qui pourrait représenter une alerte pour mon aventure. Rien de bizarre, tout à l'air de fonctionner normalement.
Rassuré, je m'attelle à entreprendre tous les rituels d'avant étape : petit déj, toilette succincte, passage aux chiottes, analyse du parcours du jour, check up du camel bag, rangement des affaires. Tout est réglé comme du papier à musique.
Aujourd'hui, j'ai décidé de tester le petit déjeuner. Un coup d’œil sur la table me renseigne sur le menu disponible, que du light : crêpe bretonne pur beurre, pain blanc, salami et j'en passe.
Je suis en pleine expérimentation. Avant de m'attaquer à ces riches aliments, je signe une décharge offrant mon corps à la science en cas de décès dû au cholestérol.
Faut avouer qu'un bon sandwich de salami à 5h du mat, j'avais jamais essayé. C'est bon.
Mais pour être vraiment sûr, j'ai préféré réitérer l'expérience tous les jours. Ben, c'est toujours bon.
Le problème, c'est que je ne suis pas là pour bouffer. Il faut courir aussi de temps en temps sinon nous n'arriverons jamais à Pontivy, terme de la seconde étape (64 kms).
Alors me voilà parti à 6h30 pétante. Le groupe s'étire, au grès des départs plus ou moins prudents. Comme chaque jour Patrick fini dans un champ, comme chaque jour Gégé représente le cut off, l'homme derrière lequel se trouver engendre de gros problèmes.
Je vais bien, surpris d'être aussi souple après les 68 bornes de la veille. Je discute avec Marie, une anglaise francophone adepte des expressions de chez nous. Les kilomètres passent vite et le premier ravito se profile rapidement.
Encore à bouffer ! cool ... Il est 7h30, le happy hour du coureur. Paraît qu'il faut pas faire des mélanges. Des conneries ! Un sandwich de rillettes sur son lit de melon , un morceau de tomate à la fraise tagada, un tuc à la nectarine ... saveurs merveilleuses, nirvana gustatif.
Je me rends compte qu'à force de traîner avec des belges , je m'inscris de plus en plus sur des courses pour faire bombance et moins pour galoper ...
Évidemment, en ma qualité de testeur , d'aventurier du ravito, je me dois de rester quelques
J'offrirai ainsi aux ravitaillements de la Transegaule : 3 étoiles dans mon guide du "ravito futé", 4 étoiles dans celui du "ravito pour les nuls" et 5 dans le "micheline". Un must.
12h : L'étape touche à sa fin. Un parcours breton : toboggan, verdure et un chouïa de plat (canal de Nantes à Brest). Je serais resté aujourd'hui avec Fab et Will.
Comme hier , Fernando Ibarra Carbon nous double à une vitesse incroyable sur la fin . La acceleracion, la ibarranovitch .
Pontivy se dessine, une étape de plus ... ou de moins, c'est selon. Un classement dans les 10 premiers nous attend et cela aura une incidence demain. En attendant, les habitudes de l'après midi s'enchaînent.
Parmi ces rituels, un , concerne la bouffe. Si j'ai déjà abordé le thème du petit déjeuner ou celui du ravito, je n'ai pas encore approché celui du déjeuner.
En effet, il faut savoir qu'à l'heure du midi, le gros du peloton est encore sur les routes à bouffer du bitume . Les arrivées s'échelonnant de 11h30 à 19h . Pour les plus rapides , la question du repas se pose . Contrairement au dîner , pris au resto ou dans le gymnase grâce à un traiteur, rien de consistant n'est prévu pour le déjeuner.
C'est donc ici qu'intervient un des symboles de la Transegaule : le bolino.
L'organisation dispose de tout un stock offert par maggi. Adapté aux végétariens, comme aux autres, ces pâtes déshydratées ont fait le bonheur de tous. C'est simple , bon et cela cale en attendant le repas du soir plus consistant.
C'est tellement bon, que j'en ai acheté à la maison pour les jours ou je dois manger rapidement ...
Outre l'aspect nutritionnel et gustatif, je conseille aux futurs gaulois d'admirer leurs congénères en train de consommer ce met. Galère ! les pâtes sont supers longues et trempent dans une soupe grasse et parfumée. Les possibilités pour avaler ces féculents ne sont pas légions : les aspirer façon Bernard et Bianca , ou les placer dans sa bouche et mettre un coup de dent pour faire tomber ce qui dépasse. Dans un cas comme dans l'autre, le consommateur se retrouve la gueule huileuse , avec un spaghetti collé au travers du visage . Soit en diagonale , si aspiration il y a eu, soit sur le menton en cas de coup de dents !
il n'est donc pas rare de deviner le classement de l'étape du jour grâce à l'état de fraicheur des pâtes sur la figure des concurrents ...
David Le Broch arrivait tellement tôt que lorsque nous franchissions la ligne d'arrivée son spaghetti commençait déjà à moisir !
Enfin bref , je crois que je vais aller dormir. Encore à côté de Fernando , si il était grec, je me poserai des questions ...
Jeudi 11 août :
2h : c'est quoi ce bruit ?
2h10 : c'est quoi ce bruit ?
2h20 : c'est quoi ce bruit ?
2h30 : c'est quoi ce bruit ? ...
J'en viens à me demander si il y a pas un con qui s'est perdu dans l'obscurité du gymnase et qui est en train de marcher à l'aveuglette en tâtonnant à droite et à gauche pour retrouver son lit . A bien y réfléchir , ce pourrait être Sylvain.
Mais si c'est Sylvain, il n'est pas perdu. C'est un ancien militaire quand même. Il doit être en alerte vigipirate et fouiller les sacs pour détecter la présence d'objets contondants, d’alcool ou de clopes (surtout pas pour sa consommation perso , ça non ).
Avec tout ça , il est 2h40 du matin et les réveils taïwanais commencent à sonner. Ils ont pas dû capter qu'il y avait un décalage horaire avec leur pays. Les nuits sont douces sur la transegaule. Douces mais courtes . Après enquête, l'objet responsable de tout ce tintamarre est un portable rose. La belle affaire ! Tout le monde scrute les mobiles d'autrui pour lapider le fautif . J'en ai même capté certains s'arrêter mystérieusement sur le parcours dans des boutiques d'opérateur téléphonique afin de changer leur coque d'Iphone et éloigner les soupçons de leur petite personne.
Je soupçonne toutefois Vincent d'être le responsable de nos nuits blanches. Le relooking de son portable aux couleurs de la reine des neiges m'a mis la puce à l'oreille. Et à la limite, pourquoi pas ... mais il en a trop fait en rajoutant à la transformation de son mobile une chorégraphie "libérée, délivrée" sur les tables du gymnase pour montrer combien il était fan ! je n'en aurai jamais la confirmation ...
Avec tout ça, c'est l'heure de se lever et d'entamer la routine matinale. Un seul changement : deux départs programmés . Le premier à 6h30 pour le gros du peloton et le second à 7 h pour les 10 premiers de l'étape précédente.
Je dois bien avouer qu'au début, j'étais réticent . Se lever en même temps que les autres mais tourner en rond 30 minutes de plus ne me réjouissait guère. Pourtant, à l'usage, je dois bien admettre que c'était génial et bien réfléchi.
La raison en est simple : nous croisons constamment du monde et pouvons échanger avec des coureurs que nous ne voyons jamais. Ainsi, je rattrapais Don Winkley vers le 8ème km et j'enchaînais les camarades jusqu'au terme des 75 kms de l'étape. A chaque rencontre, quelques pas en commun , un bref échange, un encouragement, un regard ou un sourire. Un petit rien qui peut parfois faire beaucoup dans les moments de difficultés.
Le parcours du jour est beaucoup plus roulant que les journées précédentes. J'ai fait toute l'étape seul, finissant frais et content . En voilà 3 ! Pas de douleurs, pas de tiraillements ni d'ampoules, parfait .
En même temps, je me suis entraîné comme un fou, je suis plus léger que jamais et j'ai une botte secrète : le kiné.
Chaque soir, 3 kinés ou assimilés , deux francophones (Vincent et Françoise) et un anglophone (Graham) sont à disposition pour masser les coureurs et détendre les muscles endoloris. Le paradis n'est ce pas ?
Non, loin de là, plutôt le 7ème cercle de l'enfer de Dante !
La première fois , nous approchons avec le sourire, insouciants et inconscients des taré(e)s qui se cachent sous la fonction. A la sortie de la séance, le corps transpirant, tremblant, les larmes coulant sur les joues, les dents serrées, la morve s'échappant des narines et la bave moussant au coin des lèvres, nous ne sommes plus tout à fait les mêmes.
Et en plus, ceci n'est pas une exagération de ma part !
Ces psychopathes au doigté de fer agissent librement, au milieu du gymnase, à la vue de tous ,sans rideaux pour cacher la déchéance du coureur entre leurs mains. Les pauvres cobayes hurlent , gémissent (pas de plaisir), se tordent de douleurs. De vrais chochottes dont je tairais les noms. Heureusement que de vrais hommes comme moi , résistants arrivent à maîtriser la souffrance.
Honnêtement, tous les matins, je ne redoutais ni l'étape, ni la chaleur mais je craignais ce moment aux alentours de 17 heures ou Vincent allait poser ses griffes sur mes pauvres jambes qui m'avaient si vaillamment servi le jour même. Drôle de récompense . Je me réconfortais toutefois les lendemains en sentant les jambes répondre favorablement . Il faudra au moins ça pour atteindre Châteaubriand au bout de 67 kms caniculaires .
Vendredi 12 août :
5h : j'ai bien dormi ! Non je déconne ... L'inconvénient avec un lit à armature métallique c'est que les armatures sont métalliques ... je me tourne, pim, le genou cogne un montant transversal. Je me retourne, pim, le genou se fracasse sur le montant opposé. Trop con le mec ...
Comme les jours précédents, deux départs échelonnés sont au rendez vous et comme les jours précédents, je pars avec le second groupe. J'aime toujours autant ce concept , doubler et discuter permet de faire passer le temps plus vite.
C'est d'autant plus le cas lorsqu'on double Ikong Li, un des taïwanais inscrit. Je ne considère pas nos échanges verbaux comme des modèles de débats philosophiques car se limitant à "it's OK ?" ou "good luck" mais j'ai tout de même tenté un "how are you ?" qui a entraîné une réponse incompréhensible et m'a vite fait comprendre que je ne devais pas réitérer l'expérience .
L’intérêt dans une rencontre avec Ikong Li réside dans sa tendance à prendre continuellement des photos . Des photos de tout, des photos de rien et systématiquement des photos des coureurs qui le double. Mais pas le type de cadrage habituel avec un beau paysage derrière pour dire , au retour au pays , "La France , c'est ça !", Non, le bougre , enchaînait les clichés en cachette et utilisait de nombreux subterfuge pour arriver à ses fins. Plusieurs techniques ont été répertoriées mais la meilleure reste la simulation d'une fatigue excessive, plié en deux , mains sur les cuisses et portable tendu entre les jambes pour immortaliser le dépassement d'un concurrent .
Je me suis longtemps demandé pourquoi est ce qu'il cherchait à se cacher . Sans supplément , j'aurai pu taper la pause, marcher sur les mains voire le doubler en roulade avant mais non , cela restera une question sans réponse.
De belles rencontres sont donc venues agrémenter ma journée et il fallait au moins ça pour me faire oublier la première alerte de mon aventure. Dès le départ, j'ai ressenti des douleurs dans le genou que j'ai réussi à localiser sous la rotule au niveau du tendon rotulien. Celles ci ne me gênaient pas trop sur plat ou en côtes mais m'empêchaient de courir en descente . J'ai tout de suite pensé à une tendinite rotulienne . Afin de lutter contre la douleur et d'immobiliser la rotule pour la soulager, je me suis fait poser un strap bien serré.
Effet immédiat ! fini les sensations désagréables, place à l'accélération !
J'avale cette étape avec une facilité déconcertante, j'enchaîne les kms à une belle allure et je termine tranquillement avec Bob.
La ligne d'arrivée franchie, je me sens bien et mieux encore , fort. Plus les jours avancent, plus je monte en régime. Il me tarde déjà l'étape du lendemain pour tester ces sensations. A froid, mon genou ne me fait pas mal. C'est la première soirée ou je considère réellement que tout va bien.
Au delà de l'aspect sportif, les relations avec autrui se développent. Les liens se nouent, tissent une toile entre chaque membre de cette épopée. Nos colocataires de gymnase deviennent des frères et sœurs d'aventure. A la moindre alerte, des guetteurs viennent avertir le reste de la tribu et nous avons droit à un défilé de soutien.
J'étais venu pour la traversée de la France et celle ci passe clairement au second plan face à cette chaleur humaine.
Je me suis longtemps moqué de tous ces jeux de téléréalité ou les personnes vivaient en totale autarcie et considéraient les autres concurrents comme des frères , sœurs, amis , pères ou mères au bout de seulement quelques jours. Pourtant, coupé de tout, la situation et l'environnement deviennent de véritables accélérateurs d'émotions .
Autant ai je fait le distingo entre la transegaule et koh lanta , autant certains ont un peu tout mélangé ...
J'ai pu surprendre Will dans un fossé en train de dépecer une charogne percutée par une voiture afin de " nourrir sa tribu ce soir ". Je peux vous dire que lors du dîner, j'y ai regardé à deux fois avant de croquer dans mon morceau de viande.
Tous les matins, Gwen léchait la rosée les feuilles de ronces pour s'assurer une hydratation optimale. Il a fallu lui expliquer qu'il avait droit de s'arrêter aux ravitos et que ceux ci n'étaient pas seulement réservés à la l'organisation.
Et je ne vous parle même pas de Jean Louis ! Lors des deux premières étapes, on le voyait rechercher quelque chose dans les fossés, les bas côtés ... De temps en temps, il ramassait un morceau de bois, grignotait une écorce pour s'assurer de l'essence de l'arbre , marmonnait dans sa barbe "c'est de l'if ça , parfait !" ou "bah du tilleul , trop fragile". A force de persévérance, il a rassemblé tout le nécessaire pour faire du feu à son arrivée au bivouac ...
Mais le grand vainqueur, avec ses 5h d'avance quotidienne sur tout le monde, j'ai nommé David Lebroch, a même eu le temps de se sculpter un totem d'immunité !
Vous voyez donc le genre d'individus qui m'a été offert de côtoyer ...
Ce soir à Chateaubriand, aucun repas n'est organisé. Un petit tour au Super U afin d'admirer la goldcard de Sylvain et nous festoierons en petit groupe sur une table de pique nique ; La bière coule à flot, la déshydratation est loin de nous guetter ! Même Fernando, pourtant d'un naturel plutôt sauvage, participe aux festivités . Un agréable moment .
Samedi 13 août :
5 h : j'ai mieux dormi , pour de vrai en plus et j'ai trouvé la solution , plutôt simple en plus ...
Hier soir, j'ai monté mon lit de camp, comme d'habitude. Comme d'habitude, je m'y suis allongé dessus et comme d'habitude je me suis niqué les genoux. Alors j'ai compris. Je me suis relevé, je me suis retourné et j'ai fait ce que j'aurais du faire depuis longtemps : je me suis acharné sur cette grosse merde à coup de lattes . L'affaire a été vite réglé, aucune souffrance inutile.
Je disais donc, cette nuit , j'ai bien dormi . Le sol d'un gymnase est un peu dur mais mon lit de camp a rencontré quelques problèmes hier soir. Je me sens en forme pour affronter les 71 kms du jour d'autant qu'aujourd'hui aussi, je vais partir avec le second groupe. Tout s'annonce bien.
Pourtant, dès le départ, je me retrouve en queue de peloton. Mon genou me fait souffrir et je tarde à doubler les autres concurrents . Je ne m'affole guère en imaginant qu'il suffira de strapper l'articulation au premier ravito pour que cesse cette douleur lancinante.L'espoir fait vivre, la réalité fait souffrir. La solution miracle de la veille a perdu toutes ses vertus et il n'y a bien qu'en côtes ou je n'éprouve aucune gêne. La journée va être longue et je ne sais pourquoi, l'envie de rire m'a complètement déserté ...
Dans mon malheur, je rattrape Will qui doit affronter lui aussi un genou récalcitrant. Notre duo se forme vers le 20 ème km pour ne plus se séparer (ou presque) jusqu'à l'arrivée. Avoir un compagnon de route rend la progression plus facile, les kms défilent plus vite et la douleur passe au second plan ...
Après, faut il encore hériter du bon "compagnon d'aventure" sinon le risque de pendaison prend le pas sur n'importe quel bobo articulaire !
Cependant, d'autres préfèrent courir seul, dans leur bulle, coupés de tout et de tout le monde. Ces individus sont facilement identifiable à leur besoin de s'arrêter pisser quand on les double. Je me suis d'ailleurs longtemps demandé si je n'avais pas un certain pouvoir diurétique !
Cahin caha, Notre duo rattrape l'ami Sylvain pour un trio de choc qui va nous faire passer quelques heures grandioses. Autant le dire tout de suite, aucun d'entre nous n'avait l'air super frais et chaque mètre parcouru fut l'occasion de se marrer.
Will s'est épris d'une famille de cervidés en plastique dans une propriété (j'attends la photo si c'est faisable), Sylvain s'enfilait gaviscon sur gaviscon pour éviter de pauser (à nouveau) une galette sur la route .
Les gens nous interpellaient pour nous demander ce que nous faisions ;
- on traverse la France ! ,
-ah bon ! et vous venez d'où ?
-on sait plus
-et vous allez où ?
- on sait pas non plus ,
Alors, on se regardait tous les trois, la gueule défaite , incapable de se souvenir de ces petits noms de village qui nous offraient le gîte chaque soir.
En plus de dégueuler à chaque virage, Sylvain a une autre spécialité : les phrases incomplètes . Lors de discussions à cœur ouvert, notre ami commençait à parler pour s'arrêter au bout de 3 mots comme tombé dans une profonde catalepsie. La première fois peut surprendre, après on s'y habitue et on s'amusait à finir les phrases à sa place .
Le cas qui s'est présenté le plus souvent , fut celui ou lui demandait si il fallait remplir ses bidons et avec quoi - " oui merci , vous pouvez mettre "
Bug, plus de lumière. Et là commençait le jeu :
Will : "du coca"
Moi : "de la menthe"
Will : "de la grenadine"
Moi : "de l'eau"
Will : "de l'eau pétillante"
Cela pouvait durer longtemps, surtout qu'on cherchait toujours un emplacement pour s'assoir ...
Par contre, à la fin nous tombions toujours d'accord pour lui remplir son bidon avec un coteau d'Anjou ou autres spécialités du lieu.
5 mètres après notre décollage du ravito, Sylvain dégueulait à nouveau ...
Nous étions trois, nous étions beaux , nous étions à la limite de la reptation quand notre attention fut happée par une présence quelques dizaines de mètres devant nous . A l'allure , ce devait être Mimi Chevillon. Et tout à coup, celle ci fut rejointe par une copine. Blonde, athlétique, en mini short. Formidable motivation. Les 500 mètres les plus rapides du jour à se faire des films ...
Dommage que l'organisation n'est pas placée davantage de blonde sur le parcours. David aurait eu plus de difficultés à remporter l'épreuve !
Avec ces conneries, la fin approche rapidement. Le temps de croiser des accompagnateurs taïwanais perdus dans un champ de maïs, le temps de croiser le père de Will en camping car recherchant les taïwanais qu'il venait d'égarer, nous arrivions enfin en vue du village dont on ne se souvenait plus du nom.
Une de plus ! Sportivement la pire, humainement la meilleure .
18h : Parmi les heures à intégrer à la transegaule, 5 h reste l'heure la plus importante. Celle du réveil, d'un départ pour une autre destination, l'heure du sandwich au salami ...
Mais l'heure essentielle, celle qu'il faut retenir absolument sous peine de déshydratation , reste 18h car cet horaire rime avec apéro.
Tous les soirs, les mairies offrent un pot de bienvenue aux valeureux forçats du bitume et tout le monde sait qu'il ne faut pas trop pousser un sportif pour goûter ces formidables spécialités françaises.
Les étrangers sont avides de découvertes. Giorgios en a fait beaucoup. Lui qui ne jurait que par le tobleronne s'est trouvé de quoi accompagner ses sucreries ...
L'heure du coucher approchant, je rejoins mon petit nid douillet. Au début de l'aventure, je ressemblais au bourgeois campeur : drap en soie, lit de camp hight tech, boxer à la coupe saillante, poste radio pour écouter les jeux olympiques ...
Une semaine après , le lit est tout juste bon pour être refilé à un ferrailleur, je dors à même le sol , dans un sac de couchage, la tête enroulée d'un t shirt aux couleurs douteuses et le poste a été abandonné dans une poubelle . Marre d'entendre que des mecs font 28 minutes sur 10 kms alors que moi il me faut 3 jours ...
J'ai conservé le boxer.
Quand on a la classe ...
Dimanche 14 août :
5h : Le bruit ne m'emmerde plus. Me lever tôt , ne me dérange plus non plus. Je suis en paix avec moi même. Ce sentiment me permet de me rendre compte que je dois être en hypoxie cérébrale . Le t shirt trop serré a du étouffer quelques neurones.
Par contre , je n'ai pas oublié le principal : aujourd'hui , étape courte et traversée de la Loire ! en forçant un peu, il se pourrait que nous soyons arrivés pour midi .
Malheureusement , mon genou n'est pas de cet avis . Je découvre avec peine qu'il ne supporte plus du tout la course , quelque soit le terrain et quelque soit mon envie. La dégradation s'accélère invariablement.
Je savais que je souffrirai et j'étais prêt à ça, j'étais prêt à marcher des heures tant que je pouvais lutter contre les barrières horaires. Alors, je marche. Vite. Et je pleure, beaucoup. Conscient que les choses ne vont pas aller en s'améliorant.
Au bout de 20 bornes, j'ai accepté ma situation. Vincent (le kiné) est resté avec moi pour me soutenir dans ces moments difficiles , merci encore à lui. Mon allure demeure correcte bien au dessus du cut off et les larmes se sont taries. Si il faut en passer par là, passons y.
Je marche, un pied devant l'autre, sans plaisir. Le temps s'étire . J'ai encore envie et j'espère encore un miracle. Je fais un bon bout de chemin avec Will qui n'est pas plus fringant que moi et j'avance. La douleur de son côté, augmente au grès des kms.
Je mettrai 9h pour terminer l'étape. Je la finirai dans le même état que je l'avais entamé . En pleurs.
Je suis en piteux état. A force de soulager mon genou en compensant avec la jambe gauche , j'ai toutes les chaînes musculaires bloquées.
Le strap a fait naître des douleurs dans le creux poplité, j'ai un lancement dans le bas du dos et je ne peux plus plier ma jambe droite.
Je ne ressemble plus à rien. A tel point que Sylvain se propose de me monter mon lit et de préparer un bolino !
Je participe à la soirée commune , conscient que celle ci sera surement la dernière. Je suis d'une nature optimiste mais pas totalement idiot non plus.
Le père de Will nous offrira une tournée de pizza. Autour de la table, Sylvain, Will, Vincent et moi rigolons une dernière fois tous ensemble. Mon sourire , de façade, cache une tristesse infinie ...
Lundi 15 août :
5h : Les lumières s'allument et couché sur le sol, mes yeux fixent le plafond en une prière silencieuse.
Le moment de vérité .
A peine redressé, la jambe ne se plie pas . Le sommeil réparateur a ses limites et je les ai largement dépassé.
La messe est dite.
6h30 : Nous rejoignons en marchant la ligne de départ et j'ai déjà du mal à suivre les autres coureurs.
Le drapeau s'agite, la meute se lance . Je m'accroche le plus possible, tente quelques foulées et m'arrête, immobilisé par un coup de poignard dans le genou.
Les copains d'aventure me doublent les uns après les autres. Je peux y arriver, je peux y arriver ... je force mon genou à se plier pour reprendre une démarche normale, la douleur est au delà de ce que je peux supporter . Par défaut , j'opte pour un boitillement qui ne m'amènera ni très loin, ni très vite.
Rapidement, Gégé me double. Monsieur Cut off. Devant lui, le paradis, derrière, le purgatoire.
Ce moment reste le plus difficile de ma transegaule. Cet instant ou le général passe devant et ou l'écart se creuse inexorablement . J'ai mal, au cœur et au corps. Je pleure , oui, encore mais j'avance. Je tente même pour la première fois , d'écouter de la musique pour détourner mon attention de ce fichu genou.
Au bout de 2h d'une progression laborieuse, j’atteins les 8 kms , loin des 11 nécessaires pour dépasser les barrière horaires. Mais au delà de cet objectif chiffré , je ne suis même pas sûr d'être capable d'atteindre le premier ravito .
Alors comme un symbole j'aperçois le camping car de la femme de Gégé et je décide de jeter l'éponge. La gorge serrée , je lui annonce ma décision d'arrêter. Moment terrible. Le premier dans ma vie sportive.
Je me pensais sincèrement indestructible, sans aucune présomption. Capable d'endurer n'importe quelle distance . J'en tombe d'autant plus bas.
La suite de la journée fut une succession de moments ou j'ai cherché à en profiter au maximum en accueillant à l'arrivée tous les finishers de l'étape et des moments de détresse intense ou il a fallu dire au revoir aux copains.
Vous excuserez mon manque de détail sur cette période mais 5 semaines après j'ai toujours du mal à y penser sans ressentir une boule dans le ventre.
Ainsi s'achève ma Transegaule.
Fin septembre :
j'ai eu beaucoup de temps pour analyser cette expérience.
Je pense ne pas être fait pour ce type de course qui demande une résistance physique extraordinaire. Au delà des performances brutes, la capacité à encaisser jour après jour des longues distances reste l'élément essentiel pour terminer ces épreuves à étapes.
Ma fragilité physique ne m'aura laissé aucune chance. Je ne pense pas être parti trop vite, ni avoir fait de grosses erreurs d'alimentation. J'étais préparé, peut être en ai je trop fait et suis-je arrivé fatigué. Je n'en sais rien.
Physiquement, je ne peux actuellement faire que de la natation et encore en faisant attention. J'espère pouvoir reprendre la course à pied et le vélo aux alentours de la mi octobre. Tant que la gêne sera encore présente , je ne prendrai aucun risque.
J'espère seulement être capable de m'aligner sur le duathlon infernal de Kasterlee (10/105/35 kms le 20 décembre) . Ce sera une autre histoire, j'espère aussi que ce sera une autre fin .
Remerciements :
Merci à toute l'organisation ( Xavier, Philou , Dédé, Bernard ...) , JB en tête. Toute l'épreuve est prévue pour que le coureur soit dans les meilleures dispositions et qu'il n'ait qu'une chose à penser : courir.
Merci à tous les bénévoles des ravitos. Sur une course d'un jour, leur présence est un don du ciel. Sur trois semaines cela tient du miracle !
Merci donc au duo Martine et Michel. Martine, notre infirmière, je ne te remercierai jamais assez pour tout , ton soutien, tes soins ... j'espère qu'un jour je pourrais participer à ta belle épreuve savoyarde .
Merci à tous les autres : Kalie et sa famille, Cathy , lapinou ...
Merci à tous les accompagnateurs qui ont toujours eu un mot pour regonfler notre moral .Tout particulièrement le papa de Will.
Merci à mon kiné perso Vincent pour les soins, les encouragements .
Merci à tout ceux que j'ai oublié et auprès desquels je m'excuse platement.
Merci aux photographes
Et enfin, merci à toute la confrérie des gaulois. Je ne m'attendais pas à autant apprécier leur présence.
Bravo à tous et mention spéciale aux finishers !