Voilà près de cinq mois que j'ai repris un entraînement orienté vers la longue distance. j'ai ainsi pu enchaîner de nombreux offs, arpenter différents sentiers et découvrir quelques courses : l'écotrail de Bruxelles, la contrebandière, le trail de l'Orneau .
les résultats décrochés lors de ces épreuves furent corrects mais sans plus. Habitué aux nombreux podiums de 2012, je suis resté sur ma faim en obtenant des places d'honneur ( 6ème, 8ème, 3ème) en imaginant que cela était la conséquence d'un entraînement trop quantitatif au détriment de la qualité ( pas de séances de fractionnés depuis le mois de mai ).
Mes questions existentielles (!) avaient l'occasion de prendre fin ce dimanche 17 novembre lors des 45 kms du trail extrême lillois. Vainqueur ici même l'an dernier en 3h35, l'opportunité m'était proposé de comparer la différence de niveau existante entre les deux années.
Honnêtement, je me serais contenté d'un 3h45. Le résultat, à mon grand étonnement, fut tout autre ...
Le départ proposé le long de la Deûle à 9 h00 me permet de discuter une dernière fois avec les deux rencontres du jour : Baboune et tiyab974 membres tous les deux du forum kikourou. La parlotte détend et permet d'attendre de façon beaucoup plus détentue les ordres du starter.
Autour de moi, le peloton a doublé par rapport à l'an dernier et nous sommes 67 inscrits prêt à sillonner 3 fois la boucle de 15 kms proposée. Je repère quelques têtes connues : Seb avec qui j'ai partagé quelques kms lors de la contrebandière, Stéphane Carlier et Arnaud Cuvelier que je sais actuellement meilleur que moi. Pour la troisième marche du podium ... c'est jouable.
Nous nous élançons donc sur une longue portion plane et hyper roulante le long du canal. Les écarts se creusent déjà et j'essaye d'accrocher Arnaud qui a pris la tête de la course. Tout en restant à quelques encablures de ses foulées, je me fais rattraper par Stephane qui attend son heure pour déposer tout le monde (il fera d'ailleurs preuve d'une metronomie hors pair en enchaînant les 3 boucles à la même allure). De mon côté, je ne me sens pas trop mal. Conscient d'être parti un peu vite , la raison me demande de ralentir mais je persiste à maintenir une allure soutenue.
Nous parcourons durant 7 ou 8 kms les remparts de la citadelle que nous allons sillonner en long en large et en travers. Tantôt au dessus du zoo, tantôt dans les toboggans des remparts intérieurs ,les pieds dans la boue
ou au milieu des feuilles tombées , nous décrivons une belle boucle qui nous fait découvrir les lieux. Le vainqueur du jour dira du parcours qu'il ressemble à celui d'un cross ... mais en plus long. la définition me plaît particulièrement et reflète exactement les sensations que j'ai pu ressentir aujourd'hui.
A la suite de ces kms, nous abordons à nouveau le chemin en berge de la Deûle
qui nous mènera au bout de quelques minutes à l'ultime difficulté de la boucle. Celle ci consiste à escalader et à dévaler deux pyramides herbeuses avant de s'engouffrer sous les branches basses d'un arbre et de donner un dernier coup de rein pour grimper un ultime raidillon.
A noter côté organisation : ces fameuses branches à éviter pour récupérer le chemin (qui pue) qui nous dépose au pied de cette côte étaient particulièrement pointues et demanderont un petit élagage l'année prochaine! fin de l'aparte ...
Côté course, bien calé dans les pas de Stéphane, je reviens progressivement sur le premier (Arnaud). Pour l'instant tout va bien et je suis surpris de boucler le premier tour en 1:06:00 dans le groupe de tête. 4 minutes de mieux que l'an dernier et une grosse motivation en prime ( en espérant ne pas m'être grillé ).
La suite de l'histoire reste classique : Stephane s'envole et gèrera la course à sa botte , quant à moi, je prends les devants en ce début de seconde boucle pour essayer de détacher irrémédiablement Arnaud. Sauf que ... en essayant d'accélérer et de relancer lorsque les portions le permettent je ne fais que retarder l'inévitable et je perçois le rythme facile avec lequel mon camarade de jeu me suit.
La sentence ne tardera pas et sur un coup de moins bien , je le vois s'envoler pour de bon. Mon moral ne s'écroule pas pour autant. Il faut savoir reconnaître lorsque quelqu'un est plus fort .
A partir de là , je vais gérer un bonne dizaine de km en maintenant une allure toujours correcte pour assurer cette troisième place qui me comblerait à merveille. La seconde boucle se termine , je passe en 2h13 avec 7 min d'avance sur l'an dernier et encore quelques réserves.
Malheureusement, ces dernières ressources s'avèrent maigrichonnes et me porteront encore pendant 5 kms avant que mon rythme ne chute drastiquement. je ne l'ai ni vu venir ni ressenti mais le GPS est sans appel ... je tourne beaucoup moins vite et je n’atteins même plus les 11 kms/h.
Les kms paraissent longs et je commence à me retourner régulièrement symbole d'une forme qui s'effrite de minute en minute.
Lorsqu'ils me dépassent , les centaines de coureurs du dimanche venus se décrasser en cette matinée me procurent quelques frayeurs et je ne sais jamais si ils sont là pour se dégourdir les jambes ou si ils sont prêts à me subtiliser ma troisième place !
Enfin, l'arrivée se profile. une dernière séance de zigzag entre les rubalises ,un dernier regard (soulagé) vers l'arrière et je boucle mon périple de 45 kms en 3h28min14s sur la troisième marche du podium.
Je suis aux anges, 7 minutes gagnées par rapport à l'an dernier .Bien loin de mes croyances du début d'épreuve.
Même si il faut mettre ceci en situation : D'abord, le parcours était moins boueux que l'an dernier donc plus roulant. Ensuite, pendant deux boucles j'ai été à la lutte avec d'autres coureurs boostant l'allure là ou en 2012 j'avais fait un gros écart et je pouvais me permettre de gérer. Ces raisons peuvent expliquer une partie des 7 minutes mais j'aime à penser que mon niveau 2013 est finalement pas si mal ...
Enfin, deux autres infos sont à signaler :
- côté prépa, je n'aurais jamais du faire 15 kms le vendredi soir et 15 de plus le samedi veille et avant veille de la course. Je le savais mais je voulais enchaîner un bon bloc en prévision du trail du tour du canton. Cela a certainement du jouer sur mes jambes lors de l'ultime boucle.
- côté alimentation, j'ai testé une prise d'eau plus espacée et de gel plus rapprochée pour essayer de lutter contre les crampes dont je suis régulièrement sujet. Sur cette course, je n'ai pas eu de problème et je le retesterai lors de mes sorties longues.
Côté orga : même remarque que l'an dernier : fléchage nickel (même si je connaissais déjà le parcours), bénévoles bien placés , souriants et impliqués, une équipe de photographes nombreuse et qui réalise de superbes clichés.
Pas de problème avec les départs échelonnés cette année, un teeshirt finisher (absent l'an dernier) et des récompenses sympas (cette année pour ma part : une coupe, un ensemble réfléchissant gants-bandeau-lumière décathlon, une ceinture porte bidon Salomon ). Bref, beaucoup de positif !
Place maintenant à la fin de saison et son traditionnel trail de décembre. Cette année ce sera le trail du tour du canton (82kms) en Normandie. 3 semaines pour encore améliorer la forme !
PS : Baboune parcourra la première boucle en 1h16 mais son équipe abandonnera sur blessure et tiyab974 sera finisher du 45 !
photos à venir
resultats : ICI !
dimanche 17 novembre 2013
mercredi 6 novembre 2013
nouvelles chaussures
En dépassant les 2000 kms depuis avril ( j'étais blessé avant ...) je viens d'épuiser ma seconde paire de chaussures en 2013. Pour éviter au maximum les blessures, je m'efforce de changer mes runnings dès qu'elles atteignent la barre fatidique des 1000 kms.
Ainsi, pour m'aider à remplir les deux derniers objectifs de l'année, je viens de passer à ma sixième génération de asics trail attack :
Toujours dynamique et légère, seule la couleur change ...
Enfin, juste un petit rappel des prochaines échéances :
le 17 novembre : le trail extrême lillois (45 kms)
le 7 décembre : le trail du tour du canton ( 82 kms)
Je viens de recommencer à introduire progressivement quelques séances de fractionnés à mes sorties traditionnelles pour retrouver un peu de rythme et je me suis surpris à parcourir 5 kms en 19 min (soit 3'48/km) , pas si à la ramasse que ça finalement ...
Ainsi, pour m'aider à remplir les deux derniers objectifs de l'année, je viens de passer à ma sixième génération de asics trail attack :
Toujours dynamique et légère, seule la couleur change ...
Enfin, juste un petit rappel des prochaines échéances :
le 17 novembre : le trail extrême lillois (45 kms)
le 7 décembre : le trail du tour du canton ( 82 kms)
Je viens de recommencer à introduire progressivement quelques séances de fractionnés à mes sorties traditionnelles pour retrouver un peu de rythme et je me suis surpris à parcourir 5 kms en 19 min (soit 3'48/km) , pas si à la ramasse que ça finalement ...
dimanche 27 octobre 2013
Trail de la vallée de l'Orneau
Ah les vacances ... on peut courir tous les jours, faire la sieste ... et quand ,en plus, on rajoute la naissance de mon deuxième enfant et un temps exceptionnel pour la période, je ne pouvais rien faire d'autre que chercher une petite épreuve ou m'aligner. Certains boivent un coup pour fêter un évènement, moi je cours ...
Et aujourd'hui , en compagnie de mon père qui va s'aligner sur sa première course depuis au moins une bonne décennie, j'ai opté pour un petit détour en Belgique , près de Namur dans la vallée de l'Orneau.
Seconde édition de l'épreuve, l'organisation a battu un record de pré inscrits sur ses deux épreuves : un 22 kms et 350m de D+ et un 50 kms et 950 m de D+, la première boucle étant commune.
Au sein d'un peloton d'une centaine d'âme, je m'élance à 9h30 sous un ciel clément ou la pluie a finalement décidé d'arrêter de déverser ses trombes d'eau. Le vent par contre , s'il permet de nettoyer le ciel, posera des difficultés dans les zones dégagées.
Très vite , le rythme est élevé. Pas de quoi s'échapper tout de suite mais suffisamment pour créer un petit groupe d'une quinzaine d'hommes. Au grès des premiers kms en descente plutôt technique , la première chute survient, la boue est bien là ,gare aux appuis.
Compte tenu de la météo de la nuit, je m'attendais à pire. Finalement, nous ne serons que peu perturbés par de grandes portions boueuses, hormis les passages en plein champs de pomme de terre, de betterave sucrière et de maïs.
Retour à la course: après la première descente, nous retrouvons l'Orneau, rivière locale et les premières pentes du jour. Petit coup d'oeil au GPS, 4 kms à plus de 14 km/h. Je suis parti trop vite et je lève immédiatement le pied en repensant aux erreurs commises à Bruxelles. Le groupe commence à s'étirer , me voilà 13 ème et encore frais.
La suite du parcours reste typique de la région : des zones bitumées pour traverser des villages accueillants, des petits chemins qui serpentent entre les champs ras, des traversées de prés humides voire boueux, des passages en forêt recouverts de feuilles multicolores, des côtes sèches mais courtes ...
Bref, pas de quoi épouvanter mais de quoi bien user l'homme.
Notre groupe finit par exploser, éparpillant ça et là des unités au prise avec le vent. Rapidement, je double deux concurrents passant en onzième position et rejoint le dixième, Jonathan, avec qui je vais rester une vingtaine de bornes. A deux , les kms défilent rapidement, l'émulation permet de maintenir une cadence élevée et de grappiller du temps sur un petit groupe de 3 qui se dessine au loin.
Dans les descentes et sur plat, je mène notre duo, en côte, c'est une toute autre histoire et je vois s'envoler mon camarade de course pour le rattraper quelques mètres plus loin lorsque le terrain s’aplanit.
Nous jouons à ce jeu là jusqu'à la fin de la première boucle qui se ponctue par une ascension entre deux champs bien rude et ... face au vent. Horrible ! Mais nous revenons progressivement à quelques mètres du petit groupe de 3 qui nous précède et qui ne s'arrête pas au ravito pour repartir aussi sec sur la deuxième boucle. De mon côté, je préfère m'arrêter (01:42:00) afin de m'hydrater et de m'alimenter correctement en prévision des 28 derniers kms qui offriront le gros du dénivelé.
Lorsque nous repartons, 8 kms de vent de face se présentent. Mon compagnon d'aventure ,ne prend plus de relais, je le sens cuit , peu habitué aux longues distances. Dommage, j'ai passé d'agréables moments ... je m'échappe donc au 28 ème km et je vais rester ainsi seul jusqu'à la fin du parcours.
Dès le 30 ème km, les difficultés apparaissent, rien d'insurmontable mais les pentes restent sèches et je marche à chaque fois. Voilà ma principale carence : le manque d'entraînement en côte, je savais que j'étais trop juste à ce niveau là et je n'apprends rien en rampant le long de ses ascensions. Je perds un temps précieux mais j'avance toujours pour finalement rattraper le 9 ème juste après la plus ardue des difficultés du jour. au début, j'ai pensé que c'était un terril ...c'est dire le pourcentage ! Heureusement , une corde placée à cet endroit nous aidera à surmonter l'épreuve.
Je double donc le 9 ème et m'échappe , toujours confiant en mes capacités du jour pour gratter encore quelques places. Malheureusement, cela ne va pas durer car nous parcourons une portion plus exigeante et comme plus tôt avec Jonathan, je n'avance pas en côte et me refait passer par le 9 ème qui me laisse sur place. Je prends un coup sur la tête mais je sens que je vais bien, les jambes tournent correctement, mais elles n'aiment tout simplement pas monter !
Au dernier ravitaillement, j'arrive à quelques mètres du 9 ème et alors que le 8 ème vient juste de partir. Je vais y rester 2 bonnes minutes privilégiant l'alimentation et l'hydratation mais perdant autant de temps sur mes prédécesseurs ... Le corps et la tête vont toujours bien mais personne n'est visible à l'horizon.
Vers le 40 ème, le terrain se calme sensiblement offrant l'opportunité à mes jambes de dérouler leur foulée et elles n'attendaient que ça ! A partir de là, je cours constamment, côte ou pas et je rattrape cm par cm le 9 ème qui semble à l'agonie.
Au sortir d'une côte , une crampe s'empare de ma cuisse gauche. Pas la première fois en course et c'est même assez fréquent. Il va falloir creuser de ce côté là et absolument insérer du salé à mon alimentation pour éviter ce désagrément.
Quelques instants de pose et je repars bien décidé à poursuivre ma chasse . Et c'est à l'orée d'un golf sur lequel nous allons parcourir quelques kms et admirer de belles voitures que je redouble une énième fois le 9 ème et cette fois ci, pour de bon. Le parcours roulant ne lui permet plus de suivre et je dispose aujourd'hui de plus de réserve que lui. Tant mieux pour moi !
La fin du circuit approche offrant une ultime ligne droite face au vent pour aboutir au stade ou siège l'arrivée. A 20 mètres de la ligne, la crampe revient et c'est en marchant que je dois franchir la ligne d'arrivée. Dommage , si on excepte ceci, je me sens parfaitement bien.
Je termine donc 8 ème (grâce à un abandon ?) en 4 h21.
Plutôt satisfait. Dans la perspective du grand trail du nord, j'ai tout basé sur l'endurance et lâché le fractionné. Sans celui ci, impossible de viser plus haut ... je suis retombé dans les travers d'entraînement d'il y a deux ans. Actuellement, je cours pour le plaisir sans forcer . Pour briller davantage, il faudrait se forcer à réaliser des séances qualitatives au risque de fragiliser le corps et de risquer la blessure. Un juste milieu doit être possible et je vais tenter de le trouver afin de retrouver un peu d'intensité pour le trail du tour du canton début décembre qui devrait être plus roulant et ainsi coller davantage à mes qualités du moment.
Côté organisation : points positifs :
pour un prix de 13 euros, je ne m'attendais à rien et je n'ai rien eu ...sauf une soupe finale. Ceci n'est pas une critique. En France , nous aurions eu un tee shirt ou autre mais le prix aurait été au moins double. C'est un choix.
Pour une seconde édition, l'organisation m'a semblé roder, pas de problème aux inscriptions, des ravitos bien pourvus autant en bouffe qu'en boissons, un parcours superbe, usant, extrêmement bien balisé et mettant parfaitement en valeur le charme de la vallée de l'Orneau.
Des bénévoles (que je remercie) souriants et pas avares d'encouragements.
points négatifs :
la dangerosité de certaines traversées de routes qui auraient nécessité la présence de signaleurs pour faire ralentir les conducteurs.
et au km 43 (un truc comme ça) , juste après le golf, on court en forêt puis on descend un aplomb pour arriver sur la route en plein virage. Cette partie est extrêmement dangereuse. Avec l'inertie de la course on s'arrête au milieu de la chaussée prêt à être écrabouillé par une (superbe) voiture (porche blanche pour moi).
Sinon, RAS et je reviendrai dans le futur avec grand plaisir.
Pour l'anecdote, mon père finira aux alentours de la 70 ème place sur 510 en 01:53:00 . pour un mec à court de forme ...
résultats ... ICI et photos à venir
Et aujourd'hui , en compagnie de mon père qui va s'aligner sur sa première course depuis au moins une bonne décennie, j'ai opté pour un petit détour en Belgique , près de Namur dans la vallée de l'Orneau.
Seconde édition de l'épreuve, l'organisation a battu un record de pré inscrits sur ses deux épreuves : un 22 kms et 350m de D+ et un 50 kms et 950 m de D+, la première boucle étant commune.
Au sein d'un peloton d'une centaine d'âme, je m'élance à 9h30 sous un ciel clément ou la pluie a finalement décidé d'arrêter de déverser ses trombes d'eau. Le vent par contre , s'il permet de nettoyer le ciel, posera des difficultés dans les zones dégagées.
Très vite , le rythme est élevé. Pas de quoi s'échapper tout de suite mais suffisamment pour créer un petit groupe d'une quinzaine d'hommes. Au grès des premiers kms en descente plutôt technique , la première chute survient, la boue est bien là ,gare aux appuis.
Compte tenu de la météo de la nuit, je m'attendais à pire. Finalement, nous ne serons que peu perturbés par de grandes portions boueuses, hormis les passages en plein champs de pomme de terre, de betterave sucrière et de maïs.
Retour à la course: après la première descente, nous retrouvons l'Orneau, rivière locale et les premières pentes du jour. Petit coup d'oeil au GPS, 4 kms à plus de 14 km/h. Je suis parti trop vite et je lève immédiatement le pied en repensant aux erreurs commises à Bruxelles. Le groupe commence à s'étirer , me voilà 13 ème et encore frais.
La suite du parcours reste typique de la région : des zones bitumées pour traverser des villages accueillants, des petits chemins qui serpentent entre les champs ras, des traversées de prés humides voire boueux, des passages en forêt recouverts de feuilles multicolores, des côtes sèches mais courtes ...
Bref, pas de quoi épouvanter mais de quoi bien user l'homme.
Notre groupe finit par exploser, éparpillant ça et là des unités au prise avec le vent. Rapidement, je double deux concurrents passant en onzième position et rejoint le dixième, Jonathan, avec qui je vais rester une vingtaine de bornes. A deux , les kms défilent rapidement, l'émulation permet de maintenir une cadence élevée et de grappiller du temps sur un petit groupe de 3 qui se dessine au loin.
Dans les descentes et sur plat, je mène notre duo, en côte, c'est une toute autre histoire et je vois s'envoler mon camarade de course pour le rattraper quelques mètres plus loin lorsque le terrain s’aplanit.
Nous jouons à ce jeu là jusqu'à la fin de la première boucle qui se ponctue par une ascension entre deux champs bien rude et ... face au vent. Horrible ! Mais nous revenons progressivement à quelques mètres du petit groupe de 3 qui nous précède et qui ne s'arrête pas au ravito pour repartir aussi sec sur la deuxième boucle. De mon côté, je préfère m'arrêter (01:42:00) afin de m'hydrater et de m'alimenter correctement en prévision des 28 derniers kms qui offriront le gros du dénivelé.
Lorsque nous repartons, 8 kms de vent de face se présentent. Mon compagnon d'aventure ,ne prend plus de relais, je le sens cuit , peu habitué aux longues distances. Dommage, j'ai passé d'agréables moments ... je m'échappe donc au 28 ème km et je vais rester ainsi seul jusqu'à la fin du parcours.
Dès le 30 ème km, les difficultés apparaissent, rien d'insurmontable mais les pentes restent sèches et je marche à chaque fois. Voilà ma principale carence : le manque d'entraînement en côte, je savais que j'étais trop juste à ce niveau là et je n'apprends rien en rampant le long de ses ascensions. Je perds un temps précieux mais j'avance toujours pour finalement rattraper le 9 ème juste après la plus ardue des difficultés du jour. au début, j'ai pensé que c'était un terril ...c'est dire le pourcentage ! Heureusement , une corde placée à cet endroit nous aidera à surmonter l'épreuve.
Je double donc le 9 ème et m'échappe , toujours confiant en mes capacités du jour pour gratter encore quelques places. Malheureusement, cela ne va pas durer car nous parcourons une portion plus exigeante et comme plus tôt avec Jonathan, je n'avance pas en côte et me refait passer par le 9 ème qui me laisse sur place. Je prends un coup sur la tête mais je sens que je vais bien, les jambes tournent correctement, mais elles n'aiment tout simplement pas monter !
Au dernier ravitaillement, j'arrive à quelques mètres du 9 ème et alors que le 8 ème vient juste de partir. Je vais y rester 2 bonnes minutes privilégiant l'alimentation et l'hydratation mais perdant autant de temps sur mes prédécesseurs ... Le corps et la tête vont toujours bien mais personne n'est visible à l'horizon.
Vers le 40 ème, le terrain se calme sensiblement offrant l'opportunité à mes jambes de dérouler leur foulée et elles n'attendaient que ça ! A partir de là, je cours constamment, côte ou pas et je rattrape cm par cm le 9 ème qui semble à l'agonie.
Au sortir d'une côte , une crampe s'empare de ma cuisse gauche. Pas la première fois en course et c'est même assez fréquent. Il va falloir creuser de ce côté là et absolument insérer du salé à mon alimentation pour éviter ce désagrément.
Quelques instants de pose et je repars bien décidé à poursuivre ma chasse . Et c'est à l'orée d'un golf sur lequel nous allons parcourir quelques kms et admirer de belles voitures que je redouble une énième fois le 9 ème et cette fois ci, pour de bon. Le parcours roulant ne lui permet plus de suivre et je dispose aujourd'hui de plus de réserve que lui. Tant mieux pour moi !
La fin du circuit approche offrant une ultime ligne droite face au vent pour aboutir au stade ou siège l'arrivée. A 20 mètres de la ligne, la crampe revient et c'est en marchant que je dois franchir la ligne d'arrivée. Dommage , si on excepte ceci, je me sens parfaitement bien.
Je termine donc 8 ème (grâce à un abandon ?) en 4 h21.
Plutôt satisfait. Dans la perspective du grand trail du nord, j'ai tout basé sur l'endurance et lâché le fractionné. Sans celui ci, impossible de viser plus haut ... je suis retombé dans les travers d'entraînement d'il y a deux ans. Actuellement, je cours pour le plaisir sans forcer . Pour briller davantage, il faudrait se forcer à réaliser des séances qualitatives au risque de fragiliser le corps et de risquer la blessure. Un juste milieu doit être possible et je vais tenter de le trouver afin de retrouver un peu d'intensité pour le trail du tour du canton début décembre qui devrait être plus roulant et ainsi coller davantage à mes qualités du moment.
Côté organisation : points positifs :
pour un prix de 13 euros, je ne m'attendais à rien et je n'ai rien eu ...sauf une soupe finale. Ceci n'est pas une critique. En France , nous aurions eu un tee shirt ou autre mais le prix aurait été au moins double. C'est un choix.
Pour une seconde édition, l'organisation m'a semblé roder, pas de problème aux inscriptions, des ravitos bien pourvus autant en bouffe qu'en boissons, un parcours superbe, usant, extrêmement bien balisé et mettant parfaitement en valeur le charme de la vallée de l'Orneau.
Des bénévoles (que je remercie) souriants et pas avares d'encouragements.
points négatifs :
la dangerosité de certaines traversées de routes qui auraient nécessité la présence de signaleurs pour faire ralentir les conducteurs.
et au km 43 (un truc comme ça) , juste après le golf, on court en forêt puis on descend un aplomb pour arriver sur la route en plein virage. Cette partie est extrêmement dangereuse. Avec l'inertie de la course on s'arrête au milieu de la chaussée prêt à être écrabouillé par une (superbe) voiture (porche blanche pour moi).
Sinon, RAS et je reviendrai dans le futur avec grand plaisir.
Pour l'anecdote, mon père finira aux alentours de la 70 ème place sur 510 en 01:53:00 . pour un mec à court de forme ...
résultats ... ICI et photos à venir
mercredi 16 octobre 2013
Objectif 2014 : l'armorbihan
Orphelin de mon principal objectif 2013, me voilà déjà tourné vers 2014.
Et ce seront les routes bretonnes qui , à nouveau, m'accueilleront !
Rendez vous donc en mai pour les 187 kms entre le Phare du Cap Fréhel (Plévenon, Côtes d’Armor – 22) et le lieu d’arrivée qu'est la Pointe de Conguel (Quiberon, Morbihan – 56).
d'autres informations suivront !
http://daviddaveau.fr/armorbihan-2014/
En espérant qu'après avoir loupé l'ultrathonnerieux sur blessure et le grand trail du nord dans les conditions que tout le monde connaît maintenant, je puisse répondre présent !
Sinon, la suite de la saison reste floue. Devenant papa une seconde fois dans les jours qui arrivent, je ne prévois rien de particulier même si je pense être présent au départ du trail de l'Orneau en Belgique (48 kms ; 950 m D+ ) le 27 octobre .
Pour le reste , j'ai bien des idées mais ... on verra si la vie avec deux enfants me permettra de les réaliser !
Et ce seront les routes bretonnes qui , à nouveau, m'accueilleront !
Rendez vous donc en mai pour les 187 kms entre le Phare du Cap Fréhel (Plévenon, Côtes d’Armor – 22) et le lieu d’arrivée qu'est la Pointe de Conguel (Quiberon, Morbihan – 56).
d'autres informations suivront !
http://daviddaveau.fr/armorbihan-2014/
En espérant qu'après avoir loupé l'ultrathonnerieux sur blessure et le grand trail du nord dans les conditions que tout le monde connaît maintenant, je puisse répondre présent !
Sinon, la suite de la saison reste floue. Devenant papa une seconde fois dans les jours qui arrivent, je ne prévois rien de particulier même si je pense être présent au départ du trail de l'Orneau en Belgique (48 kms ; 950 m D+ ) le 27 octobre .
Pour le reste , j'ai bien des idées mais ... on verra si la vie avec deux enfants me permettra de les réaliser !
dimanche 29 septembre 2013
la course des terrils 2013 : la contrebandière
Manque de motivation, arrêt de l'entraînement pendant 3 semaines ... voilà la belle conséquence d'une annulation tardive de mon objectif de l'année : le grand trail du nord.
Le moral au fond des chaussettes , je cherche à combler ce manque en m'inscrivant autre part mais le mal est fait, aucune stimulation, rien. Je décide pourtant de m'inscrire à une petite course du coin , pas encore trop connu : la course des terrils.
Au programme : 67 kms annoncés (on en sera loin ! ) et 6 terrils à grimper.
Le départ matinal (6h00) au son du cor de chasse verra s'étirer dans la nuit la centaine de frontale des courageux de la journée.
Ne voulant pas rééditer les erreurs de l'écotrail de Bruxelles, je pars tranquillement, bien conscient que les trois premiers terrils dès le début du parcours peuvent faire très mal . Au rythme, j'emprunte les premiers sentiers du jour que je commence à connaître par cœur après 4 participations. Je suis cependant surpris par l'allure de la tête de course qui s'éloigne inexorablement de moi me laissant pantois au milieu du peloton.
Le terril du sabatier sud se profile. On y est. Symbole du nord, ces petits monts présentent, quelques soit la face, un pourcentage énorme. La course est déjà impossible , le quatre pattes est de mise avec interdiction de regarder vers le haut au risque de se décourager en n'apercevant jamais le sommet. Les mollets tirent déjà, nous venons de couvrir 3 kms.Ça c'est le nord !
La descente n'offre même pas l'occasion de rattraper le temps perdu car il faut sautiller de droite à gauche pour enjamber les ornières et les pierres qui parsèment le chemin. Et en plus ... il fait nuit.
Pas le temps de gamberger, le second terril est devant nous . Sauf qu'ici, pas d'attaque droit dans l'pentu mais un sentier qui s'enroule autour de cette colline de charbon rendant les pourcentages plus abordables. Je retiens ma foulée, passe à la marche, la course sera longue, autant s'économiser tant que cela est possible. Visiblement, je suis le seul à le penser et je sens régulièrement des frontales me doubler.
La moyenne de course reste faible et ce n'est pas l'ascension du terril du lavoir rousseau qui changera les choses. Rebelotte, plein fer, passage à la reptation pour avancer, un pas vers l'avant, une glissade vers l'arrière, les mollets tirent, le coeur tambourine, je chauffe. Mon corps cherche à se refroidir et fume dans tous les sens et pourtant ... je reste en dedans. Le profil ne me convient pas encore.
On dépasse enfin les 10 kms de course en ... 1h. faible, trop faible pour espérer quoi que ce soit et puis honnêtement, durant cette première heure j'avais les jambes un peu lourdes .
Le tracé s'adoucit soudain. Plus de côtes, plus de nuit, l'aube pointe le bout de son nez nous laissant découvrir le soleil levant au travers de la flore de la magnifique forêt de Raismes. Là , je me sens à l'aise. J'ai beau me répéter, mais j'adore ce type de parcours. Ce n'est pas montagnard, il n'y a pas la mer mais il y a un je ne sais quoi dont je ne pourrais plus me passer. La forêt ,les terrils , les pavés, l'humidité et la verdure , le nord quoi !
Et dire qu'il n'y a pas longtemps j'habitais encore à Narbonne et je pleurais pour monter chez les ch'tis pensant qu'il fallait se déplacer en gondoles à cause de la pluie omniprésente !
Bref,nous attaquons la seconde partie du parcours. Plus roulante, complètement plate jusqu'au km 42. Cette portion alterne des secteurs pavés, des petits chemins , des petites routes bitumées, des chemins de hallage, des sentiers au bord de plans d'eau, des traces à travers champs ... J'avance beaucoup plus vite échangeant ça et là quelques paroles avec les concurrents que je rattrape.
Car depuis ce changement de profil, la donne est différente. Les jambes tournent mieux et répondent enfin . Je double beaucoup de monde, et je maintiens une allure de 4'30/km qui me convient parfaitement. les sensations reviennent, je continue à grappiller des places.
Après avoir négocié les différents chemins frontaliers, nous passons fugacement en Belgique près de Peruwelz ou réside le premier ravito (km 38) mais surtout le château de la forêt domaniale de Bonsecours. Magnifique ouvrage. un peu de tourisme n'a jamais fait de mal !
J'arrive donc avec grand plaisir au seul arrêt de la course pour faire le plein d'eau, de bananes et de coca .Je suis en compagnie du 7ème (Seb). Assez surpris de ma place.
Nous repartons ensemble mais je suis bien et je m'échappe rapidement. La coupure n'a pas altéré mes bonnes sensations et j'ai très vite en point de mire le 5ème. Je fonds sur mon prédécesseur, rien ne peut m'arrêter ... ou presque.
Parce qu'en fait, nous atteignons le quatrième terril (le terril Ledoux). Je joue avec ma proie, le laisse s'échapper sur les premiers mètres de l'ascension. Nous arrivons au pieds de la vraie montée et à nouveau ... quatre pattes, baisser la tête, aligner les pas et serrer les dents. Mon concurrent est à 5 mètres, je ne m'affole pas, je vais le bouffer !
J’atteins enfin le sommet et ... personne . Ce goujat s'est fait la malle , a placé une relance de derrière les fagots et a enchaîné avec une descente suicidaire pour disparaître de ma vue . tant d'effort pour revenir et me faire déposer . J'en prends un coup et sens le souffle du septième sur ma nuque.
Le marathon est passé en 3h30 , pas mal compte tenu de la moyenne de la première heure de course .
La suite se déroulera d'abord parfaitement , tout en gestion, en contrôlant Seb derrière moi qui me rappelle que je ne dois pas lever le pied. Pour autant je n'arrive pas à faire un écart conséquent et je m'épuise, je perds de la lucidité. On pense souvent que l'absence de dénivelé rend une course facile mais c'est faux. Le rythme n'est pas le même, les temps de récup absents.
A l'approche du cinquième terril (km 50), j'opte pour une pause coca que j'espère salvatrice afin d'endiguer ma vitesse qui dégringole dangereusement. Je sors la canette du sac et bois ce doux goût sucré. P***** que c'est bon ! incroyable comme à certain moment une petite chose peut offrir un tel réconfort (et ça coûte moins cher qu'une femme...)
En attendant, je savoure et me perds. Pas longtemps, mais juste suffisamment pour repasser 7ème. Cependant cette pause me fait le plus grand bien, la tête ne me tourne pas , je sens que je suis bien hydraté et nourri. On apprend de ses erreurs m'a t on dit. Sur le coup c'est indéniable.
Débarrassé du poids de la canette, boosté par le sucre coulant dans mes veines, je repars à l'assault des 20 derniers kms. Je repère Seb loin devant et je sens que je le rattrape. Même situation qu'il y a deux heures et même résultat : je le passe et n'arrive jamais a creusé l'écart. Selon les portions, j'aperçois aussi le 4ème et le 5ème quelques secondes ou minutes devant moi. Difficile à évaluer mais sans grosse défaillance je ne pense pas pouvoir les reprendre.
le GPS me laisse miroiter une fin très proche, plus que quelques kms que nous allons parcourir dans la forêt de Raismes sur le tracé de la sauvage. Plus que quelques minutes, le temps de profiter de deux ravitos coup sur coup (un seul en 60 kms et 2 en 5 kms ...) et de nous rendre compte que les 67 kms annoncés se transformeront en 70. Dur ... Certes on est pas à trois bornes près mais quand on s'est mis en tête de faire une certaine distance, difficile d'en rajouter une lichette !
Malgré tout, il faut bien arriver , donc on continue notre périple. Nous, car Seb m'a rattrapé . Il ne veut pas lâcher le morceau mais je le sens bien entamer. Nous optons pour deux techniques différentes. Lui court plus lentement que moi mais constamment alors que de mon côté j'ai choisi un espèce de fonctionnement à la Cyrano avec une alternance de portions courues et marchées. Au final, il n'y a pas de grands écarts.
Ça sent l'écurie d'autant que nous venons de franchir le dernier terril raide mais court. Il reste deux petits kms ou la fin aidant j'arrive à accélérer et à creuser un écart avec mon acolyte. Il y a bien longtemps que j'aperçois personne d'autres devant. les jeux sont faits.
je profite des derniers hectomètres pour profiter de la jouissance du moment et me rendre compte que j'ai enfin tourné la page du grand trail du nord. Il y a d'autres courses, certes plus courtes mais qui valent aussi le coup d'être arpentées. La contrebandière en est le parfait exemple. Venu par défaut et conquis au final.
Je termine donc 6ème en 6h12 .
Côté organisation : points à améliorer :
le balisage a été bon hormis un couac au milieu du second ou troisième terril.
Le ravito final que je n'ai pas trouvé même en demandant à plusieurs bénévoles ... dur après 70 bornes.
La veste jeune fluo obligatoire jusqu'au lever du soleil, chiant à enlever et à ranger .Du coup je l'ai gardé quitte à cacher le dossard.
Le manque de ravito sur le parcours : un peu léger.
côtés positifs :
tout le reste ! Épreuve toujours aussi agréable quelque soit la distance. bénévoles sympas ...
tracé agréable.
photos : merci à Lwood factory
résultats ... ICI
la trace :
Le moral au fond des chaussettes , je cherche à combler ce manque en m'inscrivant autre part mais le mal est fait, aucune stimulation, rien. Je décide pourtant de m'inscrire à une petite course du coin , pas encore trop connu : la course des terrils.
Au programme : 67 kms annoncés (on en sera loin ! ) et 6 terrils à grimper.
Le départ matinal (6h00) au son du cor de chasse verra s'étirer dans la nuit la centaine de frontale des courageux de la journée.
Ne voulant pas rééditer les erreurs de l'écotrail de Bruxelles, je pars tranquillement, bien conscient que les trois premiers terrils dès le début du parcours peuvent faire très mal . Au rythme, j'emprunte les premiers sentiers du jour que je commence à connaître par cœur après 4 participations. Je suis cependant surpris par l'allure de la tête de course qui s'éloigne inexorablement de moi me laissant pantois au milieu du peloton.
Le terril du sabatier sud se profile. On y est. Symbole du nord, ces petits monts présentent, quelques soit la face, un pourcentage énorme. La course est déjà impossible , le quatre pattes est de mise avec interdiction de regarder vers le haut au risque de se décourager en n'apercevant jamais le sommet. Les mollets tirent déjà, nous venons de couvrir 3 kms.Ça c'est le nord !
La descente n'offre même pas l'occasion de rattraper le temps perdu car il faut sautiller de droite à gauche pour enjamber les ornières et les pierres qui parsèment le chemin. Et en plus ... il fait nuit.
Pas le temps de gamberger, le second terril est devant nous . Sauf qu'ici, pas d'attaque droit dans l'pentu mais un sentier qui s'enroule autour de cette colline de charbon rendant les pourcentages plus abordables. Je retiens ma foulée, passe à la marche, la course sera longue, autant s'économiser tant que cela est possible. Visiblement, je suis le seul à le penser et je sens régulièrement des frontales me doubler.
La moyenne de course reste faible et ce n'est pas l'ascension du terril du lavoir rousseau qui changera les choses. Rebelotte, plein fer, passage à la reptation pour avancer, un pas vers l'avant, une glissade vers l'arrière, les mollets tirent, le coeur tambourine, je chauffe. Mon corps cherche à se refroidir et fume dans tous les sens et pourtant ... je reste en dedans. Le profil ne me convient pas encore.
On dépasse enfin les 10 kms de course en ... 1h. faible, trop faible pour espérer quoi que ce soit et puis honnêtement, durant cette première heure j'avais les jambes un peu lourdes .
Le tracé s'adoucit soudain. Plus de côtes, plus de nuit, l'aube pointe le bout de son nez nous laissant découvrir le soleil levant au travers de la flore de la magnifique forêt de Raismes. Là , je me sens à l'aise. J'ai beau me répéter, mais j'adore ce type de parcours. Ce n'est pas montagnard, il n'y a pas la mer mais il y a un je ne sais quoi dont je ne pourrais plus me passer. La forêt ,les terrils , les pavés, l'humidité et la verdure , le nord quoi !
Et dire qu'il n'y a pas longtemps j'habitais encore à Narbonne et je pleurais pour monter chez les ch'tis pensant qu'il fallait se déplacer en gondoles à cause de la pluie omniprésente !
Bref,nous attaquons la seconde partie du parcours. Plus roulante, complètement plate jusqu'au km 42. Cette portion alterne des secteurs pavés, des petits chemins , des petites routes bitumées, des chemins de hallage, des sentiers au bord de plans d'eau, des traces à travers champs ... J'avance beaucoup plus vite échangeant ça et là quelques paroles avec les concurrents que je rattrape.
Car depuis ce changement de profil, la donne est différente. Les jambes tournent mieux et répondent enfin . Je double beaucoup de monde, et je maintiens une allure de 4'30/km qui me convient parfaitement. les sensations reviennent, je continue à grappiller des places.
Après avoir négocié les différents chemins frontaliers, nous passons fugacement en Belgique près de Peruwelz ou réside le premier ravito (km 38) mais surtout le château de la forêt domaniale de Bonsecours. Magnifique ouvrage. un peu de tourisme n'a jamais fait de mal !
J'arrive donc avec grand plaisir au seul arrêt de la course pour faire le plein d'eau, de bananes et de coca .Je suis en compagnie du 7ème (Seb). Assez surpris de ma place.
Nous repartons ensemble mais je suis bien et je m'échappe rapidement. La coupure n'a pas altéré mes bonnes sensations et j'ai très vite en point de mire le 5ème. Je fonds sur mon prédécesseur, rien ne peut m'arrêter ... ou presque.
Parce qu'en fait, nous atteignons le quatrième terril (le terril Ledoux). Je joue avec ma proie, le laisse s'échapper sur les premiers mètres de l'ascension. Nous arrivons au pieds de la vraie montée et à nouveau ... quatre pattes, baisser la tête, aligner les pas et serrer les dents. Mon concurrent est à 5 mètres, je ne m'affole pas, je vais le bouffer !
J’atteins enfin le sommet et ... personne . Ce goujat s'est fait la malle , a placé une relance de derrière les fagots et a enchaîné avec une descente suicidaire pour disparaître de ma vue . tant d'effort pour revenir et me faire déposer . J'en prends un coup et sens le souffle du septième sur ma nuque.
Le marathon est passé en 3h30 , pas mal compte tenu de la moyenne de la première heure de course .
La suite se déroulera d'abord parfaitement , tout en gestion, en contrôlant Seb derrière moi qui me rappelle que je ne dois pas lever le pied. Pour autant je n'arrive pas à faire un écart conséquent et je m'épuise, je perds de la lucidité. On pense souvent que l'absence de dénivelé rend une course facile mais c'est faux. Le rythme n'est pas le même, les temps de récup absents.
A l'approche du cinquième terril (km 50), j'opte pour une pause coca que j'espère salvatrice afin d'endiguer ma vitesse qui dégringole dangereusement. Je sors la canette du sac et bois ce doux goût sucré. P***** que c'est bon ! incroyable comme à certain moment une petite chose peut offrir un tel réconfort (et ça coûte moins cher qu'une femme...)
En attendant, je savoure et me perds. Pas longtemps, mais juste suffisamment pour repasser 7ème. Cependant cette pause me fait le plus grand bien, la tête ne me tourne pas , je sens que je suis bien hydraté et nourri. On apprend de ses erreurs m'a t on dit. Sur le coup c'est indéniable.
Débarrassé du poids de la canette, boosté par le sucre coulant dans mes veines, je repars à l'assault des 20 derniers kms. Je repère Seb loin devant et je sens que je le rattrape. Même situation qu'il y a deux heures et même résultat : je le passe et n'arrive jamais a creusé l'écart. Selon les portions, j'aperçois aussi le 4ème et le 5ème quelques secondes ou minutes devant moi. Difficile à évaluer mais sans grosse défaillance je ne pense pas pouvoir les reprendre.
le GPS me laisse miroiter une fin très proche, plus que quelques kms que nous allons parcourir dans la forêt de Raismes sur le tracé de la sauvage. Plus que quelques minutes, le temps de profiter de deux ravitos coup sur coup (un seul en 60 kms et 2 en 5 kms ...) et de nous rendre compte que les 67 kms annoncés se transformeront en 70. Dur ... Certes on est pas à trois bornes près mais quand on s'est mis en tête de faire une certaine distance, difficile d'en rajouter une lichette !
Malgré tout, il faut bien arriver , donc on continue notre périple. Nous, car Seb m'a rattrapé . Il ne veut pas lâcher le morceau mais je le sens bien entamer. Nous optons pour deux techniques différentes. Lui court plus lentement que moi mais constamment alors que de mon côté j'ai choisi un espèce de fonctionnement à la Cyrano avec une alternance de portions courues et marchées. Au final, il n'y a pas de grands écarts.
Ça sent l'écurie d'autant que nous venons de franchir le dernier terril raide mais court. Il reste deux petits kms ou la fin aidant j'arrive à accélérer et à creuser un écart avec mon acolyte. Il y a bien longtemps que j'aperçois personne d'autres devant. les jeux sont faits.
je profite des derniers hectomètres pour profiter de la jouissance du moment et me rendre compte que j'ai enfin tourné la page du grand trail du nord. Il y a d'autres courses, certes plus courtes mais qui valent aussi le coup d'être arpentées. La contrebandière en est le parfait exemple. Venu par défaut et conquis au final.
Je termine donc 6ème en 6h12 .
Côté organisation : points à améliorer :
le balisage a été bon hormis un couac au milieu du second ou troisième terril.
Le ravito final que je n'ai pas trouvé même en demandant à plusieurs bénévoles ... dur après 70 bornes.
La veste jeune fluo obligatoire jusqu'au lever du soleil, chiant à enlever et à ranger .Du coup je l'ai gardé quitte à cacher le dossard.
Le manque de ravito sur le parcours : un peu léger.
côtés positifs :
tout le reste ! Épreuve toujours aussi agréable quelque soit la distance. bénévoles sympas ...
tracé agréable.
photos : merci à Lwood factory
résultats ... ICI
la trace :
dimanche 22 septembre 2013
Off de l'abbaye d'Aulne
Nouveau off et nouvelle occasion de découvrir un lieu que je ne connaissais pas : l'abbaye d'Aulne à côté de Thuin en Belgique.
Sous la houlette de Stan, déclaré aujourd'hui maître de sortie, nous allons parcourir en long, en large et en travers les bois environnants de Leemes, de Waibes, de Lauri et du Prince.
2 boucles sont au programme , de quoi emprunter les magnifiques sentes qui parsèment la forêt et de visiter au trot les rues de la très typique ville de Thuin.
Le parcours reste exigeant et me rappelle combien les ascensions comme les descentes demandent un entraînement particulier auquel je ne me suis pas astreint ... contrairement à mes camarades.
Le circuit, à l'abri des arbres nous permet de découvrir la faune locale : des scouts et des chasseurs.
Nous en sortirons finalement tous indemne, fatigués par ces 34 kms et 850 m D+ pour 3h54 de course.
Une bien belle sortie au milieu d'un coin bien sympa.
Un grand merci à Olivier, Christophe et Stan pour m'avoir accueilli au sein de leur petit groupe le temps d'une sortie, en espérant qu'à mon tour je pourrai leur faire découvrir un jour mes terrains d'entraînement.
Côté perso , je n'ai pas encore récupéré de ma sortie Bruxelloise et je viens de me rendre compte que j'ai perdu pratiquement 5 kgs en un mois . Certainement la raison de mes nombreux vertiges depuis 15 jours .
On verra ce que cela donnera la semaine prochaine à Raismes lors des 67 kms de la contrebandière.
Sous la houlette de Stan, déclaré aujourd'hui maître de sortie, nous allons parcourir en long, en large et en travers les bois environnants de Leemes, de Waibes, de Lauri et du Prince.
2 boucles sont au programme , de quoi emprunter les magnifiques sentes qui parsèment la forêt et de visiter au trot les rues de la très typique ville de Thuin.
Le parcours reste exigeant et me rappelle combien les ascensions comme les descentes demandent un entraînement particulier auquel je ne me suis pas astreint ... contrairement à mes camarades.
Le circuit, à l'abri des arbres nous permet de découvrir la faune locale : des scouts et des chasseurs.
Nous en sortirons finalement tous indemne, fatigués par ces 34 kms et 850 m D+ pour 3h54 de course.
Une bien belle sortie au milieu d'un coin bien sympa.
Côté perso , je n'ai pas encore récupéré de ma sortie Bruxelloise et je viens de me rendre compte que j'ai perdu pratiquement 5 kgs en un mois . Certainement la raison de mes nombreux vertiges depuis 15 jours .
On verra ce que cela donnera la semaine prochaine à Raismes lors des 67 kms de la contrebandière.
mercredi 18 septembre 2013
Et maintenant ?
Plusieurs mois de préparation spécifique pour pouvoir faire du grand trail du nord l'objectif de l'année et ... rien, une annulation au dernier moment.
Ça a toujours du mal à passer . Et pourtant, il va falloir.
Compte tenu des circonstances, j'ai du feuilleter mon calendrier de courses pour cibler quelques nouveaux objectifs . Malheureusement, rien ne s'est présenté. En tout cas, rien de l'envergure du ch'ti défi . Je vais donc basculer sur du plus court et privilégier l'aspect "plaisir" à l'aspect "compétition" .
Si le moral et la motivation reviennent ...
Ça a toujours du mal à passer . Et pourtant, il va falloir.
Compte tenu des circonstances, j'ai du feuilleter mon calendrier de courses pour cibler quelques nouveaux objectifs . Malheureusement, rien ne s'est présenté. En tout cas, rien de l'envergure du ch'ti défi . Je vais donc basculer sur du plus court et privilégier l'aspect "plaisir" à l'aspect "compétition" .
Si le moral et la motivation reviennent ...
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